Après le confinement, l’exode urbain et le retour à la campagne !

À l’annonce du confinement, des centaines de milliers de personnes ont quitté la ville pour rejoindre les campagnes. Outre cet épisode singulier, de plus en plus de citadins en quête de sens partent à la recherche d’alternatives pour un monde plus solidaire et plus écologique. Les territoires ruraux s’affirment en effet comme des lieux où un autre avenir est possible. 

Le monde de demain, que beaucoup s’attachent à préparer dès aujourd’hui, devra reposer sur un autre rapport au temps et à l’espace et accorder plus de place au non-marchand, à l’entraide et à l’autonomie. La campagne est un cadre propice à ces aspirations, ce qui explique l’exode urbain de plus en plus pratiqué par les jeunes et les moins jeunes générations. Véritable mouvement de fond, il s’explique tant par une envie de quitter un mode de vie vide de sens que par la volonté de construire des projets épanouissants et plus proches de la nature.

Appel à l’action

Ces aspirations, Claire Desmares-Poirrier les a réalisées par son exode urbain il y a huit ans. Après des études à Sciences Po Lille, elle enchaîne les expériences professionnelles marquées par un engagement humanitaire ou politique, avant de faire le choix du retour à la terre à 26 ans. Elle quitte alors la ville et son emploi salarié pour s’installer avec son conjoint en Bretagne, où ils lancent le projet de l’Amante verte en acquérant une ferme en collectif avec une centaine d’associés. Ils y développent une activité de plantes aromatiques et infusions bio destinées à la gastronomie, puis ouvrent un café-librairie et un jardin associatif à la ferme.


Les nouveaux arrivants contribuent aussi à dynamiser les échanges, en rouvrant des commerces ou des infrastructures touristiques. De nombreux néoruraux s’engagent en outre activement pour la construction d’un avenir plus durable. Ils peuvent être à l’origine de profonds changements quant aux manières de vivre la campagne. Ce mouvement gagnerait donc à s’amplifier, à la condition qu’il ne mène pas à une urbanisation des campagnes qui provoquerait une artificialisation des sols. L’exode urbain mérite ainsi d’être accompagné pour être un facteur d’enrichissement de la vie rurale.

Résilience et autonomie

Si néo-rural rime souvent avec néo-paysan, l’exode urbain n’implique par ailleurs pas nécessairement une reconversion vers l’agriculture. Les campagnes ont en effet besoin de toutes les compétences, et certaines d’entre elles sont plus répandues chez les urbains. Le retour à la terre et la volonté d’acquérir plus d’autonomie est également trop souvent associé avec l’autarcie, alors que l’entraide et la coopération font partie intégrante de la résilience et de l’autonomie. Ces échanges non-marchands, qui requièrent du lien social, sont d’ailleurs un excellent moyen de s’intégrer pour les néo-ruraux.

En posant un bilan sans appel de la vie urbaine et en déconstruisant certains préjugés sur la campagneL’exode urbain, manifeste pour une ruralité positive incite donc chacun à se questionner et finalement à se lancer dans cette quête de sens et de résilience. L’ouvrage assume son parti pris : quitter la ville serait « une étape préalable, indispensable à la remise en cause profonde du modèle consumériste ». Pourtant, il sera aussi nécessaire de penser la ville « du futur » en transition, car celles-ci existent et nécessitent aussi leur révolution écologique internes. Il est en tout cas impératif de repenser notre rapport à la consommation, de vivre plus sobrement et de manière plus autonome, et l’exode urbain est sans aucun doute l’une des voies pour réaliser ces objectifs.

