Réforme des retraites, tous perdants !

Ces chiffres que le gouvernement ne nous donne pas sur la réforme des retraites.

En juillet dernier, notre collectif “Nos retraites” dénonçait l’entourloupe du rapport Delevoye sur la réforme des retraites et demandait la communication de l’ensemble des chiffres de la réforme, notamment les simulations réalisées par le Gouvernement pour en prévoir les effets.

Source : reformedesretraites.fr

Le pan manquant de l’analyse reconstitué avec des données officielles

Mais plus encore, c’est un pan entier de l’analyse qui est absent du rapport rendu au Premier ministre : à aucun moment il ne compare la situation projetée, dans le cadre de la réforme prévue par le gouvernement, avec la situation des actuels retraités. Combien la retraite de Maryam, trentenaire, représentera-t-elle par rapport à celle de sa mère Marie, nouvellement retraitée ?

En nous appuyant exclusivement sur des données officielles et en particulier sur les travaux très bien documentés du Conseil d’orientation des retraites (COR), nous avons réussi à reconstituer ces pages manquantes du rapport Delevoye et à comparer les droits à la retraite aujourd’hui et dans le cadre du projet du gouvernement. Notre comparaison concerne trois cas emblématiques : celui d’un.e salarié non cadre du privé à carrière complète, celui d’un agent du public de catégorie B à carrière complète, et celui d’un.e salarié.e au SMIC toute sa carrière. 

Baisse des pensions aggravée pour chaque nouvelle génération

Trois résultats marquants ressortent de cette analyse : 

  1. Les taux de remplacement (le niveau de la retraite rapporté au salaire de fin de carrière) vont considérablement baisser par rapport à aujourd’hui. Alors que la retraite de Marie lui permet de maintenir son niveau de vie, celle de sa fille Maryam sera synonyme de déclassement.
  2. Conséquence : il faudra partir en moyenne beaucoup plus tard pour prétendre aux mêmes niveaux de pension. Pour retrouver le niveau de pension de Marie à 64 ans, Maryam devra travailler jusqu’à 67 ans et demi.
  3. Cette baisse est encore plus forte que celle déjà programmée par les réformes précédentes (Balladur, Fillon, Touraine, notamment). En effet la réforme n’est pas simplement un “changement de système”. Elle contient de nouvelles baisses, en particulier pour les générations nées après 1973, qui sont le résultat du déplacement automatique de l’âge auquel il est possible de partir sans décote.

Explications.

1. Evolution du taux de remplacement : ça baisse… beaucoup.

Premier exemple : Mathieu et Mathias, salariés non-cadres du privé ayant commencé leur carrière à 22 ans et à carrière complète (cas type D du rapport Delevoye, ou “COR 2”)

En 2025, un individu né en 1961 (appelons-le Mathieu) pourra bénéficier d’une retraite « à taux plein » s’il prend sa retraite à 64 ans (42 annuités validées). Dans ce cas sa retraite nette représentera 72,5% de son dernier salaire net.

Pour une personne présentant les mêmes caractéristiques et née en 1980, la retraite nette représentant 59,7% de son dernier salaire.

Un individu né en 1990 et présentant les mêmes caractéristiques (appelons-le Mathias) recevrait une retraite représentant 55,8% de son dernier salaire, soit une baisse de son taux de remplacement de 23 % par rapport à la situation actuelle.

Deuxième exemple : Marie et Maryam, secrétaires d’administration ayant commencé leur carrière à 22 ans et à carrière complète (cas type G du rapport Delevoye, secrétaire d’administration – fonctionnaire de catégorie B). 

En 2025, une personne née en 1961 (appelons-là Marie) pourra bénéficier d’une retraite « à taux plein » (42 annuités validées) si elle prend sa retraite à 64 ans. Dans ce cas sa retraite nette représentera 64,1% de son dernier salaire net (primes comprises). 

Une personne présentant les même caractéristiques, née en 1980 qui prendrait sa retraite à 64 ans recevrait une retraite nette représentant 55% de son dernier salaire.

Une personne présentant les mêmes caractéristiques et née en 1990 (appelons-là Maryam) recevrait une retraite représentant 54,4% de son dernier salaire, soit une baisse de son taux de remplacement de 15 % par rapport à la situation actuelle.

