“Les influents” : Thierry de Montbrial

Il est souvent question de Klaus Schwab comme personne influente pour l’avenir et ce que sera “le Monde de demain”. Mais d’autres personnes agissent dans l’ombre et sont inconnues du public.

Il y a par exemple Thierry de Montbrial

Thierry de Montbrial est né le 03/03/1943 à Paris. Fils de François de Montbrial (1912-1985), inspecteur de la Banque de France, auteur d’essais politiques et de recueils de poésie, et de Monique Lécuyer-Corthis (1915-1990).

«Le Covid-19 a créé une prise de conscience»

Thierry de Montbrial le 25/05/2020

Son grand-père paternel, Jean de Montbrial, était administrateur des colonies. Son grand-père maternel, Raymond Lécuyer, était un journaliste et critique d’art, auteur de plusieurs ouvrages aujourd’hui encore recherchés comme son Histoire de la photographie publiée en 1945. Sa grand-mère maternelle, romancière, publia sous le pseudonyme d’André Corthis (1885-1952 ; André au masculin). Son œuvre fut couronnée très tôt par le Prix Femina (1906) puis par le Grand prix du Roman de l’Académie française (1920).

De son union avec Marie-Christine Balling en 1967, sont nés ses 2 enfants :

  • Thibault  le 01/09/1968 : avocat pénaliste spécialisé dans la défense des forces de sécurité intérieure (police, gendarmerie, armée), la légitime défense, la défense de victimes de crimes, d’accidents collectifs et d’actes terroristes ainsi que la responsabilité pénale des dirigeants.
  • Alexandra le 12/11/1972

1963-1965 : Elève à l’Ecole polytechnique, dont il sort classé troisième en 1965, ce qui lui donne accès au « Corps des Mines ».


1965–1966 :  Sous-lieutenant affecté à l’Ecole de guerre, où il enseigne la Recherche opérationnelle à des officiers supérieurs.


1966-1967 : Ingénieur élève du Corps des Mines. Elève de Maurice Allais, prix Nobel d’économie en 1988.

1967-1968 : Etudiant à l’Université de Californie à Berkeley, en vue d’une thèse de doctorat en économie mathématique sous la direction du professeur Gérard Debreu (prix Nobel en 1983). L’économie mathématique est alors en plein essor aux Etats-Unis. Ce courant est contemporain du développement de la deuxième génération des think tanks américains et de grandes institutions comme la Rand Corporation et la Cowles Commission.

1968-1969 : Fin des études à l’Ecole des Mines. En même temps, il devient maître de conférences à l’Ecole polytechnique et participe activement aux réflexions pour une réforme de cette école, dans le sillage des « événements » de mai 1968. Convaincu de l’importance de la philosophie et de l’histoire des sciences pour une formation poly-technique, il milite en particulier pour l’introduction de ces disciplines à l’Ecole.

Deuxième semestre 1969 : Assistant du professeur Debreu à Berkeley. Il enseigne notamment la programmation mathématique au niveau graduate.

1970 : Ingénieur des Mines à Metz. En même temps, il continue d’enseigner l’économie mathématique à l’Ecole polytechnique et donne des cours à la Faculté de droit et des Sciences économiques de Nancy.

1971 : Reçoit le titre de PhD (Doctor of Philosophy in Economics) pour sa thèse intitulée : « Intertemporal General Equilibrium and Interest Rates Theory » (Théorie de l’équilibre général intertemporel et des taux d’intérêt). La même année, il publie « Economie théorique » (Presses Universitaires de France), un livre issu de son séminaire de l’Ecole polytechnique auquel a notamment assisté le mathématicien Laurent Schwartz, Médaille Fields en 1950. Laurent Schwartz avait été membre du jury de thèse de Gérard Debreu, dont est issu son ouvrage célèbre « Theory of value ». Thierry de Montbrial commence alors à contribuer à un renouvellement profond de l’enseignement et la recherche en économie, en France.

1971-1973 : Tout en poursuivant ses activités d’enseignement, il est nommé chargé de mission au Commissariat Général du Plan (CGP), la grande institution créée après la Seconde Guerre mondiale par Jean Monnet autour du concept original de « planification indicative ». Au Plan, les travaux de Thierry de Montbrial portent essentiellement sur : (1) l’introduction de la monnaie et de l’économie internationale dans la méthodologie de la planification ; (2) la pertinence des grands modèles économétriques et la question de la possibilité de représenter adéquatement le cheminement entre le « court terme » et le « moyen terme » ; (3) les notions de prévision et d’erreur de prévision.

En 1973, à l’âge de trente ans, Thierry de Montbrial est élu « professeur d’exercice complet » à l’Ecole polytechnique, le plus jeune, semble-t-il, depuis le physicien et astronome Arago (qui avait alors 23 ans). Dans le contexte des années 1970, l’élection de Thierry de Montbrial répondait au choix stratégique de l’Ecole polytechnique de placer l’économie au même rang que les grandes disciplines scientifiques traditionnelles (mathématiques, mécanique, physique et chimie).

