Alstom licenciements (?)

Alstom et Setec remportent un contrat valorisé 50 millions d’euros auprès de la SNCF

DOW JONES | LE 25/09/19

Le fabricant de TGV Alstom, en groupement avec Setec Ferroviaire, a remporté un contrat d’une valeur d’environ 50 millions d’euros auprès de SNFC Réseau, pour la fourniture d’équipements de signalisation digitale pour plus de 500 kilomètres de la ligne à grande vitesse reliant Paris et Lyon. 

« Alstom assurera la conception, la fourniture des équipements, les travaux d’installation, les essais et la maintenance de sa solution Atlas. Setec Ferroviaire sera en charge de la vérification de la conception, de la maîtrise d’œuvre intégrée et des essais », a indiqué Alstom dans un communiqué publié mercredi. 

La ligne à grande vitesse entre Paris et Lyon est l’axe ferroviaire le plus emprunté d’Europe avec, sur le tronçon principal, 240 trains recensés chaque jour. Dans sa configuration actuelle, cette ligne a atteint le maximum de ses capacités, selon Alstom. « Sa modernisation est un projet prioritaire pour SNCF Réseau mais aussi pour l’Europe, qui consacre 125 millions d’euros au projet », précise Alsom. 

Un porte-parole d’Alstom n’était pas joignable dans l’immédiat pour indiquer la part du montant de ce contrat revenant à l’industriel. 

A la Bourse de Paris, l’action Alstom recule de 1,6%, à 37,71 euros. 

Agefi-Dow Jones The financial newswire 

Commande ferroviaire perdue par Alstom : 200 emplois supprimés ?

Les représentants syndicaux de l’usine bas-rhinoise d’Alstom alertent les élus afin d’obtenir un revirement dans l’attribution de la commande de 28 rames Intercités promise à l’espagnol CAF. Ils craignent la suppression de 200 emplois.

Le 23/09/2019 – www.lalsace.fr

Dans l’atelier de débosselage de l’usine Alstom de Reichshoffen. Photo Archives DNA /Geneviève LECOINTRE

Depuis que la SNCF a annoncé mercredi 18 septembre sa décision de confier la commande de 28 nouvelles rames de trains Intercités, assortie de 75 rames en option, à l’industriel espagnol CAF et non au groupe Alstom, les syndicats de ce dernier se démènent pour tenter d’infléchir ce choix. Car l’attribution de la commande, qui a fait l’objet d’un appel d’offres lancé par la SNCF pour le compte de l’État français, n’est pas définitive puisqu’elle doit encore être validée par le conseil d’administration de SNCF Mobilités le 24 octobre.

Tout espoir n’est donc pas vain pour l’usine de Reichshoffen, où l’intersyndicale FO-CGT estime « que la perte de ce contrat pourrait à terme menacer 200 emplois ». « Le cas d’un revirement de la SNCF, au détriment de l’attributaire pressenti, s’est déjà produit par le passé », rappelle Daniel Dreger, délégué syndical CGT de l’usine bas-rhinoise (780 salariés plus 400 intérimaires et prestataires) dont le plan de charge, rappelle-t-il prévoit un « creux » à partir du printemps prochain avant une réduction de la cadence mensuelle de production en 2021.

« Dans le mois qui reste, on va continuer à se mobiliser en interpellant notamment nos élus pour leur expliquer nos craintes et obtenir leur soutien », confie Daniel Dreger, par ailleurs membre du comité de groupe européen d’Alstom. L’intersyndicale a ainsi rendez-vous le 4 octobre, dans ses locaux de Reichshoffen, avec les sénateurs bas-rhinois Guy-Dominique Kennel (LR) et Claude Kern (Union centriste). La veille, il est question d’une rencontre avec la conseillère régionale et première secrétaire du PS 67 Pernelle Richardot. Les représentants syndicaux du groupe Alstom devraient également profiter des 15e Rencontres du ferroviaire, le 16 octobre 2019 à Tours, pour interpeller les représentants de la SNCF et du gouvernement.

« Outil industriel dénigré »

Certains parlementaires alsaciens ont d’ores et déjà pris la plume pour manifester leur étonnement et alerter le gouvernement. Dans une lettre ouverte au ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le député de Wissembourg Frédéric Reiss (LR) a pris la défense du site de Reichshoffen « dont l’outil industriel est dénigré à la faveur d’une entreprise étrangère ». « Le site de l’industriel CAF à Bagnères-de-Bigorre ne dispose d’aucune voie d’essai et d’aucun accès direct au réseau ferré. Au-delà des difficultés d’accès pour acheminer chaque élément par la route jusqu’à Tarbes, l’octroi du marché à CAF France va imposer le réaménagement complet du site existant », souligne-t-il.

Dans un communiqué publié au lendemain de la décision de la SNCF, le sénateur bas-rhinois Jacques Bigot (PS) avait pour sa part « déploré l’incapacité de l’État français d’avoir une vraie stratégie industrielle dans la gestion de la commande publique » et appelé le Parlement à en débattre. L’intersyndicale d’Alstom fait la même observation en relevant que « CAF se contentera seulement d’assembler dans son usine française les éléments provenant d’Espagne ». Dans l’offre d’Alstom, hormis les chaudrons qui seraient fabriqués en Pologne, ils assurent que « plus de 60 % de la valeur ajoutée serait réalisée dans les usines françaises du groupe».

