Octobre Rose – Mensonges & business

 Octobre sera rose. Ce mois est dédié à la lutte contre le cancer du sein. Au programme : port de ruban rose, flashs mobs, courses… Sauf que certains de ces événements n’ont rien de caritatif. Pire c’est tout un business qui se cache derrière au dépend des femmes malades certainement. Octobre Rose, Cancer du sein , L’ESBROUFE ! #Tousunisparunemêmecouleur

Mais Octobre rose a aussi entraîné des dérives, avec des opérations de communication qui frisent le ridicule, quand elles ne sont pas pilotées par des marques d’abord motivées par leur intérêt commercial.  

L’argument “cancer du sein” devient donc marketing, un appât pour attirer le chaland…


Le nerf de la guerre dans la recherche contre le cancer, c’est l’argent. Et qu’on le veuille ou non, si ces courses peuvent permettre de financer la recherche ou les soins, alors c’est bien. Alors, bien sûr, c’est peut être un pansement que l’on met sur l’incapacité de l’état à avoir une vraie politique de recherche contre le cancer mais en faire un business est-ce tolérable ?

Pourquoi critiquer Octobre Rose, et ne pas céder aux produits estampillés Octobre Rose ?


Les recommandations médicales influencent fortement les décisions des femmes de se soumettre au non au dépistage mammographique.

L’adhésion des médecins aux directives en évolution qui recommandent moins de dépistage au vu des preuves insuffisantes de son efficacité, ne sont pas toujours suivies.

Les cas cliniques rencontrés et les expériences de l’entourage (amis, collègues, membres de la famille diagnostiqués porteurs d’un cancer du sein) sont susceptibles d’affecter le médecin par rapport aux recommandations officielles.

Ces expériences personnelles “anecdotiques” induisent des informations sur le dépistage du cancer du sein dans l’esprit du professionnel de santé, qui peuvent être en totale contradiction avec les évaluations scientifiques, par exemple sur la réelle réduction de mortalité.

Une enquête a été réalisée sur des médecins gynécologues et médecins généralistes pour évaluer si leurs propres expériences personnelles (patientes, collègues, amis, famille) influençaient leurs recommandations vis à vis des patientes sur le dépistage du cancer du sein.

L’association «Le Cancer du sein parlons-en»

L’association « le Cancer du sein parlons-en » (dont le rôle est d’être : ‘aux côtés des femmes en France, pour informer sur le cancer du sein et participer à la sensibilisation au dépistage précoce’) existe depuis 1994. Elle a été fondée par le groupe Estée Lauder France et le magazine Marie-Claire et est soutenue par Marionnaud, Cora, Fitness (de Nestlé), Bobby Brown, et j’en passe car la liste est interminable ; elle l’est aussi par Lilly, le laboratoire pharmaceutique. L’institut Lilly co-organise « la Strasbourgeoise », parce que outre de profiter de la bonne volonté et l’empathie des femmes, il faut aussi les faire courir (10 euros l’inscription). Lilly commercialise le Prozac et le Gemzar, médicament anticancéreux. D’autres laboratoires sont très impliqués dans la lutte contre le cancer du sein et la fabrication de molécules anti-cancéreuses, comme Novartis, Pfizer, Sanofi, Roche.

Mais si ces laboratoires se livrent une concurrence redoutable on leur trouve un dénominateur commun dans la générosité et la philanthropie, et ce dénominateur commun s’appelle Europa Donna. Ce magnifique nom évoquant la divinité évanescente, celle que l’on voit dans le logo d’Europa Corps au cinéma, mâtinée du mot Donna dérivé de madonna mais surtout contenant la racine « don », c’est une coalition européenne oeuvrant pour la femme, et dont les partenaires, outre industriels, sont aussi les laboratoires pharmaceutiques sus-cités. Europa Donna, recevant des subventions de l’UE, est un soutien actif de la campagne rose de l’INCA (Institut National du Cancer) comme ceci est indiqué sur le site-même.