Egalement en 1973, Michel Jobert, ministre du Président de la République Georges Pompidou, le charge de mettre en place au ministère des Affaires étrangères un « Centre d’Analyse et Prévision » (CAP). Avec son adjoint Jean-Louis Gergorin, il s’inspire du Policy Planning Staff (PPS) du Département d’Etat américain, établi après la guerre par le général Marshall. Les PPS procèdent de la même démarche que les think tanks.

1974-1992 : Thierry de Montbrial est président du département des Sciences économiques créé à l’Ecole polytechnique sous l’impulsion de Jean Ullmo, à la suite des réformes de 1968. Pendant ces dix-huit années, son enseignement s’adresse à la totalité des élèves de l’Ecole. Il contribue ainsi à la formation d’une partie importante des élites de la France, pour toute une génération. Cet enseignement porte sur les modèles fondamentaux de la microéconomie et de la macroéconomie, ainsi que sur une approche critique des bases de l’économétrie. Le livre qui en est résulté a été publié en 1988 aux Presses Universitaires de France sous le titre « La Science économique ou la stratégie de l’homme vis-à-vis des ressources rares – Modèles et méthodes ».

En 1992, en même temps qu’il est élu à l’Institut de France (aussi appelé Académie des Sciences Morales et Politiques – https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/membres-titulaires/section-vi-section-generale/thierry-de-montbrial/ ), il estime le moment venu de faire place à des enseignants-chercheurs plus engagés dans la vie scientifique, mais il continuera jusqu’en 2008 à donner quelques cours, d’abord (1992-1995) en économie internationale, puis (1995-2008) sur « la stratégie et les relations internationales » en liaison plus étroite avec ses activités à l’Ifri

Élu le 29 juin 1992, dans la section générale
au fauteuil laissé vacant par le décès de Louis Joxe
Fauteuil n°8
Président de l’Académie et de l’Institut en 2001 – https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/membres-titulaires/section-vi-section-generale/thierry-de-montbrial/

1974-1979 : A la tête du brain-trust du ministère des Affaires étrangères (le CAP), Thierry de Montbrial est à l’origine de ce qu’il appelle une « diplomatie intellectuelle », qui le conduit notamment à nouer des liens étroits aux Etats-Unis où il a accès aux plus hautes personnalités de l’époque, ainsi qu’au Japon. En reconnaissance de son action dans les années 1970 et lors de la décennie suivante, l’Empereur du Japon lui décernera plus tard l’Ordre du Soleil Levant, étoile d’or et d’argent. Très actif au sein de l’Alliance atlantique, il s’intéresse particulièrement à la construction européenne et aux relations franco-allemandes, et devient un membre actif du Club Bilderberg et de la Commission Trilatérale, deux institutions dont la France était essentiellement absente, en raison de la méfiance des héritiers de la tradition gaulliste vis-à-vis de ces institutions jugées trop proches des Etats-Unis. Il sera membre du Comité directeur du Bilderberg de 1976 à 2012. Dans le cadre de la Trilatérale, il rédigera en 1982 avec l’ambassadeur Nobuhiko Ushiba et le professeur de Harvard Graham Allison, une étude intitulée « Sharing Global Responsibilities » (Partager les responsabilités mondiales) qui, à certains égards, préfigure ses travaux ultérieurs sur la gouvernance mondiale.

Pendant toutes ces années, les travaux du CAP portent notamment sur l’énergie (la période est marquée par les chocs pétroliers de 1973 et de 1978), l’économie internationale, la détente en Europe ainsi que les grandes questions stratégiques et le désarmement.

Fort de ses recherches antérieures, Thierry de Montbrial approfondit les travaux des penseurs stratégiques américains, en un temps où la pensée stratégique a largement échappé aux militaires, depuis la mise en œuvre des armes nucléaires et plus généralement des armes de destruction massive. Thierry de Montbrial étudie donc la littérature essentiellement américaine sur la stratégie nucléaire et fréquente les grands penseurs ou experts dans ce domaine, un cheminement qui s’articule harmonieusement avec l’environnement intellectuel qu’il a découvert à Berkeley. Il effectue aussi ses premiers voyages dans le monde communiste. Il découvre ainsi l’URSS et la République Populaire de Chine, et conclut que pour comprendre le monde il faut voyager, observer, comparer, rencontrer les autres sur leur terrain. Cela restera pour lui une règle de vie.

Pour un public plus large, Thierry de Montbrial publie en 1974 « Le désordre économique mondial » (Chez Calmann-Lévy), traduit en espagnol et en italien. Dans cet ouvrage, l’auteur s’intéresse à la crise de l’énergie et au problème des matières premières. Il propose ses réflexions sur « l’analyse stratégique des relations internationales ». Il traite également de l’inflation et des problèmes monétaires, à partir d’un enseignement d’« économie approfondie » qu’il donnait à l’époque à l’Institut d’études politiques (aujourd’hui connu sous le nom Sciences-Po). Dans cet ouvrage, l’auteur s’efforce de mettre la théorie au service de l’action.

