Brunel localisé en Amérique du Sud !

Le Français, témoin numéro 1 de l’affaire Epstein et visé par des accusations de viol, vient d’être repéré en Amérique du Sud après plusieurs semaines de recherches.

La police française a enfin retrouvé la trace de Jean-Luc Brunel. Disparu des radars depuis des semaines, le témoin numéro 1 de l’affaire Epstein a été géolocalisé, selon nos informations, à l’étranger. Et plus précisément en Amérique du Sud. Mais aucune audition n’est pour l’instant à l’ordre du jour.

Les policiers de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) avaient déclenché d’importantes investigations dès l’ouverture de l’enquête française, le 23 août : réquisitions auprès des compagnies aériennes et du fichier des passagers (PNR), vérifications bancaires et sur les réseaux sociaux, renseignements auprès de la police aux frontières (PAF) et des services d’immigration à l’étranger.

Jean-Luc Brunel, 74 ans, agent de mannequins très connu sur la place parisienne, est accusé d’avoir servi de « rabatteur » au bénéfice de Jeffrey Epstein, selon des témoignages recueillis par les enquêteurs aux Etats-Unis. Le milliardaire, décédé en prison le 10 août dernier dans des conditions troubles, devait lui être jugé pour de multiples viols et agressions sexuelles sur mineures.
L’une de ses victimes supposées, Virginia Roberts Giuffre, une Américaine de 35 ans, a déjà évoqué le rôle de Jean-Luc Brunel. « Il amenait ces filles, âgées de 12 à 24 ans, aux Etats-Unis à des fins sexuelles et les remettait à ses amis, Epstein compris. Mon sentiment c’est que Brunel obtenait ses filles d’Europe de l’Est », a-t-elle ainsi expliqué dans une plainte déposée aux Etats-Unis. Des accusations formellement démenties par Jean-Luc Brunel avant qu’il ne disparaisse.

Une perquisition de 12 heures

Dans le même temps, l’enquête ouverte par le parquet de Paris s’est accélérée à la faveur de deux perquisitions. La première organisée le 17 septembre dans les locaux de l’agence de mannequins Karin Models, située avenue Hoche dans le VIIIe arrondissement de la capitale. Cette agence fondée par Jean-Luc Brunel en 1978 est aujourd’hui dirigée par l’une de ses proches, une ex-bookeuse, chargée à l’époque d’obtenir et d’attribuer des contrats aux mannequins.

Les policiers de l’OCRVP ont épluché les archives de l’agence afin de procéder à des recoupements. Dans un second temps, comme révélé par France Info, les enquêteurs ont perquisitionné le somptueux appartement de Jeffrey Epstein, situé avenue Foch (Paris, XVIe arrondissement). Une opération qui a duré près de douze heures. Les forces de l’ordre ont été surprises par l’immensité du logement : 800 m2 et une cinquantaine de pièces à fouiller, dont une salle dédiée aux séances de massage.

La trentaine de policiers mobilisés, accompagnée d’un magistrat de la section des mineurs du parquet de Paris, s’est présentée sur les lieux lundi en début d’après-midi pour repartir au petit matin. Le majordome franco brésilien de Jeffrey Epstein a alors été réquisitionné pour ouvrir les portes du domicile. Des documents ont été saisis. Mais cette perquisition, autorisée par un juge des libertés et de la détention, intervient tardivement, au grand dam des associations de protection des mineurs qui la réclamaient depuis de longues semaines. Et dans ce laps de temps, l’appartement d’Epstein aurait fait l’objet d’une opération « nettoyage » organisée par ses proches.

Dissiper les soupçons qui pèsent sur lui

Quant à Jean-Luc Brunel, désormais localisé, il pourrait prochainement sortir du silence. Le Français souhaiterait même s’exprimer publiquement pour tenter de dissiper les soupçons qui pèsent sur lui. Et minimiser ses responsabilités face à l’appétit sexuel sans limites de Jeffrey Epstein.

Contacté ce mardi soir, l’un de ses proches amis dessine déjà une future ligne de défense. « Je n’imagine pas du tout Jean-Luc dans ce rôle du rabatteur qui lui est prêté, souffle-t-il, sous couvert d’anonymat. Dans le cadre de ses activités professionnelles, il organisait régulièrement des dîners d’agence auxquels participaient de très jolies filles. Et pour équilibrer, des hommes étaient invités mais cela n’allait pas plus loin… »

Dans le cadre de l’enquête française, au moins trois femmes se sont manifestées auprès des policiers. Entendues, elles décrivent Jean-Luc Brunel à la fois comme un pourvoyeur de jeunes filles, mais aussi comme auteur d’agressions sexuelles à leur encontre. Des faits qui sont aujourd’hui prescrits, compte tenu de leur ancienneté. C’est pourquoi le parquet de Paris et la PJ ont lancé récemment un appel à témoins