Revenons à Roche en particulier, dont le médicament phare en cancérologie du sein est l’Herceptin utilisé dans les formes métastatiques du cancer du sein. Le laboratoire est soutien institutionnel de la société française d’angiogénèse, les médicaments d’anti-angiogénèse s’inscrivent dans ce qu’on appelle la thérapie ciblée, et cette mini-révolution thérapeutique commence en 2004 avec la commercialisation par Roche de l’Avastin. En gros ces molécules empêchent les vaisseaux nourrissant la tumeur de proliférer et « affament » ainsi la tumeur, c’est un marché prometteur pour Roche avec l’arrivée d’autres molécules analogues en vue, et le laboratoire soutient logiquement la Société Française d’Angiogénèse lors de ses congrès .

Nous constatons que certains noms d’experts scientifiques se retrouvent comme par magie avec une récurrence déconcertante dans les différents conseils scientifiques de ces différentes structures : l’INCA, Europa Donna et le laboratoire Roche. Ainsi le Pr Marty, cancérologue ayant dirigé pendant 19 ans le service d’oncologie médicale de l’Hôpital Saint-Louis, directeur de recherche thérapeutique à l’IGR (Institut Gustave Roussy) est également président du groupe onco-hématologie de l’AFSSAPS en 2007 (ex-agence française du médicament), mais aussi présent dans le conseil scientifique de l’Agence Européenne du Médicament.

Nous le retrouvons actuellement dans le conseil scientifique d’Europa Donna, dans le conseil scientifique du comité Val d’Oise de la Ligue, comme président du conseil d’administration de la Société Française du Cancer, et dans le conseil scientifique de l’INCA. Le Pr Marty est également orateur pour Roche, co-investigateur pour des essais multi-centriques pour Roche en 2014, et consultant chez Pfizer.

Il se trouve que la Société Française de Cancérologie qu’il préside (jusqu’en 2015) est subventionnée par l’EACR (European Association for Cancer Research), lequel organisme subventionne , pardon , est « soutien institutionnel » de la société française d’angiogénèse. La société française d’angiogénèse est donc soutenue par Roche (très impliqué comme on l’a vu dans la recherche sur les ‘anti-angiogénèses’) , par Pfizer, par Sanofi, par la Société Française du Cancer (elle-même partenaire avec l’INCA), par l’EACR et par la Ligue.

Au total, le Pr Marty est donc partie prenante à l’INCA (conseil scientifique), dans la Société Française du Cancer (qu’il préside), dans Europa Donna (conseil scientifique) soutenue par Roche, dans la Ligue (comité scientifique), en même temps qu’auprès des laboratoires Roche et Pfizer, et indirectement dans la société française d’angiogénèse, puisque la Société Française du Cancer présidée par Pr Marty en est partenaire, le tout subventionné par l’EACR (subventions à la fois versus SFC et société d’angiogénèse)…

Mais comme dans la fameuse publicité, ce n’est pas tout. Car le bout des ramifications que nous avons suivies, depuis l’association de levée de fonds jusqu’aux laboratoires pharmaceutiques, c’est la femme, la fin et l’épicentre à la fois de cette matrice bienveillante tissée comme une toile d’araignée autour de ses seins. Et elle est où ? Eh bien justement, elle est là, petit moucheron au milieu, prisonnière d’intérêts pas tous philanthropiques, s’agitant pour exister, courant dans des courses, marchant dans des marches, achetant surtout et remplissant ainsi son rôle de bonne petite acheteuse si prisée du peuple marchand, naïve et innocente victime de goodies roses qui vont alimenter le système dont elle est piégée et de puissants lobbys pharmaceutiques qui ne veulent que son bien.

SOURCE : https://cancer-rose.fr/category/conflits-dinterets

A VOMIR

Octobre Rose 2019 : 10 initiatives de marques et média qui s’engagent

Publié par Barbara Haddad le 30 sept. 2019

Comment les marques mais aussi les médias peuvent s’engager à l’occasion de l’opération “Octobre rose” pour soutenir la lutte contre le cancer ? Tour d’horizon de 10 campagnes lancées dès le 1er octobre 2019.

