Sanofi Pasteur, un vaccin contre le coronavirus avec les américains (?)

Le groupe français ambitionne de créer le numéro deux mondial du secteur. Objectif : réduire la dépendance de l’Europe à l’égard des importations asiatiques, alors que le Covid-19 révèle les fragilités de la chaîne de production mondiale. Et pourtant pour le Covid-19, Sanofi Pasteur s’adresse au gouvernement américain.

Face à la propagation du coronavirus Covid-19, la communauté internationale des chercheurs se mobilise pour essayer de trouver un médicament contre la maladie ainsi qu’un éventuel vaccin. Très vite, le génome du coronavirus a été séquencé. Des résultats partagés avec le monde entier. Plusieurs compagnies pharmaceutiques entrent dans la danse afin d’essayer de trouver une molécule qui permettrait de guérir du virus.

Le géant français de la pharmacie Sanofi a annoncé, lundi 24 février, la création d’une nouvelle entité dévolue à la fabrication de principes actifs. Composée de six des onze usines chimiques du groupe, cette filiale pourrait être introduite en Bourse d’ici à 2022. Avec un objectif d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, elle deviendrait le numéro deux mondial derrière le suisse Lonza. Les sites concernés – tous situés en Europe, dont deux en France – commercialisent aujourd’hui environ 200 molécules pour des clients dans 80 pays. L’entreprise, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, aurait son siège en région parisienne, et reprendrait les 3 100 employés des usines, dont un millier dans l’Hexagone.

“On ne peut plus se fournir. Est-ce que vous pouvez nous en fabriquer plus ?” »,

Avec ce projet, le groupe saisit la balle au bond face aux difficultés des fabricants à s’approvisionner en Chine en raison des mesures prises pour enrayer la propagation du Covid-19. Le pays est le premier fournisseur mondial de principes actifs pour l’industrie pharmaceutique : les laboratoires y achètent « en vrac » et à moindre coût les composants de leurs antalgiques, de leurs antibiotiques ou encore de leurs anticancéreux.

« A ce stade, aucun problème d’accès ou de pénurie de médicaments n’a été signalé (…), ni en France ni au niveau européen. Mais l’industrie pharmaceutique mondiale est très dépendante des activités de production de matières premières en Chine », avait admis, mi-février, l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. « Et si cette production devait être réduite pendant une longue période, des impacts sur la disponibilité de certains médicaments seraient possibles », avait-elle prévenu.

Pourquoi Sanofi se lance dans la course aux vaccins contre le coronavirus

Sanofi serait bel et bien parmi les acteurs à se lancer dans la course à un futur vaccin contre le nouveau coranovirus, le Covid-19. “Donnez-nous quelques semaines”, avait alors lâché le nouveau directeur général, manager plutôt féru de transparence – et de réactivité. Aussitôt dit… le 18 février, le laboratoire tricolore annonçait s’être associé au ministère américain de la Santé. C’est le troisième laboratoire, après les américains Johnson & Johnson et Regeneron, avec lequel les Etats-Unis choisissent de collaborer sur ce sujet.

Les deux parties se connaissent. Au début des années 2000 déjà, les Américains avaient choisi Sanofi Pasteur, l’entité mondiale vaccins du Français, pour mettre au point un vaccin contre la grippe aviaire. Le laboratoire tricolore, une nouvelle fois, va travailler avec la Barda (Autorité pour la recherche et développement avancée dans le domaine biomédical), émanation du ministère américain de la Santé. “Nous apporterons tout notre savoir-faire  et sommes convaincus que cette collaboration pourrait donner des résultats significatifs en termes de protection du public contre cette poussée épidémique”, a expliqué David Loew, vice-président exécutif et responsable de Sanofi Pasteur.

Expérience du SRAS

Pour réussir, le Français parie d’abord sur sa force de frappe dans l’industrie du vaccin – un métier qui représente plus de 12 % de son chiffre d’affaires (5,1 milliards d’euros en 2019). En tête, sa capacité à

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Par Thuy-Diep Nguyen le 25.02.2020

Sanofi accepte de payer 11,85 millions de dollars pour régler un litige aux USA

PUBLIÉ LE 28/02/2020

BOSTON (Reuters) – Le laboratoire pharmaceutique Sanofi a accepté de verser près de 11,85 millions de dollars (10,6 millions d’euros environ) pour régler un litige sur l’utilisation présumée d’une organisation caritative pour favoriser la prescription d’un de ses médicaments contre la sclérose en plaques

Le groupe précise dans un communiqué diffusé vendredi 28 février que ce règlement conclu avec le département américain de la Justice reflète sa volonté de refermer cette enquête et de continuer de se concentrer sur les besoins de ses patients.

