Scandale – Escalopes gorgées d’eau

Après les faux steaks hachés, des escalopes gorgées d’eau distribuées aux plus démunis par centaines de tonnes
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a ouvert une enquête sur des escalopes de poulet surgelées distribuées aux associations par France AgriMer, l’organisme national également mis en cause dans l’affaire des faux steaks hachés.

Ce lundi 9 septembre, RTL annonçait que la DGCCRF, les services de l’État chargés de la répression des fraudes, notamment alimentaires, avaient ouvert une enquête sur des escalopes de poulet surgelées. Son labo a en effet identifié que ces produits, distribués depuis le milieu de l’année 2018 dans le cadre du Fonds européen d’aide aux plus démunis (Fead), présentent une teneur en eau supérieure à la norme européenne.

Pour les associations caritatives victimes de cette fraude, cela représente plus de 3 millions d’escalopes de poulet.

Pas moins de 360 tonnes d’escalopes ont été vendues à des associations caritatives comme Les Restos du coeur, le Secours populaire ou encore des banques alimentaires, et ce alors que la marchandise était en réalité gorgée d’eau. 

Les premiers éléments de l’enquête ouverte par l’État se dirigent vers le Danemark, puisque c’est une entreprise danoise qui avait remporté l’offre de marché public. Les investigations devront notamment permettre de savoir si la société a délibérément ajouté de l’eau à ses produits avant de les vendre au prix de la viande.

“Pour les banques alimentaires, 360 tonnes d’escalopes, si on considère qu’une escalope pèse 100 grammes, cela veut dire qu’on prive les plus démunis de 3.600.000 escalopes de qualité, c’est cela qui n’est pas normal. D’après ce que l’on sait, il n’y a aucun danger en matière de santé. Il s’agit surtout d’une fraude à la loyauté, on a vendu de l’eau au prix du poulet”, a déploré Jacques Bailet, président du réseau des Banques Alimentaires, au micro de franceinfo.

⚠️ Et les bénéficiaires? La distribution a d’abord été stoppée à titre conservatoire par les autorités le temps de mener des tests. Elle a désormais repris ou est en cours de reprise dans plusieurs associations. “Les autorités françaises discutent avec les autorités danoises. Des tests ont été menés et il n’y pas de danger, la distribution va donc reprendre”, confirme un membre d’une des associations concernées.

L’État renforce ses contrôles

Pour autant, du côté des autorités l’affaire est prise très au sérieux. “Dans le cadre d’un plan d’actions, il a été décidé d’intensifier les contrôles réalisés par les services de l’État dès la fin de cette année”, annoncent les ministères de la Santé, de l’Économie et de l’Agriculture, dans un communiqué conjoint ce lundi.

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