Troisième exemple : Jules et Julien, employés au SMIC toute leur carrière à temps plein.  Ils commencent leur carrière à 22 ans et la poursuivent sans interruption (cas type B du rapport Delevoye, employé au SMIC durant toute sa carrière). 

En 2025, une personne née en 1961 (appelons-là Jules) pourra bénéficier d’une retraite « à taux plein » (42 annuités validées) si elle prend sa retraite à 64 ans. Dans ce cas sa retraite nette représentera 81,6 % de son dernier salaire net. 

Une personne présentant les même caractéristiques, née en 1980 qui prendrait sa retraite à 64 ans recevrait une retraite nette représentant 68,3 % de son dernier salaire.

Une personne présentant les mêmes caractéristiques et née en 1990 (appelons-là Julien) recevrait une retraite représentant 64,8 % de son dernier salaire, soit une baisse de son taux de remplacement de 21 % par rapport à la situation actuelle. 

2. Pour toucher une retraite comparable, les actifs et nouvelles générations devront partir beaucoup plus tard. 

Dans les trois cas que nous avons reconstitués, les quarantenaires et trentenaires d’aujourd’hui devront travailler deux à trois années de plus que leurs parents afin de prétendre à une retraite comparable.

  • Afin de prétendre au même taux de remplacement qu’une personne née en 1961 ayant cotisé 42 ans et ayant commencé à travailler à 22 ans, une personne née en 1980 (avec la même carrière) devra prendre sa retraite à 66 ans et demi, au terme de 44 années de cotisations sans interruption de carrière. 
  • Une personne née en 1990 et ayant également commencé à travailler à 22 ans, devra prendre sa carrière à 67 ans au terme d’une carrière de 45 ans sans interruption.

Il va sans dire que des carrières aussi longues ne seront pas possibles pour tout le monde, loin de là : en 2018, à 62 ans, une personne sur deux n’est déjà plus en emploi mais au chômage, en préretraite, en invalidité ou au RSA.

Les personnes qui ne pourront pas travailler plus tard toucheront une pension fortement diminuée ou devront vivre plusieurs années sans emploi ni retraite. 

3. La réforme conduit à des baisses de pension supérieures à celle prévue par la législation actuelle

Même sans la réforme Macron, notre système actuel est déjà orienté à la baisse par les réformes précédentes (Balladur, Fillon, Touraine, notamment). Les promoteurs de la réforme le rappellent abondamment, à raison. Mais la réforme Macron comprend des baisses supplémentaires.  

En effet, la législation actuelle prévoit que les personnes nées en 1980 et 1990 pourront prétendre à une retraite à taux plein à 65 ans, au terme de 43 années de carrière, pour un début de carrière à 22 ans. Pour le cas type d’une personne employée du privé, le taux de remplacement à 65 ans serait dans le système actuel de 69% pour la génération 1973, 68% pour la génération 1980 et 66% pour la génération 1990. 

Il est donc exact de dire qu’une partie de la baisse des pensions est déjà programmée dans le système actuel.  La réforme Macron accentue cependant cette baisse pour de nombreuses personnes et particulièrement pour les plus jeunes. Selon le rapport Delevoye, les employés du privé de la génération 1980 auraient droit, avec la réforme et à 65 ans, à seulement 65 % de leur dernier salaire, contre 61 % pour ceux de la génération 1990

Cas type d’une personne salariée non-cadre du privé, ayant commencé à travailler à 22 ans et prenant sa retraite à 65 ans.

Dans le cas type d’un agent du public, la perte ou le gain éventuel dépendent largement de la part des primes dans la rémunération. Le rapport choisit une hypothèse (qui n’est pas l’hypothèse centrale du COR), dans lequel la part des primes dans la rémunération des fonctionnaires augmente. Dans ce scénario, la réforme est à peu près neutre pour le cas type considéré. 

Mais dans l’hypothèse où la part des primes reste identique à la situation actuelle, la législation actuelle est nettement plus favorable à celle prévue par la réforme Macron.Interpellez le gouvernement, demandez les vrais chiffres de sa réformeEntrez votre adresse mail pour recevoir le mode d’emploidupond@example.comOK !

Dans le cas d’une carrière au SMIC, la réforme change peu par rapport au système actuel. 

Les détails des taux de remplacement calculés pour ces trois cas de figure est disponible en annexe.