En 1978, à l’époque du deuxième choc pétrolier, alors qu’il est toujours à la tête du CAP, Thierry de Montbrial publie – dans le cadre du Club de Rome, après l’immense succès de « Halte à la croissance », le célèbre « Rapport Meadows » de 1972 – « L’Energie : le compte à rebours » (éditeur Jean-Claude Lattès), traduit en anglais sous le titre « Energy : The Countdown ». Il a recours à une méthode qui restera fondamentale à ses yeux : la nécessaire complémentarité entre la rétrospective et la prospective, chacune étant nécessaire à l’intelligence de l’autre.

1979 : Fort de ses expériences antérieures et de la notoriété acquise, Thierry de Montbrial fonde L’Institut français des relations internationales (Ifri) , le premier think tank français – indépendant de l’Etat – rapidement devenu l’un des plus connus, tant en Europe que dans le monde, dans le domaine des relations internationales. Il s’entoure de chercheurs expérimentés comme Jean Klein mais aussi d’une équipe jeune et brillante dont certains, comme Pierre Lellouche et Dominique Moïsi, ou encore un peu plus tard Pierre Jacquet, parviendront rapidement à la notoriété. L’Ifri publie notamment la revue trimestrielle « Politique étrangère », créée en 1935 par l’ancien Centre d’Etudes de Politique Etrangère (CEPE), ainsi que, chaque année depuis 1981, le rapport « Ramses » dont les deux premières éditions furent dirigées par Albert Bressand. Ce rapport a nourri des générations d’étudiants français ou francophones.


Sur le plan institutionnel, on peut distinguer trois périodes dans la vie de l’Ifri, comme dans celle de ses grands homologues et partenaires des cinq continents. La première va jusqu’en 1990-1991, et couvre donc une décennie dominée par l’intensification de la guerre froide. La deuxième s’étend de 1990-1991 à 2007-2008, près de vingt années marquées par la réunification de l’Europe, l’élargissement de l’Union européenne et de l’Alliance atlantique ; l’approfondissement de la révolution des technologies de l’information, les succès des pays émergents et la mondialisation ; mais aussi la montée de l’islamisme politique et du terrorisme international symbolisés par les événements du 11 septembre 2001. En 1995, l’Ifri acquiert sa « maison » – entièrement financée par des dons réunis grâce à l’action de son directeur – qui contribue à affermir son identité et lui permet de recevoir dignement des chefs d’Etat ou de gouvernement et plus généralement des hautes personnalités et des chercheurs ou experts du monde entier.


La troisième période a débuté en 2007-2008, avec la crise économique et financière la plus grave que le monde ait connue depuis la grande dépression des années trente. La montée de la Chine et des tensions en Asie de l’Est, le fort mal nommé « Printemps arabe »et l’aggravation de la situation au Moyen-Orient, la dégradation des relations entre la communauté euro-atlantique et la Russie, le renouveau des nationalismes, les difficultés de la coopération économique, sont quelques-unes des caractéristiques de cette nouvelle ère par ailleurs dominée par la civilisation de l’Internet.

Convaincu qu’il n’y a pas de problème plus important pour la stabilité structurelle du système international dans son ensemble que celui de la gouvernance mondiale, Thierry de Montbrial crée la World Policy Conference (WPC) , dont la première réunion a lieu en octobre 2008 à Evian, en présence notamment des présidents Sarkozy et Medvedev. Dans son allocution d’ouverture de la sixième édition de la WPC à Monaco, en décembre 2013, il explique : « La mission de la WPC est de contribuer à l’amélioration de la gouvernance mondiale, dans tous ses aspects. Il ne s’agit pas d’un vain mot, car l’accroissement fulgurant de l’interdépendance est une menace autant qu’un bienfait. Bienfait car l’ouverture maîtrisée est un enrichissement, tant sur le plan spirituel que matériel. Menace, car la connectivité non maîtrisée multiplie les risques de catastrophes. L’enjeu de la gouvernance mondiale est de maintenir les chances d’un monde raisonnablement ouvert et pour cela d’élaborer des instruments permettant de surmonter les chocs économiques mais aussi politiques, de toute nature ». Dans son introduction aux actes de la conférence de Monaco, Thierry de Montbrial revient aussi sur un thème qui lui est cher, celui de l’unité dans la diversité : « Non seulement l’unité ne peut pas se faire contre les identités, mais elle suppose au contraire et en apparence paradoxalement leur approfondissement. Cela vaut pour les unités politiques à toutes les échelles ». Avec la fondation de la WPC, Thierry de Montbrial se montre fidèle à une conviction acquise pendant ses années au CAP : dans les relations internationales comme dans la vie ordinaire, la coexistence pacifique, dans son acception la plus profonde, suppose à la fois de toujours mieux se connaître et de toujours aller vers les autres.