Birchbox : trois gestes pour s’engager

Une box en édition limitée
Pour la troisième année consécutive, Birchbox et l’association “Cancer du Sein, Parlons-en !” créent uneédition limitée de la box de cosmétiques et accessoires pour soutenir la recherche contre le cancer du sein. Pour l’occasion, les produits de la box se parent de rose et sont rassemblés dans un pochon designé pour l’occasion. Les bénéfices des ventes seront reversés à l’Association.
L’édition limitée Octobre Rose est disponible dès le 1er octobre 2019 au prix de 36,50 €.“Birchbox a bâti une communauté engagée, largement composées de femmes qui seront, à un moment ou un autre, confrontées de près ou de loin à cette maladie. Mettre la voix de Birchbox, en qui elles ont confiance, au service d’une mobilisation contre le cancer du sein nous semblait aussi bien naturelle que nécessaire”, explique Laetitia De Combarieu, PR Director Birchbox France.
L’opération du micro-don
En parallèle, durant tout le mois d’octobre, les clientes Birchbox pourront ajouter un euro à chaque commande ou abonnement en ligne mais aussi lors de leurs achats à la boutique parisienne.
Des soirées roses avec la marque de cosmétiques MÊME
Enfin, en collaboration avec MÊME, marque de produits cosmétiques créée par et pour les femmes concernées par le cancer, Birchbox organise deux afterworks au sein de la boutique. Elles se dérouleront en deux temps forts, à savoir la prise de parole de femmes qui soutiennent le mouvement de façon positive puis un moment sensibilisation avec une leçon pour apprendre l’autopalpation.“Nous avons accompagné MÊME il y a quatre ans dans le développement de la marque, via une levée de fond solidaire. Leur approche de la beauté nous parle, nous avons gardé un lien étroit avec leur équipe pour suivre leur développement et leur joli succès. Parce qu’elles ont cette conviction très forte que la beauté est une force, une attention que l’on se porte et qui fait du bien, il nous semblait tout naturel de bâtir avec MÊME ces deux sessions d’informations sous format d’afterwork”, conclut Laetitia De Combarieu.

Chantal Thomass x Kusmi Tea

Kusmi Tea et Chantal Thomass sont à nouveau réunis pour lutter contre le cancer du sein. À l’occasion de l’opération Octobre Rose 2019, ils lancent ensemble un thé vert à la menthe aux pétales de rose en édition limitée, dont la boîte a été dessinée par la célèbre créatrice de mode. 
“L’an dernier, j’ai revisité avec plaisir le cabas iconique de la maison au profit de la lutte contre le cancer du sein, une cause qui m’est particulièrement chère. Cette année, il m’a semblé évident de poursuivre sur cette lancée en dessinant une boîte de thé qui plaise aux femmes. J’ai utilisé des codes emblématiques de mon univers, la féminité, le rose, le noir et la dentelle, en harmonie avec ceux de Kusmi”, confie Chantal Thomass.Tous les bénéfices seront reversés à l’association Le Cancer du Sein, Parlons-en ! pour la France, mais également à d’autres organisations partenaires à l’international, dans les nombreux pays où Kusmi Tea est présent. Cette édition limitée sera disponible dans toutes les boutiques de Kusmi Tea et sur son site internet durant les mois d’octobre, novembre et décembre 2019, au prix de 16€ les 125g.
Sylvain Orebi, président de Kusmi Tea, confirme : “C’est avec une grande joie que nous nous associons de nouveau à Chantal Thomass à l’occasion d’Octobre Rose. Nous avons tant de points communs : notre solide engagement caritatif en faveur des femmes et des enfants, notre volonté constante d’étonner et de sortir des sentiers battus,ainsi qu’un goût prononcé pour le raffinement et l’élégance, toujours avec une touche d’audace”.

Ghd : des stylers “Ink on Pink”

