Macronie & néo-fascisme (?)

Pour expliquer sa jeunesse néofasciste, Gozi se défend (un peu) mieux que Loiseau !

Depuis l’affaire Loiseau, la macronie a pris l’habitude de se débattre avec la jeunesse droitière de ses hussards. Dernier épisode en date, le quotidien italien IlPrimato Nazionale a exhumé le passé néofasciste du conseiller d’Édouard Philippe, Sandro Gozi.

par Daoud Boughezala – 29 août 2019
Sandro Gozi –  sipa press

Élu député européen sur la liste LREM au printemps dernier, Sandro Gozi, l’ancien ministre de Renzi attend la sortie effective du Royaume-Uni pour récupérer un siège à Strasbourg. D’ici là, ce parfait bilingue traite les affaires européennes à Matignon, conformément à ses convictions fédéralistes.

Rebelle Romagne

Une certaine idée de l’Europe qui n’a pas toujours été la sienne, comme l’a reconnu Gozi fin août. En 1984, « à l’âge de 16 ans, comme un acte de rébellion d’adolescence, dans une ville et une région depuis toujours communistes et dans une famille démocrate-chrétienne, je me suis rapproché du Fronte della Gioventù », organisation de jeunesse du Mouvement social italien. Il est vrai que la Romagne est depuis longtemps un bastion de gauche, dont la tendance anarcho-socialiste donna jadis naissance à un certain Benito M.

Quoi qu’en dise Gozi, sa présence aux côtés du grand dignitaire fasciste Giorgio Almirante sur une photo prise en 1990 prouve que ses années de militantisme ne furent pas vraiment une passade.

gozi italie renzi macron almirante

Source : Il Primato nazionale

Doux euphémisme

Le trouble passé d’extrême droite d’un conseiller italien d’Édouard Philippe

Aujourd’hui jeune quinqua, il justifie son erreur de jeunesse en invoquant son amitié d’alors avec le secrétaire de section Alberto Calbucci. Joint par Le Point, ce dernier relativise : « Nos idées politiques n’étaient pas encore bien développées à l’époque. […]Mais nous n’étions pas les fascistes qui rôdent pour aller se battre avec des gens. » Publié le 21/08/2019 à 18:17 | Le Point.fr

Pourtant, le site Romagna Noi décrit Calbucci comme un « ex-videur skinhead nazi ». Marié et rangé des voitures, après une brillante carrière dans le football américain, il officie désormais en tant que diacre lorsque le curé de Cesana est empêché de dire la messe. Un peu de mansuétude : l’euphémisme est un péché véniel.

Giorgio Almirante, secretaire du Mouvement social italien (durant un discours pour la campagne electoral en Italie le 22 avril 1972 )Photo: Rue des Archives/CPA

Sur le papier, Sandro Gozi a un CV politique des plus solides. Cet Italien de 51 ans a été tour à tour élu du Parti démocrate – centre gauche – pour les provinces d’Ombrie et de Lombardie à partir de 2006, puis sous-secrétaire d’État aux affaires européennes sous les gouvernements Renzi et Gentiloni entre 2014 et 2018. L’UE, il connaît bien, puisqu’il a travaillé dans le cabinet de Romano Prodi, lorsque son compatriote était à la présidence de la Commission européenne au tournant des années 2000.

Une partie de la classe politique italienne, en majorité les populistes, menace cet ancien ministre centriste de déchéance de nationalité, à présent qu’il travaille pour le gouvernement français.

Sa nomination en France soulève l’indignation de l’autre côté des Alpes. Sandro Gozi, homme politique italien, désormais élu eurodéputé sur la liste LREM, a intégré en début de semaine le cabinet du Premier ministre Edouard Philippe. Et cette collaboration ne plaît pas beaucoup au sein de la classe politique italienne.

“Inadmissible” “trahison”… Si sa candidature sur la liste En Marche pour les européennes avait déjà crispé à Rome, Sandro Gozi s’attire les foudres de l’extrême droite et du Mouvement 5 étoiles italiens depuis qu’il est devenu chargé de mission à Matignon. En cause, un supposé mélange des genres, entre ses fonctions passées, celles de ministre centriste à Rome et de député italien, et son rôle actuel auprès d’Edouard Philippe.


Ajoutée le 9 févr. 2019

L’histoire de Sandro Gozi renvoie aux révélations autour du passé de Nathalie Loiseau. Lorsqu’elle était à Science Po en 1984, l’ancienne ministre des Affaires européennes, qui a mené la liste de La république en marche aux élections européennes du mai dernier, avait été candidate sur une liste d’extrême droite lors d’une élection étudiante. Embarrassée, Nathalie Loiseau avait d’abord démenti l’information, puis minimisé les faits, avant de reconnaître une « vraie connerie ».
L’Opinion 21/08/19

Nathalie Loiseau et l’extrême droite: croix de bois, croix de fer, si je mens…

La tête de liste LREM-Modem pour les élections européennes Nathalie Loiseau a, selon Minute puis Mediapart, appartenu à une liste d’extrême droite lorsqu’elle était étudiante à Sciences-Po. L’intéressée a d’abord nié les faits avant de plaider l’oubli…

En réponse à @edwyplenel@NathalieLoiseau et @MediapartTiens tiens…c’était une information qu’on trouvait chez l’hebdo d’ex-droite Minute il y a un mois…

Fonctionnaire au Quai d’Orsay, je subis maintes représailles pour avoir été « lanceur d’alerte » lorsqu’en poste à l’ambassade de France au Bénin (2008-2010), j’ai signalé à ma hiérarchie de nombreux errements comptables et autres. Ma mise à l’écart a été l’oeuvre notamment de Nathalie LOISEAU. https://blogs.mediapart.fr/francoise-nicolas/blog/280817/nathalie-loiseau-ma-tuer