Béton, un des plus grands pollueurs au monde

Le saviez-vous ? Le béton est responsable de 8% des émissions mondiales de CO2. S’il était un pays, il serait le troisième pollueur mondial…

Le ciment ce produit utilisé dans la fabrication du béton rejetterait 3 fois plus de CO2 que l’ensemble des trajets en avion. Il reste un matériau incontournable dans la construction car il est durable et surtout bon marché.

« Le béton est le produit manufacturé le plus polluant au monde, en raison du ciment qui assure le liant du sable et du granulat qui entrent dans sa composition » 

Pourtant quatre milliards de tonnes sont produites chaque année. Or, la fabrication du ciment est extrêmement polluante : 8 % des émissions mondiales de CO2 résultent de cette fabrication. Il explose notamment dans les pays émergents et en voie de développement, accompagnant la croissance rapide des villes. Le béton est aussi le produit le plus manufacturé au monde et la deuxième matière la plus consommée en termes de volume par les humains, après l’eau. Le marché est colossal : 1100 milliards de $ à l’échelle mondiale et 36 milliards d’€ pour la France. C’est aussi un marché en pleine mutation du fait de nouvelles contraintes :

– Réglementaires : dès 2017, la loi de transition énergétique pour la croissance verte a imposé de recycler 40% des déchets du BTP dès aujourd’hui et 70% en 2020. Et en 2020 la règlementation thermique évoluera et prendra en compte l’impact carbone des bâtiments

– Financières : la finance internationale redirige massivement l’épargne mondiale vers les investissements bas carbone.

– Fiscales : les taxations « carbone » pénaliseront les industries et entreprises émettrices de CO2.

Le coût environnemental du béton est élevé : pour le fabriquer, il faut extraire du sable et du gravier, ce qui entraîne la disparition de plages, des phénomènes d’érosion et des problèmes environnementaux, comme la pollution ou la perte de la biodiversité (1).

La centrale à béton Lafarge a été prise pour cible ce lundi 17 février 2020, entre le pont Mirabeau et Issy-les-Moulineaux (92).[© Extinction Rebellion]
Feb 17
Les ressources naturelles de sable
extractibles pour le BTP sont quasiment toutes épuisées. Les fonds marins
et les rivières sont maintenant massivement exploités. Des écosystèmes sont ravagés, la biodiversité menacée. #FinDeChantiers #ExtinctionRebellion #DitesLaVerite

L’industrie cimentière française affirme avoir baissé ses émissions de carbone de 40 % depuis les années 1990. La production de ciment reste l’une des industries les plus polluantes.Elle pèse encore 2,9 % des émissions françaises de gaz à effet de serre en France.

Mais la profession cimentière ne manque pas d’ambition et vise une réduction de 80 % de ses émissions d’ici à 2050 grâce au captage du carbone émis pendant le process. Seule ombre au tableau : ces technologies sont encore peu matures et surtout extrêmement coûteuses. “Cela nécessitera un travail étroit entre le pouvoir politique et les industriels français“, explique Didier Petetin, directeur général délégué de Vicat et membre du Syndicat français de l’industrie cimentière (SFIC). Un “travail étroit“, à savoir un effort économique de l’État pour financer des systèmes de captage et de stockage du CO2, qui nécessiteront des dizaines de millions d’euros dans chacune des quarante cimenteries françaises.

Le maire bétonneur est mort, vive le maire aménageur !

Pour maintenir un rythme de construction élevé, tout en soignant le cadre de vie, les maires revoient leurs modes d’action.

A quelques semaines du scrutin municipal, le slogan « maire bâtisseur, maire battu », lancé dans les années 70 par Pierre Billotte, maire de Créteil (Val-de-Marne), revient sur le devant de la scène, accentué par l’urgence écologique. Parmi les maires des grandes villes de France, nul ne l’ignore. Mais les faits sont là.

Selon le dernier recensement de l’Insee, depuis 2011, la croissance de la population française a atteint 1,1 % par an dans la zone urbaine de Lyon, 1,5 % à Toulouse et à Nantes, 1,6 % à Bordeaux et à Montpellier, et 1,4 % à Rennes. En région parisienne, bureaux et plus encore logements font défaut.

La pollution Lafarge, on n’en veut pas !

Le géant du béton Lafarge peut se frotter les mains : Port de Paris, la mairie de Paris et la préfecture lui ont accordé un renouvellement de concession de 20 ans pour sa centrale de Javel. Une super-bétonnière en pleine ville, exempt de toute contrainte environnementale.

