Hong Kong, la Rue a gagné !

Hong Kong suspend le controversé projet de loi sur l’extradition vers la Chine

Ses détracteurs craignent que le projet de loi d’extradition vers la Chine place la population à la merci de l’opaque système judiciaire de Chine continentale.

Carrie Lam, la chef de l’exécutif local faisait face à une forte opposition, y compris dans son propre camp

La dirigeante de l’exécutif de Hong Kong a annoncé samedi 15 juin la suspension du projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine, à l’origine de manifestations massives.

Lors d’une conférence de presse samedi 15 juin, la chef de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, annonce la suspension du projet de loi controversé sur les extraditions vers la Chine. — Kin Cheung/AP/SIPA

Le 9 juin 2019, à Hongkong, un million de personnes, selon les organisateurs de la mobilisation, défilaient dans les rues du territoire qui compte… sept millions d’habitants. Un record depuis la rétrocession du territoire à la Chine, en 1997. En cause, un projet de loi qui permettrait à Hongkong d’extrader plus facilement des personnes présentes sur son territoire, notamment… vers Pékin. Mais ce n’est pas la première fois que de telles marées humaines envahissent le centre-ville de l’ancienne colonie britannique. En 2003, en 2012 et lors de la « révolution des parapluies » en 2014 notamment, des scènes similaires s’étaient déjà produites. Alors pour quelles raisons les Hongkongais sont-ils une nouvelle fois dans la rue ? Explications en vidéo.
Protesters occupy a road as they attend a rally against a controversial extradition law proposal outside the government headquarters in Hong Kong on June 12, 2019. – Violent clashes broke out in Hong Kong on June 12 as police tried to stop protesters storming the city’s parliament, while tens of thousands of people blocked key arteries in a show of strength against government plans to allow extraditions to China. (Photo by DALE DE LA REY / AFP)

• Technique : 10/10• Travail d'équipe : 10/10• Organisation : 10/10À Hong-Kong, des manifestants neutralisent les grenades lacrymogènes avec de l'eau (peut-être autre chose ?) dès qu'elles sont lancées…afin de limiter toute propagation du gaz.Bon à savoir.📷 : Nathan VanderKlippehttps://twitter.com/nvanderklippe/status/1138747496941756416

Publiée par Sihame Assbague sur Jeudi 13 juin 2019

• Technique : 10/10
• Travail d’équipe : 10/10
• Organisation : 10/10
À Hong-Kong, des manifestants neutralisent les grenades lacrymogènes avec de l’eau (peut-être autre chose ?) dès qu’elles sont lancées…afin de limiter toute propagation du gaz.

« Le gouvernement a décidé de suspendre la procédure d’amendement législatif », a déclaré Carrie Lam à la presse après une semaine de protestations sans précédent dans l’ancienne colonie britannique.

Un million de personnes ont manifesté dimanche dernier contre ce projet qui, selon ses détracteurs, placera la population à la merci du système judiciaire de Chine continentale, opaque et sous influence du Parti communiste. L’opposition au projet de loi réunit notamment avocats, organisations juridiques influentes, capitaines d’industrie, chambres de commerce, journalistes, militants et diplomates occidentaux. Hong Kong : les impressionnantes images aériennes de la mobilisation

Mercredi, Hong Kong a connu ses pires violences politiques depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Des dizaines de milliers de protestataires ont été dispersés par la police anti-émeutes avec des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène.

Des appels à abandonner le projet

Devant l’opposition que suscitait le projet de loi, Carrie Lam, la dirigeante de l’exécutif pro-Pékin de Hong Kong, était confrontée ces derniers jours à des appels à abandonner le projet, y compris venant de son propre camp.

Lors d’une conférence de presse samedi, elle a annoncé que les travaux sur le projet seraient suspendus, ajoutant qu’aucune date n’était fixée pour sa réintroduction :« Le conseil arrêtera de travailler sur le projet de loi jusqu’à ce que nous ayons achevé de communiquer et d’entendre les opinions. Nous n’avons pas l’intention de fixer une date limite pour ce travail. »

Elle a répété qu’à son avis cette loi était nécessaire pour empêcher la place financière asiatique de devenir un refuge pour criminels, mais elle a admis que son administration avait sous-estimé l’opposition populaire.

« Je suis profondément attristée et regrette que les déficiences de notre travail et d’autres facteurs aient provoqué d’importantes controverses et conflits dans la société, après une période de deux ans relativement calme », a-t-elle déclaré.


Hong Kong est soumis à des pressions internationales croissantes, jeudi 13 juin, en raison d’un projet de loi controversé autorisant l’extradition vers la Chine continentale qui a déclenché des manifestations violentes, la police étant accusée d’usage « excessif » de la force.
L’essentiel des dizaines de milliers de manifestants mobilisés la veille avait disparu jeudi, même si quelques centaines de protestataires déterminés étaient rassemblés dans un parc au cœur de la ville face à un cordon de policiers qu’ils insultaient copieusement.