1981 : Thierry de Montbrial devient membre du Conseil consultatif international (International Advisory Board) d’IBM-Europe. Par la suite, il sera invité à rejoindre d’autres conseils consultatifs ou conseils d’administration de grandes entreprises de dimension internationale. Ce type d’expérience lui sera très utile, tant dans son action à la tête de l’Ifri que pour l’approfondissement de sa réflexion théorique.

1983-2002 : Membre du Conseil d’administration puis du Comité exécutif de l’International Institute for Strategic Studies de Londres.

1985 : Publication de « La Revanche de l’Histoire ». Tout en affirmant que « l’histoire est le cimetière de la prospective », cet ouvrage, couronné par l’Académie des Sciences morales et politiques, « tente de discerner les directions d’évolution du système international et de faire la part de la continuité et du changement ». Il traite de questions économiques autant que politiques.

1985-2014 : Président du Centre franco-autrichien pour le rapprochement en Europe (nom final du CFA), une organisation intergouvernementale initialement créée à l’occasion d’une rencontre en 1976 entre le chancelier Bruno Kreisky et le premier ministre Jacques Chirac, pour contribuer à la détente alors en action. Le projet ne prendra corps qu’en 1980, sous le nom alambiqué de « Centre franco-autrichien de rencontres entre des pays européens à systèmes économiques et sociaux différents »L’association du CFA avec l’Ifri commence en 1983. Thierry de Montbrial est porté à sa présidence en 1985. Les partenaires initiaux de la France et de l’Autriche sont la Pologne, la Hongrie et la Tchécoslovaquie, avec lesquelles Thierry de Montbrial put ainsi nouer des contacts féconds dès 1983. Avec la chute du mur de Berlin puis l’élargissement de l’Union européenne, le CFA se transforme profondément. Son succès est tout particulièrement dû à l’engagement personnel de Peter Jankowitsch. Chef de cabinet de Bruno Kreisky à l’époque de la création du Centre, il en est à Vienne le Secrétaire Général pendant la quasi-totalité de la période. Le CFA a enrichi les activités de l’Ifri avec l’Europe Centrale et Orientale.

1986 : Co-direction avec Bertrand Meunier et Marcel Boiteux de Marchés, Capital et Incertitudes. La publication de ce livre, consacré aux travaux de Maurice Allais, a contribué à ce que cet économiste se voit attribuer le prix Nobel en 1988. Le chapitre rédigé par Thierry de Montbrial s’intitule « Maurice Allais, savant méconnu ».

1988-1994 : Membre du Comité de rédaction, puis président du Comité éditorial de la « Revue des deux mondes” à partir de 1992, dont le rédacteur en chef est l’écrivain Jean Bothorel.

1990 : Publication de « Que Faire ? », un recueil de textes en trois parties, consacrées respectivement à la politique internationale, la politique économique et la philosophie politique.

Premier voyage en Roumanie, pays pour lequel Thierry de Montbrial ressent aussitôt de profondes affinités culturelles. Il y nouera de solides amitiés. En 1999, il sera élu membre d’honneur de l’Académie roumaine et prononcera à cette occasion un discours sur Le sens de l’Histoire. En 2002, il sera aux côtés du président de l’Académie roumaine, Eugen Simion, pour lancer un séminaire annuel à Bucarest intitulé « Penser l’Europe ». En 2012, il publiera en édition bilingue un « Journal de Roumanie / Jurnal Românesc » portant sur les années 1990-2011. En 2013, à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire, le président Simion et la Fundatia Nationala pentru Stiinta si Arta lui offriront, sous la forme d’une édition non commerciale, le recueil de ses interventions au séminaire « Penser l’Europe » au cours de la première décennie de son existence. Thierry de Montbrial est Doctor Honoris Causa de plusieurs universités roumaines. Il est décoré par trois chefs d’Etat successifs, les présidents Emil Constantinescu, Ion Iliescu et Traian Basescu. Ce dernier lui remet les insignes de Grand Officier de l’Ordre de l’Etoile de Roumanie en 2011.

1991-1992 : A la demande de Paul Germain –alors Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences de Paris, qui avait été son collègue comme professeur (de mécanique) à l’Ecole polytechnique, Thierry de Montbrial prend la présidence de la Fondation de l’Académie des Sciences pour le développement de la science et de ses applications (https://www.academie-sciences.fr/fr/Nous-connaitre/les-cinq-missions.html ). Les travaux de cette fondation contribueront à la création, en dehors de l’Institut de France, de l’Académie des Technologies, dont Thierry de Montbrial sera membre fondateur en 2000.

