L’Algérie impliquée dans un grand scandale de corruption aux USA

L’Algérie a été citée parmi les pays impliqués dans une grande affaire de corruption. Les coupables sont d’ex-dirigeants de la société de consulting pétrolier Unaoil basée à Monaco, a annoncé, mercredi 30 octobre, le département de la justice américaine.

Ces responsables ont plaidé coupables d’avoir versé des pots-de-vin à plusieurs pays producteurs de pétrole. Ils ont reconnu avoir corrompu des responsables politiques dans ces pays entre 1999 et 2016 pour avoir des privilèges sur des transactions économiques. Ainsi, les deux responsables britanniques du groupe Cyrus et Saman Ahsani ont reconnu avoir fomenté une conspiration pour obtenir des marchés dans ces pays producteurs de pétrole, notamment l’Algérie.


Le département de Justice des États-Unis a indiqué dans son communiqué qu’« entre 1999 et 2016 environ, les Ahsanis ont conspiré avec d’autres. Y compris de nombreuses entreprises et particuliers, pour verser des millions de dollars en pots-de-vin à des responsables gouvernementaux en Algérie, en Angola, en Azerbaïdjan, en République démocratique du Congo, en Iran, en Iraq, au Kazakhstan, en Libye au Soudan et en Syrie ».

Le département ajoute dans son communiqué que les pays concernés ont coopéré avec les États-Unis dans l’enquête sur ce scandale. Mais il ne cite pas l’Algérie parmi ces derniers.

Soulignons que même si le département américain ne donne pas les noms des Algériens concernés, les journalistes de The Age ont révélé l’implication de deux responsables. Il s’agit de Omar Habour et Tewfic Guerbato, qui ont reçu deux millions dollars en échange d’influence au sein de la compagnie malaisienne Petronas et d’autres entreprises asiatiques.

Source : www.observalgerie.com –  31 octobre 2019

Corruption : Le verdict de l’affaire qui a éclaboussé Sonatrach connu en avril prochain

Révélée il y a exactement trois ans et demi, comme rapporté à l’époque par Le Soir d’Algérie elle est en voie de connaître son épilogue, selon un communiqué du département de la justice américain, l’affaire de corruption à grande échelle, montée par deux ressortissants britanniques d’origine iranienne qui ont étalé leurs tentacules jusqu’en Algérie.

La genèse de cette affaire remonte à plus de trois ans donc, lorsque le journal australien The Age et la version électronique américaine du Huffington Post révélaient toute l’étendue d’une organisation versant dans la corruption touchant plusieurs pays d’Afrique, dont l’Algérie, du Moyen-Orient et de Républiques de l’ancienne Union soviétique. 

Une affaire de corruption à grande échelle mise au point par une société de services pétroliers, Unaoil, basée à Monaco, avec comme «cerveaux» deux frères, l’ancien directeur général, Cyrus Ahsani, et son ancien responsable des opérations, Saman Ahsani, deux ressortissants britanniques d’origine iranienne. L’enquête a été déclenchée en 2016 à la demande du Serious Fraud Office (SFO), le puissant organisme britannique chargé de la lutte contre la corruption, qui s’en est allé parcourir le monde à la recherche des traces des méfaits des deux frères dirigeants de la société Unaoil qui proposaient leurs services à des géants mondiaux de l’industrie pétrolière pour décrocher de grands contrats auprès des sociétés pétrolières de pays d’Afrique et d’Asie. 

Les enquêteurs des deux publications ont ainsi pu mettre la main sur des milliers d’e-mails mettant en cause les deux dirigeants d’Unaoil et de compagnies ayant une présence remarquée en Algérie, telles Haliburton, Samsung et de nombreuses autres multinationales du monde pétrolier. Selon le journal australien The Age, l’Algérie s’est retrouvée mêlée à cette grande affaire par l’entremise de hauts dirigeants de Sonatrach, sans avancer de noms, en affirmant que, entre 2007 et 2010, Unaoil a secrètement travaillé avec des dirigeants de haut niveau de l’entreprise nationale pour permettre à un cartel de compagnies sud-coréennes de décrocher des contrats d’une valeur de 1.8 milliards de dollars. Le Huffington Post, pour sa part, révélait que des hauts dirigeants de la Sonatrach, toujours sans avancer un quelconque nom, ont perçu des commissions pour faciliter l’obtention du contrat de 600 millions de dollars destiné à la rénovation de la raffinerie d’Arzew, accordé à Hyundai en 2008, ainsi que celui de la modernisation de la raffinerie de Skikda, accordé à Samsung en 2009 pour une valeur de 1,2 milliard de dollars. 

