Les batteries au lithium sont omniprésentes au quotidien et le sont de plus en plus : soit dans des équipements portables (téléphones, tablettes, ordinateurs, outillage électroportatifs …) et des équipements de traction (vélos, trottinettes, chariots, voitures…), soit pour assurer le stockage d’énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques …)
Danger pour la planète
Malgré les avantages que présentent les batteries lithium-ion, les scientifiques sont confrontés à un dilemme en ce qui concerne leur impact environnemental. S’il est vrai que ces batteries facilitent l’utilisation d’énergies renouvelables et produisent moins d’émissions carbone et de particules fines, elles ont également leurs inconvénients.
Le lithium s’obtient par l’exploitation minière, destructrice pour l’environnement. La question qui se pose est la suivante : comment justifier une économie verte à base de minéraux précieux obtenus par la destruction et la contamination de l’environnement ?
Deux méthodes : extraction de saumure et extraction de roches qui sont ensuite broyer
Inflammable et même explosif lorsqu’il est exposé à l’air et à l’eau, le lithium n’existe pas à l’état libre : il est dispersé dans les roches, l’argile et la saumure, un mélange d’eau et de sels. Son extraction est lente, énergivore et nécessite de très grandes quantités d’eau, une ressource de plus en plus rare. Bien que des alternatives apparaissent, le lithium (Li pour son symbole chimique) est aujourd’hui obtenu uniquement dans des mines de roche ou par évaporation de saumure.
1/ extraction de saumure
L’une des méthodes utilisées par les ingénieurs pour extraire le lithium est l’extraction de saumure, qui consiste à forer dans un gisement souterrain de saumure et à pomper pour faire remonter l’eau salée à la surface. La saumure est ensuite conduite dans des bassins où l’eau s’évapore, laissant un concentré de lithium qui est ensuite récupéré.
Cependant, les témoignages venant du Triangle du lithium sur les effets néfastes de l’exploitation minière sur l’environnement sont inquiétants.
Euronews.com rapporte : « Environ 2,2 millions de litres d’eau sont nécessaires pour produire une tonne de lithium »
Selon un rapport des Amis de la Terre (en anglais), l’extraction du lithium nuit inévitablement au sol et entraîne une contamination de l’air. À mesure que la demande augmente, les impacts de l’exploitation minière « touchent de plus en plus les communautés où cette extraction nocive a lieu, mettant en péril leur accès à l’eau », indique le rapport.
Un rapport similaire publié en 2021 par l’organisation à but non lucratif BePe (Bienaventuradors de Pobres) identifie également l’eau comme une préoccupation majeure pour les exploitations minières de lithium. Il affirme que trop peu de recherches ont été menées sur la contamination potentielle de l’eau et que « l’activité doit être arrêtée jusqu’à ce que des études soient disponibles pour déterminer de manière fiable l’ampleur des dommages ».
https://fr.euronews.com/green/2022/02/04/les-champs-de-lithium-d-amerique-du-sud-loin-d-etre-anodins
Rapport des Amis de la Terre : https://www.foeeurope.org/sites/default/files/publications/13_factsheet-lithium-gb.pdf
Rapport publié en 2021 par BePe : https://redaf.org.ar/wp-content/uploads/downloads/2021/02/Informe-Liex_optim.pdf
Aux confins du Chili, de l’Argentine et de la Bolivie, le lithium cristallise espoirs et désillusions. La demande mondiale pour le précieux métal explose et la région aride recèle dans son sous-sol 56% des 89 millions de tonnes identifiées dans le monde .
Après « l’or noir » (pétrole), arrive « l’or blanc » (lithium)
Mais l’extraction de ce dernier nécessite des millions de litres d’eau par jour
Le « tout électrique » voulu par les « pseudo-écolos » , pour atteindre le « fameux zéro carbone », nécessite du lithium
Mais à quel prix ? Une pénurie d’eau ?
