QR code au restaurant : manipulation de l’opinion publique

🤣 Les complotistes en ont parlé… Le gouvernement le fait !!!

Un pas de plus vers le crédit social à la chinoise

Bientôt il vous faudra flasher un «QR Code» pour entrer dans les restaurants. Les “moutons” l’accepteront comme le masque inutile dans l’espace public ou le vaccin qui ne sert à rien et surtout qui ne vous protège pas…

Un «QR Code» pour filtrer les entrées dans les restaurants

Ce système sera proposé dans l’application TousAntiCovid, en remplacement des carnets de contacts. L’idée en suspens depuis plusieurs semaines a pris corps avec la parution d’un décret au journal officiel ce dimanche.
Concrètement, un QR Code pourra être affiché à l’entrée des restaurants, des salles de sport, ou d’autres lieux. Il sera flashé par les clients qui s’y rendent. Le but étant de pouvoir les recontacter au cas où une personne présente dans l’établissement en même temps qu’eux serait finalement déclarée positive au Covid-19, ans un délai de trois jours précise le décret. Ce QR Code viendra donc encore renforcer les fonctionnalités de traçage de cette application de traçage de contacts ! Surtout, il permettrait de remplacer les très décriés carnets de contacts, dans les restaurants… 😂 quand ils rouvriront. 

La Cnil valide l’introduction de QR codes

Pas de QR Code dans les églises, les synagogues et les mosquées.La commission informatique et liberté (Cnil) s’est prononcée sur les évolutions apportées à TousAntiCovid par ce décret. Elle considère que l’utilité d’un «dispositif complémentaire d’identification des contacts à risque de contamination est suffisamment démontrée.» La Cnil met toutefois deux bémols à son feu vert : le premier est de savoir s’il sera obligatoire de flasher un QR Code avant de rentrer dans les établissements concernés. La deuxième, étant qu’il « ne soit pas rendu obligatoire dans les lieux dont la fréquentation est susceptible de révéler des données sensibles(lieux de cultes notamment)».


QR code au restaurant : la manipulation de l’opinion publique

La fabrique du consentement qui va permettre une nouvelle fuite en avant d’atteintes à des libertés fondamentales n’est pas une affaire d’improvisation, mais une affaire de méthodologie.

TECHNIQUES DE MANIPULATION

Les techniques de manipulation de l’opinion publique (ou de manipulation des masses) sont l’ensemble des moyens d’influence exercés sur une population à des fins politiques, militaires ou économiques.
Les techniques sont multiples et le propos qui sera tenu ci-après sera dans cette dynamique engagée en situation de « guerre » contre le Covid, au mieux qualifiée de polémique qui n’a pas lieu d’être, au pire renvoyée dans le camp complotiste, telle la destinée de toute forme de contre-discours faisant appel à la raison dans un contexte qui ne tolère pas de voix dissonantes.
Qui dit « guerre », dit naturellement « unité nationale » face à l’ennemi, et adhésion de l’opinion publique, une guerre particulière puisque l’ennemi invisible est devenu l’autre.
Qui dit guerre dit aussi propagande et manipulation pour obtenir le consentement de l’opinion publique à ce qui peut être inacceptable, mais c’est pour son bien. Il se trouve que l’humain est ainsi fait qu’il est prévisible en termes de réactions à des stimuli, et notamment aux informations, d’autant plus si ces informations tournent en boucle.
On se souvient du premier confinement et du décompte quotidien morbide qui ne pouvait à terme qu’engendrer une psychose, quand bien même son intentionnalité eût été d’appeler à la vigilance, le champ de bataille a été ainsi posé.
L’entretien d’un état de sidération a pour effet d’inhiber la rationalité. Si je devais rappeler les éléments qui sont des piliers de la manipulation d’une opinion publique, il en est cinq :

  • Provoquer la sidération,
  • Répéter des messages,
  • Infantiliser,
  • Culpabiliser,
  • Recourir à des experts.

Le lecteur sera juge des éléments qui ont été utilisés jusqu’à ce jour par l’exécutif.  S’en sont suivi les différents épisodes que nous connaissons, depuis le premier confinement, le biopouvoir – ce pouvoir qui selon Michel Foucault a remplacé progressivement le pouvoir monarchique de donner la mort – s’exerce désormais sur la vie : la vie des corps et celle de la population – n’a eu de cesse de monter en puissance.

Il s’est matérialisé par la mise en place d’un état d’urgence sanitaire régulièrement prolongé, conférant les pleins pouvoirs à un Conseil de défense et au chef de l’État, occasionnant la multiplication de décrets restreignant les libertés individuelles au gré des informations alarmistes des experts et s’appliquant à la population sur un terrain psychologique préparé. Un terrain psychologique dominé par la peur, une peur qui s’est muée progressivement en désespoir pour nombre de concitoyens.

C’est dans ce type de configuration qu’une population – aussi soucieuse de ses libertés fondamentales soit-elle – est prête à accepter majoritairement jusqu’à l’inacceptable, puisque ne pouvant exercer son sens critique (état de sidération), ni prendre la juste mesure des restrictions qui lui sont imposées (impériosité de survie) ; des restrictions qui pourraient devenir pérennes en étant intégrées à terme dans le droit commun comme cela a déjà été le cas, avec l’État d’urgence, lorsque l’exception devient la règle au mépris des libertés !

Dans le cadre de la crise Covid que nous traversons, si nous nous appuyons sur les faits, quoi qu’on leur impose, les citoyens subissent et finissent par accepter  l’absurde comme la norme.

