Priorité au handicap (?) Des questions se posent !

Rentrée scolaire: « Le handicap est l’affaire de tous aujourd’hui », assure Sophie Cluzel

A la veille de la rentrée scolaire, la Secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées détaille à « 20 Minutes » diverses mesures qui visent à simplifier la vie des familles

  • Le handicap a été présenté comme la priorité du quinquennat d’Emmanuel Macron.
  • Pour cette rentrée scolaire, le ministre de l’Education nationale et la Secrétaire d’Etat aux personnes handicapées ont lancé plusieurs mesures censées encourager l’école inclusive.
  • Mais concrètement, que peuvent attendre les familles ? Sophie Cluzel a répondu aux questions de 20 Minutes.
    VOIR ARTICLE – Publié le 29/08/19

Sophie Cluzel, Secrétaire d’Etat aux personnes handicapées. — Secrétariat d’Etat aux personnes handicapées

Cette lettre a déjà été remise au Président de la République le 14 mai dernier, avec plus de 25 000 signatures (aujourd’hui plus de 38 000).
Malgré l’écoute de la présidence de la République, aucune réponse n’a été apportée.

Nous vous invitons à continuer de signer cette Lettre ouverte qui sera remise au président de la République à l’occasion de la Conférence nationale du handicap (CNH) prévue à l’automne prochain.

Lettre ouverte au président de la République:
plus que 3 ans pour faire de votre “priorité au handicap” une réalité en droits pour les personnes !

La secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées a assisté, mi-juillet, à la restitution des cinq chantiers nationaux lancés pour préparer la Conférence nationale du handicap.

Sous la bannière « Tous mobilisés, tous concernés ! », la Conférence nationale du handicap (CNH) 2018-2019 se tiendra à l’automne. Devant le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) et en présence de la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, les rapporteurs des cinq chantiers nationaux mis en place dans le cadre de la CNH ont restitué, le 10 juillet 2019, le résultat de leurs travaux. Ces chantiers ont fait l’objet d’une étroite concertation avec tous les acteurs : les personnes en situation de handicap et leurs représentants, les associations, les administrations centrales, les agences régionales de santé (ARS), les parlementaires ou encore les départements. Au total, plus de 800 personnes se sont mobilisées.

Lancée le 3 décembre 2018, la Conférence nationale du handicap 2018-2019 s’est organisée autour de la labellisation des actions citoyennes sur les territoires (500 à ce jour), des déplacements des ministres à la rencontre des citoyens et du lancement des cinq chantiers nationaux. À savoir :

  • Améliorer et simplifier la compensation du handicap pour les enfants.
  • Rénover la prestation de compensation du handicap (PCH) pour les personnes handicapées adultes.
  • Faire évoluer les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).
  • Prévenir les départs non souhaités en Belgique.
  • Assurer la participation des personnes en situation de handicap à la construction des politiques publiques.

Ces cinq chantiers portent tous de nombreuses propositions pour renforcer le pouvoir d’agir des personnes en situation de handicap, « priorité du quinquennat ». Le gouvernement va maintenant « procéder à leur examen attentif, en lien avec les départements, pour une amélioration concrète de la vie des personnes et de leurs familles ».

Priorité affichée du gouvernement : l’école doit accueillir “pleinement” les enfants handicapés. Une ambition saluée par les associations et les familles, même bon nombre d’entre elles savent déjà qu’elles seront sans solution le jour de la rentrée.
29 août 2019 • Par L’AFP pour Handicap.fr

L’égalité des chances passe par la scolarisation des élèves en situation de handicap, c’est un des points majeurs de cette rentrée, a martelé le 27 août, lors de sa conférence de presse, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Dans la soirée, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, s’est aussi félicitée auprès de l’AFP d’un “vrai mouvement vers l’école” de ces enfants. Le 29 août, les deux ministres se rendent dans le Val-d’Oise pour rencontrer les personnels en charge de la cellule départementale nouvellement créée pour informer les familles sur les dispositifs existants, et répondre sous 24 heures à leurs questions concernant l’accompagnement et la scolarisation de leur enfant.

