500 millions pour Fnac-Darty, l’état prête aux plus riches

Le géant de la distribution culturelle et de l’électroménager est la première grande entreprise à bénéficier d’un prêt garanti par l’Etat. Les ventes d’électronique, d’électroménager et de produits culturels ont explosé depuis le début de la crise (il a fallu équiper bon nombre de salariés pour le télé-travail en confinement et les autres doivent bien s’occuper), et il faut sauver FNAC-DARTY ?

En sauvant Fnac-Darty , l’État va braquer votre assurance vie *

Le groupe Fnac-Darty reçoit l’aide financière de l’État pour surmonter la crise sanitaire. Ce prêt exceptionnel est “le premier que l’État français octroie à une grande entreprise française”, souligne le ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire, dans un communiqué. D’après BFMTV, il est fourni par plusieurs banques dont BNP Paribas, La Société Générale ou encore La Banque Postale.

En échange, l’entreprise s’est pliée à la condition d’abandonner de verser des dividendes de 2019 ou d’acheter des actions en 2020. Il faut néanmoins rappeler que malgré la fermeture de ses magasins, le groupe Fnac-Darty n’a pas interrompu ses activités. Ses ventes en ligne auraient même doublé depuis le début du confinement généralisé.

Très forte croissance du e-commerce, dans tous les pays, pendant la période de confinement. Fnac-Darty en a aussi profité !

L’an dernier, la Fnac a réalisé 114 millions d’euros de bénéfices nets. Son endettement est quasi nul et la trésorerie affichait, à la fin de l’année dernière, un solde positif de 996 millions d’euros. Autant d’indicateurs auxquels ont été sensibles les banquiers. D’autant que sur ce type de prêt, la garantie de l’Etat est limitée à 70%. Le risque pour les banques, en cas de non-remboursement, reste tout de même de 30% de la somme empruntée.

“Avec plus de 20 milliards d’euros de prêts accordés à 150.000 entreprises, le déploiement du prêt garanti par l’Etat est aujourd’hui une réalité pour les entreprises françaises, quelle que soit leur taille”, a noté Bruno Le Maire dimanche. “Le prêt garanti par l’Etat est un levier majeur pour les aider à franchir sans heurt cette période économique difficile”. 

Ce n’est ni Air France, ni Renault ou Europcar mais le groupe distributeur de biens culturels et d’électroménager Fnac Darty qui est le premier à bénéficier du système de prêt garanti par l’Etat. Un vrai soulagement pour Enrique Martinez, directeur général du groupe. « C’était indispensable », indique-t-il au Monde.

Le groupe aurait pu prétendre à un prêt plus important, « le maximum étant de 25 % du chiffre d’affaires, ce qui aurait pu nous permettre d’emprunter plus de 1 milliard d’euros. Le but n’était pas de demander pour demander, on sait que l’argent est rare pour tout le monde », précise M. Martinez.

« Au début, les magasins vont probablement être plutôt sollicités pour récupérer les commandes qui seront faites sur Internet, anticipe le directeur général. On s’attend à ce que les clients se déplacent moins et viennent pour faire des achats concrets, plutôt que venir en magasin, se balader, et prendre du temps pour se décider. »

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ASSURANCE-VIE : ÉPARGNANTS, ATTENTION, IL Y A UNE CRISE DEVANT NOUS

Les contrats d’Assurance-vie en fonds euro ne rapportent plus rien, c’est une vérité depuis quelques années. Toutefois, ils sont stables et l’épargne est relativement garantie. À moins que la zone euro n’explose, les fonds placés dans les fonds euros vous resteront. Et si l’Europe explose, croyez-nous, les 20.000 euros de votre assurance-vie seront le cadet de vos soucis. Mais les assureurs ne le voient pas du même œil et, depuis quelque temps, veulent changer vos contrats.

 par PAOLO GAROSCIO 12/03/2020

Assurance-vie : attention à la prise de risque

Si les fonds en euros ne rapportent plus rien, près de 1% en 2019 et il faut encore payer les impôts dessus, difficile de perdre de l’argent avec. Mais les assureurs veulent de plus en plus que vous preniez des Unités de Compte (UC) : censées rapporter plus, elles sont également plus risquées car indexées sur la Bourse.

L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) met en garde les assureurs et, surtout, les épargnants. Ces derniers doivent faire notamment attention aux frais de gestion qui sont prélevés : ils peuvent être très élevés… au point d’annuler, selon l’ACPR, « l’équivalent du rendement de plusieurs années ». C’est notamment le cas lorsque vous avez accepté de transformer une grande partie de votre fonds euros en UC.

L’ACPR demande aux professionnels d’être plus clairs sur les frais de gestion « y compris sur les risques inhérents aux contrats en unités de compte ».

Le coronavirus et la crise mondiale

Un autre danger pèse sur les épargnants : la crise du coronavirus qui devrait, de toute évidence, créer une crise boursière potentiellement similaire à celle de 2008, de l’aveu même de Christine Lagarde, présidente de la BCE.

Forcément, les Unités de Compte risquent d’en prendre un coup, leur valeur n’étant pas garantie. De quoi, à la fin de l’année 2020, créer quelques mauvaises surprises aux épargnants ayant tenté le diable et s’étant dits : « la Bourse et l’économie vont bien, il est l’heure de gagner un peu d’argent ».

Bon, ni les épargnants les plus avisés ni les assureurs ne pouvaient prévoir cette crise sanitaire mondiale. Mais le fait est qu’elle est bien là, et ses conséquences seront majeures.

Source : https://www.investisseur-sans-costume.com