Carrefour, Alstom, PSA, Sanofi… : ces poids lourds du CAC 40, symboles d’un système à la dérive

PAR  OLIVIER PETITJEAN 
25 SEPTEMBRE 2019

Carrefour, Technip, Alstom, PSA, Sanofi… Cinq « champions » français, cinq illustrations de tout ce qui ne va pas dans de nombreuses grandes entreprises aujourd’hui. Un extrait de la deuxième édition du « Véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises » que nous publierons le 26 septembre.

Hausse des dividendes et des rémunérations patronales, mais baisse des effectifs en France et des dépenses pour les salariés, gaz à effet de serre, inégalités entre hommes et femmes, déchets, plastique, lobbying… Les chiffres rassemblés dans le « Véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises » publié par l’Observatoire des multinationales montrent à quel point « nos » grandes entreprises sont devenues des machines à accaparer les richesses au profit de quelques-uns, et à faire sentir les coûts sociaux, économiques et environnementaux à tous les autres. Cinq groupes du CAC40 illustrent par excellence cette dérive.

Alstom : un démantèlement au profit des dirigeants et des actionnaires

C’est devenu le symbole même de la crise – certains diraient du démantèlement – des champions industriels français. Les activités énergie d’Alstom ont été revendues à l’américain General Electric en 2014, dans des conditions controversées. Ses activités ferroviaires étaient promises à un mariage avec l’allemand Siemens, avec la bénédiction des dirigeants, des actionnaires et de l’État français. Sauf que la Commission européenne s’en est mêlée, refusant ce rachat au nom de la lutte contre les monopoles.

Les arguments des partisans de la cession d’activités sont les mêmes que ceux qui prônaient la fusion : Alstom est trop petit pour peser dans la concurrence mondiale, et doit s’allier à plus grands pour survivre. En réalité, Alstom se porte très bien sans Siemens, avec un chiffre d’affaires et un carnet de commandes en hausse. En revanche, les anciennes activités énergétiques revendues à GE sont sous la menace d’un plan de suppression d’emplois, malgré les promesses qui avaient été faites par le géant américain.

Les pouvoirs publics sont souvent tenus pour responsables des difficultés des groupes industriels français, mais les principaux bénéficiaires d’opérations comme le rachat d’Alstom par GE restent les dirigeants de la firme française – qui partent avec de confortables indemnités de départ – et les actionnaires (notamment la famille Bouygues), qui empochent au passage des dividendes exceptionnels. Sans oublier les banquiers d’affaires et les cabinets d’avocats grassement rémunérés pour boucler ce type d’opération.

Voir ARTICLE COMPLET Bastamag.net

En 2014, la branche énergie du groupe Alstom est rachetée par l’américain General Electric. Cinq ans plus tard, cette cession continue de faire couler beaucoup d’encre. Le parquet national financier, notamment, a récemment indiqué s’être saisi de l’affaire après qu’un député a émis des soupçons quant à un potentiel «pacte de corruption» impliquant Emmanuel Macron.

Une enquête préliminaire ouverte, plusieurs plaintes déposées et un thriller politico-industriel qui revient sur le devant de la scène. Hasard du calendrier ou concertation entre les différents acteurs, le dossier ô combien épineux du rachat de la branche énergie d’Alstom par General Electric en 2014 fait de nouveau polémique depuis quelques jours. Cette transaction, de près de 13 milliards d’euros, était – et est toujours – qualifiée par ses opposants de «scandale d’État», celle-ci revenant, entre autres, à confier à un groupe étranger la maintenance des turbines des 58 réacteurs nucléaires français.

La vente controversée d’un fleuron de l’industrie française, sous le ministère de Macron 

En avril 2014, l’annonce par Bloomberg de discussions entre General Electric et Alstom pour le rachat du pôle Energie de ce dernier fait grand bruit. D’une part, le fleuron industriel français dément immédiatement être au courant d’une possible offre publique d’achat, alors que l’agence de presse économique affirme que des négociations ont bien été entamées, d’autre part, l’exécutif assure ne pas avoir été mis au courant de ce projet d’acquisition d’une partie d’une entreprise que l’État avait sauvée de la faillite dix ans plus tôt, via la montée au capital de Martin Bouygues à la demande de Nicolas Sarkozy.

«Des prestataires qui ont été rémunérés grâce à la vente d’Alstom Power figuraient parmi les donateurs de la campagne d’Emmanuel Macron»

Olivier Marleix, députe LR en charge de la commission d’enquête

Pourtant, quelques mois plus tôt, en janvier 2014, le ministre de l’Économie Arnaud Montebourg «apprend aux détours d’un couloir la possibilité d’un accord passé, entre Alstom et l’américain, par la présidente de GE France. Il convoque alors Patrick Kron, qui l’assure que le groupe n’a aucunement l’intention de vendre le pôle énergie et nie en bloc l’information. En avril, la possibilité d’une vente est annoncée, et Montebourg se retrouve désemparé», raconte Olivier Marleix au FigaroLe défenseur du Made in France tente alors de trouver une alliance européenne avec Siemens et dégaine surtout un décret visant à bloquer la vente. Ledit décret repose sur l’article L151-3 du code monétaire et financier indiquant que des entreprises jugées utiles aux intérêts nationaux ne peuvent être vendues sans une autorisation administrative du ministre de l’Économie. Mais ses efforts sont contrecarrés par son départ du gouvernement en août. Trois mois plus tard, le 4 novembre 2014, Emmanuel Macron, devenu ministre de l’Économie, donne son accord à la vente et la présente comme une «alliance industrielle». Le 19 décembre 2014, l’Assemblée générale d’Alstom valide le rachat de la branche Énergie par GE.

ARTICLE COMPLET Le Figaro  25/07/2019

Comments are closed, but trackbacks and pingbacks are open.