Ça change au 1er janvier 2020

C’est aussi une tradition du 1er janvier, de nombreuses nouveautés affectant le pouvoir d’achat à la hausse comme (et surtout) à la baisse entrent en vigueur. Prélèvement à la source, pensions de retraite, crédit d’impôt pour les rénovations énergétiques, timbres, médicaments génériques, « prime Macron » : tour d’horizon des principales règles qui évoluent en matière de finances personnelles et de démarches.

Baisse du gaz et de l’impôt sur le revenu, revalorisation du smic, soins optiques et dentaires pris en charge à 100 % font partie des bonnes nouvelles de ce début d’année. Côté environnement, de nouvelles normes entrent en application.

Baisse de l’impôt sur le revenu, suppression de la taxe d’habitation, entrée en vigueur du prélèvement à la source pour les salariés à domicile, reconduction de la prime pouvoir d’achat, aides à la rénovation énergétique… Retrouvez l’essentiel de ce qui change au 1er janvier 2020.

Baisse de l’impôt sur le revenu

La loi de finances pour 2020 prévoit une baisse de 5 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu à compter de l’imposition des revenus 2020 dont bénéficieront les classes moyennes.

Connectez-vous au site des impôts pour vous remonter le moral ! Beaucoup devraient constater que leur taux de prélèvement à la source a, lui, quelque peu fondu grâce au nouveau barème de l’impôt sur le revenu. Economie moyenne attendue, selon le gouvernement : environ 300 euros pour 16,9 millions de foyers. Vous en bénéficierez si vous êtes taxé à la deuxième tranche marginale d’imposition (son taux passe de 14 % à 11 %), ou à la troisième (30 %). Les 5 millions de foyers de la 2ème tranche bénéficieront d’un gain moyen de 180 €.

Un simulateur permet d’estimer l’impact de cette mesure sur l’impôt sur les revenus de 2020.

Le barème de l’impôt 2020

Entrée en vigueur du prélèvement à la source pour les salariés à domicile

Appliqué pour l’essentiel des contribuables depuis un an, le prélèvement à la source touchera aussi, désormais, les employés à domicile. Leur impôt sur le revenu sera directement déduit de leur salaire par les particuliers employeurs, qui devront suivre cette procédure : fin janvier, lorsqu’ils déclareront leur salarié sur les sites du CESU (chèque emploi-service universel) ou de Pajemploi, on leur indiquera le montant net à lui verser, impôt déduit. Celui-ci sera prélevé sur leur compte avec les cotisations sociales. Elle sera mise en œuvre selon des modalités simplifiées par l’intermédiaire des dispositifs CESU et PAJEMPLOI existants.

Le prélèvement à la source des salariés à domicile

Suppression de la taxe d’habitation

La loi de finances pour 2020 confirme la suppression intégrale de la taxe d’habitation sur la résidence principale pour 80 % des foyers dès 2020. Pour les 20 % des ménages restants, la suppression de la taxe d’habitation sera effective dès 2023.

La suppression de la taxe d’habitation

Reconduction de la prime exceptionnelle pouvoir d’achat

Le dispositif de prime exceptionnelle pouvoir d’achat est reconduit par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020.  

Cette prime exceptionnelle, exonérée de l’ensemble des cotisations et contributions sociales et d’impôt sur le revenu dans la limite de 1000 € par bénéficiaire, concerne les salariés dont la rémunération mensuelle est inférieure à 3 Smic.

En 2020, le régime fiscal et social de ce dispositif est toutefois conditionné à l’existence ou à la mise en place d’un accord d’intéressement au sein de l’entreprise à la date de versement de la prime.

La prime exceptionnelle pouvoir d’achat

La prime Macron reconduite. 

400 000 entreprises l’ont attribuée en 2019. La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat dite « prime Macron » est reconduite en 2020. Exonérée (dans la limite de 1 000 €) d’impôt sur le revenu, de cotisations et de contributions sociales, elle est désormais conditionnée à la mise en place d’un accord sur l’intéressement avant le 30 juin 2020.

Revalorisation du Smic

Au 1er janvier 2020, le Smic sera revalorisé de 1,2 % pour atteindre 10,15 € par heure (contre 10,03 € par heure depuis le 1erjanvier 2019), soit 1539,42 € par mois sur la base de la durée légale du travail de 35 heures de travail hebdomadaire. La revalorisation annuelle du Smic est liée à l’évolution de l’inflation et des salaires pour les ménages les plus modestes.

