Affaire Moussa Ouarouss & Alexandre Benalla !

Alexandre Benalla dément tout lien avec Moussa Ouarouss, politique rémois suspecté de trafic de drogue, qu’il accuse de « mensonge », notamment sur ses liens avec le couple Macron.

Le 01 novembre 2019 – abonne.lunion.fr/

LES FAITS

Moussa Ourarouss, ex-socialiste devenu une figure locale de La République en Marche à Reims, a été interpellé le 21 août, ainsi qu’une demi-douzaine d’individus, dans le cadre d’une enquête sur un trafic de 60 kilos de cannabis entre le Maroc et la France.

Il a été mis en examen pour importation, transport et détention de produits stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par la juridiction interrégionale spécialisée de Lille, et confiée aux gendarmes de la section de recherches de Reims.

Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il conteste tout rôle joué dans le trafic.

Je n’ai aucun lien avec Moussa Ouarouss, je ne le connais pas. » L’ancien chargé de sécurité d’Emmanuel Macron a affiché, jeudi soir, ses distances avec Moussa Ouarouss, cadre local du parti présidentiel, chargé des élections dans la Marne, et qui a échoué à obtenir l’investiture aux municipales à Reims. Alexandre Benalla ne veut pas « être mêlé » à une nouvelle affaire, surtout en lien avec un trafic de stupéfiants.

Moussa Ouarouss, 33 ans, originaire du Rif marocain, ayant grandi dans le quartier des Épinettes à Reims, avant de connaître une ascension dans les affaires et en politique, a été mis en examen dans le cadre d’un trafic de cannabis importé du Maroc. L’affaire a été dévoilée dans nos colonnes, et au détour d’une phrase sur le parcours de M. Ouarouss, nous avons mentionné qu’il avait « assuré la sécurité du candidat Macron, en lien avec un certain Alexandre Benalla ».

Ce dernier conteste. « De nombreux enquêteurs ont mon carnet d’adresses, ironise-t-il, et ce monsieur n’apparaît pas dedans ! Il m’a peut-être croisé, mais j’ai croisé des centaines de personnes pendant la campagne, et il n’a pas travaillé avec moi. Il n’a pas assuré la sécurité de M. Macron, sauf à la foire de Châlons. » En 2016, alors que le service d’ordre n’était pas encore constitué, Moussa Ouarouss avait été approché, en tant que président des Jeunes avec Macron et… animateur d’une équipe de boxe. Objectif : prendre des boxeurs, dont l’Ardennais Hamid Zaïm, et faire la sécurité lors du déplacement à Châlons.

Ensuite, les versions divergent. Moussa Ouarouss, dans L’union du 26 juillet 2018, en pleine « affaire Benalla », confiait avoir œuvré aussi sur des meetings à « Paris, Montpellier, Strasbourg, Marseille puis Metz ». Et le Rémois déclarait : « Alexandre Benalla était professionnel et l’a toujours été jusqu’à ce 1er mai où il a fait n’importe quoi. Il le reconnaît lui-même. Je le sais pour avoir échangé des textos avec lui juste avant sa garde à vue. »

« Mensonge », cingle Alexandre Benalla, quinze mois plus tard. « Il n’a échangé aucun texto avec moi, ce Monsieur. Au Maroc, il a aussi dit être conseiller du Président Macron, mais c’est faux. Il n’est ni proche d’Emmanuel Macron, ni proche de Brigitte Macron. Et il n’a pas travaillé avec moi. »

Dans la foulée, montrant qu’il se souvient tout de même un peu des boxeurs champardennais, il ajoute : « J’ai refusé la présence des frères Zaïm et de Moussa Ouarouss dans le service d’ordre. Mes adjoints avaient pour consigne de ne pas les accepter. » Pourquoi ? Motus. Il admet seulement garder de la sympathie pour Hamid Zaïm : « Pendant l’affaire, il m’a laissé un message pour me dire son amitié et cela m’a touché. »L’Ardennais confirmait jeudi soir.

De son côté, M. Ouarouss a indiqué à l’AFP qu’il ne souhaitait pas s’exprimer sur le fond de l’affaire. L’agence cite une source proche de l’enquête indiquant à son sujet : « Il y a eu une période où il était relativement actif. Il était en retrait depuis quelque temps. » Au contraire, Moussa Ouarouss contestait, samedi dans notre journal, tout rôle dans un trafic présumé. Il affirme avoir déposé des plaintes pour diffamation.

Comment l’affaire a pris une ampleur nationale
Révélée par L’union le 26 octobre, l’enquête visant M. Ouarouss n’a pris une ampleur nationale qu’à partir de mercredi soir, après la diffusion d’une dépêche de l’AFP reprise par tous les médias, sous le titre : « Un cadre LREM mis en examen pour trafic de drogue ».

La puissance des réseaux sociaux a « viralisé » l’affaire hier, relayée notamment par les adversaires d’Emmanuel Macron, qui ont publié à l’envi des photos montrant le chef de l’État et Moussa Ouarouss, facilement accessibles sur Internet. Hier, le politique rémois a d’ailleurs retiré ses principales photos de son compte Twitter.