Cigarette électronique, danger (?)

Cigarette électronique: 45% des emballages de cartouches de liquide non conformes ! L’emballage et l’étiquetage de près d’une cartouche de liquide pour cigarette électronique sur deux n’est pas conforme à la réglementation, qui «demeure méconnue des professionnels» selon la Répression des fraudes.

Dans le cadre de cette enquête réalisée en 2017 et mise en ligne le 1er octobre par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), plus de 1.000 références dans 344 points de vente, et 74 références de recharges liquides ont été prélevées pour analyse.L’objectif était de vérifier la conformité des liquides de recharge pour cigarettes électroniques présents sur le marché français, dont les ingrédients principaux, rappelle la Répression des fraudes, sont «la nicotine (optionnelle), le propylène glycol, la glycérine et des additifs – notamment des arômes».

L’enquête a débouché sur «135 avertissements, 54 mesures de police administrative et sept procès-verbaux», après «constatation d’un ou plusieurs manquements relatifs notamment à l’étiquetage de danger (46% des manquements), la classification du liquide (31%), une indication tactile de danger non conforme, mal placée ou non nécessaire (16%)».
Sur les 74 liquides de recharge prélevés, 33 produits ont été reconnus non conformes, soit 45%. Les principaux points de non-conformité étaient: «un étiquetage de danger non conforme (49% des non-conformités), une erreur de classement du liquide (21%) ou encore une teneur en nicotine différente de celle annoncée (20%)».Pire: l’an dernier, sur un échantillon de contrôle plus réduit, huit produits de vapotage sur dix se sont avérés non conformes: sur les 12 liquides pour cigarette électronique prélevés, dix se sont avérés non conformes (83%), indique la DGCCRF. Ces «anomalies persistantes» étaient liées à «un étiquetage de danger non adapté, à l’absence d’indication de la présence de substances sensibilisantes cutanées ou à des erreurs de dosage de la nicotine».

La Répression des fraudes précise avoir vérifié l’étiquetage de danger – pictogrammes, mention d’avertissement, mentions de danger, conseils de prudence – et l’emballage du produit – fermeture de sécurité pour les enfants, indice tactile de danger-, ainsi que les informations fournies sur les sites internet.

En revanche, elle ne vérifie «ni le respect des articles du Code de santé publique relatifs aux produits du tabac et aux produits du vapotage, ni celui de la réglementation relative aux médicaments»: cela ne faisant pas partie de ses missions.

Pourquoi l’OMS qualifie les cigarettes électroniques d’ “incontestablement nocives”

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est claire dans son dernier rapport contre le tabagisme : son véritable ennemi, c’est l’industrie du tabac, dont le fer de lance est la cigarette électronique, aux risques encore flous. Pour la contrer, elle appelle au principe de précaution.

Peut-on affirmer avec certitude qu’un produit est risqué sans pouvoir avancer de chiffres solides permettant de l’évaluer ? C’est exactement ce qu’a fait l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au sujet de la cigarette électronique. Elles sont “incontestablement nocives“, bien que “probablement moins toxiques que la cigarette” et devront être régulées, conclut l’OMS dans un rapport sur le tabagisme mondial présenté vendredi 26 juillet 2019 à Rio de Janeiro. Elle admet pourtant que ce risque est encore non quantifiable et d’ampleur inconnue.

Un impact “encore inconnu” des dispositifs électroniques d’arrêt du tabac

Ce ne sont que deux doubles pages dans un rapport qui en contient plus de 200, mais elles ont beaucoup fait parler d’elles. Au sein de son nouveau rapport sur le tabagisme mondial, l’OMS ne s’est pas étalée sur les nouveaux produits électroniques commercialisés comme “aides à la cessation du tabac“, mais ses conclusions sont lapidaires. “Bien que certains de ces produits émettent moins d’émissions que les cigarettes conventionnelles, ils ne sont pas sans risque et leur impact à long terme sur la santé et la mortalité est encore inconnu”, commence l’OMS.