« C’est nous qui devons donner notre vie pour sauver la planète, car nous ne mangeons pas le lithium, ni de piles, mais nous buvons de l’eau »
VIDEO : https://youtu.be/CCkw-PfA9Mk
2/ extraction de roches
Pour extraire le lithium des roches, comme c’est le cas notamment en Australie, premier producteur au monde, et en Chine, il est nécessaire dans un premier temps de les broyer. De l’eau est ensuite ajoutée pour former une pâte qui sera placée dans un réservoir où de l’air insufflé permet de séparer le lithium de la roche. Après filtration, la poudre de lithium obtenue est encore raffinée. Pour cela, elle est chauffée à une température pouvant atteindre jusqu’à 1000 degrés. Des produits chimiques et de l’eau sont ensuite ajoutés avant filtrage, explique dans un article de 2020 la revue spécialisée Minerals Engineering.
Le processus, qui prend entre un et deux mois, est coûteux du fait de sa forte consommation énergétique. En outre, l’utilisation d’eau et de produits chimiques la rend peu respectueuse de l’environnement.
Dans les déserts de sel d’Argentine, de Bolivie et du Chili, qui abritent les plus grands gisements de lithium identifiés au monde, le métal se trouve dans la saumure, un mélange d’eau et de sels.
Pour l’extraire, il faut pomper la saumure des profondeurs puis la placer dans des bassins géants afin que l’eau s’évapore. Une fois les sels solidifiés, ils vont tomber au fond des piscines après « 12, 14 ou 16 mois » en fonction des conditions climatiques, explique à l’AFP Corrado Tore, hydrogéologue de l’entreprise chilienne de lithium SQM. La solution aqueuse obtenue est ensuite transférée vers une autre usine, d’où sortira après filtration et ajout de produits chimiques du carbonate de lithium et, dans certains cas, de l’hydroxyde. Bien que moins onéreuse, cette méthode d’extraction est également lente et surtout consommatrice de grandes quantités d’eau.
3/ Atteintes à l’environnement dues à l’extraction du lithium
Le processus d’extraction du lithium génère également des déchets toxiques, tels que les résidus miniers. Ces déchets peuvent contenir des métaux lourds et des produits chimiques dangereux qui polluent les sols et les cours d’eau avoisinants. Leur élimination sécurisée est un défi important, car ils représentent un risque sérieux pour la santé humaine et l’environnement.
L’extraction du lithium a des impacts environnementaux importants sur les écosystèmes locaux. Cela est principalement dû à deux facteurs :
- Dégradation des terres : L’extraction du lithium nécessite la construction de mines à ciel ouvert ou de mines souterraines, ce qui entraîne la destruction d’une grande quantité de terres et de végétation. Cela conduit à une perte de biodiversité et à la fragmentation des habitats, ce qui peut avoir des conséquences graves sur les espèces locales, y compris les plantes et les animaux.
- Pollution de l’eau : Le processus d’extraction du lithium implique l’utilisation de grandes quantités d’eau, qui est ensuite contaminée par des produits chimiques utilisés dans le traitement du minerai. Les rejets d’eaux usées contenant des métaux lourds et d’autres substances toxiques peuvent polluer les cours d’eau et les nappes phréatiques, mettant en danger la faune et la flore aquatiques ainsi que les communautés humaines qui dépendent de ces ressources en eau.
En outre, l’extraction du lithium nécessite également une importante consommation d’énergie, principalement d’origine fossile, pour alimenter les équipements miniers et les procédés de traitement.
Lorsque les batteries lithium-ion sont en fin de vie, donc à l’état de déchet
« … 70 millions de tonnes de déchets électroniques mondiaux qui rempliraient 1,55 millions de camions de 40 tonnes qui, pare-chocs contre pare-chocs , pourraient encercler l’équateur – et empoisonner la planète … »
« … A l’échelle mondiale, la production annuelle de déchets électroniques augmente de 2,6 millions de tonnes par an, et devrait atteindre 82 millions de tonnes d’ici 2030 … »
Chaque année, plus de 1 500 millions de piles et accumulateurs sont mis sur le marché français, qui représentent plus de 270 000 tonnes. Les piles et accumulateurs portables constituent la quasi-totalité des mises sur le marché en unités, mais seulement 15 % du tonnage, qui est surtout le fait des piles et accumulateurs automobiles et industriels.
Les piles au lithium usagées ne sont pas des déchets comme les autres !
