Le coronavirus 2019-nCoV, attention danger

C’est un virus “cousin” du Stras se propage depuis le mois de décembre en Asie : transmissible entre humains et responsable de la mort de plusieurs personnes en Chine, il suscite l’inquiétude de l’OMS. La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, un type de virus capable de provoquer des maladies bénignes chez l’homme (comme un rhume), mais aussi d’autres plus graves, comme le Sras.Le virus, parti d’un marché de la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, a déjà gagné les métropoles géantes du pays, mais aussi le Japon, Singapour, la Corée du Sud, la Thaïlande, Taïwan, les Etats Unis, l’Arabie Saoudite, la Corée du Sud, l’Australie et La France…

L’émergence, en Chine, d’un nouvel agent pathogène pour l’être humain soulève une série d’interrogations médicales, économiques et diplomatiques à l’échelon planétaire.

En chine 882 cas confirmés 115 cas suspectés (24/01/2020)

«Déclarer ou non une urgence de santé publique de portée internationale est une décision que je prends très au sérieux et que je ne suis prêt à prendre qu’en tenant dûment compte des preuves disponibles», a indiqué le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus à Genève, où est réuni le Comité d’urgence du règlement sanitaire international.

Prévue pour le 22 janvier, sa décision a été reportée devant l’évolution rapide de la situation. Le même jour, les autorités sanitaires chinoises annonçaient une mise en quarantaine de la métropole de Wuhan, qui compte onze millions d’habitant·es. Cette mesure a été prise afin «d’enrayer efficacement la propagation du virus», alors que la Chine est entrée le 23 janvier dans son long congé du Nouvel An, marqué par une intensification massive des déplacements de population.

L’urgence de santé publique de portée internationale correspond à «un événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres États, en raison du risque de propagation internationale de maladies, et qu’il peut requérir une action internationale coordonnée».

Le choix de classer un évènement dans cette catégorie peut avoir de nombreuses conséquences sanitaires, économiques et diplomatiques, dans la mesure où ses répercussions dépassent le seul cadre du ou des pays directement concernés. Face à un risque contagieux majeur, les principales actions à mener consistent en effet en des restrictions drastiques des échanges commerciaux et de la circulation des personnes.

Le 18 janvier 2020, des membres du personnel médical transportent un patient à l’hôpital de Jinyintan, où sont traités les patients infectés par un mystérieux virus semblable au SRAS, à Wuhan, dans la province centrale du Hubei, en Chine. – L’ampleur réelle de l’épidémie d’un mystérieux virus semblable au SRAS en Chine est probablement bien plus importante que ce qui a été officiellement rapporté, ont averti les scientifiques, alors que les pays intensifient leurs mesures pour empêcher la maladie de se propager.
(Photo par STR / AFP) / China OUT

Une telle urgence n’a été décrétée que cinq fois dans l’histoire de l’OMS: face à la pandémie grippale A(H1N1), à la poliomyélite, au virus Zika et à deux reprises pour des épidémies de virus Ebola.

Dans tous les cas, la décision n’avait été prise que longtemps après l’émergence du nouvel agent infectieux pathogène pour l’être humain –ce qui avait parfois valu à l’OMS d’être vivement critiquée pour son inertie. Jamais l’institution n’avait été poussée à trancher dans une telle situation d’urgence.

Tout, aujourd’hui, porte à croire que le nouveau virus apparu en Chine est un agent transmissible au sein de l’espèce humaine et qu’il est potentiellement inquiétant.

Pour autant, plusieurs expériences récentes de maladies émergentes ont montré combien il était difficile, voire parfois impossible, de prédire avec précision l’évolution des situations sanitaires. Seule possibilité: user des données disponibles pour élaborer les différents scénarios possibles.

INFO 24/01/2020 – #Australie : Le pays va commencer à contrôler les passagers des vols à haut risque en provenance de #Chine ayant des signes du #coronavirus après confirmation par les autorités sanitaires chinoises que le virus a commencé à se propager à homme.

POUR SUIVRE HEURE PAR HEURE LA PANDÉMIE

Carte de mal Pandémie

La Chine rend publique la photo du mortel coronavirus

De quel type de virus s’agit-il?