Mieux que d’habitude

D’autres mesures ont été prises : la création de pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) vise notamment à mutualiser systématiquement les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), pour répondre au plus près aux besoins des élèves. La rentrée est aussi marquée par l’arrêt des recrutements des AESH -4 500 en plus cette année en équivalent temps plein- en contrats aidés, au profit de CDD de trois ans renouvelables une fois, puis de CDI. “On note les efforts du gouvernement qui semble vouloir préparer cette rentrée mieux que d’habitude“, souligne Marion Aubry, vice-présidente de l’association TouPI, qui défend les droits des personnes handicapées. Mais si elle s’attend à ce que de nombreux enfants aient bien un accompagnement à la rentrée, elle redoute que ce soit seulement à temps partiel ou très partiel. Cette année, 23 500 élèves handicapés supplémentaires sont scolarisés par rapport à l’an dernier, avec un taux de “86%” à temps plein, selon Mme Cluzel.

Un site pour s’exprimer

Sur le papier, les annonces vont dans le bon sens. Sur le terrain, il n’y a pas grand chose qui bouge“, regrette l’Unapei, qui milite pour l’accès des enfants handicapés à l’éducation. L’association a lancé en août une plateforme (marentree.org) pour permettre aux personnes confrontées aux problèmes de scolarisation de s’exprimer (article en lien ci-dessous). Parmi les nombreux témoignages, on peut lire par exemple : “Eléa sera scolarisée 12 heures par semaine car nous n’avons pas eu plus d’heures” (d’accompagnement) ; “Martin est autiste Asperger (…) Pas de solution… Aucun projet cette année” ; Livio “va rentrer en CP en milieu ordinaire à mi-temps avec une AESH alors que ses acquis scolaires sont proches de ceux d’une petite section de maternelle“… Malgré les efforts du gouvernement, “il y aura des familles sans solution” à la rentrée, prédit Sonia Ahehehinnou, porte-parole de l’Unapei.

Totalement démunie

“Il y a une amélioration, mais selon nos remontées, on peut affirmer que la rentrée ne sera pas aussi évidente que le ministre le souhaiterait“, a déclaré mercredi Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-Unsa. “Un des gros soucis reste la rémunération insuffisante des AESH : un certain nombre d’entre eux, recrutés fin juin ou début juillet, ont finalement trouvé un autre emploi” et ne seront donc pas présents le jour de la rentrée, selon lui. Anaelle sait déjà que son fils autiste de 7 ans n’aura pas d’AESH lundi. “Il ne tient pas en place, c’est évident que l’école va m’appeler pour me demander de venir le chercher“, explique à l’AFP cette maman, qui a dû arrêter de travailler et se dit “totalement démunie“. En arrêt maladie depuis un an, Nathalie n’est pas plus confiante : son fils de 12 ans, lourdement handicapé, est scolarisé à raison de deux demi-journées par semaine. “Il lui faudrait une place dans un service d’éducation spécialisé, avec des soins à domicile. Je suis en liste d’attente depuis un an, et en juillet on m’a annoncé encore deux ans d’attente“…


Sonia Khoudir doit porter son fils polyhandicapé sur cinq étages depuis 15 jours pour cause de panne d’ascenseur dans son immeuble de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Drôme: faute de place, 257 enfants handicapés ne pourront pas faire leur rentrée.

“Tous les enfants de la République vont être scolarisés”. C’est ce qu’a affirmé sur RMC mercredi Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées. Pourtant, dans la Drôme, ce ne sont pas moins de 257 élèves en situation de handicap mental qui ne pourront pas faire leur rentrée scolaire lundi, rapporte France Bleu Drôme. Ils sont en effet en attente d’une place dans l’un des quatre instituts médico-éducatifs (IME) de l’Adapei 26, association de parents et proches d’handicapés mentaux, qui manquent de place faute d’argent. VOIR ARTICLE COMPLET 29/08/2019