Qu’est-ce qu’il y a dans le vaccin Pfizer‑BioNTech ?

Le vaccin contre le coronavirus contiendrait une micropuce destinée à nous espionner, des nanoparticules toxiques ou de dangereux adjuvants nocifs à la santé. Mais qu’en est-il réellement !!!


Ces rumeurs infondées sont régulièrement reprises sur les réseaux sociaux et alimentent la méfiance envers les vaccins. La liste des ingrédients du vaccin de Pfizer‑BioNTech est pourtant disponible en libre accès, mais il faut avouer qu’elle n’est pas franchement limpide aux yeux des non-spécialistes. (https://www.futura-sciences.com – le 27/12/2020)

Les ingrédients des vaccins anti-covid et leur fonction

Nombreux lipides

Prenons l’exemple de la formulation de Pfizer/BioNTech. Elle repose sur la construction d’un assemblage supramoléculaire contenant le principe actif (BNT162b2, une séquence d’ARNm) et des lipides. L’architecture de base de cet assemblage se présente sous la forme de particules de dimensions nanoscopiques (de l’ordre d’un dixième de millionième de mètre). L’enveloppe de ces nanoparticules est composée de deux lipides, un phospholipide et du cholestérol et se présente sous forme d’une membrane similaire à celle d’une cellule biologique anodine.

Un troisième lipide, recensé sous l’abréviation ALC-0315, possède des groupes aminés capables de présenter une charge positive: ces lipides cationiques s’associent à l’ARNm (car il est chargé négativement), ce qui facilite l’incorporation de l’ARNm dans les nanoparticules lipidiques et sa délivrance au sein du cytoplasme cellulaire. Un quatrième lipide (ALC-0159) comporte notamment un polymère hydrophile qui stabilise les nanoparticules.

Ces nanoparticules lipidiques (LNP) évoluent dans un milieu aqueux, dit tampon phosphate salin, composé de chlorure de sodium, de dihydrogénophosphate de potassium, d’hydrogénophosphate de sodium et de chlorure de potassium. Ces différents sels permettent de contrôler l’acidité du milieu, à une valeur proche de la neutralité.

On y trouve aussi une grosse quantité de saccharose. Ce sucre cryoprotectant permet au vaccin d’être conservé à basse température sans risque qu’il ne se détruise, en particulier lors de sa décongélation. Le vaccin de Pfizer/BioNTech peut ainsi être conservé à -70°C. Le saccharose s’associe aux molécules d’eau et les empêche de former des cristaux de glace. Elles restent dans un état vitreux préservant l’organisation des lipides et de l’ARNm au sein des LNP.

  • ALC-0315 = bis(2-hexyldécanoate) de ((4-hydroxybutyl)azanediyl)bis(hexane-6,1-diyle)
  • ALC-0159 = 2-[(polyéthylèneglycol)-2000]-N,Nditétradécylacétamide
  • 1,2- distéaroyl-sn-glycéro-3-phosphocholine
  • Cholestérol
L’ARN messager est encapsulé dans une nanoparticule lipidique pour prévenir sa dégradation et favoriser sa pénétration dans la cellule. © Maria L. Guevara et al, Front. Chem, 2020  – La composition de ces particules, d’environ 100 nanomètres de diamètre, est propre à chaque laboratoire. Le principal lipide utilisé par Pfizer est le ALC-0315, qui est chargé positivement afin de se lier à l’ARNm, chargé lui négativement. Les autres lipides assurent l’intégrité de l’enveloppe lipidique. Ce sont ces lipides qui donnent au liquide un aspect blanc à blanc cassé.

Le rôle des nanoparticules lipidiques

Les LNP servent de transporteur non toxique pour l’organisme et de protecteur de la substance active lors de son administration. La substance active (l’ARNm) est ainsi véhiculée jusqu’au compartiment intracellulaire selon un processus dit d’endocytose (inclusion de la nanoparticule entière dans un endosome, sorte de petite poche formée à partir d’un fragment de membrane cellulaire), où elle est libérée sous sa forme intègre et donc active. «Réussir à conditionner cet ARNm au sein d’une formulation contrôlée propice à être captée par les cellules du corps humain sans perte de son activité est la grande plus-value de ces vaccins», estime Sylviane Lesieur, une chimiste spécialisée en lipides au CNRS.