Les performances des piles et accumulateurs (ou « P&A ») au lithium ont élargi leurs domaines d’applications techniques (téléphonie, informatique, véhicules électriques, hybrides rechargeables et vélos à assistance électrique). Ce développement a aujourd’hui comme conséquence l’augmentation du nombre de P&A en fin de vie devant faire l’objet d’un traitement ou d’un recyclage. Mais les P&A lithium ne sont pas des objets anodins : la forte réactivité de ce métal fait que l’utilisation de ces piles, mais également leur traitement ou recyclage présentent des risques.
Le lithium : un concentré de potentiels de danger
Le lithium réagit fortement avec l’eau et avec l’air et est dangereux pour l’environnement.
Ces potentiels de danger s’expriment lorsqu’il y a perte de confinement de l’enveloppe des P&A, et potentiellement fuite d’électrolyte (lithium ionisé), ou lorsque ceux-ci sont pris dans un incendie :
- Hydrolyse en présence d’eau ou d’air humide pour former de l’hydrogène gazeux avec risque d’explosion en espace restreint ou confiné ;
- Inflammation au contact de l’oxygène et risque d’incendie, l’électrolyte étant assimilable à un liquide inflammable ;
- Toxicité pour les organismes aquatiques en cas de rejet ;
- Toxicité/corrosivité des fumées d’incendie contenant des hydroxydes de lithium, des composés métalliques (oxyde de Mg…) pouvant entrainer une pollution environnementale ;
- Projections et effets « missiles ».
Une vulnérabilité accrue en fin de vie
Si les P&A lithium sont à considérer avec vigilance pendant leur période d’utilisation, leur vulnérabilité et dangerosité est accrue lors des opérations de collecte, traitement ou recyclage, en particulier lors des phases de stockage de ces déchets.
Danger pour l’homme
Lorsque l’on parle en France, des risques liés à l’utilisation des batteries au lithium-ion, surtout en ce qui concerne les véhicules électriques, alors une fronde des adeptes du « tout électrique » s’abat sur celui qui ose mettre en garde au sujet de ces risques.
Cependant, plusieurs pays commencent à recenser les incidents/incendies.
Omniprésentes dans notre société connectée, dynamisées par l’essor des nouvelles mobilités et le stockage de l’énergie, les piles et batteries lithium-ion sont l’objet d’une demande en constante augmentation : + 128 % des tonnages mis sur le marché en France entre 2019 et 2020.
En France, les risques recensés se limitent à la phase « fabrication » et à la phase « déchet » (stockage, recyclage) des batteries
- Accidentologie en 2011 :
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/wp-content/uploads/2013/08/sy_pile_lithium_052011.pdf
- Accidentologie en 2018 :
- Accidentologie en 2022 :
Cependant, lors de la phase « utilisation », de nombreux risques sont présents.
De manière générale nous pouvons distinguer trois grands risques liés aux batteries lithium-ion. Qu’il s’agisse de fuites inflammables, d’échappements de gaz ou de fumée ou même d’explosion, ces différentes menaces sont plus ou moins probables selon la densité des batteries
Les retours d’expérience et les analyses réalisées par les organismes spécialisés ont permis de mettre en évidence les types d’anomalies ou aléas favorisant les risques associés aux batteries. Globalement, les mésusages et anomalies constatés sur les batteries favorisent les risques d’incendie et d’explosion tels que :
- Les fuites d’électrolyte inflammable
- Les échappements de gaz, fumées, étincelles et flammes
- Les explosions
Phénomène considéré comme danger sévère, l’explosion de la batterie qui est due à son emballement thermique reste, à l’heure actuelle, le risque le plus menaçant pour les populations et les entreprises. La démocratisation des véhicules et des petits moyens de transport électriques ainsi que la diversité des appareils du quotidien (cigarette électronique, téléphone portable, ordinateur portable) forcent les industriels et les acteurs de la prévention des risques à continuer leurs efforts d’étude et d’analyse.
Le risque chimique lors de l’utilisation des batteries au lithium provient essentiellement de la présence de l’électrolyte organique liquide ou gélifié, renfermant principalement des sels de lithium dans un solvant organique, dans lequel sont plongées les électrodes, la cathode et l’anode
L’électrolyte est dangereux pour la santé et pourra notamment engendrer, selon sa composition, des brûlures de la peau, des effets graves sur certains organes (reins, os, dentition) en cas d’ingestion, d’inhalation ou de contact cutané, des lésions oculaires graves, une allergie cutanée.
