Eloge de la censure ? Olivier Véran et le modèle chinois

Première polémique pour le nouveau ministre de la Santé. 

Non, le régime autoritaire chinois n’est pas avantageux pour maîtriser l’épidémie

Coronavirus : le nouveau ministre de la Santé souligne l’efficacité de la censure chinoise

Le successeur d’Agnès Buzyn, Olivier Véran, a estimé que l’emprise de la Chine sur les réseaux sociaux a permis aux autorités de mettre en place des mesures de confinement rapides pour maîtriser l’épidémie de coronavirus.

Olivier Véran a signé une entrée en matière remarquée pour sa première interview politique matinale dans ses nouveaux habits de ministre des Solidarités et de la Santé. Le successeur au pied levé d’Agnès Buzyn après l’intronisation de cette dernière comme tête de liste LaREM à Paris, après l’abandon de Benjamin Griveaux, a loué au micro de France Inter la « réactivité » de la Chine dans la crise liée au coronavirus, estimant que la mainmise du pouvoir sur les réseaux sociaux avait favorisé la gestion sanitaire de l’épidémie.

« La Chine a pris ses responsabilités en mettant en place des mesures de confinement et d’isolement très rapidement », a assuré l’ancien neurologue et député LaREM de 39 ans ce mardi 18 février, avant de nuancer son constat de l’efficacité chinoise : « Je ne suis pas sûr que ce serait possible de réaliser tout cela dans un pays dans lequel les réseaux sociaux seraient ouverts ».

En dressant ainsi un parallèle entre le muselage des réseaux sociaux et l’efficacité sanitaire, à l’heure où de nombreux élus et personnalités publiques appellent en France à réguler Internet, le nouveau locataire de l’avenue de Ségur embrasse une lecture des événements qui tend à justifier la censure et la limitation des libertés et fait l’impasse sur de nombreux aspects de la réalité de la gestion de l’épidémie par Pékin.

La surveillance renforcée en Chine

Après une brève période de tolérance, les autorités chinoises ont effectivement renforcé leur censure sur les réseaux sociaux début février. Les géants de l’Internet chinois ont été placés sous une supervision spéciale du régime et les médias contraints de passer sous silence la propagation du virus malgré « l’urgence sanitaire » déclarée par l’OMS.

La Chine a aussi accentué la surveillance de la population à l’aide de capteurs et scanners corporels qui sont venus s’ajouter au vaste réseau de caméras à reconnaissance faciale déployé à travers le pays. 

Mais le décès, le 7 février, du médecin lanceur d’alerte Li Wenliang, que le pouvoir avait tenté de bâillonner pour cacher l’ampleur de la crise à ses débuts, a profondément marqué l’opinion publique chinoise et fissuré ce dispositif. L’annonce de sa mort a provoqué une onde de choc sur les réseaux sociaux où le régime chinois de Xi Jinping est de plus en plus ouvertement critiqué. 

Contacté par RTL.fr, le cabinet du ministère des Solidarités et de la Santé fait valoir qu’ »en aucun cas cela signifie que le ministre souhaite ou envisage de telles mesures en France, ni s’agissant des réseaux sociaux, ni s’agissant de mesures drastiques de mise en quarantaine de la population. Le ministre a par ailleurs rappelé que le bon échange d’informations entre la Chine et les autres États constituait une condition fondamentale de la gestion du Covid-2019″.

Cette polémique s’inscrit dans un contexte de défiance d’une partie de la population sur la volonté du gouvernement de serrer la vis sur les réseaux sociaux, et en particulier de légiférer les propos tenus sur les plateformes en ligne, à travers la loi Avia «visant à lutter contre les contenus haineux sur internet». Cette loi, actuellement discutée à l’Assemblée nationale, après avoir été retoquée par le Sénat, prévoit notamment l’obligation pour les plateformes en ligne, comme Facebook et Twitter, de retirer sous 24 heures les «contenus manifestement illicites» qui leur ont été notifiés.

Les opposants au texte pointent du doigt un risque de censure. C’est le cas de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, qui pointe du doigt le rôle donné aux réseaux sociaux en matière de contenu à censurer. «Ce texte fait peser une menace disproportionnée sur la liberté d’expression en raison de la procédure envisagée. Celle-ci fait reposer l’appréciation du caractère illicite d’un contenu sur les plateformes, via des algorithmes et des modérateurs peu formés, en lieu et place de l’autorité judiciaire», déplore ainsi l’institution nationale de protection et de promotion des droits de l’homme. 

Coronavirus : non, le régime autoritaire chinois n’est pas avantageux pour maîtriser l’épidémie

Le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran a suggéré sur France Inter qu’un régime où les réseaux sociaux seraient ouverts ne pourrait pas aussi bien gérer l’épidémie Covid-19 que la Chine. Il se trompe. 

par Marcus Dupont-Besnard – www.numerama.com – 19/02/2020

Depuis que le nouveau coronavirus est né dans la ville de Wuhan, c’est essentiellement en Chine que l’épidémie Covid-19 est virulente. Sur les 73 000 personnes infectées ce 18 février 2020, plus de 59 000 sont dans la province chinoise centrale de Hubei. Les autorités sanitaires font face à plusieurs défis pour contenir la propagation : sa haute contagiosité (même chez des personnes asymptomatiques), ses premiers symptômes proches de toute grippe hivernale, sa nouveauté.