Tout témoin ou victime de l’affaire est invité à contacter le 06.83.67.43.57

Présent en France cet été

Le Parisien – Le 4 septembre 2019

Dans l’attente de nouveaux témoignages plus récents, les enquêteurs français cherchent en priorité à localiser Jean-Luc Brunel. Des réquisitions ont été menées auprès de la Police aux frontières (PAF) et des services d’immigration à l’étranger afin de retracer ses déplacements. De même, les policiers ont épluché les données PNR (Passenger Name Record) du septuagénaire. Instauré à l’origine pour renforcer la lutte antiterroriste, ce fichier compile les informations transmises par les compagnies aériennes sur chaque passager (itinéraires, coordonnées, noms des co-voyageurs…). Selon les premières investigations, Jean-Luc Brunel a séjourné en France cet été avant de repartir pour l’étranger. Les policiers estiment très plausible l’hypothèse selon laquelle il se trouve au Brésil, pays où il dispose d’un point de chute. Mais la coopération policière avec le pays est actuellement inexistante dans le contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Brasilia.

Une perquisition a été menée au domicile parisien du milliardaire. Une autre avait déjà été menée dans les locaux de l’agence de mannequins de Jean-Luc Brunel, qui aurait été localisé en Amérique du Sud.

Le volet français de l’affaire Epstein se poursuit. Selon les informations de franceinfo, des perquisitions ont été menées à Paris ce mardi 24 septembre, plus précisément au domicile parisien du milliardaire, qui s’est suicidé en prison. Une autre a été menée au sein de l’agence de mannequin de Jean-Luc Brunel, très proche de l’Américain. Ces perquisitions ont été autorisées par le juge des libertés et de la détention et se sont déroulées de 15 heures à quatre heures du matin dans l’appartement de l’avenue Foch, où Jeffrey Epstein avait ses habitudes. 

Une salle de massage

Selon le témoignage du majordome français du milliardaire, qui s’est confié à franceinfo, l’appartement possède notamment une salle de massage où se sont rendues de nombreuses femmes, dont certaines avaient des relations sexuelles tarifées avec l’Américain. Il affirme que le trust qui s’occupe des biens de Jeffrey Epstein lui a demandé de « visiter » l’appartement deux jours avant l’ouverture de l’enquête en France. Des perquisitions avaient déjà été menées au sein de l’agence de mannequins Karin Models, dont les locaux se situent dans le 8e arrondissement de Paris. Dans un courrier adressé au procureur, une mannequin néerlandaise affirme avoir été violée par Jean-Luc Brunel dans les années 1990. 

Selon Le Parisien qui sort l’information ce mardi soir, le témoin numéro 1 de l’affaire a été géolocalisé par la police française à l’étranger, et plus précisément en Amérique du Sud. Pour arriver à leurs fins, les policiers de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) avaient remué ciel et terre pour le retrouver : réquisitions auprès de compagnies aériennes, étude de fichiers de passagers auprès des banques, renseignements auprès de la police aux frontières (PAF) et des services d’immigration à l’étranger.
Selon le Parisien, Jean-Luc Brunel voudrait sortir du silence pour enfin rétablir sa vérité et « dissiper les soupçons » qui pèsent contre lui.

Une enquête est ouverte en France pour « viols », « viols sur mineurs de plus de 15 ans », « viols sur mineur de 15 ans », « agressions sexuelles », « agressions sexuelles sur mineur de 15 ans » et « associations de malfaiteurs en vue de commettre des délits punis d’au moins 5 ans d’emprisonnement », rappelle franceinfo. Au début du mois de septembre, trois victimes présumées du milliardaire avaient été entendues à leur demande. L’office central pour la répression des violences faites aux personnes a diffusé un appel à témoin sur Twitter, demandant aux victimes ou aux témoins de contacter le service de police concerné afin de pouvoir être entendus dans l’enquête.

Ghislaine Maxwell, «l’entremetteuse» introuvable

La fille du milliardaire Robert Maxwell est soupçonnée d’avoir participé au trafic sexuel dont était accusé Jeffrey Epstein.

Elle est l’une des protagonistes clés de l’affaire. Problème : elle est introuvable. Depuis le « suicide apparent » de l’homme d’affaires américain Jeffrey Epstein, l’enquête pour trafic sexuel dont il faisait l’objet se resserre autour d’une de ses plus proches amies : Ghislaine Maxwell. Fille du magnat des médias Robert Maxwell, mort en 1991, elle est soupçonnée d’avoir participé, voire organisé, un réseau international d’exploitation sexuelle de jeunes filles mineures pour le milliardaire.

Selon plusieurs médias américains, les autorités peinent à retrouver la trace de celle que le Washington Post qualifie « d’âme sœur » d’Epstein. Selon le journal américain, ses avocats ont déclaré en 2017 qu’elle vivait à Londres, sans adresse fixe. Mais après avoir vendu sa maison à Manhattan en 2016 pour 15 millions de dollars, Ghislaine Maxwell a disparu des radars.