Ces trois cas gagneraient à être multipliés et prolongés, d’une part avec des cas-types nouveaux et, d’autre part, avec des données de microsimulation qui pourraient permettre de comprendre vraiment la situation des personnes qui perdraient à la mise en place de la réforme des retraites. Le haut commissariat à la réforme des retraites et le gouvernement refusent cependant à ce stade, malgré nos demandes, la communication de telles données. 

 Télécharger le dossier complet (.pdf)- Ces chiffres que vous ne trouverez pas

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la “bataille” de Macron pour convaincre est “fondamentale”

le 30/10/19

Dans une longue interview accordée à RTL, lundi 28 octobre, Emmanuel Macron a déclaré avoir “beaucoup appris” de ses deux premières années d’exercice à l’Élysée et ne pas en “tirer la conclusion qu’il faudrait arrêter de bouger” dans les réformes. “J’avais rarement entendu [le chef de l’État] s’exprimer avec autant de simplicité”, analyse Olivier Mazerolle, vendredi 1er novembre.

L’éditorialiste a également perçu de la “fermeté” dans le ton de locataire du l’Élysée, notamment lorsqu’il a évoqué la réforme des retraites. En effet, “Emmanuel Macron dit carrément : ‘je suis prêt à assumer un nouveau décembre 1995 s’il le faut“, développe Olivier Mazerolle. Le président lance un véritable défit aux syndicats.

Pour gagner ce bras de fer, Emmanuel Macron tente de “convaincre l’opinion publique que sa réforme est juste” et que les régimes spéciaux n’ont plus de justifications. Une mission qui ne sera pas simple : “le gouvernement se heurte à une énorme difficulté avec la SNCF“, car les syndicats sont dépassés. L’exécutif n’a donc plus d’interlocuteur avec qui négocier. “Mais Emmanuel Macron n’a pas le choix. Cette réforme, ça passe ou ça casse”, conclut l’éditorialiste.

Le 8 octobre 2019 à Marseille, lors d’un rassemblement contre le projet de réforme des retraites, les manifestants brandissent une banderole intitulée “Augmentation des retraites, prendre la réforme par points”, alors qu’ils marchent avec leurs collègues retraités.
Photo par Boris HORVAT / AFP

Le gouvernement redouble de prudence sur la réforme des retraites

29 octobre 2019

Le chef de l’Etat se dit prêt à « donner du temps à la transition » vers le nouveau régime universel. Tandis que le gouvernement tente de rallier à sa cause les différentes corporations professionnelles.

« La révolution n’est pas un dîner de gala », écrivait Mao Zedong. Emmanuel Macron, qui a promis la « révolution », titre de son livre-programme en 2016, est bien placé pour le savoir. En particulier alors que se profile la réforme la plus compliquée de la deuxième partie de son quinquennat : celle des retraites.

Voir ARTICLE – Le Monde

Réforme des retraites : Delevoye n’est pas pour la clause «grand-père»

Le haut-commissaire aux retraites n’est pas favorable à l’option consistant à appliquer la réforme des retraites aux seuls nouveaux entrants.

Par Le Parisien – Le 29 octobre 2019

Le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye invité sur France 2 ne serait pas favorable à l’option consistant à appliquer la réforme des retraites en cours d’élaboration aux seuls nouveaux entrants, dite « clause grand-père ». Une option pourtant défendue par Emmanuel Macron pour tenter de calmer la grogne sociale.

« Cette option est sur la table mais n’est pas celle que je privilégie à titre personnel », a expliqué le haut-commissaire.

« Notre système actuel est injuste, illisible, complexe. Ce que nous proposons est quelque chose de très attendu. Les mêmes règles pour tous : à métier identique, retraite identique ; même carrière, mêmes revenus, même cotisation, même retraite. C’est aussi plus redistributif. Ce que nous proposons, c’est de prendre à celles et ceux qui sont un peu avantagés par le système pour permettre une augmentation de 49 % des retraites les plus faibles », ajoute Jean-Paul Delevoye.