La revalorisation du Smic

Réindexation sur l’inflation des pensions des retraités les plus modestes

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 prévoit de réindexer les pensions des retraités les plus modestes sur l’inflation. Cette mesure concerne les retraités dont les retraites brutes globales n’excèdent pas 2000 € par mois. La revalorisation des pensions de base interviendra dès le 1er janvier 2020 sur le niveau d’inflation pour les retraités percevant moins de 2000 € bruts par mois et à hauteur de 0,3 % pour les retraités dont les revenus sont supérieurs à ce seuil.

Revalorisation du minimum vieillesse

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 poursuit le renforcement du soutien aux plus fragiles. L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) fera l’objet d’une revalorisation au 1er janvier 2020 portant le montant de l’ASPA à plus de 900 € pour une personne seule contre 868,20 € en 2019.

Le minimum vieillesse (ASPA)

Transformation du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) en prime

La loi de finances pour 2020 confirme la transformation du crédit d’impôt transition énergétique (CITE) en prime forfaitaire davantage ciblée sur la performance énergétique et les ménages les plus modestes. La transformation intégrale du CITE en prime va s’effectuer en 2 temps, en 2020 et 2021 pour assurer la mise en œuvre de cette réforme dans les meilleures conditions possibles.

La distribution de la nouvelle prime sera confiée à l’Agence nationale de l’habitat (Anah).

La transformation du CITE en prime

Baisse des tarifs réglementés du gaz

Dès le 1er janvier 2020, suite à une délibération de la Commission de régulation de l’énergie, les tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie vont diminuer de 0,9 %.

Les tarifs réglementés du gaz pour janvier 2020

Interdiction de certains additifs alimentaires

À compter du 1er janvier 2020, suite à un arrêté conjoint des ministres de l’Économie et des Finances et de la Transition écologique et solidaire, le dioxyde de titane (E1741) sera interdit dans les denrées alimentaires. Cet additif alimentaire est notamment utilisé comme colorant et opacifiant dans certains chewing-gums, plats préparés, bonbons et sauces.

Les additifs alimentaires

Réduction de la durée des soldes

La loi PACTE modifie la durée des soldes dès le 1er janvier 2020. Les périodes de soldes sont réduites de 6 à 4 semaines. Les soldes d’hiver 2020 débuteront donc le 8 janvier 2020 et se termineront le 4 février 2020.

Les dates des soldes d’hiver 2020

Hausse du prix du timbre

À partir du 1er janvier 2020, le timbre vert augmentera à 97 centimes. Le timbre rouge augmentera, lui, de 11 centimes passant de 1,05 € à 1,16 €.

Les tarifs lettre verte 2020

Les tarifs lettre rouge 2020

Assurances auto et habitation en légère hausse. 

Les automobilistes devraient voir leur cotisation d’assurance grimper de 0,5 % en 2020 tandis que les primes d’assurance habitation devraient, elles, augmenter de 1 % en moyenne selon les grilles de tarifaires publiées par les professionnels.

Le malus auto renforcé. 

Le malus pour l’achat d’une voiture émettant plus de 184 g de CO2 au kilomètre atteindra 20 000 € contre 12 500 € jusqu’ici ( lire en page Argent ). La mesure doit rapporter 50 M€ et financer deux fonds pour les sous-traitants de la filière automobile. Le bonus pour l’achat d’un véhicule électrique est par ailleurs réduit de moitié (3 000 €) pour les modèles coûtant plus de 45 000 € et est supprimé au-dessus de 60 000 €.

Lire aussi : Entreprises : ce qui change au 1er janvier 2020

Avec le zéro reste à charge, les patients pourront accéder à une gamme de montures avec verres correcteurs.
/LP/Matthieu de Martignac  

La réforme du « 100 % santé » se poursuit. 

Tous les opticiens sont désormais tenus de proposer une gamme de montures avec verres correcteurs avec zéro reste à charge pour le patient. Même chose pour les soins dentaires : un certain nombre de couronnes sont prises en charge intégralement sous réserve de respecter certaines règles. Enfin, les audioprothèses sont mieux remboursées, en attendant 2021 ou sera créée une offre avec zéro reste à charge.

Condition pour bénéficier de la réforme : avoir souscrit un contrat de complémentaire santé dit responsable ou le nouveau contrat complémentaire santé solidaire (CSS).

L’homéopathie moins bien remboursée. 

Jusqu’ici remboursés à 30 % par la Sécurité Sociale, les granulés homéopathiques ne le seront plus qu’à hauteur de 15 % à partir de demain, avant d’être totalement déremboursés au 1er janvier 2021.

Le prix du tabac grimpe encore. 

Le prix de certains paquets de cigarettes, du tabac à rouler et de cigarillos vont être revus à la hausse. Les Winfield rouge vont par exemple passer à 9,10 € et les Lucky Strike Original rouge 100 % Tabac Selec à 9,20 €. Les marques phares comme les Marlboro ne sont pas touchées cette fois-ci. Mais deux autres augmentations du tabac sont déjà prévues en mars (+ 50 centimes) et en novembre (+ 40 centimes) pour que le prix moyen d’un paquet atteigne les 10 € avant la fin de l’année.

