Policiers filmés. Ils défendent leur droit à l’image

Perpignan : des policiers filmés en civil engagent une action en justice pour défendre leur droit à l’image

C’est à la suite de la diffusion d’une vidéo accessible à tous sur les réseaux sociaux que les forces de l’ordre demandent une modification de la réglementation actuelle.


Le 2 août dernier s’organise dans les rues de Perpignan une manifestation en hommage à Steve Maia Caniço (*). Le cortège arpente le centre-ville jusqu’au 11 rue du Marché de Gros, en lieu et place de la permanence de Romain Grau, député LREM de la 1re circonscription des Pyrénées-Orientales et prétendant à la mairie, saccagée une semaine auparavant. Manifestants et forces de l’ordre se retrouvent face à face.


Le syndicat Alliance police nationale 66 et leur avocat souhaitent faire évoluer le droit actuel

Des cibles dans notre vie privée

La scène est immortalisée dans une vidéo diffusée dans la nuit sur le profil Facebook public de l’une des personnes présentes. “Depuis, on est devenu des cibles dans notre vie privée”, déplore l’un des policiers concernés.

Selon Me Philippe Capsié, conseil du syndicat Alliance police nationale 66, “On sort du cadre de la captation entière d’une manifestation. Ces fonctionnaires de police sont interpellés, provoqués, filmés en gros plan, et clairement identifiés par leurs prénoms, leurs brassards, le port de leurs armes de service, la marque de leurs véhicules de fonction. C’est injustifiable. Il faut légitimement protéger leur droit à l’image.”

“Nous ne sommes plus dans une transcription événementielle mais du fichage, dénonce le bureau départemental du syndicat Alliance police nationale. La sécurité de nos collègues en dépend. Ils ont peur en se promenant, faisant leurs courses, s’occupant de leurs enfants.”

“Le boulot on l’a choisi. Le faire payer aux nôtres, non”, s’insurge un policier mis en cause.

L’Indépendant a visionné les images. Dans un premier temps, pendant dix minutes, l’auteur de la vidéo filme vers le bas. Seuls le goudron de la route et les pieds des manifestants sont visibles. Autour de lui, le public échange, scande des slogans. Lui-même s’interroge à voix haute sur des sujets très divers et s’adresse aux internautes qui regarderont la vidéo.

Les policiers filmés dans l'exercice de leurs fonctions devant la permanence du député Grau. Les visages ont été floutés par l'Indépendant.
Les policiers filmés dans l’exercice de leurs fonctions devant la permanence du député Grau. Les visages ont été floutés par l’Indépendant. – Capture vidéo

C’est à la suite de la diffusion d’une vidéo accessible à tous sur les réseaux Dans un second temps, et pour une durée de dix minutes encore, l’angle de la caméra se lève et apparaissent à l’image des agents en civil de la Brigade Anti Criminalité, surnommée dans la vidéo “Brigade anti citoyens.” Des chants contre les policiers s’élèvent. Des échanges entre l’intéressé et des agents sont immortalisés. Dans la foule, insultes et invectives fusent.

Élargir le cadre de la loi

“Ce jour-là, nous sommes envoyés pour sécuriser la permanence de Romain Grau. Rien d’autre, relate-t-il. On est statique, on surveille ce qui se passe. On parle le moins possible en gardant notre sang-froid. On repousse gentiment quand certains viennent au contact pour filmer.”

“Ces images et les propos orduriers proférés sont utilisés pour attiser la haine, insistent des membres du syndicat Alliance police nationale 66. Nous demandons la mise en œuvre d’une interdiction de filmer les policiers en intervention, leurs visages en particulier. Le port de la cagoule administrative devrait être autorisé.”

“Les droits à l’image, à la liberté d’expression et à l’information, tous d’égale valeur, entrent en concurrence, défend Me Philippe Capsié. Au juge d’apprécier l’intérêt le plus légitime. Nos objectifs sont de sensibiliser sur cette question, faire supprimer ladite vidéo et obtenir la réparation de l’atteinte portée. Enfin, il est essentiel d’élargir le cadre de la loi.” Il conclut : “Les policiers sont là pour nous protéger. Mais aujourd’hui, on cherche des solutions pour protéger les policiers. On franchit un cap.”

“Pour moi, ils sont sur un lieu public”

Le 28 août, l’auteur de la vidéo, Jamel Merasli, habitant des P.-O. de 49 ans, reçoit son assignation à comparaître. La semaine prochaine, cet ancien agent territorial se présentera au tribunal “sans avocat, faute de temps pour en trouver un. Ma parole sera libre.” Engagé dans la cause des Gilets jaunes, il explique être actif sur les réseaux sociaux via des vidéos à la suite d’un contrôle d’identité de la BAC : “Ce soir-là, j’ai eu peur. Depuis, j’attire l’attention sur cette répression, sur les arrangements collusoires de ceux qui ont le pouvoir.” Il précise : “Je fais autant de vidéos pour dénoncer les violences policières que pour dire que des policiers respectent leur déontologie.”
Concernant l’attitude qui lui est reprochée dans les dix dernières minutes de sa vidéo du 2 août, “Je ne la comprends pas. Ce que je dis ce sont des slogans qui revendiquent une situation. Si le droit d’expression a du sens en France, nous disons des phrases qui reflètent notre pensée, oui.” Et quant au fait de filmer des agents de police ? “Ils sont sur un lieu public, en train d’effectuer leur fonction publique elle aussi. Donc pour moi, il n’y a pas d’atteinte au droit à l’image privée.” Aujourd’hui sa vidéo compte près de 3800 vues et plus de 100 partages : “Désormais, ça ne m’appartient plus. Ça me dépasse.”