1992 : Entrée à l’Académie des Sciences morales et politiques de l’Institut de France, avec un record d’âge battu seulement, sur plus d’un siècle, par Jacques Rueff (le conseiller du général de Gaulle et futur chancelier de l’Institut de France avait été élu en 1944, à 48 ans). Depuis son élection, Thierry de Montbrial y a présenté de nombreuses communications sur des questions d’actualité comme L’Europe de l’Est cinq ans après la chute du mur ou encore La Turquie et l’Europe (2004) ; le plus souvent sur des questions fondamentales comme Qu’est-ce qu’un think tank ? (2011), Qu’est-ce qu’une puissance au XXIe siècle ? (2013) ou encore La prévision (2014). https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/membres-titulaires/section-vi-section-generale/thierry-de-montbrial/

Président de l’Académie (et de l’Institut de France) pour l’année 2001, convaincu comme d’autres que « la Grande Nation » était gravement malade de son incapacité à se réformer, il choisit comme thème des travaux de l’année « La France du nouveau siècle », titre repris à la fois pour son discours sous la Coupole de l’Institut le 19 novembre 2001 et pour le livre publié sous sa direction début 2002. Le discours du 19 novembre avait été précédé par celui qu’il avait prononcé le 16 octobre 2001, lors de la séance publique des cinq Académies sous sa présidence, intitulé Quel avenir pour la France ? Voici la première phrase de ce discours : « L’avenir de la France, c’est l’Europe. Non pas l’Europe éphémère des grands conquérants, celle de César, des Habsbourg ou des Bourbon, celle de Charlemagne ou de Napoléon, mais l’Europe libre, cimentée par le consentement de ses composantes telles que l’histoire nous les a léguées, l’Europe respectueuse d’une diversité culturelle qui sera le socle de sa propre culture et la source d’une fraternité fondée non pas sur un projet jacobin d’uniformisation, mais sur la valorisation des différences »

Thierry de Montbrial a également prononcé sous la Coupole un grand discours sur L’Ecole polytechnique et les penseurs de l’action, à l’occasion du bicentenaire de cette Ecole, célébré le 22 mars 1994, et les discours de réception comme membres associés étrangers de deux grandes personnalités : le prince El Hassan bin Talal de Jordanie (le 16 juin 2008) et l’ancien président du Conseil italien Mario Monti (le 5 mai 2014).

1993 : Membre de la Commission du Livre blanc sur la Défense Nationale (sous la présidence de François Mitterrand et le gouvernement d’Edouard Balladur).

1993-2001 : Fin 1992, Pierre Joxe, alors ministre de la Défense, demande à Thierry de Montbrial de prendre la présidence de la Fondation pour les études de défense (FED) issue de la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN) créée à la fin des années 1960 par Michel Debré, et présidée successivement par le général Buis, le général de Bordas, l’amiral Lacoste, puis le professeur Pierre Dabezies. Après des débuts difficiles en raison des circonstances de sa création, la FED, bientôt rebaptisée Fondation pour la recherche stratégique (FRS), est devenue dans son domaine la première institution française, formellement en dehors de l’administration.

1995-2008 : En 1995, Thierry de Montbrial est élu professeur titulaire de chaire au Conservatoire national des arts et méters (Cnam), une institution très originale dans l’enseignement supérieur français, dont l’origine remonte, comme l’Ecole polytechnique, à 1794. En 2008, il deviendra professeur émérite. Sa chaire, intitulée Economie appliquée, est bientôt rebaptisée Economie appliquée et relations internationales. Les premières années, son enseignement porte exclusivement sur les bases de l’économie et donnera lieu à un ouvrage dont la première édition date de 1999, co-signé avec Emmanuelle Fauchart, maître de conférences rattachée à sa chaire. Le titre du livre est « Introduction à l’économie » (éditions Dunod).


La dernière période de l’enseignement de Thierry de Montbrial au Cnam, ouvert à tous, a porté sur l’analyse des relations internationales. Il a été diffusé sur la radio France Culture. Quelques années plus tôt, suite à une proposition d’Alain Lancelot, alors directeur de l’Institut d’études politiques de Paris, Thierry de Montbrial avait introduit dans cet établissement un cours intitulé « Les grandes lignes de partage du monde contemporain ». Un résumé de son cours du Cnam dans ce domaine a fait l’objet d’un petit ouvrage de la collection Que sais-je ? sous le titre Géographie politique, publié en 2006.

1996 : Parution de « Mémoire du temps présent », couronné par le Prix des Ambassadeurs, traduit en allemand, bukgare, polonais, roumais et russe. Cet ouvrage a été conçu comme le premier volet d’un triptyque dont le second comprend les Perspectives du Ramses depuis 1989 et le troisième (publié en 2002) a un caractère principalement théorique. Cette démarche est cohérente avec celle de l’auteur depuis les années 1970. Dans Mémoire du temps présent, Thierry de Montbrial affiche d’emblée : « Du point de vue des relations internationales dans leur ensemble, qui est celui de ce livre, le XXe siècle a commencé avec la Première Guerre mondiale (1914-1918) et s’est conclu avec l’écroulement du système communiste (1989-1991). Siècle court, donc. Mais aussi le plus dense de l’histoire de l’humanité en bouleversements planétaires ». L’objet du livre est de « démonter les ressorts de la politique internationale du siècle qui s’achève, en vue de comprendre les ‘conditions initiales’ des premières décennies du troisième millénaire ». Pour Thierry de Montbrial, « de l’époque qui s’achève, on ne retiendra pas seulement les erreurs, les horreurs et les malheurs. Planté, un noyau peut devenir source de vie. Ainsi le XXe siècle laisse-t-il en héritage un ensemble de réalisations porteuses d’espérance pour tempérer la folie guerrière des hommes et pour améliorer leurs conditions matérielles. Toutefois, il est encore trop tôt pour attendre d’une organisation collective, si élaborée fut-elle, de rendre tout conflit sanglant impossible, ou d’effacer la misère ». Le problème de la gouvernance mondiale se trouve ainsi posé.