En bambou ou en carton, les alternatives aux cotons-tiges traditionnels avec des tiges en plastique.
/LP/Jean-Baptiste Quentin 

Moins d’objets polluants en 2020

Cotons-tiges en bambou, bonbons sans colorants… beaucoup de nouvelles normes environnementales entrent en application au 1er janvier. Les polluants devraient reculer dans différents points de notre vie quotidienne, à la suite de modifications de la réglementation.

Des bonbons… sans dioxyde de titane. On ne trouvera plus de dioxyde de titane dans nos produits alimentaires à partir du 1er janvier. Ce composé, présent sous forme de nanoparticules, communément appelé E171, permet de rehausser les goûts et la couleur de certaines confiseries, entre autres. Seulement, il n’est pas le meilleur atout santé puisqu’il aurait un effet potentiellement cancérigène, ce qui a poussé le gouvernement à l’interdire. Largement utilisé par les confiseurs, ces derniers ont anticipé sa proscription depuis 2017 : aujourd’hui, 90 % des membres du syndicat des Confiseurs de France indiquent avoir déjà éliminé le E171 de leurs produits. Premier pas positif mais jugé « insuffisant » par Stéphen Kerckhove, délégué général de l’ONG Agir pour l’environnement. Il regrette que l’interdiction ne s’applique qu’au secteur alimentaire, alors que le dioxyde de titane est pourtant utilisé dans les cosmétiques, les médicaments ou encore la peinture. « Si on considère que l’ingestion du dioxyde de titane est dangereuse pour la santé dans le domaine alimentaire, elle l’est aussi pour les autres domaines ».

Les cotons-tiges en bambou à la rescousse. Il est désormais de plus en plus difficile de mettre la main sur les traditionnels cotons-tiges en plastique dans les commerces. Suivant les dispositions de la loi Egalim de 2018, ils sont en effet interdits de vente à compter du 1er janvier, avec toutefois six mois de délai le temps d’écouler les stocks, dans l’objectif de se débarrasser définitivement du plastique à usage unique en 2040. Pouvant apparaître comme inoffensifs à premier abord, de par leur petite taille, les tiges en plastique qui composent ces derniers sont en fait un désastre écologique. Nouvelle qui devrait soulager la planète, mais comment s’en passer? Il existe différentes alternatives à ces derniers comme les cotons-tiges en bambou ou encore l’oriculi japonais. Biodégradables et réutilisables, ils sont tout aussi efficaces que les cotons-tiges en plastique tout en étant inoffensifs pour l’environnement.

Fini, les gobelets en plastique. Exit les gobelets, assiettes, verres entièrement en plastique à partir de 2020. Toujours dans le cadre de la loi Egalim, le gouvernement interdit officiellement la mise à disposition de ces contenants, toujours avec six mois de délai pour écouler les stocks. Attention, cette disposition concerne les gobelets « vides », et une dérogation permet ainsi aux restaurateurs de continuer à servir des gobelets pleins. Selon Esther Kalonji déléguée générale du SNARR (Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide), les enseignes « travaillent déjà depuis plusieurs années sur un plan zéro plastique ». Des initiatives concrètes ont été prises par certaines chaînes pour anticiper cette interdiction dès le deuxième semestre de 2019 avec « la suppression des pailles, gobelets et couvercles en plastique ainsi que l’introduction de couverts en bois ». Antidia Citores, porte-parole de l’ONG Surfrider se réjouit de cette mesure : « on va enfin passer de l’ère du jetable à l’ère du réutilisable, c’est une avancée dans l’offre qui va être proposée au consommateur ». Il faudra cependant attendre 2021 pour l’interdiction des pailles en plastique.

Un pas de côté pour les pesticides

Une nouvelle réglementation sur les pesticides va entrer en vigueur. Les agriculteurs ne pourront plus épandre de pesticides à moins de 20 m des habitations, pour les produits « les plus dangereux », contre 10 ou 5 m pour les autres « produits phytopharmaceutiques », selon l’arrêté. Avancée certaine en termes de protection de la santé des riverains pour certains, elle est jugée encore insuffisante par les associations de défense de l’environnement, qui militaient pour que des distances de 100 voire de 150 m soient instaurées, en témoigne la déclaration de François Veillerette directeur de l’ONG Générations Futures qui dénonce « le manque total d’ambition de ces textes qui ne changeront rien sur le terrain et ne protégeront nullement les riverains des zones d’utilisation de pesticides ».

Sources : Le Parisien – Le Monde – www.economie.gouv.fr