Corruption présumés en Afrique et endettement.
Administratrice et présidente de son comité d’audit jusqu’à son entrée au gouvernement en octobre 2018, la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher exclut toute responsabilité dans la crise actuelle.
Avis de tempête pour l’armateur Bourbon et ses 8 000 employés. Le groupe para-pétrolier dirigé par Jacques de Chateauvieux, un riche héritier de producteur de sucre de l’île de La Réunion, baron du milieu maritime et proche de l’Opus Dei, traverse sa plus mauvaise passe.
Bourbon est pris en étau par une double menace financière et judiciaire, un orage qu’il a vu venir de loin et dont il risque désormais de ne pas sortir indemne.
Plombé par un endettement de 2,7 milliards d’euros, le groupe subit la pression de ses créanciers. Sa holding « Bourbon Corporation » a été placée en redressement judiciaire le 7 août par le tribunal de commerce de Marseille.
« La procédure ne concernera que la société holding et non les sociétés opérationnelles. L’objectif est de préserver au mieux les activités opérationnelles du groupe afin de pouvoir participer activement à la reprise qui s’amorce d’un marché en profonde mutation », a précisé le groupe Bourbon dans un communiqué.
Début juin, ses principaux créanciers (le chinois ICBC Leasing et plusieurs banques françaises) avaient déposé une offre de conversion de la dette en capital prévoyant l’abandon de 1,4 milliard d’euros contre le contrôle de la société à plus de 90 %. Proposition rejetée par le PDG Jacques de Chateauvieux, qui détient 60 % des droits de vote et ne compte pas lâcher les manettes de son entreprise.
L’impasse actuelle illustre l’échec de la stratégie de croissance de l’entreprise uniquement centrée sur le pétrole et le gaz. Cela l’a amenée à se détourner de certaines activités contracycliques (grande distribution, remorquage portuaire), la rendant dépendante du seul marché chahuté de l’énergie dans des régions où instabilité politique, corruption et baisse des prix sont des éléments récurrents.
Comme le rappelle Ouest-France, près d’un tiers de la flotte du groupe (150 navires sur 500), dont la taille avait explosé ces dernières années, est bloqué à quai.
La faute à un secteur en berne depuis la chute des prix du baril en 2014, une conjoncture qui fait inexorablement tomber le chiffre d’affaires du groupe (de 1,385 milliard d’euros en 2014 à 689,5 millions d’euros en 2018). La valeur du titre a plongé, passant de 21 euros en août 2014 à moins de 4 euros cinq ans plus tard.
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