2000 : Publication de « Pour comnattre les pensées unqiues ». Les « pensées uniques » critiquées ici sont d’une part l’idéologie d’une mondialisation uniforme et sans gouvernance, et celle des vertus d’un marché sans frontières ; d’autre part son opposé, l’idéologie de l’« horreur économique » (Pierre Bourdieu, Viviane Forrester), du durcissement des frontières et du rétrécissement de l’interdépendance, de l’Etat omniscient et omnipotent. Dans cet ouvrage, Thierry de Montbrial plaide pour la réforme de l’Etat (en France et ailleurs), l’organisation de l’interdépendance (thème de la gouvernance) et l’approfondissement de la construction européenne – trois sujets au centre des travaux de l’Académie des sciences morales et politiques pendant son année de présidence, en 2001.

Publication du « Dictionnaire de stratégie », dans la collection des grands dictionnaires des Presses Universitaires de France. Cet ouvrage est un travail collectif, réalisé sous la direction conjointe de Thierry de Montbrial et de Jean Klein, professeur à la Sorbonne et chercheur à l’Ifri, avec la collaboration de Sabine Jansen, maître de conférences au Cnam, attachée à la chaire Economie appliquée et relations internationales. Cette entreprise éditoriale ambitieuse procède d’une constatation : le concept de stratégie est incompris par la plupart de ceux qui en parlent. Face à l’actualité, l’expérience montre également la grande difficulté du public, même cultivé, de raisonner stratégiquement. Autrement dit, la politique au sens large reste dominée par les intérêts plus ou moins voilés, les émotions et les passions, avec toutes les conséquences non intentionnelles qui en résultent. Principalement consacré à la stratégie militaire, le Dictionnaire ouvre également des perspectives sur la notion de stratégie en entreprise et plus généralement en économie. Thierry de Montbrial a rédigé lui-même les articles « Stratégie » et « Théorie des jeux » de cet ouvrage, qui a été traduit en arabe.

2001 : Le 13 janvier 2001, Thierry de Montbrial tient devant la Société française de philosophie une conférence intitulée « L’informatique et la pensée”. Dans une réflexion qui n’est pas sans rapport avec son discours de réception à l’Académie roumaine, il aborde notamment trois thèmes complémentaires : (1) la pensée transcende la logique binaire à la base des technologies de l’information et de leurs applications, de même que la conscience ne saurait émerger d’une simple combinaison moléculaire ; (2) aucun langage, même celui des mathématiques, ne peut rester strictement contenu dans la logique formelle ; (3) à long terme, les technologies de l’information pourraient contribuer à l’évolution de l’Homme (au sens de la théorie de l’évolution). Plus fondamentalement, on doit se demander si, dans le siècle à venir, l’homme ne va pas participer – dans des conditions par essence imprévisibles – à sa propre évolution.

2002 : Publication de « L’Action et le système du monde » (ci-après désigné par les trois lettres ASM). Cet ouvrage, qui constitue le troisième volet du triptyque (à côté de « Mémoire du temps présent » et des « Perspectives du Ramses »), reprend et étend les travaux antérieurs de Thierry de Montbrial sur la praxéologie, la « science de l’action », plus particulièrement dans le domaine des relations internationales et de la stratégie. Concernant la stratégie, il s’appuie notamment sur une étude approfondie de Clausewitz. Son ambition est proche de celle des deux ouvrages classiques de « Raymond Aron : Paix et guerre entre les nations » (1962) ; Penser la guerre, Clausewitz (1976). ASM introduit une batterie de concepts (unités actives dotées d’une culture et d’une organisation, unités politiques, problèmes praxéologiques – en particulier politiques et internationaux-, biens collectifs et biens publics etc.). Certains de ces concepts, comme les biens collectifs et publics, sont classiques. Mais ils sont traités ici de façon originale. Pour ASM, les unités politiques sont des unités actives qui se considèrent comme souveraines, par exemple Al-Qaïda. Tout cela permet une conception des relations internationales qui déborde le cadre des Etats, sans pour autant se fondre dans une vague sociologie mondiale. Le système conceptuel d’ASM permet également de clarifier le contenu de domaines comme la géopolitique, la géographie politique etc.
Couronné par le prix Georges Pompidou, ASM a été largement salué par la critique et a fait l’objet d’un échange publié dans Le Débat (n° 128, janvier – février 2004). Il a été traduit en sept langues (anglais, bulgare, chinois, polonais, roumain, russe serbe). La version anglaise, publiée en 2013, porte le titre Action and Reaction in the World System – The Dynamics of Economic and Political Power, et a notamment fait l’objet de ce commentaire de Henry Kissinger : « Un nouvel ouvrage remarquable… De quoi méditer sur certaines questions des plus fondamentales de l’ordre international contemporain. Ce livre pourrait bien devenir la norme permettant de considerer d’autres travaux sur la gouvernance mondiale ».

