Retour des Jihadistes

La Turquie commence à renvoyer des jihadistes étrangers

Onze Français, un Américain, des Allemands… Comme elle l’avait annoncé, la Turquie a commencé à expulser, lundi 11 novembre, des membres étrangers du groupe Etat islamique (EI) qu’elle détient.

« Un terroriste étranger américain a été déporté de Turquie après que toutes les démarches ont été complétées », a déclaré Ismail Catakli, le porte-parole du ministère de l’intérieur, sans préciser vers quelle destination. Selon lui, deux autres djihadistes, l’un allemand et le second de nationalité danoise, devraient également être renvoyés lundi vers leur pays. Sept autres « terroristes étrangers d’origine allemande seront déportés jeudi », a-t-il ajouté, cité par l’agence étatique Anadolu. Des démarches sont en cours en vue du prochain renvoi de quinze autres djihadistes : onze Français, deux Allemands et deux Irlandais, selon la même source.

La Turquie a commencé lundi à expulser des membres étrangers du groupe Etat islamique (EI) qu’elle détient, renvoyant trois jihadistes et annonçant la prochaine expulsion de 22 autres, notamment des Français et des Allemands.

Ces renvois surviennent dans la foulée d’une offensive menée par la Turquie dans le nord-est de la Syrie, vivement critiquée par l’Occident car elle a visé les forces kurdes alliées de la Coalition internationale dans la lutte contre les jihadistes. « Un terroriste étranger américain a été déporté de Turquie après que toutes les démarches ont été complétées », a déclaré le porte-parole du ministère Ismail Catakli, sans préciser vers quelle destination.

Deux autres jihadistes, l’un Allemand et le second de nationalité danoise, ont été expulsé un peu plus tard dans la journée.

Sept autres « terroristes étrangers d’origine allemande seront expulsés jeudi », a ajouté le porte-parole, cité par l’agence étatique Anadolu.
Des démarches sont en cours en vue du prochain renvoi de 15 autres jihadistes: onze Français, deux Allemands, et deux Irlandais, selon la même source.

A Paris, le Quai d’Orsay a rappelé que des jihadistes et leurs familles sont régulièrement renvoyés en France depuis la Turquie et arrêtés à leur descente d’avion. « La plupart du temps secrètement, l’information ne sort pas ou beaucoup plus tard », souligne-t-on au ministère.
Ces retours se font aux termes d’un accord à ce sujet négocié en 2014 par le ministre de l’Intérieur de l’époque Bernard Cazeneuve « qui pour l’instant fonctionne sans accroc », selon la même source.

Une source proche du dossier a indiqué que les individus que la Turquie annonce vouloir expulser « sont majoritairement des femmes, pour certains en Turquie depuis longtemps, pour d’autres arrivés plus récemment ». « Ces 11 personnes seront traités dans le cadre du protocole Cazeneuve et donc judiciarisées », a ajouté la source.

– « Ils sont à vous » –

Le président turc a annoncé vendredi que la Turquie avait capturé 287 personnes qui s’étaient échappées de prisons pour membres de l’Etat islamique en Syrie après le déclenchement de l’offensive d’Ankara.

Selon une source aéroportuaire, les modalités et le lieu d’arrivée « sont encore en discussion ». A Berlin, le gouvernement allemand a confirmé le renvoi d’un Allemand lundi par la Turquie, et que sept autres allaient être expulsés jeudi et deux autres vendredi.
Il s’agit de 3 hommes, 5 femmes et deux enfants, selon la même source.

Le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué qu’il n’était « pas encore confirmé qu’il s’agit de combattants de l’EI ». Le début d’expulsion de jihadistes étrangers à partir de lundi avait été annoncé vendredi par le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu. « Nous commencerons à partir de lundi », avait-il déclaré lors d’un discours à Ankara. « Pas besoin de courir dans tous les sens : nous allons vous renvoyer les membres de l’EI. Ils sont à vous, faites-en ce que vous voudrez », avait-t-il ajouté.

Le ministre turc n’avait pas précisé quels étaient les pays concernés par cette mesure, mais s’était notamment adressé à l' »Europe » pendant son discours.

Longtemps soupçonnée d’avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l’EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.

Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d’affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l’EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l’organisation jihadiste.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vendredi que la Turquie avait capturé 287 personnes qui s’étaient échappées de prison pour membres de l’EI en Syrie après le déclenchement de l’offensive d’Ankara.

AFP

La France a fourni le plus gros contingent de jihadistes occidentaux

Des silhouettes quittent le camp d’Aïn Issa, en Syrie. C’était jusqu’à présent la seule image illustrant la fuite des femmes et des enfants de ce lieu de détention. France 2 a rencontré des femmes françaises à Suluk, une zone sous contrôle turc. Elles disent s’être elles-mêmes rendues aux Turcs après avoir fui Aïn Issa. « On nous dit que nos pays ne veulent pas de nous, mais nous, nous voulons retourner chez nous pour que nos enfants aient une vie meilleure. Je veux retrouver ma vie d’avant, retrouver ce que j’ai perdu, c’est tout », explique en arabe l’une d’elles.

Des femmes de jihadistes à nouveau libres

Avant leur évasion, leur camp a été filmé plusieurs fois. Des centaines de femmes et d’enfants y étaient retenus sous des toiles de tente. Selon diverses sources, les Kurdes qui géraient ce lieu auraient eux-mêmes ouvert les portes, une information qui n’a jamais été prouvée. Mais beaucoup de femmes de jihadistes se sont retrouvées libres après cet épisode.

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