Cette année, la marque d’outils capillaires ghd célèbre 15 ans de soutien à la lutte contre le cancer du sein à travers le monde. Pour l’occasion, elle s’est associée avec un artiste tatoueur américain renommé : David Allen qui, depuis 10 ans, s’est donné pour mission d’accompagner les femmes à reconquérir leur féminité après un cancer du sein en recouvrant leurs cicatrices de sublimes motifs floraux. 
“J’adore ce que je fais car je vois sous mes yeux le changement, la transformation, se produire… C’est émouvant. C’est beau. Quand les femmes se regardent dans le miroir pour la première fois, c’est de la joie à l’état pur, c’est transcendant. Elles se tiennent différemment, leur posture change…”, déclare David Allen. Il a ainsi créé un motif unique et féminin pour les stylers ghd, à l’image de son travail dans le recouvrement des cicatrices laissées par le cancer du sein. 
Pour chaque styler ghd “Ink on pink” vendu, dix euros seront reversés à la Ligue contre le cancer. Pour incarner cette collection capsule, la marque a choisi une maman de trois enfants, Grace Lombardo, qui a appris qu’elle était atteinte d’un cancer du sein à l’âge de 35 ans et qui, après une ablation des deux seins et une reconstruction mammaire a fait confiance à David Allen en 2017 pour recouvrir ses cicatrices. Depuis sa mobilisation dans la lutte contre le cancer la marque ghd a pu déjà récolter 18 millions de dollars à travers le monde et son objectif cette année est d’atteindre un million de dollars supplémentaire. Prix des Stylers : ghg Gold 210 € et Platinum+ : 275 €.
#ghdpink

KItchenAid : une gamme rose de robots multifonctions

Quatre nuances de rose 
La marque KitchenAid, partenaire depuis 17 ans de l’opération Octobre Rose aux côtés de l’association “le Cancer du sein, Parlons-en !”, se mobilise cette année en reversant à l’association un montant du prix de vente de quatre modèles de robots multifonctions de couleur rose : 
– 50 € pour les robots pâtissiers multifonctions Artisan sorbet framboise, rose nacré ou rose poudré, 
– et 40 € pour le robot multifonction MINI artisan rose dragée.Une mobilisation sur les réseaux sociaux
En complément, afin de mobiliser sa communauté, la marque invitera tous ses abonnés sur Instagram dès le 1er octobre 2019 et durant tout le mois à poster une photo qui répond à la question ” Et vous, comment mettez-vous du rose dans votre vie ? avec le hashtag #Kitchenaidpinkfight. Un euro sera reversé à l’association pour chaque publication. 
Au total, la marque a réussi à récolter près d’un demi-million depuis 17 ans.

RougeGorge : des soutiens-gorge post-opératoires

Une ligne de soutiens-gorge spécifique pour les poitrines opérées 
la marque RougeGorge s’engage pour la quatrième année avec une collection conçue spécialement pour les poitrines opérées. Elle se compose de produits permanents et d’autres renouvelés à chaque saison. Cette collection post-opératoire est co-créée avec des femmes atteintes par la maladie afin de créer des produits qui allient confort et féminité : doublure en coton moulé et sans pince, bonnets couvrants pour masquer les cicatrices et allier un joli décolleté etc.“Notre ambition : devenir la première marque engagée pour les femmes ! Et par cet axe fort, Depuis 2016, nous avons choisi de mettre notre expertise au service des femmes touchées par la maladie, en développant notre première collection adaptée et co-créée avec nos clientes concernées. Confort, respect des peaux fragiles, maintien parfait et couvrance adaptée, voilà les promesses de cette collection destinée à aider les femmes à se sentir belles au naturel et à l’aide avec leur silhouette”, confirme, Axelle Thuret, responsable communication digitale de RougeGorge.

Le micro-don en magasin
En complément, la marque a également installé depuis le 16 septembre et jusqu’au 2 novembre 2019 le micro-don en magasin. L’ensemble des dons récoltés seront ensuite reversés à l’association ” Vivre comme avant “, qui visite les femmes atteintes de la maladie durant leur séjour à l’hôpital. 
Depuis 2017, RougeGorge a réussi a généré plus de 100 000€ de dons reversés à différentes associations.

Pharmabest forme les équipes officinales

Un conseil spécifique en pharmacie pour les femmes atteintes de cancer
Créé en 2015, Pharmabest est un réseau qui compte 87 pharmacie en France. Afin de former à l’accueil et au conseil spécifique des femmes atteintes de cancer, des ateliers d’une heure ont été organisés durant le mois de septembre auprès de plus de 500 membres des équipes officinales. L’objectif : pourvoir répondre aux questions sur les soins dermo-cosmétiques à apporter à la peau agressée par les traitements anti cancéreux.“Chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie etc. En quelques années la prise en charge du cancer a considérablement évolué mais durant la maladie, le corps, la peau, les cheveux et les ongles sont malmenés, engendrant de l’inconfort physique voire une gêne psychologique importante dans le quotidien de la personne malade. Ainsi, au-delà de l’objectif prioritaire qu’est la guérison, il est essentiel de prendre en considération le confort de vie au quotidien des patients, élément crucial lorsqu’on lutte contre une maladie comme le cancer “ souligne David Abenhaim, Pdt de Pharmabest.Une trousse offerte avec des produits La Roche Posay
10 000 trousses seront également offertes contenant cinq produits de la marque spécifiquement choisis pour les peaux très fragilisées : très doux, surgraissants et émollients.