VIDÉOS
« La batterie d’une trottinette électrique explose pendant le chargement »
« Les explosions de batteries de trottinettes et de vélos « de plus en plus fréquentes »
« Un bus électrique a pris feu après l’explosion d’une batterie à Paris »
« Bus électrique qui prend feu »
« Ces chiens ont déclenché un feu en mâchant… une batterie portable au lithium »
USA : « Les autorités tirent la sonnette d’alarme face à l’augmentation des incendies de batteries lithium-ion »
« Les explosions de batteries de trottinettes et de vélos de plus en plus fréquentes »
Voici ce que pourrait donner un emballement thermique sur un véhicule électrique dans un parking souterrain, dans un milieu confiné après, intoxication, explosion et incendie et le tout en moins d’une minute.
https://www.abc.net.au/news/2023-02-02/lithium-ion-battery-fire-experiment/101907714
NY : Depuis le début de l’année, 18 décès et 238 incendies ont été recensés.
Fire Department of City of New-York : Campagne de communication de 1 million de $ pour sensibiliser sur les risques liés aux batteries lithium des trottinettes et autres vélos électriques à New-York
« Conseils et Bonnes pratiques visibles dans les métros et les bus, sur les kiosques numériques, en ligne, sur les réseaux sociaux, à la radio et dans les journaux des médias ethniques ciblés ».
https://www.fdnysmart.org/be-fdnysmart-when-using-any-devices-powered-by-lithium-ion-batteries/
Londres : « …Une personne a été soignée pour inhalation de fumée après qu’un vélo électrique a pris feu dans une maison. »
… « Les vélos et les scooters électriques sont devenus le risque d’incendie qui connaît la croissance la plus rapide à Londres. En 2023, il y a eu un incendie, en moyenne, une fois tous les deux jours… »
USA : « …âgé de 14 ans, il a subi des brûlures au deuxième et au troisième degré à la jambe après l’explosion d’une batterie au lithium de sa lampe de poche. Il se rétablit, mais a dû subir une greffe de peau. »
Angleterre : « …Une batterie jetée a déclenché un incendie dans un site de recyclage »
https://www.msn.com/en-ph/news/world/discarded-battery-started-recycling-yard-blaze/ar-AA1oFGLO
Australie : « …Les incendies liés aux batteries lithium-ion, y compris ceux causés par des batteries de mauvaise qualité dans les appareils de mobilité électrique, sont le type d’incendie qui connaît la croissance la plus rapide en Nouvelle-Galles du Sud, avec un tous les quatre jours… »
Corée du Sud : « …Le ministère sud-coréen de l’environnement a tenu une réunion d’urgence pour faire face aux récents incendies impliquant des véhicules électriques (VE)… »
« …Cet incident a accru les inquiétudes concernant la sécurité des véhicules électriques, en particulier dans les espaces confinés comme les garages souterrains, ce qui a conduit le gouvernement sud-coréen à donner la priorité au développement de mesures préventives… »
« … Les pompiers ont lutté pendant huit heures pour éteindre l’incendie, qui a finalement détruit ou endommagé environ 140 véhicules. »
https://ctif.org/news/south-korea-held-emergency-state-meeting-safety-electric-vehicles
NICE : le 31/08/2024, l’incendie «aurait été déclenché par le feu d’une batterie de trottinette électrique qui était sur le balcon au premier étage de la résidence. … prise en charge de 23 personnes, et une personne décédée »
Etc…Etc…
Dans les parkings souterrains, il y a le risque d’incendie dû aux véhicules électriques, mais il en existe un autre : le risque structurel des parkings souterrains et donc d’effondrement
Dans les années 1970, à la construction de nombreux parkings souterrains dans les grandes villes, les véhicules pèsent souvent autour d’une tonne ou moins.