Les ingrédients utilisés pour la formulation de ces vaccins figurent parmi les composants déjà identifiés pour la fabrication de dispersions aqueuses de LNP administrables dans l’organisme. La plupart d’entre eux sont aisément accessibles, le verrou technologique reposant surtout sur le conditionnement et le rendement d’incorporation de l’ARNm au sein des LNP tout en préservant la fonctionnalité de ce dernier en tant qu’agent codant.

Sels

  • Phosphate dibasique de sodium dihydraté
  • Phosphate monobasique de potassium
  • Chlorure de potassium
  • Chlorure de sodium

Le vaccin de Pfizer contient quatre sortes de sels, dont l’un n’est autre que du banal sel de table (chlorure de sodium). Ces ingrédients, appelés solution saline tamponnée au phosphate (PBS) et habituels dans les vaccins, sont destinés à équilibrer le pH du vaccin afin que ce dernier se rapproche du pH naturel du corps humain. Un vaccin trop acide ou trop basique pourrait causer des dommages aux cellules ou être trop rapidement dégradé. Certaines études ont montré que les PBS multipliaient par quatre la viabilité du vaccin par rapport à une dilution classique dans l’eau.

Autres

  • Saccharose
  • Eau pour injection

Le sucre contenu dans le vaccin sert de conservateur afin de protéger les nanoparticules durant la congélation et d’éviter qu’elles ne se collent entre elles. Contrairement aux vaccins à virus inactivé ou à protéine recombinante, les vaccins à ARN ne nécessitent aucun adjuvant.

Mais alors, quid des effets secondaires ? Ces derniers sont liés au principe actif lui-même, conçu pour déclencher une réponse inflammatoire. Plus la dose d’ARN augmente, plus les effets sont importants. Les effets secondaires sont cependant le signe que le vaccin induit bien une réponse immunitaire. La modification des nucléotides de l’ARNm réduit en principe le risque inflammatoire, tout comme le mode d’injection musculaire.

Attention aux personnes allergiques

Au-delà de la transparence, connaître la liste précise des ingrédients d’un médicament ou d’un vaccin peut être utile pour les personnes allergiques. Deux personnes ont ainsi fait une grave réaction allergique à l’injection du vaccin de Pfizer au Royaume-Uni (on ne sait pas encore lequel des ingrédients est en cause). Dans la foulée, l’Agence britannique de régulation du médicament a publié une mise en garde déconseillant aux personnes ayant des antécédents de crises allergiques aiguës de se faire vacciner.

SOURCES : https://www.letemps.ch/economie/ingredients-vaccins-anticovid-fonction

Pfizer condamné à une amende de 2,3 milliards de dollars pour commercialisation illégale de médicaments non étiquetés !

— Dans le cadre du plus grand règlement de l’histoire de la fraude aux soins de santé, le géant pharmaceutique Pfizer doit payer 2,3 milliards de dollars pour résoudre les allégations criminelles et civiles selon lesquelles l’entreprise a illégalement promu l’utilisation de quatre de ses médicaments, dont l’analgésique Bextra, a annoncé mercredi le ministère américain de la justice.

Outre le Bextra, les médicaments étaient le Geodon, un antipsychotique, le Zyvox, un antibiotique, et le Lyrica, un antiépileptique. Une fois que la Food and Drug Administration a approuvé les médicaments, les médecins peuvent les prescrire sans étiquette pour n’importe quel usage, mais les fabricants ne peuvent pas les commercialiser pour autre chose que les usages approuvés.

La filiale de Pfizer Pharmacia & Upjohn a plaidé coupable à une infraction pénale pour avoir encouragé des utilisations non autorisées du Bextra, par exemple pour soulager la douleur après une opération de remplacement du genou. À la demande de la FDA, Pfizer a retiré le Bextra du marché en avril 2005 parce que ses risques, notamment une réaction cutanée rare et parfois fatale, l’emportaient sur ses avantages. Il n’avait été approuvé que pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, de l’arthrose et des douleurs menstruelles.