Teva : spot humoristique pour sensibiliser au dépistage précoce

Pour fêter les 25 ans de l’associationLe Cancer du Sein, Parlons-en !, la chaîne TÉVA, partenaire engagé depuis 2012 pour l’opération Octobre Rose, a mobilisé 13 femmes humoristes de son émission mensuelle le TÉVA Comedy Show. Un spot a été créésur le ton de l’humour mais pour sensibiliser à un sujet sérieux : “je montre mes seins chaque année “. 
“Le film est développé autour de l’idée que les femmes, ici les humoristes, ont des habitudes de vie, mais la principale et la plus importante est celle de se faire dépister tous les ans. Il s’agit de dédramatiser la démarche du dépistage et de rendre l’examen annuel banal, pour donner le sentiment que cet examen des seins peut être vécu comme un geste normal de la vie quotidienne”, expliquent les équipes de TÉVA. Il sera diffusé à l’antenne dès le 1er octobre 2019 , sur les réseaux sociaux de la chaîne mais aussi relayé par le Groupe Marie-Claire et par l’association.
Un partenariat avec le Pink Ribbon Award 
TÉVA est également partenaire du concours photo “Pink Ribbon Award”, organisé depuis 2012 par le groupe Estée Lauder Franceavec le prix du public TÉVA. La chaîne fera voter le grand public sur son site dédié, du 1er au 15 octobre 2019, parmi les 40 photos sélectionnées par le jury.

Vans : la collection ” Breast Cancer Awareness”

Vans s’engage dans la sensibilisation du cancer du sein avec une nouvelle collection capsule :” Breast Cancer Awareness” (La sensibilisation au cancer du sein). Elle se compose DE chaussures, vêtements et accessoires avec des graphismes développés pour l’occasion et des messages positifs pour les personnes directement touchées ou sensibilisées par la maladie. 
“Le cancer du sein est une maladie qui touche les femmes indépendamment de leur âge et de leur origine. Nous voulions que les femmes illustrées reflètent cette réalité. L’objectif pédagogique de cette collection est de briser les tabous du dépistage précoce du cancer et d’encourager nos consommateurs à s’auto-examiner et à défendre leurs besoins en matière de santé “, explique Diandre Fuentes , designer Vans. Les recettes de la collecte iront à CoppaFeel, une organisation caritative basée à Londres dont le but est de faire la promotion du dépistage du cancer du sein, d’y encourager son dépistage précoce et encourager les jeunes à mieux connaître leur corps.La collection sera disponible à partir du 1er Octobre.

Octobre rose: les pires initiatives contre le cancer du sein

COMBIEN ÇA COÛTE ? – A Paris, l’événement Octobre rose a été lancé par l’illumination de la Tour Eiffel en rose (ou mauve). Sur le site officiel de l’événement, on peut lire que cette illumination est “un signe de victoire sur la maladie, victoire gagnée pas à pas mais sans faillir, jusqu’à ce qu’elle devienne absolue”. Les infortunées malades qui ont eu la faiblesse de faillir face à leur cancer apprécieront.  

La Caisse d’Epargne passe son logo en rose sur le maillot des Equipes de France de Handball

Sponsor maillot des Equipes de France de Handball jusqu’au moins 2024, la Caisse d’Epargne a décidé d’activer son partenariat avec la fédération afin de soutenir la recherche contre le cancer du sein.

Pendant le mois d’octobre, période pendant laquelle de nombreuses actions de sensibilisation au cancer du sein sont menées autour « d’Octobre Rose », la banque va changer son logo sur les maillots pour le passer en rose.

Soutenons ensemble Octobre Rose

02/10/2019

L’UBB vient comme chaque année au soutien du comité de prévention et de dépistage du cancer chez la femme. Avec plusieurs opérations simultanées pour sensibiliser ses supporters… et supportrices, qui représentent près d’un tiers de notre public. 