Les ingénieurs calculent donc les structures des bâtiments en fonction de ces paramètres. Mais des décennies plus tard, ces structures ne semblent plus adaptées aux véhicules modernes, et pourraient bien agoniser…
C’est la British Parking Association qui alerte du phénomène dans un rapport publié par le Daily Mail. Le média affirme que la majorité des parkings souterrains du Royaume-Uni « ont été construits selon des directives basées sur le poids des voitures populaires de 1976, y compris la Ford Cortina de troisième génération » qui pesait à l’époque 1000 kg. Mais aujourd’hui, avec le développement rapide des véhicules électriques (et donc l’implantation de lourdes batteries) en plus des très nombreux équipements de sécurité et de technologies, nos voitures sont bien plus lourdes. Il n’est pas rare que les voitures électriques et hybrides actuelles dépassent les 2 tonnes, voire tutoient les 3 tonnes pour certaines !
La multiplication des véhicules dépassant les 2 tonnes pourrait donc fragiliser les structures des parkings les plus anciens selon la BPA. De plus, le fait de rassembler les véhicules électriques dans une seule et même partie du parking, là où se situerait un lieu de recharge par exemple, pourrait faire encore plus de dégâts. “Aucun incident ne s’est encore produit, mais ce n’est qu’une question de temps”, selon Chris Whapples, ingénieur de la British Parking Association cité par le Daily Mail.
Charger une batterie au lithium en toute sécurité :
Ayez les bons réflexes :
- Ne rechargez jamais une batterie endommagée (gonflée, déformée, percée, fuyarde, etc.).
- Utilisez le chargeur d’origine ou, à défaut, un chargeur adapté à la batterie (tension, capacité) en respectant les préconisations du fournisseur.
- Évitez tout contact avec des liquides pouvant mettre la batterie en court-circuit.
- Ne couvrez pas la batterie en charge.
- Débranchez systématiquement la batterie en fin de charge (présence d’un indicateur ou recommandation sur un temps de charge).
Si vous prévoyez de ne pas utiliser un appareil pendant une longue durée :
- Retirez la batterie de l’appareil.
- Stockez-la à moitié chargée dans un environnement frais, à l’abri de toute source de chaleur.
Adoptez les bons réflexes face à une batterie endommagée :
Comment réagir face à un incident sur une batterie lithium-ion
L’intervention sur un feu de batterie est une intervention complexe, demandant une mise en place différente des interventions sur feu de véhicule thermique. Le risque d’emballement thermique, d’explosion ou de projection de produits chimiques rend l’intervention plus délicate.
Avant toute intervention sur un feu de véhicule électrique, un périmètre de sécurité (minimum 50 mètres) doit être mis en place afin d’assurer la sécurité des personnes se trouvant autour, ainsi que des intervenants (sapeurs-pompiers).
Fumées, flammes, projections de matière…
- Ne pas intervenir sur une batterie en feu, déclencher l’évacuation des lieux.
- Même après l’extinction, l’emballement thermique peut reprendre quelques minutes ou quelques heures plus tard.
- Les extincteurs permettent de gagner du temps et de limiter les dégâts, mais ne permettent pas de supprimer les risques.
Une batterie qui présente (ou qui a présenté) un emballement thermique doit être évacuée et placée dans un périmètre de sécurité sous surveillance constante
Un risque ignoré : les batteries au lithium
Bien que des experts alertent, les risques d’incendie, d’explosion, d’émission de gaz toxiques conséquences de l’utilisation dé véhicules équipés de ces batteries (voitures, vélos, trottinettes) , d’appareils électroportatifs (perceuse par exemple), téléphones portables, ne sont pas pris en compte.
Les batteries lithium-ion ont changé nos vies. Et si on les a adoptées si vite, c’est parce qu’elles sont sûres et durables, mais leur fonctionnement n’est pas sans faille.
Dans certaines conditions, elles peuvent s’enflammer. C’est rare, mais comme leur nombre s’est multiplié dans notre environnement, on peut s’attendre à voir davantage de ces incendies.
Tout le monde en a, tout le monde a ce danger-là sur son territoire.
Dans le cadre du transport maritime par exemple, le lithium contenu dans les accumulateurs possède des propriétés très réactives et les accumulateurs sont exposés à différentes influences. C’est pour cette raison que les batteries et piles au lithium-ion sont classés comme marchandises dangereuses et transportés en tant que tels.
Il faut s’attendre à un risque d’emballement thermique.