Le nouveau virus n’est plus vraiment un inconnu. Découvert il y a quelques semaines en Chine, l’OMS lui a d’ores et déjà donné un nom:
2019-nCoV –soit un nouveau virus identifié en 2019, classé dans la famille des coronavirus.

Le 2019-nCoV est le septième représentant connu de cette famille capable d’infecter l’être humain par voie pulmonaire. Deux d’entre eux ont été découverts récemment, suscitant aussitôt une grande inquiétude à l’échelon international du fait de leur caractère contagieux.

Coronavirus ou CoV (du latin, « virus à couronne ») est le nom d’un genre de virus de la famille des coronaviridæ. Les coronavirus sont munis d’une enveloppe virale ayant un génome à ARN (acide ribonucléique) de sens positif et une capside (coque) d’une symétrie hélicoïdale. La taille génomique du virus varie entre 26 et 32 kilobases, extrêmement grosse pour un virus à ARN. Le coronavirus doit son nom à l’apparence des virions sous un microscope électronique, avec une frange de grandes projections bulbeuses qui ressemblent à la couronne solaire. Les coronavirus se classent parmi les Nidovirales, puisque tous les virus de cet ordre produisent un jeu imbriqué d’ARNm (acide ribonucléique messager) sous-génomique lors de l’infection. Des protéines en forme de pic, enveloppe, membrane et capside, contribuent à la structure d’ensemble de tous les coronavirus. 

Coronavirus animal infectant secondairement l’humain

Le coronavirus infecte essentiellement les voies digestives et respiratoires supérieures chez les mammifères et les oiseaux. On a identifié trois souches de coronavirus capables d’atteindre l’humain, dont le plus connu est le SARS-CoV, à l’origine du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). 

SRAS

Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS, en anglais SARS pour severe acute respiratory syndrome) a une pathogenèse unique puisqu’il entraîne des infections aux voies respiratoires inférieures et supérieures en plus de la possibilité d’une gastro-entérite. On attribue un pourcentage non négligeable de rhumes banals aux coronavirus chez les humains adultes, surtout en hiver ou au début du printemps. Une personne ayant des problèmes de santé aura plus de mal à guérir qu’une personne en bonne santé. 

Ce fut tout d’abord le SARS-CoV, responsable de l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Est ensuite venu le MERS-CoV, à l’origine de l’épidémie du syndrome respiratoire du Moyen-Orient.

Une Chinoise passe devant un magasin du marché de Huanan fermé depuis le 1er janvier 2020 pour des raisons sanitaires après la propagation du virus.
 Noel Celis / AFP

MERS

Le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS, pour l’anglais Middle East respiratory syndrome) est provoqué par le coronavirus MERS-CoV (dont le nom provisoire était NCoV, pour Novel coronavirus), une souche découverte en septembre 2012 chez un homme originaire du Qatar qui avait récemment voyagé en Arabie saoudite. Le premier cas connu était un Saoudien qui est mort au début de 2012. 

Le 30 octobre 2013, les autorités du sultanat d’Oman ont fait état du premier cas dans ce pays du Golfe du coronavirus MERS, qui à cette date, avait déjà fait 52 morts dans l’Arabie saoudite voisine. 

Le 14 avril 2016, un bilan de l’OMS recense 1 714 cas notifiés depuis 2012, dont au moins 618 mortels6. 80 % des cas sont localisés en Arabie saoudite.

Pourra-t-on circonscrire l’épidémie?

Il est désormais établi, comme on pouvait aisément le redouter, que le nombre de cas identifiés en dehors de la Chine ne cesse d’augmenter: le virus a atteint la Thaïlande, Taïwan, le Japon, Hong Kong, Macao, la Corée du Sud et les États-Unis.

Une nouvelle fois, le trafic aérien apparaît être le facteur majeur de transmission des nouveaux virus pathogènes. Toute forme de restriction préventive des vols se heurte néanmoins à de puissants intérêts économiques et politiques qui ne peuvent pas ne pas être pris en compte par l’OMS.

L’institution de l’ONU dispose ici d’un instrument juridique de poids, mais qui dans les faits se révèle difficile à mettre en œuvre: le règlement sanitaire international.