Tribune par Danielle Simonnet | 28 mai 2019

Mars 2019, je reçois comme nombre de conseillères et conseillers de Paris un courrier de l’association des Riverains du Port de Javel, située dans le 15ème arrondissement. Ils sont vent debout contre la concession d’occupation du domaine public renouvelée pour 20 ans à la centrale à bétons Lafarge-Holcim par Port de Paris. Je découvre le sujet. Je les rencontre et je fais une première vidéo d’alerte. La question de Lafarge et du béton est centrale à Paris à plus d’un titre !

Tout le monde se souvient du scandale Lafarge : une enquête du journal Le Monde avait révélé en juin 2016 que pour poursuivre l’exploitation de l’une de ses usines, située en Syrie en territoire occupé par Daech, le géant du ciment et du sable Lafarge n’avait pas hésité à exposer ses salariés aux risques des enlèvements et à verser plusieurs millions de dollars à l’organisation terroriste. La Ville de Paris avait néanmoins poursuivi une année supplémentaire son partenariat avec entreprise pour bénéficier du sable pour Paris plages, avant finalement que j’arrache son renoncement. J’avais été la seule élue du Conseil de Paris à m’y être opposée et à voter contre.

La justice suit son cours et des dirigeants de Lafarge-Holcim sont poursuivis pour « financement d’une entreprise terroriste », « mise en danger de la vie d’autrui » et « complicité de crimes contre l’humanité». Ce scandale remonte jusqu’au sommet de l’Etat, car l’évolution du procès nous a appris que le Quai d’Orsay ne pouvait ignorer les pratiques de Lafarge puisque la cimenterie servait de source d’informations pour les services de renseignement français…

Pas de soucis pour l’institutionnel parisien

Port de Paris, la mairie de Paris et la préfecture ont accordé à la centrale à béton Lafarge de Javel un renouvellement de concession pour 20 ans, un permis de construire pour doubler sa production et toutes les dérogations environnementales et de sécurité qui l’empêchaient. Y a t-il eu le moindre débat au sein du Conseil de Paris ? Non. Aucun. Cette centrale est pourtant située à 100m du Pont Mirabeau, classé monument historique, au pied du Parc André Citroën et dans le prolongement visuel de la Tour Eiffel. Si cette installation venait à être réalisée, elle générerait en plein Paris un trafic de 180 camions toupie par jour, roulant au diesel, pesant chacun 26 tonnes et circulant au-dessus d’une canalisation de gaz à haute pression !

Quelle décision en contradiction avec les engagements de la Ville de Paris de protéger les bords de Seine, inondables, et de n’y installer que des aménagements respectueux de l’environnement, du bien-être et de la santé de ses habitants… Lafarge a bénéficié d’une dérogation lui permettant de se soustraire au périmètre de sécurité imposé pour ce type d’installations industrielles. L’installation se trouve en plein cœur d’un corridor écologique clairement identifié par le Schéma régional de cohérence écologique d’Ile de France (SRCE). Elle est située dans une zone urbaine très dense, où plus de 6000 personnes résident ou travaillent dans un rayon de moins de 300m : riverains, salariés, familles se rendant au Parc André Citroën ou à l’hôpital Georges Pompidou, promeneurs des bords de Seine, voyageurs sortant de la Gare RER de Javel… À moins de 100m, se trouvent un immeuble de grande hauteur, une résidence de sept étages et un immeuble de bureaux abritant 860 salariés. Quel va être l’impact des pollutions en continu ? Et après le scandale de l’écocide provoqué par la centrale à béton de Vinci qui a rejeté du ciment à même la Seine pendant des mois du côté de Nanterre, il y a lieu de s’inquiéter. Aucun poisson n’a survécu à cet endroit.

Mais voilà, non loin se trouve aussi le site de la future Tour triangle, dont l’accélération des permis a été accordée du fait de la loi Olympique, JO 2024 oblige. Alors il faut permettre aux promoteurs de bétonner, bétonner. La Ville de Paris devrait pourtant plutôt valoriser la filière bois/terre/paille, vu l’enjeu écologique de sortir de la logique du tout béton, en raison notamment de l’empreinte carbone très élevée du ciment et de la ressource finie du sable. L’APUR, dans son document intitulé « Logistique urbaine : vers un schéma d’orientation logistique parisien », a par ailleurs confirmé le caractère polluant majeur du trafic de camions toupie généré par les centrales de production de béton prêt à l’emploi et recommande le recours alternatif aux centrales de chantier ou à d’autres matériaux de construction.