Selon lui, ce système profiterait notamment aux femmes. « Les simulations que nous avons faites pour les femmes de générations 1980-1990 indiquent une augmentation de 10 % en plus de leur retraite, précise-t-il. Vous avez trois millions de femmes aujourd’hui qui ont une majoration pour enfant, avec le système que nous proposons, de trois millions nous passons à huit millions de femmes. »

Article complet

Réforme des retraites: ce qu’il faut savoir

l’Opinion 26 octobre 2019 à 13h41

Calendrier, âge de départ, conséquences pour les cadres, les régimes spéciaux, sur les pensions de réversion… voici tout ce qu’il faut savoir sur le projet de réforme sur les retraites d’Emmanuel Macron

Le Haut commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye s’est rendu à Metz vendredi 25 octobre pour un débat public sur la réforme des retraites dans le cadre de la consultation citoyenne lancée par Emmanuel Macron. Le Président a promis, pendant sa campagne, d’instaurer un régime universel des retraites pour remplacer les 42 régimes actuels. A quoi va-t-il ressembler et quand rentrera-t-il en vigueur ? Alors qu’une journée de manifestation de grande ampleur est prévue le 5 décembre prochain, voici ce qu’il faut savoir sur le projet de loi et ce que l’on sait à date, expliqué par notre journaliste Mireille Weinberg

Calendrier de la réforme des retraites

Le nouveau régime de retraites universel devrait entrer en vigueur en 2025 et la première génération concernée devrait être celle des gens nés en 1963. A moins que la réforme soit repoussée ?

Qui est concerné par la réfome des retraites ? Et qui ne le sera pas ?

Les retraités actuels et ceux qui le seront avant l’entrée en vigueur de la loi, certainement au 1er janvier 2025, ne sont absolument pas concernés. Pour eux, donc pour tous ceux qui sont retraités ou qui partent à la retraite avant le 1er janvier 2025, aucun changement. Explications :

Âge de départ à la retraite, âge pivot, âge d’équilibre

Lors de la présentation de son rapport sur les retraites, Jean-Paul Delevoye a inqiéu que l’âge pivot qui permettra aux actifs de partir à la retraite avec un équivalent du taux plein sera fixé à 64 ans lors de la mise en place du nouveau régime universel. A Rodez, lors du grand débat sur les retraites début octobre, Emmanuel Macron a dit qu’il faudrait certainement travailler plus si les comptes n’étaient pas à l’équilibre. Voici ce que souhaite le président :

Quelles conséquences pour les régimes spéciaux ?

Avec la réforme des retraites à venir et le passage au grand régime universel, les régimes spéciaux de retraite (RATP, SNCF, Opéra de Paris etc.) vont disparaître. Sont-ils vraiment avantagés aujourd’hui ? Qu’est-ce qui va changer pour eux ?

Quelles conséquences pour les pensions de réversion ?

Dans un couple marié, si l’un décède, l’autre reçoit une fraction de la pension de retraite du défunt, c’est la fameuse pension de réversion. Or, aujourd’hui, avec 42 régimes de retraite différents en France, les conditions d’attribution des pensions de réversion sont également différentes d’un régime à l’autre. Que va-t-il se passer en 2025 avec un régime universel ? Explications. 

Quelles conséquences pour les cadres ? 

Les cadres vont devoir épargner davantage. En effet, le taux de cotisations pour les salariés serait proche du taux actuel, soit 28%. Pour la base de cotisations, la partie du salaire soumise à cotisation, il penche sérieusement sur trois plafonds annuels de la Sécu alors que les cadres aujourd’hui paient jusqu’à huit plafonds par an. On passerait de 320 000 euros bruts par an à 120 000 euros par an. Un cadre supérieur qui gagne plus de 120 000 euros bruts par an pourrait toucher une pension plus faible car il cotiserait moins. Détails :

AVOCATS, ENSEIGNANTS… CE QU’ILS POURRAIENT PERDRE OU GAGNER AVEC LA RÉFORME DES RETRAITES

CAPITAL, PUBLIÉ LE 29/10/2019

Mettre des chiffres face aux inquiétudes. S’il reste encore beaucoup de zones d’ombre, notamment sur la valeur du point, Capital a demandé à Sapiendo retraite de réaliser des simulations sur quatre professions précises pour savoir ce qu’elles pourraient réellement perdre ou gagner avec la réforme : les avocats, les aides-soignants dans le privé, les infirmiers dans la fonction publique et enfin les enseignants.

Voir ARTICLE

Réforme des retraites et de l’assurance chômage : les cadres sans illusion

BOURSORAMA AVEC AFP SERVICES le 31/10/2019

Les cadres, qui avaient majoritairement soutenu Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle, jugent négativement les réformes en cours et n’ont pas d’illusion quant à leurs objectifs, selon un sondage réalisé par Viavoice à la demande de l’Ugict-CGT, présenté mardi à la presse.