À la différence (notable) des virus de la grippe, on ne dispose d’aucun vaccin et d’aucun médicament antiviral face aux coronavirus. C’est là une situation qui ne pourra que compliquer la prévention et le contrôle de l’extension épidémique.

Le personnel de santé va notamment se retrouver confronté à un risque qu’il aura du mal à considérer comme aussi banal qu’une infection par un virus grippal. En pratique, faute de thérapeutique et compte tenu du risque de contagion, la seule méthode préventive consiste à isoler les personnes infectées.

L’autre grande inconnue réside dans la loterie génétique: les virus sont des entités en perpétuelle mutation, le plus souvent sans conséquences majeures, mais parfois avec des effets redoutables –d’autant que plus une épidémie prend de l’ampleur au sein d’une espèce, plus le risque augmente de voir émerger de nouveaux virus mutants.

De ce point de vue, il faut compter avec les progrès majeurs réalisés dans le domaine de la virologie moléculaire. Associés à une surveillance médicale et épidémiologique sans faille, ils devraient permettre d’identifier au plus vite de telles mutations et de prendre les mesures sanitaires drastiques qui s’imposeraient alors.

Quel scénario pour la suite?

Le scénario SRAS

On peut imaginer pour le 2019-nCoV un scénario voisin de celui du SRAS, survenu en 2002-2003. À l’époque, notre monde était déjà hyperconnecté, et la maladie était due à un coronavirus proche de celui d’aujourd’hui.

On en connaît l’évolution: les hésitations et les cachoteries d’un gouvernement chinois paralysé par sa culture du secret, les retards dans l’alerte et dans les réponses qui devaient être apportées ont laissé se développer une épidémie découverte à Hong Kong. Elle fut suivie d’une diffusion rapide dans certaines métropoles connectées, en particulier à Toronto.

Aujourd’hui, un tel scénario ne se reproduirait pas à l’identique, ne serait-ce que parce Pékin a en partie commencé à tirer les leçons de 2003. La docteure Margaret Chan, une Chinoise directement impliquée dans la gestion du SRAS à Hong Kong, a depuis dirigé l’OMS pendant huit ans; les réseaux sociaux constituent désormais une source d’information moins contrôlable par le régime.

Un aggiornamento a clairement été entrepris, comme le montre, en dépit de quelques atermoiements, ce qui s’est passé à Wuhan: en deux semaines, le virus a été identifié, entièrement séquencé (à Wuhan même) et mis à la disposition de la communauté scientifique internationale. Quant aux liens avec l’OMS, ils sont aujourd’hui étroits et continus.

Ce premier scénario serait donc une forme de SRAS avec moins de personnes infectées et moins de décès.

Le scénario A(H1N1)

La pandémie A(H1N1) avait eu pour origine le Mexique. Aujourd’hui, l’origine est donc chinoise et la diffusion très rapide; bientôt, tous les pays pourraient être atteints, avec des foyers autochtones se développant sur chacun des continents.

Le risque de diffusion pandémique massif réside dans la transmission interhumaine, désormais avérée, du nouveau virus. Le mode de diffusion du 2019-nCoV ressemble à ce titre à celui des virus grippaux.

Dans ce scénario, la pathologie est moins sévère que ne l’était le SRAS. Il faut en effet savoir que, paradoxalement, les formes moins sévères des infections virales sont finalement plus redoutables, car plus difficiles à contrôler et à dépister.

Dans l’hypothèse où tous les cas (ou presque) consisteraient en des pneumonies très fébriles, il serait plus aisé de les dépister aux frontières; les personnes infectées pourraient être plus rapidement confinées à leur domicile ou en milieu hospitalier.

Dans l’hypothèse où un grand nombre d’infections ne provoqueraient que peu de symptômes, des personnes porteuses du virus pourraient aisément voyager sans être inquiétées à leur arrivée à des points de contrôle. Une fois arrivées à destination, elles contribueraient à propager le virus. C’est ce qu’il faudra suivre de près sur le plan épidémiologique.

Les conséquences sanitaires ne seraient pas nécessairement dévastatrices: la pandémie grippale A(H1-N1) de 2009 avait tué moins d’individus que la grippe saisonnière.

Les conséquences économiques pourraient toutefois être momentanément assez importantes. On se souvient que les compagnies aériennes avaient beaucoup souffert du SRAS en 2003. On peut ici imaginer que nombre de compagnies aériennes –à commencer par les asiatiques– ne seraient pas épargnées par une telle épidémie.

