Enjeux du G7 à Biarritz

Dans le secret de la sécurité des grands du G7

DERNIERE MINUTE : Dix-sept personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, et quatre policiers ont été légèrement blessés dans la soirée à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) lors de heurts entre des manifestants et les forces de l’ordre, a-t-on appris auprès de la préfecture vendredi 23 août. (voir fin de l’article)

Prévenir les menaces, être aux petits soins pour les chefs d’Etat : c’est le quotidien des agents chargés de la sécurité des personnalités durant le sommet. Le Parisien a pu suivre une mission de sécurisation.


L’équipe du SDLP, conduite par le chef de mission Renato Cavarelli, repère en amont le parcours pédestre que feront la plupart des chefs d’Etat sur la plage. 
LP/Olivier Corsan

Par Olivier Corsan Le 23 août 2019 à 05h50, modifié le 23 août 2019 à 10h23

Le SDLP, Service de la protection de la police nationale, a pour mission d’assurer la sécurité du président de la République, des membres du gouvernement et des chefs d’Etat ou de gouvernements étrangers en visite sur le territoire français. Constitué de 1260 policiers, le SDLP créé en 2013 après fusion de plusieurs services, est au cœur du dispositif de sécurité du G7 qui se tient cette semaine à Biarritz.

Pendant deux jours, le Parisien a pu suivre la préparation de l’équipe qui aura en charge la protection de la délégation italienne pendant l’événement. Briefings, repérages des lieux, négociations avec leurs homologues italiens, plongée en 14 photos dans les coulisses de la sécurité rapprochée d’un sommet international sous haute tension.

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Mardi, Frédéric Auréal, le directeur du SDLP, réunit tout son personnel présent à Biarritz pour un grand briefing. Souvent dispersé dans différents ministères ou missions, il est rare que le SDLP soit ainsi rassemblé. 
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Thierry Callies (à gauche), numéro 2 du SDLP, échange avec son patron Frédéric Auréal. L’enjeu est important pour leur service. La protection des personnalités de tels sommets internationaux est la raison d’être du SDLP. 
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Des chemises avec toutes les informations relatives à la sécurité du G7 sont remises à chaque responsable de la protection de délégation. 
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Renato Cavarelli (cheveux blanc, costume gris) responsable de la protection de la délégation italienne au G7 récupère les clés et les papiers des voitures de son convoi. La place de la logistique dans ce genre de mission est capitale. 
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Direction en convoi vers l’aéroport de Biarritz où les chefs d’Etat atterriront. 
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À l’aéroport le commissaire divisionnaire Cavarelli briefe les chauffeurs du convoi pour que la fluidité soit maximale. 
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Sur la Grande Plage de Biarritz, Renato Cavarelli et ses hommes en plein repérage du parcours pédestre, que les chefs d’Etat emprunteront, ont un peu du mal à passer inaperçus au milieu des vacanciers. 
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La « bible », qui réunit toutes les informations relatives à la sécurité du G7, ne quitte jamais les mains de Renato Cavarelli. 
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Sur les hauteurs de Biarritz près du phare où un dîner d’Etat sera donné, les hommes du SDLP font un énième repérage. En contrebas de la falaise, ils repèrent des naturistes. 
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Mercredi, à l’Hôtel du Palais où seront logés les chefs d’Etat, en attendant leurs homologues italiens les policiers du SDLP photographient la plaque d’immatriculation de la berline blindée du président du conseil italien. 
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Les responsables italiens de la sécurité arrivent. Des contacts ont déjà été pris depuis longtemps. Les liens sont étroits entre les deux services de sécurité. La bise s’impose. 
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Les négociations s’engagent très rapidement entre les deux Français au centre et les deux Italiens sur le nombre de badges dont bénéficiera la délégation italienne pour avoir accès à la zone rouge du dispositif de sécurité. 
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Renato Cavarelli (au centre), le responsable français de la sécurité de la délégation italienne, use de toute la diplomatie nécessaire avec ses homologues italiens pour trouver des solutions à leurs exigences de sécurité. 
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23 août 2019

23 août 2019 – Franceinfo  – Elle est d’ordinaire l’une des avenues les plus fréquentées du centre-ville. Vendredi 23 août au matin, l’avenue Édouard VII de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) est quasiment vide, comme toute la zone dite de protection renforcée autour des sites du sommet. Chaque accès est bloqué par les forces de l’ordre. Une habitante, qui sort du périmètre pour aller travailler, n’en revient pas. “C’est vide. C’est très sécurisé, mais ils font leur travail, on ne peut pas leur en vouloir.” 13 000 policiers et gendarmes sont mobilisés Seuls les habitants munis d’un badge peuvent accéder à la zone et également certains professionnels, uniquement si nécessaire. Un livreur doit approvisionner des pharmacies en médicaments. L’accès est autorisé. Pour d’autres, c’est beaucoup plus compliqué. Des employés d’établissements qui accueillent le G7 doivent suivre le sommet de loin. Les badges qui leur ont été donnés ne sont pas les bons. Tous les véhicules autorisés dans la zone la plus sensible sont contrôlés par des équipes de déminage. 13 000 policiers et gendarmes sont mobilisés.

Premiers heurts en marge du G7 : 17 interpellations, 4 policiers légèrement blessés

Dix-sept personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, et quatre policiers ont été légèrement blessés dans la soirée à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) lors de heurts entre des manifestants et les forces de l’ordre, a-t-on appris auprès de la préfecture vendredi 23 août.

Les affrontements se sont déroulés à une vingtaine de km de Biarritz, près du camp où résident une partie des opposants au sommet du G7. Les policiers ont été légèrement blessés par un tir de mortier d’artifice, selon la préfecture, qui a précisé que la situation était stabilisée un peu après 22 heures. Les personnes interpellées l’ont été pour dissimulation de visage et attroupement après sommations.

Dans l’après-midi à Urrugne, 100 à 200 personnes avaient tenté d’accéder à un rond-point menant à l’autoroute A63 qui relie Biarritz à la frontière espagnole, avant d’être repoussées par les forces de l’ordre, a précisé la préfecture. Les policiers ont alors essuyé des jets de projectiles venant des manifestants et, après sommations, ont effectué deux tirs de lanceurs de balles de défense (LBD), selon la même source.

Grenades lacrymogènes et tirs de LBD

Durant le repli de certains manifestants vers le lieu de vie des anti-G7, un ancien camp de vacances, plusieurs interpellations ont été effectuées sur la route de la Corniche, qui longe la côte.

Des manifestants ont ensuite tenté de bloquer l’accès de leur camp en montant de petites barricades de fortune. Les forces de l’ordre ont reçu des projectiles, sont entrées dans le camp, et ont fait usage de grenades lacrymogènes et de LBD, sous les yeux médusés de vacanciers d’une résidence voisine.

Une manifestation, déclarée, est prévue samedi entre Hendaye et Irun (Espagne) dans le cadre du contre-sommet. Plus de 13 000 policiers et gendarmes sont mobilisés à Biarritz et dans sa région pour assurer la sécurité du sommet du G7, ainsi que du contre-sommet des anti-G7, tenus à distance de la station balnéaire, et qui s’est achevé vendredi.

SÉCURITÉ – Pour le G7, à la Maison de l’avocat de Bayonne, en face du palais de justice, des lits de camp ont été installés en vue des longues heures de permanence assurées par les avocats pendant une semaine de sommet.