Le général Burkhard alerte (?)

Le nouveau chef d’état-major, le général Thierry Burkhard, a présenté les derniers équipements de son armée, jeudi 10 octobre, dans le camp militaire de Satory, à Versailles.

« Un affrontement majeur doit être envisagé, il faut s’entraîner à un niveau plus dur »

L’armée de terre va relancer des manœuvres «en terrain libre» en France

Les Français vont bientôt revoir leurs soldats crapahuter dans des forêts ou des villages où ils n’avaient pas montré leurs treillis depuis longtemps. L’armée de terre a décidé de relancer ses « manœuvres en terrain libre », avec, comme le résume un porte-parole, « l’idée de se déployer de manière inopinée sur des territoires où on n’a plus l’habitude de la voir ».

Le plan s’inscrit dans la lutte contre le terrorisme en France, pour laquelle le président a appelé à une mobilisation. Il répond aussi à la nécessité de remonter le niveau d’entraînement des troupes, trop bas. « Un affrontement majeur doit être envisagé, il faut s’entraîner à un niveau plus dur », a déclaré, jeudi 10 octobre, le nouveau chef d’état-major de l’armée de terre, le général Thierry Burkhard, lors d’une journée de présentation de ses moyens, dans le camp militaire de Satory, à Versailles. La France affronte, selon lui, des adversaires « qui veulent eux aussi gagner, et qui ne nous feront aucun cadeau ».

Sur le territoire, avec ses quelque 7 000 hommes (moins en certaines périodes, jusqu’à 10 000 à d’autres), « l’opération “Sentinelle” est une première partie de la réponse, en coordination étroite avec les forces de sécurité », rappelle-t-il.

Cette photo prise le 4 juillet 2019 montre la présentation d’un véhicule blindé de transport de troupe Griffon au siège de Nexter à Satory, lors de la livraison du premier véhicule blindé de transport de troupe Nexter Griffon, le nouveau VBMR (Vehicule Blinde Multi-Rôles / Multi-role Armored Vehicle) de l’armée française, en service depuis 1976, qui va remplacer le VAB (véhicule de l’avant blinde / blindée avant-garde). (Photo par THOMAS SAMSON / AFP)
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Le général Thierry Burkhard, à Satory, le 10 octobre 2019. (ARMEE DE TERRE)

« Nous peinons à transformer nos victoires militaires en sortie de crise »: le constat lucide du patron de l’Armée de terre sur les conflits d’aujourd’hui

Radicalisation et signaux faibles, conflits qui s’enlisent, conséquences du Brexit : pour sa première prise de parole publique, ce jeudi au camp militaire de Satory, à Versailles, dans les Yvelines, le général Thierry Burkhard a parlé d’armée, de futur et d’actualité.

Patron des 114 847 hommes et femmes de l’Armée de terre depuis cet été, le général Burkhard a entendu l’appel du président de la République à une « vigilance de tous » face à la radicalisation. Même si, selon un rapport parlementaire, les armées françaises sont « globalement étanches » face au phénomène, le nouveau Cemat (chef d’état major de l’armée de terre) a estimé jeudi 10 octobre que chacun doit « conserver une capacité d’étonnement » face à des signaux faibles : « Si on s’aperçoit, après coup, qu’il y avait de tels signaux, et qu’on a été incapable de les interpréter, certains devront se dire qu’ils n’ont pas fait leur travail.« 

En présentant jeudi matin sa vision de l’Armée de terre, engagée dans des opérations extérieures majeures – Barkhane au SahelChammal en zone irako-syrienne -, Thierry Burkhard a livré un constat lucide sur les conflits d’aujourd’hui. Il ne veut pas « stigmatiser la France et l’Armée française« , au contraire, mais il admet la difficulté face à ces conflits qui durent et deviennent des crises qui s’enkystent : « Aujourd’hui, si dans les six mois qui suivent l’entrée sur un théâtre, nous n’avons pas été capables de changer fondamentalement la vie des gens sur place, c’est que nous sommes déjà en train de partir en arrière. » « Nous peinons à transformer nos victoires militaires en sortie de crise », conclut-il.