Le scénario grippe espagnole

La dernière évolution possible suppose un virus ayant le potentiel mortifère de la «grippe espagnole» de 1918-1919. Un tel scénario a été modélisé en 2018 par Bill Gates, lors d’une intervention intitulée «Epidemics Going Viral: Innovation vs Nature», dans laquelle le milliardaire alertait sur le fait que notre monde hyperconnecté n’était pas bien préparé pour faire face à une pandémie mortelle.

Les éléments en faveur de ce scénario sont l’absence de tout vaccin et de tout traitement contre le coronavirus, à la différence aujourd’hui de la grippe. La virulence clinique du 2019-nCoV est inquiétante, même si les statistiques actuelles sont encore très imprécises et demandent à être consolidées dans les semaines à venir.

Pour l’heure, on recense dix-sept décès pour 444 cas rapportés. Sur la base de 1.700 infections, et si la mortalité augmente un peu (plusieurs cas critiques sont actuellement en réanimation), on peut avec prudence penser que le taux de mortalité pourrait avoisiner le 1% observé lors de la grippe espagnole.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, une seule certitude: seul un état de vigilance extrême aux échelons nationaux et internationaux permettra, dans les prochains jours et les prochaines semaines, de définir, calibrer et orienter les politiques de prévention et de contrôle de la situation. SLATE.fr

avec Jean-Yves Nau et  Antoine Flahault — 24 janvier 2020 – SLATE.fr

#ALERTE ⚠️ Doit-on s'inquiéter d'une épidémie?Le coronavirus chinois est arrivé aux Etats-unis.⁉️ L’épidémie s’étend…

Publiée par Lanceur d'alerte. sur Mercredi 22 janvier 2020

Les chauves-souris seraient le réservoir du nouveau virus de Chine

Les scientifiques se démènent pour mieux caractériser 2019-nCoV, une nouvelle souche de coronavirus qui fait trembler la Chine. Une première hypothèse sur son réservoir a été émise il y a quelques jours, en voici une seconde qui privilégie les chauves-souris. Et qui rapproche aussi 2019-nCoV de l’agent du SRAS.

www.futura-sciences.com – le 24/01/2020

En vidéo : ce que l’on sait du virus qui se propage en ChineDepuis la fin décembre 2019, une nouvelle souche virale de la famille des Coronavirus se dissémine en Chine. L’épidémie, qui prend sa source dans la ville de Wuhan, a déjà infecté des centaines de personnes et a fait le tour du monde jusqu’aux États-Unis. Que sait-on de ce nouveau virus qui peut provoquer des symptômes respiratoires sévères ? Réponse en vidéo !

Au fil des jours, le coronavirus 2019-nCoV livre un peu plus ses secrets. Dans un article paru hier, nous discutions du réservoir du virus : des serpents vendus sur le marché de Wuhan, selon les premiers éléments rassemblés par des chercheurs de l’université de médecine de Pékin. Les scientifiques à l’origine de cette étude suggèrent que 2019-nCoV est issu d’une recombinaison entre deux coronarivus dont un spécifique des chauves-souris.

Une nouvelle étude, prépubliée dans bioRvix, menée par des chercheurs de l’Académie chinoise des sciences, semble confirmer le lien de parenté entre les chauves-souris et 2019-nCoV. De plus, il appartiendrait à la même espèce que le SARS-CoV, l’agent responsable d’une épidémie de pneumopathie mortelle il y a 18 ans.

2019-nCoV est proche du SARS-CoV

Le travail de séquençage génomique a été réalisé à partir de virus isolés chez cinq patients différents à un stade précoce de la maladie. Par comparaison entière du génome, il apparaît que 2019-nCoV et une souche virale de chauves-souris sont identiques à 96 %.

Autre fait nouveau, 2019-nCoV serait aussi un proche cousin du SARS-CoV, dont le réservoir est la chauve-souris. Ces deux virus partagent 79,5 % de leur génome, mais aussi la même protéine, ACE2, qui leur sert de porte d’entrée dans les cellules de la muqueuse respiratoire.

