Municipales: Jean-Christophe Picard Anticor, affrontera Estrosi

Jean-Christophe Picard président d’Anticor, l’association de lutte contre la corruption, se présente sur la liste écologiste à Nice. Il démissionne de son poste pour rejoindre l’Alliance Ecologiste Indépendante et Europe Ecologie Les Verts pour les élections municipales 2020 face à Christian Estrosi.


Je démissione de mes fonctions de président d’Anticor – Jean-Christophe Picard.

Pendant la campagne électorale, il est obligé de prendre ses distances avec l’association mais il décide de “se consacrer pleinement à cet engagement” et quitte complètement sa fonction de président. C’est son vice-président Eric Alt qui va prendre la suite. 

“Leurs préoccupations et les miennes sont très liées” selon le membre d’Anticor. Pour Jean-Marc Governatori “lorsque le l’on voit la dette de la ville, son taux de pauvreté et le désastre de Christian Estrosi, il est temps qu’il arrête”.

Anticor est une association transpartisane mais pas apolitique. Il n’est pas surprenant que des membres de l’association s’investissent en politique, souhaite rappeler J-C. Picard

A Mandelieu-la Napoule dans les Alpes-maritimes, déjà un membre d’Anticor se présente aux élections municipales. Jean-Valery Desens (politiquement à droite) est le référent Anticor à Mandelieu.

Je ne fais pas qu’intégrer la liste, j’arrive avec une charte pour changer les pratiques en politique – Jean-Christophe Picard.

Jean-Christophe Picard a participé à l’élaboration d’une charte éthique éditée par Anticor et proposée à tous les candidats aux élections municipales. Le colistier souhaite mettre en place “une charte éthique qui va plus loin encore et qui soit adaptée à Nice”.

Quelques exemples :

  • “Mettre en place une commission de surveillance des frais de bouches, de déplacement et de communication de l’éxécutif.”
  • Mettre en place un jury transparent concernant le recrutement des employés municipaux” Selon lui : “le recrutement manque de transparence, il n’est pas ouvert à l’opposition et se fait sur dossier, ce n’est pas normal”.

La tête de liste condamnée à 1 an d’inéligibilité en 2002

A noter que la tête de liste Jean-Marc Governatori, a été épinglé par la Commission nationale des comptes de campagne en 2002 et condamné à un an d’inéligibilité. En cause : le rejet de son compte de campagne pour des factures. Le Conseil constitutionnel indique : “considérant qu’à l’expiration du délai légal pour déposer le compte de campagne,neuf factures délivrées par les sociétés Imprim’Tout, Basika et Joker 35, pour un montant total de 3 438,83 euros, et correspondant à des frais de propagande autres que ceux de la campagne officielle, n’avaient pas été acquittées par M. G. […]” Il se trouve que Jean-Marc Governatori a co-fondé l’enseigne Basika. 

Interrogé à ce sujet, cet évènement est considéré comme un épiphénomène pour le collistier. Selon Jean-Christophe Picard ce n’est pas rédhibitoire. “Ce n’est pas une malversation financière. C’est une condamnation automatique et sans conséquence réelle.”
Il s’explique : “Jean-Marc Governatori n’a pas été élu en 2002, il n’avait pas assez de voix pour se faire rembourser. Dans ces cas là, les petits candidats ne déclarent pas leur compte de campagne (car ça ne sert à rien) mais c’est pourtant obligatoire. Donc certes, il a été condamné mais c’est minime.”

Il est vrai que Jean-Marc Governatori n’avait pas été élu dans la première circonscription de Nice en 2002. Il n’avait d’ailleurs obtenu qu’une seule voix car il s’était retiré juste avant le scrutin. 

ANTICOR

L’association a été créée en 2002 par Éric Halphen et Séverine Tessier, son ambition est de “réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants, politiques et administratifs.”

  • L’association anti-corruption a édité une “charte éthique” avec trente propositions à destinations des candidats aux élections municipales. L’objectif est de les inciter à intégrer ces mesures dans leur programme. Celle-ci tournent autour de la transparence de la vie politique et économique de la commune ainsi que le respect de l’expression de l’opposition. 
  • Elle fait régulièrement des signalements sur la Côte d’Azur. Certains aboutissent comme celui contre Philippe Pradal le premier adjoint au maire de Nice Christian Estrosi. Philippe Pradal a été condamné en 2019 pour prise illégale d’intérêts à 50 000 euros d’amende, dont 25 000 avec sursis. D’autres non comme à Vallauris lors d’un signalement sur le déclassement d’un espace boisé au Château Robert

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