Le béton, c’est pas fantastique

Le béton est anti-écologique. Il est fabriqué à partir du sable, une ressource naturelle finie. Son extraction intensive pose de terribles problèmes environnementaux pour le littoral français comme partout dans le monde. Le béton représente 5% de nos émissions de GES. Dans le cadre du marché carbone européen, comme Lafarge utilise le recyclage de farine animales, de pneus et de produits toxiques divers dans la fabrication du ciment nécessaire au béton, elle engrange des droits à polluer et s’enrichit sur le dos de la crise climatique ! L’union européenne et son marché carbone qui enrichit Lafarge, c’est le système du pollueur-payé ! Il faut le marteler, il existe pourtant une alternative, les matériaux bois, terre crue et paille sont tout à fait à même de se substituer au béton.

La bataille ne fait que commencer. Certains diront qu’elle est perdue d’avance. Mais, face à l’urgence écologique, prenons conscience qu’on peut et qu’on doit tout changer !

Les lobbies du béton à l’action avant les élections

Les représentants aquitains des promoteurs immobiliers, des architectes et du BTP font front commun contre certaines propositions avancées par les candidats aux municipales à Bordeaux. Dans leur viseur : l’objectif « zéro artificialisation » souhaité par les écologistes et la pause envisagée des grandes opérations d’aménagement.

Par Simon Barthélémy publié le 22/02/2020

« Nous sommes extrêmement inquiets », lâche Arnaud Roussel-Prouvost. Le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers Nouvelle-Aquitaine déplore déjà une baisse de 30% des mises en vente de logements neufs en 2019, « conséquence de la limitation des délivrances de permis de construire ». Et ça risque de ne pas s’arranger après les élections, redoute-t-il :

« Le sentiment général quand on écoute les différents candidats aux municipales à Bordeaux, c’est qu’il faudrait arrêter la construction de logements. C’est un peu déjà le cas ! Ce malthusianisme urbain est à mettre en perspective avec les 10 à 12000 nouveaux habitants qui arrivent chaque année sur la métropole. Où allons nous les loger ? »

Alors qu’il faudrait produire 10.000 nouveaux logements chaque année sur l’agglomération pour faire également face aux décohabitations (séparations de familles), la métropole accuserait « 3000 logements de retard par an ». «La situation va devenir explosive si on arrête de construire », poursuit Arnaud Roussel-Prouvost.

Bouton pause

Aux côtés de la FPI, c’est tout le secteur de l’immobilier qui a donc tapé sur la table ce jeudi au Club de la presse de Bordeaux – étaient ainsi représentés le Conseil de l’ordre des architectes Nouvelle-Aquitaine (2500 architectes, dont 1000 dans la métropole bordelaise, la Fédération française du bâtiment de Gironde (700 entreprises, 12000 salariés) et la Fédération Régionale des Travaux Publics Nouvelle-Aquitaine (720 entreprises, 26000 salariés dans la région).

Bref, du lourd, et qui entend peser sur les élections. Ces corporations s’inquiètent notamment de l’avenir des grandes opérations d’aménagement (Bastide-Niel, Brazza, Euratlantique), qui représentent 40% des logements neufs construits à Bordeaux.

Vincent Feltesse (désormais retiré de la campagne et de la vie politique) suggérait un moratoire sur ces opérations. Thomas Cazenave (République en marche) veut quant à lui réaliser un audit de ces opérations « afin de s’assurer que les équipements (transports, écoles, espaces verts, services publics) seront livrés en même temps, ou les retarder ».

« Il ne faut pas faire de pause mais continuer à construire du logement et parallèlement développer les équipements », assure Arnaud Roussel-Prouvost.

Le président de la FPI se dit en outre « assez circonspect » sur la capacité d’atteindre « dans un délai aussi court » l’objectif de « zéro artificialisation nette » des sols d’ici 2030, même si « on doit accompagner le mouvement et on est obligés de respecter la biodiversité ».

« Faire émerger un modèle bordelais »

S’il fait là référence aux ambitions gouvernementales traduites dans une circulaire de juillet 2019, on comprend que les réserves sont encore plus grandes vis à vis de la promesse des écologistes de « préserver nos derniers espaces naturels en cessant toute artificialisation des sols ». Est-ce pour autant utopique de « construire la ville sur la ville » ?