Devant une centaine d’auditeurs de l’Institut des hautes études de la Défense nationale, venus assister sur le terrain militaire de Satory à une démonstration des capacités de l’Armée de terre, l’ex commando parachutiste de la Légion étrangère a dressé les défis d’aujourd’hui et de demain  : encadrer et savoir commander les 15 000 jeunes qui sont recrutés chaque année, dépasser l’image d’un métier simple et sous qualifié, se préparer à un conflit de haute intensité tout en assurant aux militaires une vie personnelle de qualité. Sans oublier l’intégration du système Scorpion, un système de haute connectivité entre les hommes et leur matériel sur le terrain, censé faire passer l’Armée de terre du « minitel au smartphone« .

Le général Thierry Burkhard, nouveau chef d’état-major de l’armée de terre

Cet « opérationnel » est issu de la Légion étrangère, le premier depuis très longtemps. 

Avec Thierry Burkhard, la Légion étrangère place enfin l’un de ses officiers à la tête de l’armée de terre. Le dernier en date était le général Henri Lorillot de 1956 à 1958, il y a plus de soixante ans et ce général de la guerre d’Algérie n’a pas laissé un souvenir impérissable. Plus récemment, un officier de la Légion a été chef d’état-major des armées, Jeannou Lacaze, de 1981 à 1985. Les généraux Mercier et Imbot, anciens Cemat, avaient brièvement servi dans des régiments de la Légion. En revanche, les marsouins (Infanterie de marine) – qu’une vieille rivalité oppose à la Légion – ont été beaucoup mieux servis ces dernières années. Que l’on songe, depuis vingt-cinq ans au poste de Cemat ou de Cema, aux généraux Bosser, Irastorza, Thorette, Lecointre, Bentégeat ou Kelche.

Né en 1964, à Delle (Territoire-de-Belfort) est issu d’un milieu modeste et de confession protestante. Il est marié et père de trois enfants. Saint-Cyrien de la promotion Cadets de la France libre (1985-1988), il choisit l’infanterie et rejoint le 2e REP de Calvi, comme lieutenant et capitaine. Il commande notamment la section commandos parachutistes de ce prestigieux régiment. Toujours dans la Légion, il servira ensuite au 4e RE, le régiment d’instruction, puis sera le chef de corps de la 13e DBLE, alors à Djibouti, de 2008 à 2010.

Hors métropole, il a été en opérations, missions ou postes en Guyane, Irak, ex-Yougoslavie, Tchad, Gabon, Cote d’ivoire et Afghanistan. Thierry Burkhard est fondamentalement un «  opérationnel  » et s’il a un regret dans sa carrière, c’est sans doute de n’avoir jamais servi dans les forces spéciales.

Thierry Burkhard est également un communicant. Après y avoir servi comme adjoint, il prend la responsabilité de l’Ema-Com durant trois ans de 2010 à 2013, à la suite de Christophe Prazuck, l’actuel chef d’état-major de la marine. Le général Burkhard s’est frotté au monde du renseignement, comme adjoint militaire du Coordinateur national du renseignement (CNR) à l’Elysée, de 2013 à 2015. Il y croise notamment un certain Emmanuel Macron.

De 2015 à 2018, il sert au CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations), d’abord comme «  chef conduite  » puis commandant. Durant ces trois ans dans la «  cuve  », il est au cœur de toutes les opérations militaires de la France.

Le 31 août 2018, il est nommé Inspecteur de l’armée de terre. C’est clairement un poste d’attente. Thierry Burkhard est dans la short list pour deux postes : celui de chef d’état-major particulier (CEMP) du président de la République et de chef d’état-major de l’armée de terre. En juin, la décision de maintenir l’amiral Rogel comme CEMP rebat les cartes. La ministre des armées reçoit quatre généraux pour des entretiens approfondis : les généraux Burkhard, Barrera, Bellot des Minières et Durieux.

Mercredi 10 juillet, personne ne comprend vraiment pourquoi l’annonce n’est pas faite à l’issue du conseil des ministres. Et, de manière très inhabituelle, c’est la ministre qui l’annonce dans son discours. Comme le général Puga ou les anciens Pères Légion, les officiers de la Légion présents ne cachaient pas leur satisfaction et, dans les jardins du Gouverneur militaire de Paris, on servait de Kro à la pression !

publié le 12 juillet 2019 – www.lopinion.fr

Thierry Burkhard nommé chef d’état-major de l’armée de terre

Par Le Figaro.frPublié le 11 juillet 2019

En matière de maintien de l’ordre, les ponts et toutes les rives de fleuves, de rivières, de la mer, posent un vrai problème aux forces de sécurité.

Les explications de notre spécialiste Jean-Dominique Merchet.  

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