De Nantes à Lille, en passant par Carcassonne, Poitiers, Pau ou Marseille, les opérateurs des Samu-centres 15 ont entamé des mouvements de grève illimitée cet été. Le « premier maillon de la chaîne » des urgences se sent abandonné par la ministre Agnès Buzyn et attend des propositions lors d’une réunion le 12 septembre.
Mis à jour le 12 septembre 2019
le 3 septembre 2019 – 239 services d’urgences en grève : votre hôpital est-il concerné ? Consultez la carte
La torpeur de l’été n’a pas apaisé la colère dans les services d’urgences de France. Bien au contraire. Lentement mais sûrement, la grève qui a démarré il y a cinq mois s’est étendue. Près de 220 services d’urgences étaient en grève le 19 août, selon le dernier comptage du collectif de paramédicaux (aides-soignants, infirmiers, etc…) Inter-Urgences, à l’initiative de la mobilisation. Une mobilisation qui, scrutée de près par tous les acteurs des secours, fait désormais tache d’huile dans les Samu à travers l’Hexagone. « Comme nos collègues des services d’urgences hospitaliers, nous souffrons d’une croissance exponentielle de notre activité et d’un manque d’effectifs », témoigne Cédric Givaudan, assistant de régulation médicale (ARM) au Samu de Lille.
A quelques jours de la Braderie de Lille, les agents ARM du Samu 59 entameront une grève reconductible dés le mardi 27 août.
Et dans la foulée de la métropole lilloise, le Samu 07 (Ardèche) se mettra en grève à compter du mercredi 28 août pour une durée illimitée. Deux grèves de plus sur une liste déjà longue. Car depuis le mois de juin, des mobilisations locales éclatent çà et là dans les centres 15 à travers toute la France. De Nantes à Lille, en passant par Carcassonne, Pau, Marseille ou Poitiers… La vague de contestation des agents du Samu se propage à grande vitesse. Presque inaperçue car ils répondent quand même aux appels. Au total, une quarantaine de départements seraient touchés, selon une carte diffusée par l’Union nationale des assistants de régulation médicale (Unarm).
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«Si nous n’avançons pas, l’hiver sera une catastrophe»
Alors que 216 services sont en grève partout en France, François Braun, président de Samu-Urgences de France, s’exprime sur la situation sociale dans les hôpitaux.
Par Florence Méréo Le 8 août 2019 – Le Parisien
Cet été, François Braun ne prend pas de vacances. Vendredi dernier, il était reçu une nouvelle fois au ministère de la Santé. Si le médecin urgentiste à Metz (Moselle), patron du Samu-Urgences de France, assure sentir une volonté politique, il attend maintenant des signaux forts du gouvernement pour enrayer la crise qui s’enlise dans les services d’urgence. 216 services, sur les 713 que l’on compte en France, sont en grève.
70 millions d’euros ont été débloqués, cela n’est pas suffisant ?
FRANÇOIS BRAUN. C’est un médicament qui a fait tomber la fièvre, mais la maladie est toujours là. Les équipes sont à bout, épuisées, sans perspective d’avenir. La crise est profonde. Si nous n’avançons pas collectivement, l’hiver, avec ou sans grippe, sera une catastrophe. Il faut maintenant des signaux forts, objectifs, concrets.
Lesquels ?
Il faut réadapter un modèle vieux de 25 ans. Cela passe par la réorganisation de l’intérieur de l’hôpital pour que les patients qui doivent être hospitalisés après un passage aux urgences ne passent pas la nuit à attendre sur un brancard. Il faut aussi clairement repenser la définition de l’urgence. Les pays anglo-saxons ont deux termes pour la qualifier : l’« emergency », c’est-à-dire l’urgence médicale, et l’« urgent cares », la consultation certes urgente, mais pour des motifs moins graves. En France, nous avons besoin de refaire ce dispatching. Cela pourrait passer par un numéro santé conjoint.
Vous relancez là l’idée d’un numéro unique ?
Je ne l’ai jamais abandonnée! Une plateforme unique santéimpliquant Samu, urgences, généralistes, centres antipoison, voire des psychiatres (NDLR : excluant donc les pompiers), permettrait d’orienter les appelants vers l’urgentiste ou le médecin généraliste selon le besoin. Cela peut être mis en place assez vite. Le tri, en amont, aurait pour effet de désengorger, en partie, les urgences.
Pour cela, il faudrait renforcer la médecine de ville !
Il est possible de remettre les choses dans l’ordre. Je crois notamment aux Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qui regroupent différents acteurs de santé. À Metz, nous avons vu le changement avec l’arrivée de la première CPTS. Il est plus simple de trouver un médecin cet été. Il faut en construire partout en France.Newsletter – L’essentiel de l’actuChaque matin, l’actualité vue par Le ParisienJE M’INSCRISVotre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. En savoir plus
Vous êtes donc optimiste pour l’avenir des urgences ?
Outre le fait que l’optimisme soit ma nature profonde, quel autre choix avons-nous ? Je ne veux pas faire d’angélisme mais, après avoir été roulés dans la farine pendant des années, nous nous sentons cette fois écoutés. Il faut saisir l’occasion pour travailler tous ensemble. Et aboutir, vite, à des résultats.
Voici les Smur fermés partiellement ou totalement cet été faute de moyens. www.interurgences.fr
– Lens (Pas de Calais)
– Dinan (Côtes d’Armor)
– Thouars-Parthenay (Deux Sevre)
– Pithiviers (Loiret)
– Mantes la Jolie (Yveline)
– Quillan (Aude)
– Lons-le-Saunier (Jura)
Trop d’appels, pas assez de personnel – Les assistants de régulation médicale des Samu-Centre 15 sont appelés à faire grève mercredi 5 juin, pour dénoncer le manque d’effectifs. A Dijon, ils dénoncent aussi le manque de moyens, mais répondront aux appels. – VOIR ARTICLE – Publié le 05/06/2019
Nantes : mouvement de grève des assistants de régulation médicale du SAMU centre 15- VOIR ARTICLE – Lundi 5 août 2019
Grève au Centre 15 du Samu dans l’Hérault : « Nous sommes le premier maillon de la chaîne » – Les opérateurs téléphoniques du Centre 15 sont en grève illimitée à partir du mardi 13 août.
« On vit ça comme une injustice ! » Les urgentistes ont eu droit à une prime de risque de 100 € net. Pas les opérateurs du Samu, ceux qui vous répondent au téléphone quand vous composez le 15. « Chaque fois que l’on décroche le téléphone, on met en jeu notre responsabilité, ce n’est pas rien quand même !« , confie cette ARM, pour assistante de régulation médicale. VOIR ARTICLE – Réservé aux abonnés. Publié le 13/08/2019
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