Mais, ajoute Sanofi, “il ne constitue aucune reconnaissance de culpabilité”.

Les faits qui lui étaient reprochés sont liés à des donations financières effectuées en 2015 et 2016 au profit d’une association caritative qui aide des patients bénéficiant de la couverture fédérale Medicare à couvrir les surcoûts de médicaments.

Pénurie de médicaments: Sanofi veut créer un leader européen des principes actifs pharmaceutiques

Le groupe français Sanofi veut créer un leader européen des principes actifs pharmaceutiques, visant un chiffre d’affaires annuel de 1 milliard d’euros, dans un contexte de dépendance croissante des laboratoires mondiaux vis-à-vis de la production asiatique.

Le groupe français Sanofi va regrouper en une nouvelle entreprise autonome certaines de ses activités européennes dans les principes actifs pharmaceutiques, des molécules essentielles entrant dans la composition des médicaments, dans un contexte de dépendance croissante des laboratoires mondiaux vis-à-vis de la production asiatique.

Selon un communiqué publié lundi, la nouvelle filiale réunirait 6 des 11 sites de fabrication de principes actifs de Sanofi: Brindisi (Italie), Francfort Chimie (Allemagne), Haverhill (Royaume-Uni), St-Aubin-les-Elbeuf et Vertolaye (France) et Újpest (Hongrie). Sanofi conserva en propre les cinq autres sites, qui produisent quasi exclusivement pour le groupe français.

Cette nouvelle entreprise deviendrait, selon Sanofi, numéro deux mondial des principes actifs pharmaceutiques, et pourrait être introduite en Bourse d’ici à 2022. A terme, Sanofi conserverait une participation minoritaire d’environ 30%.

Aujourd’hui, ces six usines proposent quelque 200 principes actifs pour des clients dans 80 pays, dont la Chine, avec un chiffre d’affaires d’environ 900 millions d’euros, en croissance annuelle d’environ 3%.

Via cette nouvelle société, Sanofi veut passer à la vitesse supérieure et vise une croissance de 6% dès 2020, pour un chiffre d’affaires annuel d’un milliard d’euros, a expliqué Philippe Luscan, responsable des affaires industrielles du groupe, lors d’un entretien avec l’AFP.

La nouvelle entité – de 3.100 employés – aura son siège en région parisienne. Sanofi assure que le projet n’aura pas d’impact sur l’emploi, et qu’il restera client sur le long terme de cette nouvelle société.

Dépendance à la Chine

Le sujet de l’approvisionnement en principes actifs fait régulièrement l’objet d’inquiétudes du secteur de la santé, la majorité des sites de production ayant été délocalisés, au fil des décennies, vers des pays asiatiques.

Ainsi, 80% des substances actives utilisées pour des médicaments dans l’Union européenne proviennent de pays tiers, l’Inde et la Chine concentrant à elles seules 60% des sites, rappelle un rapport du Sénat de 2018.

L’Académie française de pharmacie a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme récemment, estimant que l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus pourrait potentiellement entraîner des problèmes d’approvisionnement de médicaments en Europe.

L’industrie pharmaceutique mondiale “est très dépendante des activités de production de matières premières en Chine”, avait confirmé l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, prévenant que si cette production devait être réduite pendant une longue période, des impacts sur la disponibilité de certains médicaments seraient effectivement possibles.

Dans ces circonstances, “avoir un acteur européen qui produit sur son sol une grande partie du catalogue est un élément de sécurité considérable pour les autorités françaises et européennes”, fait valoir M. Luscan.

“On sent qu’il y a un potentiel qui peut être dédoublé accompagné de Sanofi, à côté de Sanofi, plutôt que de rester dans le giron de Sanofi”, estime-t-il. En outre, “l’écart de compétitivité entre l’Asie et l’Europe est en train de se restreindre, fort des mesures environnementales et d’une montée des normes de qualité”, ce qui pourrait profiter à cette nouvelle entreprise.