Déconstruction d’une manipulation

Copie décran le 25/01/2017

La propagande en faveur du dépistage du cancer du sein ne s’embarrasse pas de nuances. Le message est simplifié à l’extrême, tape fort et manipule sa cible avec un art consommé. En partant du message que l’on retrouve en haut de la page “dépistage du cancer du sein” de l’Institut National du Cancer, autrement dit du message qui représente la parole officielle de chez officiel, celle dont les multiples sous-propagandistes s’inspireront pour leur propre communication, je vais vous montrer à quel point la tromperie est grande, orientée vers un seul but quels qu’en soient les moyens : entraîner le plus de femmes possible à participer au dépistage organisé.

Pour cela je m’en vais déconstruire le message clé capté ici en octobre 2015 (et qui était encore le même en octobre 2016 mais a disparu désormais)

Copie d’écran le 7 octobre 2015 :

Ce petit texte constitue un remarquable exemple de manipulation. Pas un mot, pas un chiffre qui ne soit pesé et soupesé pour délivrer sans nuance un message que l’on pourrait reformuler ainsi : “Femmes de 50 à 74 ansil est recommandé de participer au dépistage organisé pour guérir super bien 9 fois sur 10 du cancer du sein qui sinon est super mortel C’est en tous cas ce que je comprend quand je lis ce message. Détaillons.

MANIPULATION #1 – Détecté ou dépisté ?

Dans le premier paragraphe on ne pouvait décemment pas écrire : “Pourtant grâce au dépistage organisé, ce cancer peut-être guéri dans 9 cas sur 10” parce que cela aurait été trop énorme. En effet, le taux de guérison du cancer du sein des femmes participant au dépistage et celui de celles n’y participant pas sont identiques ou très proches (les études ne sont pas toutes d’accord). Alors on a rusé. On a écrit : “Pourtant, s’il est détecté tôt, ce cancer peut-être guéri dans 9 cas sur 10”. Ce qui est plus difficile à critiquer (mais quand même critiquable nous le verrons plus loin). La subtilité étant de faire apparaître une assimilation de sens entre détecter tôt et dépister (qui est confirmée par le titre et le second paragraphe), mais formellement l’honneur est sauf. On n’a pas écrit que le dépistage organisé permettait de guérir 9 cancers sur 10. Mais c’est ce que tout le monde a compris.

MANIPULATION #2 – Le meurtrier 

Le plus meurtrier des cancers. En voilà une belle expression.

D’abord le mot : un meurtrier est un tueur, un tueur c’est quelqu’un qui tue. Il est assez difficile d’imaginer un mot plus fort pour effrayer la destinatrice du message. Attention un meurtrier rôde dans les parages. Rentrez chez vous Madame, fermez portes et volets, n’ouvrez à personne sauf aux mammographeurs qui vérifieront s’il ne se cache pas dans vos seins ! Ayez confiance, tout est prévu.

Mais cela ne pose pas q’un problème de vocabulaire : ce cancer est non seulement meurtrier mais il est “LE PLUS meurtrier”. Je ne sais pas ce que ça veut dire pour vous mais pour moi le plus meurtrier c’est le plus dangereux, celui qui quand il t’attaque il te rate pas, celui qui te tue à peu près à tous les coups. C’est clair, si j’ai un cancer du sein je suis mort (je devrais écrire morte mais bon je suis un mec).

Or un document du même Institut National du Cancer à destination des professionnels de santé, plus nuancé, précise : D’autres facteurs rendent par ailleurs difficile l’estimation de l’impact du programme de dépistage depuis qu’il a été généralisé : il s’agit notamment du bon pronostic de la maladie, de l’efficacité croissante des traitements, de l’accès facilité aux thérapeutiques, de la modification des facteurs de risque dans le temps et de l’introduction progressive et à un niveau variable du dépistage dans les départements.

Vous avez bien lu : bon pronostic de la maladie, cela signifie qu’on en guérit bien. Vous avez bien lu : les traitements sont de plus en plus efficaces. C’est ça le plus meurtrier des cancers ? Celui dont on guérit bien ?