la raffinerie de Skikda

Ce n’est qu’un peu plus tard que le nom de Omar Habour, un réputé proche de l’ex-ministre et P-dg de Sonatrach, Chakib Khelil, est sorti au grand jour dans cette affaire qui, finalement, devrait connaître son épilogue le 20 avril prochain, lorsque sera prononcé le verdict contre les deux frères Ahsani.
Un verdict qui viendra, quatre ans après, clore une affaire à l’issue d’investigations ayant requis la coopération de plusieurs Etats, sans que l’on sache si les autorités algériennes ont été consultées, pour, en fin de compte, contraindre les deux ex-dirigeants d’Unaoil à conclure un accord, en mars dernier, avec la justice américaine qui les accuse de «conspiration en vue de violer la loi sur la corruption (Foreign Corrupt Practices Act)», comme l’a annoncé le ministère de la Justice US, mercredi dernier, dans un communiqué pour rendre compte de l’affaire traitée par le tribunal du district sud du Texas. 

Peut-être qu’à ce moment, l’on saura un peu plus sur l’implication de ces dits «hauts cadres de la Sonatrach» et de l’aide fournie pour les autorités algériennes aux enquêteurs du Bureau fédéral des investigations (FBI) et du SFO britannique pour démêler l’écheveau de cette affaire. 

Azedine Maktour

samedi 2 novembre 2019 – Source de l’article : Lesoirdalgerie.com

L’Algérie citée dans une affaire de corruption aux États-Unis

www.tsa-algerie.com le 31 octobre 2019

Les ex-dirigeants de la société de consulting pétrolier basée à Monaco Unaoil ont plaidé coupable d’avoir versé des millions de dollars en pots-de-vin à des responsables politiques dans plusieurs pays d’Afrique et du Moyen-Orient dont l’Algérie entre 1999 et 2016, a annoncé hier mercredi le département de la Justice américain.

Cyrus et Saman Ahsani, deux citoyens britanniques d’origine iranienne, ont plaidé coupable d’avoir conspiré pour faciliter des pots-de-vin pour garantir l’obtention de contrats pétroliers et gaziers dans plusieurs pays dont l’Algérie. Les deux hommes ont plaidé coupable en mars dernier mais l’annonce n’a été effectuée que cette semaine par le département de la Justice.

« Entre 1999 et 2016 environ, les Ahsanis ont conspiré avec d’autres, y compris de nombreuses entreprises et particuliers, pour verser des millions de dollars en pots-de-vin à des responsables gouvernementaux en Algérie, en Angola, en Azerbaïdjan, en République démocratique du Congo, en Iran, en Iraq, au Kazakhstan, en Libye et au Soudan Syrie », indique le département de la Justice des Etats-Unis dans son communiqué diffusé ce mercredi.

La justice américaine indique également que Cyrus et Saman Ahsani « ont blanchi le produit de leur stratagème de corruption afin de les promouvoir, de les dissimuler et de provoquer la destruction d’éléments de preuve afin de faire obstruction aux enquêtes aux États-Unis et ailleurs ». Le verdict sera rendu le 20 avril prochain.

« Les gouvernements de l’Australie, du Canada, de la France, de Guernesey, de l’Italie, de Monaco, des Pays-Bas, du Portugal, de la Suisse et du Royaume-Uni ont fourni une assistance importante dans ce dossier », précise par ailleurs le département de la Justice américaine, ne citant pas ainsi une éventuelle contribution à l’enquête par le gouvernement algérien.

Révélée en avril 2016 par le journal australien The Age et la version américaine du HuffPost, le « scandale Unaoil » avait mis en lumière un vaste réseau de corruption au centre duquel se trouve une compagnie intermédiaire Unaoil, basée à Monaco et dont faisaient partie les responsables de grandes compagnies de l’industrie des hydrocarbures dont Halliburton, Leighton Holdings, Petrofac, FMC Technologies, Eni et Saipem.

L’enquête des deux médias avait notamment révélé que des hauts dirigeants non identifiés de la compagnie pétrolière nationale Sonatrach ont perçu des pots-de-vin pour faciliter l’obtention du contrat de 600 millions de dollars pour rénover la raffinerie d’Arzew, accordé à Hyundai en 2008, ainsi que celui de la modernisation de la raffinerie de Skikda, accordé à Samsung en 2009 pour une valeur de 1,2 milliards de dollars.

Les journalistes de The Age avaient également révélé les noms de deux Algériens payés pour « aider » Unaoil. Omar Habour et Tewfik Guerbatou ont reçu deux millions dollars en échange d’influence au sein de la compagnie malaisienne Petronas et d’autres entreprises asiatiques, avait rapporté le journal australien. En plus de la commission, les deux intermédiaires algériens ont reçu des paiements pour un tapis persan et littéralement une collection de bons vins.

Réputé proche de l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, Omar Habour a été condamné en septembre 2018 à quatre ans et un mois de prison par la justice italienne pour son implication dans le scandale de corruption Sonatrach-Saipem.