Covid-19, le sang d’un ver pour soigner les malades ?

L’hémoglobine des arénicoles est capable d’acheminer 40 fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine et pourrait être administrée à dix patients atteints du Covid-19 dans le cadre d’un essai clinique menée par la société bretonne Hemarina. 

Son appel a été entendu. Franck Zal, ancien chercheur au CNRS et cofondateur de la société de biotechnologie morlaisienne Hemarina, a obtenu, samedi, l’accord de l’Agence nationale de la sécurité des médicaments (ANSM). S’il est encore dans l’attente de l’avis du Centre de protection des personnes (CPP), l’affaire semble donc en bonne voie. Sa molécule baptisée HEMO2Life, transporteur universel d’oxygène issu de l’hémoglobine du ver arénicole (ver marin), va pouvoir entrer, cette semaine, en phase d’essais cliniques sur des patients atteints de Covid-19 dans deux hôpitaux parisiens.

Franck Zal , co-fondateur de la société de biotechnologie Hemarina . Il étudie l’arenicola marina , ver marin à partir duquel est fabriqué un substitut sanguin destiné à remplacer le sang ou assurer une meilleure conservation des organes avant transplantation. Dans le tube , un ver marin. Dans la fiole , le substitut.
PHOTO CLAUDE PRIGENT / LE TELEGRAMME. MORLAIX (29)

Franck Zal, le PDG d ‘Hemarina , multiplie depuis plus de dix ans les études et les dépôts de brevets internationaux pour développer ses transporteurs d’oxygène issus de l’hémoglobine du ver marin, nommé arénicole. Il a même créé un élevage sur l’île de Noirmoutier en Vendée, afin de sécuriser ses approvisionnements. Sa molécule Hemo2life est notamment utilisée pour l’oxygénation de greffons rénaux avant une transplantation, ce qui permet de les préserver beaucoup plus longtemps.

« Dans le cadre de l’épidémie du Covid-19, cette même molécule doit pouvoir aider les malades victimes du syndrome de détresse respiratoire aiguë – SDRA – sachant qu’elle a une capacité oxygénante 40 fois supérieure à celle de l’hémoglobine des vertébrés », estime Franck Zal. En fait, Hemarina a démontré qu’elle est capable de délivrer de l’oxygène « à tous les niveaux du vivant ». 

Actuellement, il n’existe aucun traitement à la maladie Covid-19, qui a déjà fait plus de 3.500 morts en France et plus de 30.000 dans en Europe. Alors que les résultats des premiers essais cliniques lancé au niveau européen pour tenter de trouver un traitement pour lutter contre le coronavirus devraient être connus d’ici la fin de semaine, une entreprise bretonne veut lancer son propre essai. 

avec Orange, publié le mercredi 01 avril 2020

La société Hemarina veut administrer à dix patients atteints du Covid-19 une solution issue du sang d’un ver marin aux pouvoirs d’oxygénation très importants. La solution, destinée à des patients affectés par le Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), est produite à partir de l’hémoglobine de l’arénicole. 

Mesurant entre 10 et 15 cm, on connaît surtout de ce ver les petits tortillons visibles sur les plages.  Son hémoglobine, molécule présente dans les globules rouges et qui a pour rôle de transporter l’oxygène dans le corps, est capable d’acheminer 40 fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine. Contrairement à cette dernière, enfermée dans des globules rouges, celle de l’arénicole est extracellulaire.

« Le but est d’utiliser cette molécule comme une sorte de respirateur moléculaire avant que les patients ne basculent dans un processus lourd de réanimation », a fait valoir le patron d’Hemarina Franck Zal, rappelant le manque actuel de respirateurs artificiels. « On attend incessamment sous peu la décision du Comité de protection des patients (CPP) en sachant que l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ndlr) a déjà validé l’essai », a indiqué lundi 30 mars à l’AFP le docteur en biologie marine Franck Zal, à la tête de la société bretonne. 

5.000 doses immédiatement disponibles

Le produit de la société de biotechnologie, appelé HEMO2life, a déjà été testé aux Etats-Unis sur des personnes atteintes d’hypoxie cérébrale. « Le principe reste le même », a assuré Franck Zal. Il a été également testé pour la préservation de greffons rénaux. Le laboratoire de biotechnologie est actuellement dans l’attente d’une autorisation de commercialisation de son produit.

Basé à Morlaix (Finistère), il s’apprête à envoyer aux hôpitaux parisiens Georges Pompidou et de la Pitié-Salpêtrière, où l’essai doit avoir lieu, une centaine de doses de son produit injectable. L’entreprise, qui dispose de sa propre ferme d’élevage de vers marins en Vendée, dispose de 5.000 doses immédiatement disponibles et pourrait en produire « assez rapidement » 15.000 autres.

Gagner du temps et soulager les soignants

Si le Covid-19 ne présente aucun danger chez certains patients, il y a aussi des cas graves, mortels, qui se multiplient dans le pays, le pic de la pandémie n’étant pas encore atteint. Les poumons de ces malades se remplissent de mucus, ils ne peuvent plus respirer et s’asphyxient. « C’est là que nous pouvons intervenir avec notre molécule, explique Franck Zal. HEMO2Life a une forte capacité oxygénante ».. Ce « respirateur moléculaire » n’est pas un traitement qui soigne la maladie, mais il évitera les asphyxies et ralentira les admissions en réanimation, selon le patron d’Hemarina. Du temps de gagné donc. « Ce qui permettra au personnel soignant de se concentrer sur les cas les plus lourds, qu’il faut intuber et qui demandent des moyens humains et matériels considérables ».

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Publiée par Lanceur d'alerte. sur Mercredi 1 avril 2020

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