Là encore la manipulation fonctionne : oui le cancer du sein est le cancer qui tue le plus de femmes parce que c’est le cancer le plus fréquent. Il est même très très fréquent et c’est un vrai problème que cette fréquence. Aucun doute.

Il y a deux manières d’entendre LE PLUS meurtrier. Soit il tue beaucoup de monde parce qu’il est très fréquent mais pas très mortel, soit il tue beaucoup de monde parce qu’il est très mortel mais pas très fréquent. Soit les deux je vous le concède mais ça n’est pas le cas. Comme on nous dit déjà que c’est le plus fréquent, LE PLUS meurtrier signifie donc qu’il est très mortel. Ce qui n’est pas vrai.

En résumé, je ne vais pas sentir les choses de la même manière si on me dit :

  • cette maladie est très fréquente MAIS PAS très dangereuse que si on me dit (vrai)
  • cette maladie est très fréquente ET très dangereuse (faux mais implicite dans le slogan)

MANIPULATION #3 – Pas de risque

Le dépistage présente des risques, le moindre n’étant pas celui de perdre un sein alors que le cancer “détecté” n’aurait pas été mortel. La manipulation ici est basique : l’idée même qu’il puisse y avoir un risque lié au dépistage est absente. Rien . Néant. Nada. Ce n’est même plus de la manipulation c’est du mépris.

MANIPULATION #4 – Guérison ou rémission ?

Au fond qu’est-ce que cela signifie exactement “guéri 9 fois sur 10” ?

Quand on parle de cancer on ne parle pas de guérison, on parle de rémission. Par exemple si 10 ans après la détection de mon cancer je suis toujours vivante, je suis en rémission et on peut me considérer comme guérie (10 ans est la période la plus couramment retenue, probablement celle retenue par les auteurs du slogan). Pour faire des études statistiques précises, on utilise la notion de survie ou de rémission dans un certain délai. Au moins on est sûr de ce dont on parle parce que sinon il est très difficile de dire si quelqu’un est complètement guéri de son cancer. On emploie ensuite abusivement le terme de guérison à la place de rémission à 10 ans. Cela a l’air anodin mais ça ne l’est pas du tout.

Imaginons deux femmes qui ont exactement le même cancer d’évolution assez lente qui a débuté exactement au même moment de leur existence à 57 ans et dont le pronostic est malheureusement fatal. Comme on peut le voir sur le schéma ci-après (inspiré de Gigerenzer), on considérera que la femme ayant participé au dépistage systématique est en rémission au bout de 10 ans (et donc guérie pour les statistiques) alors que l’on considérera que celle qui n’a pas été dépistée mais dont le cancer n’a été découvert que lorsque des signes l’ont révélé – et donc beaucoup plus tard – n’est pas guérie car elle décède au bout de 3 ans. On dira donc que grâce à la détection précoce les cancers  guérissent mieux. C’est vrai, mais pas toujours. C’est connu, cela s’appelle le « Leadtime bias » et a été bien décrit par Gigerenzer.

MANIPULATION #5 – 9 sur 10 quoi ?

La force de conviction d’un chiffre comme “9 sur 10” est très grande. Si je dois jouer à un jeu de hasard pour lequel on gagne 9 fois sur 10, alors pas de doute, je tente ma chance. C’est bien sûr une des raisons qui a fait retenir ce chiffre : parce qu’il est frappant.

Or il pose un autre problème : celui de sa classe, c’est à dire de ce à quoi il se rapporte. Et si on creuse cette question on réalise que la manipulation est costaud.

Pour bien comprendre, imaginons que ce chiffre signifie bien ce que l’on entend, ce que l’on essaye de nous faire percevoir mais, au lieu de rapporter les guérisons au nombre de cancers, rapportons les au nombre de femmes participant au dépistage organisé en tenant compte du nombre de cancers dépistés (source La Revue Prescrire) :

  • Sur 1000 femmes qui suivent le dépistage organisé de 50 à 74 ans, on détectera un cancer chez 75 d’entre elles et 68 femmes sur 1000 (9/10ème de 75) seront guéries grâce à la détection précoce.

Vous me suivez hein. La partie soulignée de la phrase donne exactement les mêmes informations que le slogan mais elle se rapporte à la population réelle.