Faut-il pour autant abandonner l’hypothèse des serpents ? Si le réservoir naturel de 2019-nCoV semble plutôt être les chauves-souris, les serpents décrits précédemment pourraient être l’hôte intermédiaire entre les chauves-souris et l’Homme. Dans le cas du SARS-CoV, les humains ont été infectés lors d’un contact rapproché avec des civettes palmistes à masque (Paguma larvata), elles aussi vendues et consommées dans les marchés chinois. Bien sûr, cela n’est qu’une hypothèse.

Virus en Chine : les serpents sont-ils à l’origine de l’épidémie ?

Article publié le 23 janvier 2020 par Julie Kern

Alors que la Chine multiplie les mesures sanitaires pour limiter la propagation de 2019-nCoV, qui a déjà tué 17 personnes, les scientifiques semblent avoir mis le doigt sur le réservoir animal de ce nouveau coronavirus.

L’épidémie de pneumopathie due à un nouveau coronavirus en Chine continue de s’étendre. Ce 23 janvier, on compte 555 cas confirmés, essentiellement dans la province de Hubei où se trouve Wuhan, et 17 personnes décédées. L’épidémie se concentre à l’est de la Chine et aux pays alentour bien qu’un premier cas ait été identifié à Seattle aux États-Unis.

La décision de déclarer ou non une urgence de santé publique de portée internationale est très sérieuse

Le gouvernement chinois a instauré des mesures drastiques pour contenir la propagation de 2019-nCoV. Les aéroports et les gares de Wuhan sont fermés, coupant la ville du reste du monde. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prolonge sa réunion vu le manque d’informations communiquées par la Chine. « La décision de déclarer ou non une urgence de santé publique de portée internationale est une décision que je prends très au sérieux et que je ne suis prêt à prendre qu’en tenant dûment compte des preuves disponibles », a déclaré à la presse le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à Genève en Suisse.

De leur côté, les scientifiques continuent leurs investigations pour mieux comprendre cette souche jusqu’alors inédite. Une équipe de recherche de l’université de médecine de Pékin a publié, le 22 janvier, une étude dans Journal of Medical Virology. Ces chercheurs pensent avoir identifié l’origine de cette épidémie qui inquiète le monde entier : les serpents.

2019-nCoV, issu d’une recombinaison, viendrait des serpents

Les coronavirus sont plutôt communs chez les mammifères et les oiseaux, notamment chez des espèces proches des humains comme les cochons, les chats, les rats ou encore les volailles. Pour remonter la piste de l’origine du virus, les scientifiques chinois ont comparé plus de 200 génomes de coronavirus infectant les animaux avec celui de 2019-nCoV. En comparant les séquences génétiques qui sont spécifiques à l’hôte du virus par bio-informatique, il apparaît que les serpents seraient le réservoir le plus probable parmi toutes les espèces étudiées.

De plus, le génome du coronavirus de Wuhan est né de la recombinaison de deux coronavirus : l’un connu pour infecter les chauves-souris et l’autre aux origines inconnues. Certaines de ces protéines diffèrent donc de celles de ses « parents ». C’est le cas d’une glycoprotéine de surface qui autorise l’entrée du virus dans d’autres cellules. Cette modification aurait permis à 2019-nCoV de franchir la barrière des espèces pour infecter les humains.

Le Bongare rayé (Bungarus multicinctus) est l’une des deux espèces vendues sur le marché de Wuhan, là où l’épidémie de 2019-nCoV a débuté.
Photo : Fearingpredators, CC by-sa 3.0 

2019-nCoV, une zoonose émergente

La piste de la zoonose a été favorisée par les scientifiques, car l’épidémie s’est déclarée au sein d’un marché alimentaire de Wuhan. Pour rappel, une zoonose est une maladie virale, bactérienne ou parasitaire animale, capable d’infecter l’Homme suite à une mutation. Mais quel est le rapport entre les serpents et un marché aux poissons ? Selon les auteurs, on retrouve communément des serpents à la vente sur les étals de ce marché, notamment les espèces Bungarus multicinctus et Naja atra qui vivent dans la région.

C’est la première étude qui identifie un réservoir potentiel du coronavirus de Wuhan. D’autres espèces, elles aussi abondantes au marché de Wuhan, feront également l’objet d’investigations.