L’emballement thermique est un phénomène dans lequel la cellule lithium-ion entre dans un état d’auto-échauffement rapide. Il entraîne des températures extrêmement élevées, de la fumée toxique, une explosion et un incendie souvent violent et incontrôlable.
Contrairement aux voitures gasoil et essence, l’emballement thermique sur un véhicule électrique, entraîne un incendie latéral horizontalement en mode lance flamme et sous le véhicule.
Les exemples d’incendie ne manquent pas, et seront de plus en plus fréquents du fait des utilisations de plus en plus fréquentes des batteries lithium.
Avec les capacités d’accumulation plus élevées et la diffusion croissante des accumulateurs lithium-ion, le risque d’incendie a aussi considérablement augmenté. Une multitude d’accidents ces dernières années a démontré que ce risque n’est pas seulement théorique.
En France, il existe une certaine « omerta » quant à ces incendies. Mais des pays comme le Canada, les Usa, ou encore l’Allemagne recensent ces incendies.
Par exemple, en Allemagne, quelques exemples démontrent cette situation délicate :
- Le 28/07/2020, un immense nuage de fumée s’étend sur le site d’une décharge à Ellwangen. Deux entrepôts de stockage sont en feu. La cause supposée de l’incendie est la présence de batteries lithium-ion dans les sacs jaunes stockés sur ce site.
- Le 24/07/2020, un conteneur brûle sur le site d’un établissement pour personnes handicapées à Goslar. Selon les conclusions des pompiers, des batteries au lithium seraient à l’origine du feu.
- Le 01/06/2020, un accumulateur au lithium a déclenché un incendie dans un bâtiment d’un fournisseur de technologies à Ehningen. Bien que l’incendie ait pu être éteint rapidement, les pompiers sont restés sur place pendant de nombreuses heures. En effet, lors de la décomposition de l’accumulateur, de l’acide fluorhydrique extrêmement dangereux s’était formé. La zone de danger a du être bloquée sur une large zone jusqu’à ce que l’accumulateur soit refroidi et puisse être transporté dans un contenant spécial.
- Le 15/11/2019, un feu ravage le toit du centre de distribution de courrier à Asfeld. La cause de l’incendie s’est révélée être un défaut technique sur une station de charge pour batteries de vélos électriques.
- Le 19/09/2019, des flammes de plusieurs mètres de haut s’échappent d’une fenêtre d’un immeuble résidentiel à Munich. Plus de 90 habitants se réfugient dans la rue. Plus tard, les secours trouvent un scooter électrique avec une batterie brûlée dans le logement. La cause supposée de l’incendie est un défaut technique de la batterie. La batterie d’une trottinette électrique se serait enflammée « brusquement » selon les conclusions de la police.
- Le 02/09/2019, les pompiers de Karlsruhe sont appelés pour un grand incendie dans l’enceinte d’un château. Un bâtiment annexe utilisé comme entrepôt de chariots par un club de golf est en flammes. La cause de l’incendie s’est révélée être un défaut technique sur une station de charge des chariots de golf électriques. Encore plus désastreux : à peine 2 jours plus tard, les pompiers ont dû revenir au même endroit car l’accumulateur d’un chariot de golf a explosé pendant les travaux de nettoyage.
Ces incendies et de nombreux autres ont un point commun : les batteries lithium-ion étaient stockées sans mesure de protection particulière ou étaient laissées en charge sans surveillance.
Il s’agit souvent de batteries de puissance moyenne. Le fait que ce type d’accumulateur est de plus en plus apprécié transparaît déjà dans les statistiques des assureurs. Les statistiques des causes d’accident de l’IFS démontrent depuis quelques années une augmentation considérable des incendies déclenchés par des batteries au lithium-ion.
Le risque d’incendie ne concerne pas seulement les utilisateurs privés, les établissements de loisirs ou les commerçants de vélos, mais aussi l’industrie et l’artisanat. Toutes les entreprises qui utilisent des systèmes à base de lithium pour l’accumulation d’énergie sont désormais exposées à un risque d’incendie électrique ou électrochimique supplémentaire.
Un autre aspect encore plus désastreux réside dans le fait que le risque d’incendie des accumulateurs s’étend au-delà de leur durée d’utilisation.