L’organisation fait la différence entre le tabac chauffé (sticks de tabac chauffés au lieu d’être consumés) et les cigarettes électroniques aussi appelés “SEAN” (systèmes électroniques d’administration de nicotine). Ces dernières consistent à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d’un liquide, contenant le plus souvent de la nicotine. Le tabac chauffé “est un produit du tabac” et par conséquent, remplacer la cigarette par ce procédé “ne constituerait pas une cessation” conclut l’OMS.

⁉️ Faut-il avoir peur de la cigarette électronique?

États-Unis: douze décès liés aux cigarettes électroniques

Publié le 27/09/2019 – D’après les autorités sanitaires américaines, le vapotage a augmenté le nombre de personnes atteintes de maladies pulmonaires et a déjà fait douze morts.

Les autorités sanitaires américaines ont annoncé jeudi une hausse du nombre de personnes touchées par les maladies pulmonaires liées au vapotage, avec douze morts dans dix États et plus de 800 cas probables ou confirmés. Les cigarettes électroniques sont à l’origine d’une épidémie récente aux États-Unis, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

«Tu as vu cette histoire de morts avec la cigarette électronique?» Ces dernières semaines, nul vapoteur n’a pu échapper à la question. Car depuis le mois de juillet, l’e-cigarette est au cœur de la tourmente: une mystérieuse et soudaine épidémie touche des centaines de jeunes vapoteurs aux États-Unis.

Le 24 septembre, l’Agence de santé américaine parlait d’au moins 805 cas, dont 12 décès. Pour la plupart des hommes âgés de 18 à 34 ans. Alors que les causes de ce phénomène inquiétant continuent d’être explorées, il accentue encore les doutes de la population sur l’e-cigarette.Comment expliquer cette vague de malades?

«Il semble que ce soit un phénomène circonscrit, tempère le Pr Bertrand Dautzenberg, tabacologue et pneumologue. Il y a des dizaines de millions d’Américains qui vapotent et un petit nombre a eu un problème sérieux. Je pense que c’est la conséquence d’un mésusage.» L’examen des cas a révélé que la plupart des malades utilisaient, non des e-liquides usuels, mais des huiles de cannabis contenant …

Cigarette électronique : le point sur les effets connus sur la santé

www.futura-sciences.com – Publié le 03/10/2019

Les médias s’alarment sans cesse de nouvelles études sur la nocivité des cigarettes électroniques. Une récente revue parue dans le British Medical Journal nous aide à faire le point sur l’état des connaissances actuelles sur les conséquences respiratoires des e-cigarettes.

Les cigarettes électroniques (e-cigarettes) sont des produits commerciaux alternatifs aux cigarettes classiques contenant du tabac. Elles ne génèrent pas de combustion mais un aérosol inhalable contenant de la nicotine, des arômes, du propylène glycol et de la glycérine végétale. Pour bien appréhender la question, il faut se souvenir qu’il faut utiliser la balance bénéfice/risque pour aborder les problèmes sanitaires. Bien sûr, ne rien inhaler ou fumer est l’attitude la plus bénéfique à adopter. Mais le débat qui fait rage se situe entre la cigarette classique et la cigarette électronique. Est-elle moins dangereuse ? Plus dangereuse ? Est-ce utile de s’en servir comme une stratégie vers la cessation définitive de la nicotine ? En effet, les produits qu’elle émet sont loin d’être anodins : carbonyles volatils, espèces réactives de l’oxygène, furannes et des métaux (nickelplombchrome) dont beaucoup sont toxiques pour les poumons. Voyons ensemble ce que nous disent ces chercheurs sur l’état de l’art entre problèmes respiratoires et cigarettes électroniques.

Un faisceau de preuves inquiétantes 

Il existe encore trop peu de recul pour pouvoir juger de la sûreté de ces produits sur le long terme. Néanmoins, les scientifiques possèdent un faisceau de preuves combinant études épidémiologiques de population, expériences sur les animaux et sur des cultures de cellules in vitro.