Article complet : 5 septembre 2020 – https://mrmondialisation.org/lexode-urbain-un-livre-qui-prone-le-retour-a-la-campagne/

L’habitat léger, choisi et écologique : une alternative freinée par des « maires shérifs »

PAR  BENJAMIN SOURICE 31 DÉCEMBRE 202

Ils veulent construire eux-mêmes leur habitat, plus respectueux et plus proche des espaces naturels. Mais leurs aspirations se confrontent à un code de l’urbanisme peu favorable à l’habitat dit « réversible », et aux préjugés de maires. Heureusement, il existe des villages et des élus qui se montrent plus ouverts et désireux d’attirer sur leur territoire ces personnes en quête d’une vie meilleure.

Une carte participative des villes accueillantes et écolieux collectifs

Hameaux Légers a entrepris de réaliser une cartographie participative des 150 villes «probablement accueillantes» et d’«écolieux collectifs».

https://hameaux-legers.gogocarto.fr/annuaire

Heureusement, il existe sur tout le territoire français des villages et des élus qui se montrent plus ouverts et désireux d’attirer sur leur territoire ces personnes en quête d’une vie meilleure. « À l’issue des dernières élections municipales, de nombreux élus se sont adressés à Halem en quête d’informations et de stratégies pour favoriser l’inclusion de l’habitat léger mobile sur leur commune », confirme Paul Lacoste. Les élus locaux sont peu formés au code de l’urbanisme qui fait peser de lourdes responsabilités sur eux. Face à ce millefeuille juridique, peur et précaution se confondent souvent. « 95 % des gens sont à la frontière de la loi, mais vivent tranquillement, tient à rappeler Guillaume Salvert, créateur de cabanes et membre de l’association Habitat léger en Poitou. Pour cela, il faut développer une intelligence du territoire, essayer de comprendre sa dynamique, son activité et son rapport à l’habitat. »

Jonathan et Caroline avec leurs deux enfants, à l’entrée de leur « paillourte ». Crédit : Morgan Bisson, 2020.

Caroline et Jonathan, avec leurs deux petites filles, vivent dans des cabanes de terres et de pailles, des « paillourtes » ou « cabanoiseaux » comme les appelle François, leur créateur. Ce dernier vit et accueille depuis plus de quinze ans sur son terrain privé celles et ceux qui partagent sa simplicité volontaire. Dans ce joli coin de Corrèze, à deux pas du lac de Causse, ces amoureux de la nature érigent ces petites habitations bucoliques sans demander l’autorisation de la mairie. Jonathan Attias en a fait un concept militant, la « désobéissance fertile », qui prône « le droit à l’habitat sobre et écologique, au plus près d’espace à protéger ou régénérer, quoi qu’en dise un code de l’urbanisme rigide encourageant la bétonisation du territoire au dépend des écosystèmes » – le secteur du bâtiment est le premier émetteur de gaz à effet de serre.

Quelques mois après leur arrivée, les ennuis commencent. Le maire de la commune vient leur rendre une visite peu amicale avec des conseillers municipaux, la discussion s’envenime avec les premières menaces d’actions en justice. Jonathan et Caroline cherchent une médiation, dialoguent avec des habitants et la gendarmerie. Une des cabanes qui empiétait sur un terrain laissé à l’abandon est déplacée. Mais le 14 octobre dernier, le maire revient accompagné du sous-préfet de Brives, d’un procureur et de gendarmes. Ils réclament la destruction de toutes les cabanes – huit au total, dont quatre d’habitats. « Cette situation est inconfortable certes, mais c’est un combat politique et nécessaire. Il faut mettre en lumière ces attaques, sortir du réflexe de se cacher pour que la honte change de camp, qu’elle soit du côté de ceux qui contribuent à la destruction des territoires », commente Jonathan. À travers l’initiative « gardiens des territoires » [1], il invite les propriétaires de terrains à les mettre à disposition de personnes qui s’engagent à « agrader », c’est à dire à entretenir et régénérer ces espaces à travers des prêts à usage simples et gratuits.