Les batteries au lithium mal éliminées sont devenues la cause principale des incendies dans les centres de traitement des déchats.
Malgré tous les risques, il faut souligner que la technologie d’accumulateur à base de lithium est utile au quotidien. Dans le cadre d’une manipulation conforme et d’un stockage adapté, les batteries lithium-ion sont relativement sûres.
Cependant, la combinaison d’une grande densité d’énergie avec des électrolytes combustibles est impossible à éviter et du point de vue structurel, ce qui entraîne un risque d’incendie latent permanent.
Si une batterie lithium-ion n’est pas traitée, stockée et chargée avec précaution et tel que prévu par le fabricant, il y a un risque de décharges incontrôlées, d’inflammations spontanées avec explosion de l’accumulateur, de jets de flammes et de réactions explosives
Selon les experts, les évènements indésirables et les incidents avec les batteries lithium-ion sont généralement imputables à l’une des situations initiales suivantes. On considère qu’il y a un risque particulier lorsqu’une batterie lithium-ion :
Dans toutes ces situations, un incendie peut survenir.
Les conséquences dépendent pour l’essentiel des critères suivants :
- Où se trouve l’accumulateur et comment il est stocké,
- Les équipements techniques de lutte contre les incendies installés dans ce lieu de stockage et
- La vitesse à laquelle un échauffement ou un incendie sont détectés, afin de pouvoir prendre des mesures immédiates.
La cause effective de la combustion, de l’éclatement et de l’explosion des batteries lithium-ion est le phénomène dit de l’emballement thermique.
Ce type de situation est imprévisible. Non seulement des flammes s’élèvent, mais le matériau brûlant de l’accumulateur est projeté dans l’air comme un feu d’artifice. Cela met les personnes en danger, mais peut également déclencher d’autres incendies. En particulier lorsqu’un feu se répand comme des dominos sur les accumulateurs voisins, il peut se propager très rapidement.
Ce type d’incendie avec des batteries lithium-ion est redouté par les pompiers, car il est difficile à maîtriser.
Même un refroidissement immédiat ne peut pas interrompre les processus, car l’eau n’atteint que l’enveloppe extérieure de l’accumulateur.
Conséquences secondaires : produits de décomposition toxiques, liquides irritants, éclats projetés.
En plus du feu lui-même, en cas d’emballement thermique, d’autres risques menacent l’environnement et les personnnes présentes à proximité.
En effet, des 80°C environ, une cellule Ion commence à se décomposer chimiquement. En cas de surchauffe et au plus tard en cas d’incendie, des substances nocives sont dégagées comme des vapeurs d’électrolytes et de solvants ainsi que du chlorure d’hydrogène
Non seulement des gaz de fumée (monoxyde de carbone, dioxyde de carbone) se dégagent, mais aussi d’autres substances nocives pour la santé et toxiques pour les eaux comme du fluorure d’hydrogène ou de l’acide phosphorique corrosif sont libérés.
Etant donné que ces substances sont propagées dans l’environnement par l’eau d’extinction, seul le nettoyage et la décontamination des zones touchées pendant plusieurs jours peut interrompre le phénomène.
Les estimations et les recommandations des spécialistes des pompiers ou des assureurs soulignent le caractère sensible de la manipulation appropriée des batteries lithium-ion.
Ce n’est pas sans raison que l’IFS conseille de toujours charger une batterie lithium-ion dans un lieu avec un détecteur de fumée.
Cependant, un détecteur de fumée n’évite ni un incendie ni une inflammation spontanée et n’est pas une alternative efficace aux mesures de prévention contre les incendies.
Dans le contexte de l’augmentation constante des incidents et selon l’avis de nombreux experts, c’est de plus en plus évident :
Les collectivités territoriales se trouvent dans une situation délicate en termes de sécurité, d’assurance et de responsabilité légale.
Vidéo : « Des feux de batteries lithium-ion intenses » – Reportage diffusé le 17 septembre 2023
L’intensité et la soudaineté des feux de batteries lithium-ion forcent les services d’incendie à revoir leurs approches pour les contrer alors que les véhicules qui en sont équipés se multiplient sur nos routes et dans notre environnement.