Olivier Véran, nouveau ministre de la Santé venant remplacer Agnès Buzin en pleine crise, déclarait à ce sujet sur France Inter que «  la Chine a une capacité de réactivité. Elle a pris ses responsabilités en prenant des mesures de confinement très rapidement. Je ne suis pas sûr qu’il serait possible de réaliser ça dans un pays où les réseaux sociaux seraient ouverts ». En creux de cette remarque, on peut poser un questionnement : la structure politique autoritaire, caractérisée entre autres par peu de transparence dans l’information, a-t-elle finalement bénéficié à une meilleure gestion de cette crise sanitaire ? La réponse des épidémiologistes est non.

LE MANQUE D’INFORMATION A « SAPÉ UNE RÉPONSE RAPIDE »

Il y avait 73 000 personnes infectées par Covid-19 au 18 février 2020. // Source : coronavirus.app

La réactivité de la Chine, mettant tout en œuvre pour contenir l’épidémie Covid-19, a été largement saluée. L’OMS a affirmé que le pays a établi «  une nouvelle norme en matière de réponse à une épidémie ». Les autorités ont rapidement fermé et décontaminé le marché aux animaux de Wuhan, lieu le plus probable d’émergence de l’épidémie. Puis le pays s’est distingué par des mesures de quarantaine à grande échelle. Plus de 50 millions de personnes ont été confinées dans la région de Hubei avec de nombreuses mesures restrictives. L’installation d’un hôpital de 1 000 lits en 10 jours, en mobilisant 7 000 travailleurs (dans des conditions un peu floues), avait également beaucoup attiré l’attention en Occident.  Enfin, la Chine a aussi lancé une app pour savoir si l’on est peut-être infecté, et elle basée sur la surveillance de masse dans le pays.

« Ces mesures reflètent un niveau de contrôle dont seuls les gouvernements autoritaires disposent », relève la revue médicale britannique The Lancet. Mais l’auteur de cette étude, Matthew M Kavanagh, indique que cela donne une fausse impression des avantages et inconvénients d’un régime autoritaire dans un tel contexte. « La politique de l’information en Chine a sapé une réponse rapide à l’épidémie », écrit l’auteur. Il s’avère en effet que l’épidémie a émergé début décembre 2019. Il s’est passé un mois entre le détection d’un possible nouveau coronavirus et la déclaration de son existence auprès de l’OMS par la Chine.

Durant la période pourtant déterminante du début de l’épidémie, tous les canaux de communication à ce sujet ont été restreints, voire coupés, les cliniciens voulant alerter le public ont été menacés de sanctions. Cette absence de transparence a empêché les autorités locales d’adopter des mesures préventives qui auraient permis de ralentir bien davantage la propagation. Tout aussi grave, les citoyens n’ont eu que des informations partielles pendant le mois de janvier : la transmission interhumaine n’a été rendue publique qu’à la fois du mois alors qu’elle était déjà connue. Résultat, quand la quarantaine a été mise en place le 23 janvier 2020, cinq millions de personnes avaient déjà quitté le territoire pour partir en vacances.

Si la Chine a bel et bien pris des mesures de grande ampleur, le régime n’est pas tant que cela à féliciter. À la question de savoir si le modèle autoritariste a pu apporter le moindre avantage dans cette gestion, l’auteur dans The Lancet répond donc par la négative : la politique autoritaire a empêché de limiter la crise. La présence de médias d’opposition mais aussi la circulation d’informations, notamment via les réseaux sociaux, est plutôt bénéfique en cas de crise sanitaire. Leur censure a été un problème pour Covid-19, tant l’information est précieuse pour bien gérer une épidémie. « En matière de renforcement des capacités de prévention, de détection et de réaction aux épidémies, l’ouverture démocratique et l’existence d’oppositions semblent être plus un atout qu’une inadéquation », conclut Matthew M Kavanagh.

Olivier Véran, fait parti des députés épinglés par Marianne en début de quinquennat pour des omissions dans leurs déclarations d’intérêts et d’activités à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), certains députés n’ont toujours pas rectifié le tir. Et Véran ..?

❗️Confusion entre les déclarations d’intérêts et de patrimoine.🖇 Le manquement d’un membre de la majorité LREM épinglé par Marianne demeurait, encore récemment, non-résolu. Il s’agit d’Olivier Véran, député de l’Isère et rapporteur de la commission des Affaires sociales. En début de quinquennat, ce dernier avait omis de mentionner sa SCI familiale, dans sa déclaration d’intérêts, croyant, à tort, qu’il s’agissait d’un élément « de patrimoine » uniquement. Interrogé sur la persistance de ce manquement près de deux ans plus tard, l’un de ses collaborateurs assure que la HATVP n’a pas relancé le député à ce sujet. “On va faire la modification”, ajoute le même interlocuteur, qui tient à préciser que la SCI familiale avait, dans un premier temps, été surévaluée dans la déclaration de patrimoine du député de l’Isère, afin de prouver sa bonne foi.

LE RÔLE DE LA HATVP INTERROGE…

Si certains oublis ont été résolus en cours de mandat, la persistance d’un nombre important de déclarations d’intérêts incomplètes (une large majorité d’entre elles l’étaient en janvier dernier, selon un rapport de l’Observatoire de la vie parlementaire Projet Arcadie) pose aussi la question de l’efficacité de la Haute autorité pout la transparence de la vie publique. Comme elle l’a rappelé à Capital, la HATVP exerce pourtant bien “un contrôle de l’exhaustivité des déclarations d’intérêts déposées afin de détecter les situations dans lesquelles des intérêts publics ou privés peuvent interférer avec l’exercice d’un mandat ou d’une fonction”.
Source : Capital.fr – le 18/11/2019

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Olivier Véran remplace Agnès Buzyn comme ministre de la Santé – OPPORTUNISTE – AMBITIEUX – AUSTÈRE, IL PRÉFÈRE LES "…

Publiée par Lanceur d'alerte. sur Dimanche 16 février 2020

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