Des corrélations sont alors apparues entre cigarette électronique et toux chronique, flegme, expectorations, respiration sifflante, bronchite chronique, maladie pulmonaire obstructive chronique et asthme entre fumeurs et non-fumeurs. Pour les fumeurs qui sont passés à la e-cigarette, les études sont contradictoires quant aux bénéfices attendus par la cessation de la cigarette. Enfin, fumer la cigarette électronique pourrait causer des lésions aiguës des petites voies respiratoires, des pneumopathies d’hypersensibilité et d’autres maladies alvéolaires ainsi qu’affecter le processus de phagocytose de certaines cellules immunitaires. Il est brièvement évoqué le cas de la « maladie des États-Unis » où les chercheurs affirment que la responsabilité de la cigarette électronique ne peut être tenue pour certaine pour l’instant, compte tenu d’autres éléments suspects évoqués que nous avions déjà cités antérieurement. 

Les études animales et in vitro révèlent une augmentation de l’inflammation, du stress oxydant, une réduction de la sécrétion de mucus, une altération de l’autophagie et de l’ADN au niveau des cellules pulmonaires et, bien sûr, des affections respiratoires diverses. Enfin, il persiste un léger problème : certaines études (pas la majorité) sont financées par l’industrie du tabac, qui possède un intérêt économique majeur à démontrer que la e-cigarette est aussi nocive que leur produit respectif.


Pour les fumeurs qui sont passés à la e-cigarette, les études sont contradictoires quant aux bénéfices attendus par la cessation de la cigarette.

Quelles pistes pour la recherche ? 

Selon les chercheurs, plusieurs questions doivent faire l’objet d’études et donc captiver l’attention de la communauté scientifique.

  • La nicotine inhalée provoque-t-elle une toxicité pulmonaire directe ?
  • Quelle est l’importance des macrophages engraissés dans les maladies pulmonaires associées à la cigarette électronique ?
  • Les cigarettes électroniques ont-elles des effets néfastes sur le développement des poumons chez les adolescents ?
  • Quel est l’effet du vapotage sur les populations vulnérables (celles atteintes de maladies préexistantes telles que l’asthme ou la maladie pulmonaire obstructive chronique) ?
  • L’utilisation de la cigarette électronique entraîne-t-elle une immunosuppression ?

Tant de questions avec des réponses pour l’instant peu satisfaisantes qui devraient occuper les scientifiques encore quelques années.

Que faire en attendant ? 

Avant toute chose, il faut bien sûr miser sur la prévention pour éviter que la population ne fume sous quelque forme que ce soit.

Ensuite, dans un cadre curatif, la cigarette électronique pourrait être utile pour cesser de fumer mais les preuves sont limitées et, dans certaines études, le passage à la cigarette électronique augmente le risque de combiner cigarette normale et électronique au bout d’un an, contrairement au patch nicotinique. 

Voilà ce que les investigateurs énoncent comme conseils aux cliniciens : « Les fumeurs et les ex-fumeurs utilisant des cigarettes électroniques devraient recevoir des informations claires sur les incertitudes liées aux risques pour la santé et à la réduction des méfaits, et être encouragés à participer à des thérapies de groupes en vue de cesser de consommer tous les produits contenant du tabac pour, in fine, réduire la dépendance à la nicotine. Les fumeurs devraient, en particulier, être avertis des dangers de la combinaison cigarette et cigarette électronique, qui peuvent entraver les tentatives d’arrêt, et des risques potentiels récemment découverts du passage à la cigarette électronique. »

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • L’état de l’art concernant l’usage de la cigarette électronique nous informe que peu de données sont disponibles pour attester de leur sûreté comparé à la cigarette classique au long terme. La prudence doit donc être de mise.
  • Cette dernière constituerait une porte d’entrée à la dépendance nicotinique et pourrait exposer les utilisateurs à une double utilisation « cigarette + cigarette électronique ». 
  • Les fumeurs et ex-fumeurs doivent être informés et conscients de l’incertitude qui plane sur l’utilisation chronique de cigarette électronique même en remplacement de la cigarette normale, et sur son efficacité et sûreté en tant que méthode de sevrage comparativement aux patchs.