Ce combat, c’est aussi celui mené par Maëlle et son compagnon. Juste après le confinement, ils jettent leur dévolu sur une vieille grange, sise sur un terrain agricole en Bretagne, qu’ils prévoient de rénover et obtiennent pour ce faire le précieux permis de construire. Les travaux seront longs, alors le couple installe fin septembre une yourte sur le terrain à côté du chantier. Mais au même moment, un ancien conseiller municipal est élu maire de cette petite commune de moins de 3000 habitants. Le nouvel édile ne partage pas la tolérance de son prédécesseur. Début novembre, il se rend seul sur le terrain du couple. Faisant fi de la trêve hivernale, il leur enjoint de démonter la yourte dans les trois semaines, sous peine de poursuites.

Suite de l’article : https://www.bastamag.net/habitat-leger-choisi-ecologique-reversible-yourte-paillourte-cabanoiseau-alternative-logement-freinee-par-des-maires-sherifs

Vous êtes nombreux à vous questionner sur les lois en place pour entamer des processus d’installation en Nature… Gràce au réseau Hameaux Légers et au travail juridique effectué depuis de nombreuses années par le réseau HALEM, nous disposons désormais de quelques réponses… Il existe effectivement une loi (ALUR) permettant aux habitats non traditionnels, habitats mobiles et habitats démontables de pouvoir vivre de façon permanente en dehors des zones constructibles, sous certaines conditions… Charge à chacun de décider de son mode de vie et de sa philosophie…

Mon territoire est-il capable 
d’assurer la sécurité alimentaire
de ses habitants ?

C’EST ICI POUR SAVOIR https://crater.resiliencealimentaire.org

Le 17 novembre 2020, deux ans après jour pour jour la première manifestation des Gilets Jaunes, des citoyens organisés en « Brigade DICRIM » lancent l’alerte au sujet de notre insécurité alimentaire.

Consultants citoyens, enquêteurs sur les mesures prises pour votre sécurité en cas de crise majeure, SosMaires a relayé Crater. Inventé par les Greniers d’Abondance, c’est un super outil pour préparer votre visite en mairie et en préfecture.

Avec cet outil, vous aurez déjà partiellement la réponse sur la résilience de votre territoire. Vous pourrez ainsi demander au maire et/ou au préfet s’il est d’accord avec les conclusions de cet outil Crater.

La question à poser au maire et/ou au préfet: “Y-a-t-il assez de résilience alimentaire locale en cas de blocage long termes des transporteurs routiers. On rappelle que ce sont ces transporteurs routiers qui remplissent les supérettes et supermarchés.

Ils ont été touchés eux aussi par la Covid-19.”Au regard de la loi 2004-811 de modernisation de la sécurité vous devez demander ce que comptent faire les maires et les préfets pour la protection des populations. Dans vos enquêtes, ne collectez AUCUNE OPINION (opinion: “je pense que….”, “à mon avis, il y a des réserves stratégiques”). Ces opinions ne servent à rien en termes de protection des populations.

Dans vos enquêtes, ne collectez que les faits : “nous disposons de stocks alimentaires stratégiques pour protéger les populations ” OU “nous ne disposons pas de stocks alimentaires stratégiques, et nous ne savons pas comment faire pour en constituer à une telle échelle (communale/départementale)”.

En cas de réponse : “nous ne disposons pas de stocks alimentaires stratégiques, et nous ne savons pas comment faire pour en constituer”, il faut créer une alerte !

C’est une alerte positive.

La résilience ne peut se construire QU’ENSEMBLE !

Ni le maire, ni le préfet n’ont de baguette magique.Cette alerte doit être faite par les groupes d’enquête BRIGADE DICRIM.

Sur SosMaires vous disposez d’une proposition de carte afin de faire un état des lieux et faire des alertes. https://etat-des-lieux-de-la-resilience.gogocarto.fr/

https://www.facebook.com/groups/brigadedicrim


Alexandre Boissson, Conseiller des Brigades DICRIM, consultant pour élus de notre territoire et porteur du projet Existance B.

Construire une société souhaitable. Devenir autonome localement.

Partager ses savoirs…