A partir de là comparons deux formulations très très proches mais aux chiffres très très différents.

  • le slogan nous dit : grâce à la détection précoce, 68 femmes sur 1000 échappent à la mort par cancer du sein
  • la réalité nous dit : grâce au dépistage organisé entre 0 et 6 femmes sur 1000 échappent à la mort par cancer du sein.

MANIPULATION #6 inclure le surdiagnostic dans les guérisons

Un certain nombre de cancers du sein ne donneront jamais de symptômes et les femmes qui en sont atteintes mourront d’autre chose. C’est le fameux surdiagnostic. Ces cancers en quelque sorte guérissent tout seuls. Or ils sont inclus dans les « 9 guéris sur 10 ». Regardons le schéma suivant inspiré de Gigerenzer et réalisé avec les chiffres de la Revue Prescrire.

Précision sur le schéma : en réalité parmi les 43 + 19 femmes indiquées en rémission, 4 seront décédées au bout de 10 ans mais d’une autre cause que le cancer du sein. Je ne les ai pas illustrée pour simplifier la visualisation.

On voit bien donc que si l’on n’inclut pas les surdiagnostics (les 19 cancers non évolutifs qui forcément guérissent) on est loin de 9 “guéris” sur 10 (on est à 43/56 = 7,5 / 10). Mais en les incluant on s’en rapproche : 62/75 = 8/10.

Cela s’appelle le « surdiagnostic bias » très bien démontré par Gigerenzer (encore lui !)

MANIPULATION #7 Et les cancers de l’intervalle ?

La formulation pour le moins ambiguë du slogan laisse à croire que grâce au dépistage organisé on va trouver et guérir 9 cancers sur 10. Nous avons bien compris que c’était à la détection précoce que ce “résultat” était attribuable et pas au dépistage organisé mais la confusion existe. Avouez qu’à la première lecture du slogan c’est ce que vous aviez compris. L’impression donnée est que, si je participe au dépistage, j’ai 9 chances sur 10 de na pas mourir du cancer du sein et basta.

Or cela est faux : le dépistage ne détecte pas tous les cancers. Il y a ce que l’on appelle les cancers de l’intervalle, cancers à évolution souvent rapide et qui se manifestent entre deux dépistages. Pour 1000 femmes participant au dépistage organisé de 50 à 74 ans, 75 cancers seront détectés, mais 15 cancers apparaîtront entre deux dépistages. Ceux-là, le slogan n’en parle évidemment pas.

Une petite synthèse

  • Pour 1000 femmes participant au dépistage organisé du cancer du sein de 50 à 74 ans :
  • (13 + 43 + 19) = 75 auront un cancer détecté et 15, avec un cancer d’évolution rapide, ne seront pas détectées par le dépistage,
  • 19 femmes présenteront des cancers d’évolution très lente ou non évolutifs et seront traitées alors que ces cancers n’auraient jamais causé de maladie,
  • 43 femmes seront guéries par le traitement c’est-à-dire seront encore en vie au bout de 10 ans après la détection de leur cancer,
  • 13 décèderont.

Enfin, et cela ne figure pas sur le schéma, sur 1000 femmes ne participant pas au dépistage organisé, le nombre de décès par cancer du sein se situera entre 13 et 19.

Voilà, c’est plus long à expliquer comme ça. Mais ça ne dit pas la même chose que le slogan de l’INC.

PS du 10/10/15 : je n’ai pas traité le point « On considère qu’une femme sur 8 y sera confrontée dans sa vie » faute de pouvoir argumenter ce chiffre. A suivre …

Références
La Revue Prescrire, février 2015 / Tome 35 N° 376 p 115 (les chiffres en sont tirés)
Gerg Gigerenzer, Risk Savy, How to make Good Decisions, Penguin Books

Sites officiels
http://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-du-sein

http://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Depistage-et-detection-precoce/Depistage-du-cancer-du-sein/Les-reponses-a-vos-questions#toc-b-n-fices-risques-et-limites-du-programme-de-d-pistage-organis-

Voir aussi
Site d’info créé par des médecins généralistes : Cancer Rose
Docdu16 : Désorganiser le dépistage organisé
Formindep : Un dépistage inadapté au génie évolutif de la maladie, condamné à l’inefficacité.