Dans le cadre de l’accord, Pfizer PFE paiera une amende pénale de 1,195 milliard de dollars, la plus importante jamais imposée aux États-Unis pour une affaire quelconque, selon le ministère de la justice. Pharmacia & Upjohn doit payer une amende pénale de 105 millions de dollars.

Pfizer a également accepté de payer 1 milliard de dollars de dommages et intérêts civils et de pénalités pour indemniser les programmes fédéraux de soins de santé pour les fausses allégations soumises à la suite de sa commercialisation du Bextra et des quatre autres médicaments pour une utilisation non conforme à l’étiquette ou à des dosages non approuvés.

Dans une interview accordée mercredi à USA TODAY, John Kopchinski, ancien représentant commercial de Pfizer, a déclaré qu’on lui avait dit de distribuer des échantillons de 20 milligrammes aux rhumatologues et aux orthopédistes, alors que la FDA n’avait approuvé que des doses de 10 milligrammes pour l’arthrite. Les doses de 20 milligrammes n’ont été approuvées que pour les douleurs menstruelles, mais John Kopchinski dit qu’il n’a jamais fait appel à des gynécologues ou autres médecins pour traiter cette plainte.

En 2003, Kopchinski, 45 ans, diplômé de West Point, a déposé la première plainte pour dénonciation, ce qui a conduit à l’enquête du ministère de la Justice. Kopchinski dit avoir été inspiré par David Franklin, qui a intenté un procès à Pfizer pour avoir fait la promotion du Neurontin – alors approuvé uniquement pour contrôler les crises – pour des usages non approuvés tels que le traitement des troubles bipolaires.

Lorsque M. Kopchinski a commencé à remettre en question la commercialisation de Bextra par Pfizer et l’a poursuivi en justice, Pfizer l’a licencié, ce qui constitue une violation de la disposition anti-représailles de la loi fédérale sur les fausses créances, affirme son avocate, Erika Kelton, du cabinet Phillips & Cohen de Washington D.C. A l’époque, son fils avait 2 ans et sa femme était enceinte de jumeaux.

Kopchinski, qui a commencé à travailler pour Pfizer en 1992, dit qu’il a été le dernier employé personnellement engagé par l’ancien PDG Edward Pratt, avec lequel il a commencé à correspondre pendant la première guerre du Golfe.

Kopchinski raconte qu’une nuit, alors qu’il était de garde, il a vu une photo de Pratt, aujourd’hui décédé, dans le Reader’s Digest et a décidé de lui écrire pour lui demander s’il voulait « adopter » son peloton. A l’époque, dit Kopchinski, Pfizer était propriétaire des cosmétiques Coty, et Pratt, un secrétaire adjoint de l’armée dans l’administration Kennedy, a répondu en envoyant trois caisses d’eau de Cologne.

Bien que Kopchinski ait travaillé trois ans comme conseiller financier après avoir quitté Pfizer, il dit : « J’ai pratiquement épuisé mon 401(k) ».

Sur la part de 102 millions de dollars du règlement qui sera répartie entre six dénonciateurs, Kopchinski recevra 51,5 millions de dollars. Pour fêter cela, lui et sa femme ont retiré leurs trois enfants de l’école mercredi pour faire faire un nouveau portrait de famille et aller manger une pizza chez Chuck E. Cheese. Kopchinski, qui vit maintenant à San Antonio, dit que lui et sa femme prévoient de rester à la maison.

Pfizer a mentionné l’accord de 2,3 milliards de dollars en janvier dernier dans des documents déposés auprès de la Securities and Exchange Commission, dans lesquels il a déclaré qu’il prenait une charge de 2,3 milliards de dollars sur les revenus liés aux poursuites, mais les poursuites étaient scellées et l’enquête en cours à l’époque, de sorte qu’aucun détail ne pouvait être divulgué, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère de la Justice, Charles Miller. Les actions de Pfizer ont clôturé à 16,28 dollars, soit une baisse de 10 cents.

Dans une déclaration, la vice-présidente senior et avocate générale de Pfizer, Amy Schulman, a déclaré « Nous regrettons certaines mesures prises dans le passé, mais nous sommes fiers des mesures que nous avons prises pour renforcer nos contrôles internes et être les pionniers de nouvelles procédures ».

Source : Rita Rubin, USA TODAY – 3 September 2009

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