2003 : Thierry de Montbrial reçoit le Grand Prix 2003 de la Société de géographie pour l’ensemble de son œuvre et donne à cette occasion une conférence intitulée « Qu’est-ce que la géographie politique ? », fondée sur les concepts d’ASM. Pour lui, la géographie politique apparaît comme une synthèse entre deux disciplines majeures, l’histoire et la géographie, toutes deux appréhendées dans le temps long et « filtrées » par la praxéologie (problèmes politiques, problèmes internationaux). Au sens strict, la géopolitique est la partie de la géographie politique qui met l’accent sur les idéologies relatives aux territoires. On sait naturellement que, pour le grand public, le mot géopolitique est aujourd’hui employé comme synonyme de « politique internationale ». Selon Thierry de Montbrial, certains biens économiques, comme les biens culturels ou ceux issus de l’agriculture, géographiquement localisés, peuvent posséder pendant certaines périodes le double caractère de bien privé et de bien public, à l’origine d’une catégorie importante de problèmes internationaux.

2004 : Publication de « La guerre et la diversité du monde », un choix d’articles publiés dans Le Monde, où Thierry de Montbrial est éditorialiste associé depuis 2002, après avoir été éditorialiste et membre du comité éditorial du Figaro entre 1989 et 2001.

2007 : Membre de la Commission du Livre blanc de défense et de sécurité nationale (sous la présidence de Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon).

Première édition de la World Policy Conference (WPC) à Evian (5-8 octobre).

2009 : Le 7 mai 2009, lors d’une séance solennelle organisée en son honneur à l’amphithéâtre Henri Poincaré de l’Ecole polytechnique au terme de quatre décennies d’enseignement dans cette école, Thierry de Montbrial donne une « leçon finale » intitulée La géopolitique entre guerre et paix. Il observe : « Historiquement, la géopolitique a pris son premier essor comme un instrument idéologique au service de la guerre. Il n’est que temps de la mettre au service de la paix ; de la paix entendue […] dans le sens d’une construction et non pas dans un sens naïf ». Cette construction, par essence aussi fragile que la grammaire pour les langues, passe par des institutions solides. On rejoint là le grand dessein de la WPC – lancée l’année précédente, qui est en effet de contribuer à cette construction, dans laquelle on peut espérer voir l’organisation du futur « village mondial » annoncé par MacLuhan. En poursuivant cette dernière métaphore, on pourrait dire que l’Union européenne a vocation à devenir un beau quartier de ce village mondial.

2010 : Discours intitulé « L’économie politique entre science, idéologie et gouvernance », prononcé à Barcelone par Thierry de Montbrial à l’occasion de son intronisation à la Real Academia de Ciencias Economicas y Financieras, le 18 mars 2010.

2012 : Avant-propos du Journal de Roumanie de Thierry de Montbial

2014 : Publication dans la revue Le Débat de « Think tanks à la française », co-signé avec Thomas Gomart. « Cet article poursuit trois objectifs. En premier lieu, il vise à mettre en perspective [la définition des think tanks donnée par Thierry de Montbrial dans sa communication de 2011 à l’Académie des sciences morales et politiques sur le sujet], nullement dans une optique inclusive ou exclusive, mais en soulignant l’importance du contexte, notamment historique. […] En deuxième lieu, il trace les contours du métier de think tanker. Celui-ci s’exerce en fonction des règles de production et d’un cadre social dont il faut bien saisir les interactions. […] En dernier lieu, il examine les liens entre think tanks et société civile. Qui croit à la force de mobilisation et de conviction des sociétés civiles, quel que soit le régime politique, ne peut se désintéresser des think tanks, embryons possibles d’une société civile mondiale responsable ». Ce travail s’inscrit résolument dans la perspective des think tanks de la quatrième génération, qui s’est ouverte en 2008. « Encore en gestation, la quatrième génération entend participer directement ou indirectement aux efforts de gouvernance mondiale ». Pour les auteurs, toute réflexion contemporaine approfondie sur la notion d’influence suppose que l’on s’intéresse sérieusement aux think tanks.

2015 : Dans le cadre d’une refonte des statuts dont il a pris l’initiative en vue d’assurer la pérennité de l’Ifri à moyen et long terme, Thierry de Montbrial en devient le président exécutif et confie à Thomas Gomart la fonction de directeur. Dans cette nouvelle position, il est notamment responsable de la stratégie et de la gouvernance de l’institution et exerce directement des activités, comme l’organisation de grands événements, ou la codirection de Ramses, avec Dominique David. Parallèlement, il préside la World Policy Conference.