(*) Dans la nuit du 21 au 22 juin dernier lors de la Fête de la musique, à Nantes, Steve Maia Canio, un jeune homme de 24 ans ne donne plus signe de vie. Quelques semaines plus tard, son corps est retrouvé dans la Loire, près d’un quai où le soir de sa disparition 14 personnes sont tombées à l’eau à la suite d’une intervention policière controversée.

Laura Causanillas – www.lindependant.fr – 31/08/19

Les forces de l’ordre ont le droit de porter une cagoule en manifestation. Il s’agit, selon la police, de se protéger des gaz lacrymogènes ou de se protéger du feu. Mais les syndicats reconnaissent que les policiers les utilisent aussi pour ne pas être reconnus.

Policiers assassins ! Des manifestants hurlent leur haine des policiers en pleine rue à Perpignan le 2 août 2019

https://www.facebook.com/SyndicatFrancePolice/videos/2481585565263552/

Aujourd’hui lors d’une manifestation de récupération de la mort tragique de Steve Caniço, des agitateurs insultent publiquement la police nationale en pleine rue dans l’indifférence générale !Plutôt que de s’occuper des permanences LREM taguées, le gouvernement ferait mieux de s’inquiéter de la haine anti-flics déversée en pleine rue par des militants politiques de l’ultra gauche.

Comment la mairie de Perpignan et la Préfecture peuvent-elles accepter un tel tsunami de haine à l’encontre des policiers ?

Les policiers ne sont pas responsables de la politique conduite par ce gouvernement. Il est inacceptable que notre profession serve de bouc émissaire pour s’en prendre indirectement à Christophe Castaner.

Le ministre de l’Intérieur actuel est manifestement le plus détesté de la cinquième République. Cette situation est préjudiciable à notre Institution.

Le syndicat France Police – Policiers en colère lui demande d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

Source : France Police

EN APARTÉ

Gilets jaunes : un policier toulousain porte une cagoule “tête de mort”, une enquête ouverte


Publié le 07/01/2019 – Twitter

La photographie d’un policier prise samedi 5 janvier à Toulouse dans le cadre de la manifestation des Gilets jaunes provoque des remous depuis sa publication sur les réseaux sociaux. Cet homme porte un brassard « police », un casque mais également une cagoule « tête de mort ». La photo semble avoir été prise place du Capitole. Si les partisans des manifestants y devinent l’illustration d’une police « politique », en interne la police toulousaine ne cache pas son embarras. « Maladroit », constate un syndicaliste.

Le porteur de cette cagoule est bien un membre des forces de sécurité engagées dans le dispositif samedi. La photo n’est donc pas un montage. Ce n’est ni un membre des forces d’interventions (CRS ou CSI), ni de la brigade anticriminalité mais d’un groupe d’enquête (sûreté départementale) mobilisé sur l’événement.

« Samedi, il a enlevé sa cagoule rapidement quand il a constaté les réactions qu’elle suscitait », affirment des policiers. « Ce n’était sûrement pas par défiance. C’est un fonctionnaire bien noté, sans histoire », assure un policier toulousain.

“Inadmissible et inapproprié”

Pas certain que la direction de la sécurité publique, dont dépend ce fonctionnaire, demeure sans réaction. Ce policier, comme son son « chef » qui n’aurait pas dû accepter qu’il patrouille avec cet équipement non réglementaire, pourraient donc être l’objet d’une sanction disciplinaire.

La préfecture confirme d’ailleurs à La Dépêche du Midi “qu’une enquête administrative interne est en cours pour déterminer l’origine de cet équipement et les raisons qui ont conduit le policier à s’en servir”. D’autre part la préfecture de la Haute-Garonne souligne à propos de cette cagoule qu’elle est “inappropriée et inadmissible quant à l’image qu’elle renvoie”.  


VIDEO. Manifestations : questions sur le parcours d’un casseur filmé par la police

Retour sur le parcours d’un casseur, qui samedi 9 février a été l’auteur de multiples dégradations à Paris à en croire des images. En marge de la manifestation des “gilets jaunes”, il a durant toute la journée cassé, avec en point d’orgue, l’incendie d’un véhicule de l’opération Sentinelle. Les forces de l’ordre ont reconstitué son parcours. Âgé de 25 ans, il avait été identifié dès 14 heures par les policiers. Masqué, gilet jaune sur le dos, il s’est déchaîné pendant quatre heures.

Pourquoi n’a-t-il pas été arrêté ?

Un pavé à la main, il est filmé en train de s’en prendre à une voiture de l’administration pénitentiaire. Il retire ensuite son gilet jaune et se fond dans la foule. À plus de 20 reprises, l’homme et son groupe de casseurs sévissent dans plusieurs arrondissements de Paris. Suivis et filmés par des policiers, ils prennent pour cibles des voitures, des banques, des commerces. Ce qui pousse le maire du 15e arrondissement à se demander pourquoi l’homme n’a pas été arrêté plus tôt.

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