Un plan d’actionnariat pour les salariés est envisagé. Le groupe assure par ailleurs que le statut social des collaborateurs de la nouvelle société restera équivalent à leur statut actuel.

Avec AFP, le 24/02/2020

Face au risque de pénurie de produits pharmaceutiques venus d’Asie, le site Sanofi de Vertolaye (Puy-de-Dôme) va évoluer

Publié le 28/02/2020 par François Jaulhac

Six usines de Sanofi, dont celle de Vertolaye (Puy-de-Dôme), s’apprêtent à constituer une nouvelle entité. Un géant, futur numéro deux mondial sur le marché des principes actifs pharmaceutiques.

C’est un nouveau géant qui s’apprête à voir le jour dans le domaine de la production et de la commercialisation à des tiers de principes actifs pharmaceutiques (API).

Un projet porté par le groupe Sanofi et qui consiste à rassembler en une nouvelle entreprise autonome les activités commerciales et de développement d’API de Sanofi avec six de ses sites de production en Europe. Aux côtés des usines de Brindisi (Italie), Francfort (Allemagne), Haverhill (Royaume-Uni), Ujpest (Hongrie) figurent les deux Françaises de Saint-Aubin-les-Elbeuf (Seine-Maritime) et Vertolaye (Puy-de-Dôme).

Un marché ultra-dominé par les pays asiatiques

Une création qui s’inscrit dans un contexte mondial de pénurie croissante de produits pharmaceutiques. « Ce n’est pas un sujet nouveau, estime Jacques Brom, directeur général de Sanofi Chimie et futur dirigeant de l’entité. On en débat et on en discute depuis plus de dix ans. En Chine, le gouvernement chinois ferme entre 100 et 200 usines par an pour des problèmes de conformité environnementale ou de conformité des règles de qualité. Dans notre projet, il y a un volet de sécurisation et d’approvisionnement en médicaments d’intérêt thérapeutique majeur sur un marché ultra-dominé par les pays asiatiques. »

Ces derniers représentent en effet plus de 60 % des approvisionnements en matières premières et en principes actifs pour l’industrie pharmaceutique (40 % en Chine, 10 % en Inde, 10 % au Japon et en Corée du Sud). « C’est aussi le fruit de l’histoire compte tenu des politiques de santé qui font qu’on va de plus en plus vers un système de santé low-cost. Et pour en faire, il vaut mieux aller vers des pays qui font du bas prix. Au fur et à mesure que les décennies passent, on se retrouve avec une dépendance vers la Chine », poursuit Jacques Brom.

Le rôle amplificateur du coronavirus

Une situation amplifiée, ces dernières semaines, par la crise du coronavirus. « Cela n’a pas accéléré le processus mais cela nous conforte. Il faut absolument que l’Europe fasse quelque chose pour sortir a minima de cette dépendance thérapeutique. »

Un milliard d’euros  de chiffre d’affaires

Le nouvel ensemble, qui devrait être introduit en bourse d’ici deux ans, pourra compter sur un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2022 et quelque 3.100 employés. De quoi en faire le numéro deux mondial du secteur, derrière le Suisse Lonza. « Nous sommes persuadés que cette société, en gagnant son autonomie, va pouvoir se développer à une vitesse bien plus importante que celle qu’on observe actuellement chez Sanofi », juge Jacques Brom.

Et Vertolaye ? Le site auvergnat va devenir le plus important de cette entité: 

On a un vrai joyau à Vertolaye. Cette usine est reconnue pour son savoir-faire, son sérieux

Jeudi matin, le dirigeant a d’ailleurs annoncé l’embauche de cinquante salariés dans tous les domaines de l’usine : des transformations de CDD en CDI ou l’embauche d’intérimaires en CDI. L’avenir, lui, s’inscrira en plusieurs temps : « Ce processus d’autonomisation va durer deux ans. On va avoir le temps, avec l’ensemble des salariés, de construire ensemble cette nouvelle société. Mais nous sommes là pour nous développer et devenir rapidement numéro un mondial. »