Chargée de « recruter » des jeunes filles

Lorsque le nom de Jeffrey Epstein est évoqué, celui de Ghislaine Maxwell n’est jamais loin. Une des premières à évoquer publiquement leur association est Virginia Roberts Giuffre. La jeune femme a successivement poursuivi Epstein puis Maxwell, les accusant de l’avoir sexuellement exploitée, tout comme des dizaines d’autres jeunes filles. Les deux litiges ont été réglés à l’amiable pour des montants inconnus.

En 2018, dans une interview au Miami Herald, Virginia Giuffre confiait que Ghislaine Maxwell l’avait présentée à Jeffrey Epstein alors qu’elle travaillait à 16 ans au Mar-a-Lago, le club de Donald Trump, à Palm Beach, en Floride. Elle raconte qu’elle était aussi celle qui l’a « formée » pour « satisfaire » sexuellement Jeffrey Epstein.

Ghislaine Maxwell lors d’un défilé à New York en septembre 2003. AFP/Getty/Evan Agostini
Ghislaine Maxwell lors d’un défilé à New York en septembre 2003. AFP/Getty/Evan Agostini  

Comme le rapporte The Guardian, c’est précisément ce rôle que dénonçait à nouveau l’avocat de Virginia R. Giuffre dans les documents rendus publics quelques heures seulement avant la mort de Jeffret Epstein. Ceux-ci établissaient que, selon plusieurs témoins, Ghislaine Maxwell était en charge de « recruter, entretenir, héberger et organiser le trafic de jeunes filles pour Epstein ».

Ghislaine Maxwell aurait ainsi été en charge de présenter les jeunes filles à d’autres hommes, comme le Prince Andrew – la famille royale britannique nie toute implication et juge ces accusations « catégoriquement fausses ».

De compagne à complice ?

Certains témoignages ne se contentent pas de circonscrire Ghislaine Maxwell au rôle d’entremetteuse : plusieurs victimes présumées l’accusent d’avoir également pris part à différents rapports sexuels. « Toute ma vie consistait à m’assurer que Ghislaine et Jeffrey étaient heureux », raconte Virginia Giuffre. « Leurs vies ne tournaient qu’autour du sexe. »

Malgré ces témoignages peu équivoques, de nombreuses incertitudes entourent le binôme Epstein-Maxwell. S’il est certain que les deux ont bien été en couple pendant plusieurs années, la nature de leur relation reste ambiguë en ce qui concerne la suite. Selon les témoignages, elle est décrite comme « confidente », « collaboratrice », « gestionnaire ». Une chose est sûre : elle était indissociable de l’homme d’affaires.

Mais en 2008, lorsque le premier scandale Epstein éclate, elle prend ses distances. Ce qui ne l’empêche pas de continuer de mener la vie mondaine à laquelle elle est habituée : elle participe à des galas, entretient son réseau et se rend même au mariage de Chelsea Clinton, fille de Bill et Hillary, en 2010.

Une naissance en France

Depuis son enfance, Ghislaine Maxwell est habituée au faste et au luxe. Fille du sulfureux homme d’affaires Robert Maxwell et de l’historienne française spécialiste de l’Holocauste Elisabeth Maxwell, elle naît en 1961 à Maisons-Laffitte (Yvelines) puis grandit en Grande-Bretagne. Cadette de neuf enfants, elle est présentée comme la préférée de son père qui nomme d’ailleurs un de ses bateaux « Lady Ghislaine » en l’honneur de sa fille chérie.

Le magnat britannique de la presse Robert Maxwell, ici en avril 1990 à Strasbourg. AFP/Michel Frison
Le magnat britannique de la presse Robert Maxwell, ici en avril 1990 à Strasbourg. AFP/Michel Frison  

Robert Maxwell meurt en 1991. Officiellement, il est tombé de son bateau lors d’une sortie en mer, mais Ghislaine est persuadée qu’il a été tué. À sa mort, le monde découvre que Maxwell est lourdement endetté. Ses deux fils Ian et Kevin, frères de Ghislaine, font l’objet d’une enquête pour escroquerie avant d’être finalement blanchis.

Diplômée de la prestigieuse université d’Oxford en Angleterre, Ghislaine s’envole ensuite pour les Etats-Unis. C’est là qu’elle rencontre Jeffrey Epstein et que leur histoire commence. « Ghislaine était amoureuse de Jeffrey comme elle était amoureuse de son père », confie une source anonyme au magazine Vanity Fair. « Elle a toujours pensé que si elle faisait toujours plus, elle lui ferait plaisir, et qu’il l’épouserait. »

Ghislaine Maxwell, aujourd’hui âgée de 57 ans, n’a jamais été poursuivie par la justice et a toujours nié les accusations dont elle fait l’objet.

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