Selon un sondage, les cadres ne croient pas que leurs droits à la retraite et au chômage seront maintenus après les réformes. 

73 % des cadres estiment qu’il n’y aura pas de maintien de leurs droits à la retraite.
AFP / FLORIAN DAVID

Les cadres jugent négativement les réformes des retraites et de l’assurance chômage en cours. Ceux qui avaient majoritairement soutenu Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle, n’ont pas d’illusion quant aux objectifs de ces réformes , selon un sondage réalisé par Viavoice à la demande de l’Ugict-CGT et présenté mardi 29 octobre à la presse. 

Selon ce sondage*, 73 % des cadres estiment qu’il n’y aura pas de maintien de leurs droits à la retraite, un record selon Marie-José Kotlicki, co-secrétaire générale de l’Ugict-CGT (ingénieurs et cadres) et pilote CGT de la négociation sur le statut de l’encadrement. C oncernant l’assurance chômage , ces cadres jugent aussi qu’il n’y aura “pas de maintien de leurs droits” à 54 %. 59 % d’entre eux estiment que la reconnaissance salariale et le déroulement de leur carrière “ne seront plus effectives”, alors que des renégociations des conventions collectives et interprofessionnelles sur l’encadrement sont en cours.

Concernant leur rémunération, 56 % d’entre eux jugent son niveau “en inadéquation” par rapport à leur “implication” et 45 % par rapport à leurs “responsabilités”. 56 % la jugent aussi inadéquate par rapport au temps de travail effectué réellement et 48% par rapport à leurs qualifications.  Sur chacun de ces critères les femmes affichent “un degré d’insatisfaction supérieur de 2 à 10 points supplémentaires par rapport aux hommes”, selon Marie-José Kotlicki.

50 % des cadres travaillent plus de 45 heures par semaine

C oncernant les conditions de travail : 72 % des cadres estiment ainsi ne pas être associés aux choix de transformation et aux réformes au sein des entreprises ou administrations. 53 % d’entre eux considèrent que leur éthique “entre en contradiction” avec les pratiques et les choix de leurs employeurs. 

Dans le même temps, 65 % estiment que leur charge de travail a augmenté par rapport à 2018 et 54 % que leur temps de travail effectif est en hausse d’une année sur l’autre. Près de 50 % des cadres travaillent plus de 45 heures hebdomadaires, 23 % plus de 49 heures hebdomadaires. 59 % travaillent pendant leurs jours de repos, 75 % utilisent les nouvelles technologies sur le temps personnel et 66 % aspirent à un équilibre vie privée/vie professionnelle, selon ce sondage.

Pour le droit à la déconnexion

Ces évolutions ne sont “pas sans conséquence sur leurs aspirations” dont celle à “un droit de refus et d’alerte”, portée par l’Ugict-CGT. 63 % des cadres (+ 4 points par rapport à 2018) veulent ainsi pouvoir “refuser de mettre en oeuvre une directive contraire à leur éthique et faire des propositions alternatives sans sanction”. 60 % des cadres souhaitent aussi disposer d’un droit effectif à la déconnexion (+ 3 points par rapport à 2018).

Les cadres de la fonction publique affichent globalement les mêmes priorités et perceptions que ceux du privé mais les pourcentages sont plus importants sur l’insatisfaction globale avec des écarts allant de 18 à 25 points sur certains sujets comme la reconnaissance de leurs qualifications (65 % contre 48 %), la rémunération inadéquate par rapport à leurs responsabilités (56 %), 68 % estimant que la charge et le temps de travail “ont explosé”.

Sondage réalisé en ligne du 6 au 13 septembre auprès de 1.000 cadres des secteurs privé et public, selon la méthode des quotas.

Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, fustige les changements qui vont affecter l’assurance-chômage à partir du 1er novembre.

L'édito éco de Jacques Sapir – Main basse sur la Sécu

L'édito éco de Jacques Sapir 📈💹 – Main basse sur la Sécu🔎 La sécurité sociale toujours dans le rouge, son budget pour 2020 est déficitaire de plus de 5 milliards d’euros. Comment s’explique ce manque à gagner ? Le gouvernement est-il en train de siphonner les comptes de la Sécu ?

Publiée par RT France sur Jeudi 31 octobre 2019