« Nous sommes partisans de le faire sans délaisser certains territoires périphériques, répond Arnaud Roussel-Prouvost. Mais il va falloir créer et faire émerger un modèle bordelais. Si on veut densifier, on va devoir sortir du modèle de l’échoppe. On ne peut pas construire une ville dense avec des R+1 et des R+2 sur les axes de transports en commun. »

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« Si on fait participer les citoyens, il est possible de leur faire accepter la densité, et de créer des villes vivantes », ajoute Virginie Gravière présidente conseil de l’ordre des architectes, rejoignant pour le coup les propos de Bernard Blanc, ex directeur d’Aquitanis et colistier de Pierre Hurmic.

L’heure de l’aggiornamento écolo n’est en revanche pas tout à fait à fait venue pour Christian Surget, le président de la FRTP, favorable à la construction d’un tunnel sous la Garonne en aval de Bordeaux, ou pour Marie-Ange Gay-Ramos :

« Dans leurs programmes, les candidats parlent de vélos et de poids lourds sur la rocade mais quelles mesures vont-ils prendre pour faciliter la circulation et le stationnement ?, interroge la présidente de la Fédération Française du Bâtiment Gironde. Quand une entreprise de couverture vient faire un dépannage, elle ne va pas prendre le tram avec son escabeau et sa caisse à outil. »

Mea culpa

Selon Arnaud Roussel-Prouvost, les professionnels de l’immobilier sont soumis à des « injonctions paradoxales » :

« On veut de plus en plus de qualité d’architecture, plus de stationnement, tout en voulant que les villes soient plus vertes, cela entraine une surenchère sur les prix de sortie, il faut savoir à quel niveau mettre le curseur. »

Le président de la FPI relève que l’envolée des prix du logement ces dernières années est corrélée à celle des prix du foncier, passés de 10% des prix de revient d’une opération à 30% sur Bordeaux. Mais le mea culpa est bien timide quant à la responsabilité des promoteurs dans cette spirale spéculative :

« Je ne contrôle pas l’ensemble des opérateurs privés. Quand vous avez besoin de faire travailler vos équipes, vous préférez acheter une terrain à un pix déraisonnable et participer indirectement à une certaine inflation. C’est compliqué car on affaire là à un droit constitutionnel qu’est la propriété privée. »

Pour contrôler davantage le coût du logement, la FPI n’a « pas de solution miracle » mais mise sur la logique des prix maitrisés, adoptée en juillet dernier en conseil de Bordeaux Métropole. Elle se traduira fin 2020 par l’oblogation de réserver la moitié des logements d’une opération à des prix inférieurs de 20 à 50% aux prix du marché. Indispensable quand des logements se négocient à 5000 euros le m2 à Bordeaux, poiur un salaire médian de 1780 euros.

A Paris, Extinction Rebellion empêche les bétonneuses de tourner rond

17 février 2020 

Des militants écologistes ont investi et bloqué ce lundi 17 févier le site Cemex du cimentier Lafarge dans le XVe arrondissement de Paris, dénonçant l’impact de l’industrie de la construction sur l’environnement.

C’est un bord de Seine qui n’a rien de bucolique. Un alignement de silos de stockage de matériaux de construction et de hangars, bordé par le périphérique. Tous les jours, des dizaines de camions partent de cette zone de production de béton du quai d’Issy-les-Moulineaux, dans le sud-ouest de Paris (XVe arrondissement), pour ravitailler les plus gros chantiers de toute l’Ile-de-France. Ce lundi matin pourtant, la noria de bétonneuses s’est arrêtée, bloquée avant le lever du jour par près de 400 activistes d’Extinction Rebellion, ce mouvement écologiste qui mise sur la désobéissance civile pour se faire entendre.

Des militants d’Extinction Rebellion bloquent un site de Lafarge à Paris

🔴 Des militants d’Extinction Rebellion bloquent un site de #Lafarge à ParisEn savoir plus: https://sptnkne.ws/Bxem

Publiée par Sputnik France sur Dimanche 16 février 2020
Extinction Rebellion contre le BTP

Des aéroports, des centres commerciaux, des autoroutes… La France continue de bétonner massivement, malgré l’urgence environnementale. Du coup Extinction Rebellion France a décidé d’agir.

Publiée par AJ+ français sur Mercredi 19 février 2020

Inondations: la lourde responsabilité des maires bétonneurs de rivières

A force de canaliser les petits cours d’eau et de multiplier les espaces bétonnés, les élus locaux sont les principaux responsables des inondations catastrophiques. https://www.politis.fr/blogs/2016/06/inondations-la-lourde-responsabilite-des-maires-betonneurs-de-rivieres-34062/