2017 : Publication en janvier, chez Odile Jacob, de l’ouvrage collectif « Notre intérêt national – quelle politique étrangère de la France ? », codirigé par Thierry de Montbrial et Thomas Gomart. Cet ouvrage est le fruit d’un groupe de travail comprenant quelques-unes des plus hautes personnalités françaises dans le domaine de la politique internationale. Ce groupe s’est réuni à l’Ifri pendant une partie de l’année précédente, en vue de l’élection présidentielle d’avril-mai 2017, avec pour objectif la réhabilitation du concept d’intérêt national. Celui-ci doit être distingué de la Realpolitik. Certes, l’intérêt national peut être étroitement conçu, comme aux Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump. Il peut aussi être défini de façon large, et inclure par exemple la promotion des droits de l’Homme. L’intérêt national est façonné par la géographie, l’histoire mais aussi l’économie, c’est-à-dire les moyens. La formation de l’intérêt national doit en effet être réaliste pour rester crédible. L’ouvrage traite de toutes les grandes questions de façon concrète et pragmatique.

Le monde d’hier et de demain – Thierry de Montbrial
15 avr. 2019

Publication en octobre, chez Albin Michel, de « Vivre le temps des troubles », un essai dont l’ambition est d’ouvrir à une meilleure compréhension de notre époque, après les désillusions de la mondialisation heureuse : « Pour beaucoup d’observateurs, le monde d’aujourd’hui semble indéchiffrable. La Terre est mise à mal, au point que certains scientifiques parlent d’une nouvelle ère géologique accélérée. Le regain de la barbarie et du terrorisme au nom de la religion est perçu comme une régression historique. Parallèlement, les vagues d’innovations technologiques ne cessent de déferler, notamment dans le domaine de l’énergie et de l’information, sources de transformations économiques, écologiques et sociales. Ces progrès laissent également entrevoir une évolution accélérée de l’être humain. Jamais le présent n’a été soumis à pareil choc tectonique entre son futur et son passé, dont les conséquences paraissent difficilement prévisibles et parfois angoissantes. Entre la croyance naïve dans les bienfaits illimités de la technologie et la résignation au cycle des calamités, il y a place pour l’apprentissage d’une gouvernance mondiale dans le cadre d’une géopolitique visant à s’organiser pour tirer le meilleur de l’expérience humaine ». Thierry de Montbrial a initialement conçu cet essai comme une sorte de manifeste pour accompagner la World Policy Conference.

Parution de : Sabine Jansen, Les boîtes à idées de Marianne. Etat, expertise et relations internationales en France, les Editions du Cerf (préface de Georges-Henri Soutou). Ce livre de près de 800 pages, fruit d’un travail universitaire de longue haleine (thèse d’habilitation à diriger des recherches en histoire), fondé principalement sur des archives de première main et subsidiairement sur des témoignages, relate l’origine et la montée en puissance des think tanks en France, principalement à travers le Centre d’études de politique étrangère, le Centre d’Analyse et de Prévision du Ministère des Affaires étrangères, et surtout l’Ifri dont les premières années sont disséquées par l’auteur.

3 au 5 novembre 2017 : dixième édition de la World Policy Conference à Marrakech. L’événement est salué notamment par le roi du Maroc Mohamed VI et par le président de la République française Emmanuel Macron.

La 11° édition de la World Policy Conference s’est tenue du 26 au 28 octobre 2018 à Rabat.

2019 : 10 avril : conférence internationale au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne sur « L’avenir de l’Europe face à la compétition sino-américaine », organisée par l’Ifri à l’occasion de son 40e anniversaire, avec la participation de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances (ouverture) et de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (clôture). Thierry de Montbrial y prononce en ouverture une allocution intitulée « Le monde d’hier et de demain ».

Dans le volume « Une histoire du monde. 40 ans de relations internationales » publié sous la direction de Dominique David (chez Dunod) également à l’occasion de cet anniversaire, Thierry de Montbrial publie une étude « Le métier de l’Ifri » qui fait une place aux questions de méthode, et revient notamment sur la dimension du temps . Les questions de méthode ne sont jamais abordées par les praticiens de ce métier, notamment à propos des données et des modèles (généralement implicites) sur la base desquels analyses et prévisions sont fondées. Il y a là potentiellement un vaste champ à explorer. Le même volume contient par ailleurs des contributions de Sabine Jansen (« Genèse et jeunesse du premier think tank français), Thomas Gomart (« Les transformations de l’industry des think tanks ») et Dominique David (« Je vous parle d’un temps… »).

14 juillet : à l’occasion de la fête nationale, le président de la République Emmanuel Macron élève Thierry de Montbrial à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur.

Douzième édition de la World Policy Conference à Marrakech (12-14 octobre 2020).

Treizième édition : conférence WPC 2021 : Abou Dabi

Site de l’Ifri, qu’ila créé en 1979 :

https://www.ifri.org/

Site du World Policy Conference (WPC) qu’il a fondé en 2008 :