Ainsi, et de façon certes caricaturale des petites librairies où se côtoient quatre passionnés de littérature aux heures de pointe ont – un temps – été fermées, puisque jugées non essentielles, tandis que les transports en commun pouvaient eux s’afficher bondés.

De nombreux secteurs sont acculés, de nombreux citoyens en grande détresse. Pour illustrer mon propos : l’exécutif fait planer la menace d’un reconfinement. Ce faisant il engage une inversion des responsabilités en indexant la réussite ou non de son action sur le comportement des citoyens. Si je puis me permettre le mot, c’est de bonne guerre. En agissant ainsi l’exécutif vise trois objectifs :

  • Il se dédouane de ses propres responsabilités dans la gestion de la crise.
  • L’approche culpabilisante des individus a pour fin de détourner les sentiments de révolte contre un système qui est mis en place.
  • Sont ainsi passés sous silence tous les questionnements légitimes sur l’anticipation de la deuxième vague que nous connaissons : le quantitatif de lits est oublié, les balbutiements de la logistique de vaccination auront été bien rapidement balayés… etc.

Si la manipulation d’une opinion commence pour partie par ce type d’approche, à ceci vient s’ajouter une « dérive sémantique » qui semble être passée inaperçue. Outre la « menace » récurrente d’un reconfinement, conditionné par de nombreux « si », tant comportementaux que médicaux, dans les faits, hors la circulation limitée dans le temps et dans l’espace et un laisser-passer contraignant, la rupture inédite des liens sociaux se poursuit et se conjugue avec un couvre-feu.

C’est une épreuve psychique collective qui ne peut être  vécue – selon sa situation personnelle – de façon identique. Aussi pour de nombreux citoyens isolés socialement, la situation actuelle présente tous les atours d’un confinement qui ne dit pas son nom.

FABRIQUER LE CONSENTEMENT : MODE D’EMPLOI

Dans le contexte qui a été décrit, nous apprenons par l’APM NEWS  que le gouvernement va publier un nouveau décret la semaine prochaine, prévoyant de compléter l’application TousAntiCovid avec un QR code.

« Le texte prévu ouvre ainsi la voie à l’installation de QR codes à l’entrée de certains lieux publics considérés comme à risque par les autorités. »

Que nos anciens ne disposant pas du dernier iPhone soient rassurés, le scan de QR codes ne serait pas obligatoire, les clients des lieux les plus à risque seront «  seulement » invités à se signaler sur les cahiers de rappel.

L’objectif est de permettre aux utilisateurs de « TousAntiCovid » d’y enregistrer leur présence en scannant ces codes-barres avec la caméra de leur téléphone pour être avertis par la suite s’ils ont été au contact d’une personne infectée par le coronavirus durant leur visite.

Après une première étape consistant à faire accepter l’application, en y intégrant la possibilité de remplir sa fiche de déplacement « modifiable à loisir » (sic), sans parler des tentatives de phishing SMS (smishing) liées à l’application originelle qui ont débuté en juin et se poursuivent sur la nouvelle version, la volonté de faire accepter par tout moyen cette application a trouvé un nouvel angle d’attaque imparable : alerter les Français lorsqu’ils ont croisé des malades et endiguer la propagation de l’épidémie.

Si l’intention semble louable, voilà un nouveau pas franchi dans une surveillance de masse et une collecte de Data sensibles au service d’un intérêt dit supérieur.

Notons que pour le hacker éthique Baptiste Robert, connu et reconnu sous le nom d’ « Elliot Alderson » l’application est en l’état « inutile » :

« C’est toujours la même application que nous avons en face de nous. C’est juste le nom qui a changé. Ce n’est que de la communication ! Ils ont rajouté une section « news », effectivement, et deux ou trois liens. Mais c’est du cosmétique. »

« Le contact tracing est basé sur du Bluetooth, or le Bluetooth n’est pas fait pour mesurer une distance, on aura une approximation qui va dépendre grandement de la qualité du téléphone. Cette imprécision va, de fait, déclencher de faux positifs. Avoir un système de santé qui déclenche des faux positifs, c’est gravissime. »

Qu’à cela ne tienne, cela sera imposé, avec un nouvel add on, il n’y aura donc pas lieu d’en discuter.

Ce qui est plus préoccupant c’est que peu de personnes y trouveront à redire, malgré la collecte de données extrêmement sensibles, malgré la mise en cause de la fiabilité. Y figurera-t-il des éléments et des critères pouvant mettre fin à cette surenchère de traçage ? Rien n’est moins sûr.

En outre, comme le rappelle le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille, « il y a un problème sur le principe d’égalité » car « tout le monde n’a pas forcément un téléphone portable compatible et il n’est pas obligatoire d’en avoir un ».

Quand bien même le process est attentatoire à une liberté fondamentale, la libre circulation des citoyens, il ne sera pas contesté, voire – et je ne crois pas m’avancer en l’écrivant – sera même « plébiscité », et c’est là tout l’art de la manipulation qui consiste à modifier le comportement d’une cible déterminée, en transformant sa perception du réel.

L’emprise sur les secteurs sinistrés qui bénéficieront de ces mesures est à la fois psychologique et matérielle, tandis que l’emprise sur la population ayant un besoin vital de socialisation est, elle, plus psychologique.

Dans cette configuration, quand bien même les établissements directement concernés, tout comme les citoyens, seraient de fervents défenseurs des libertés publiques les plus fondamentales qui sont la force et le fondement d’une démocratie, il est prévisible que ce décret sera majoritairement plébiscité par des secteurs d’activité agonisants, des chefs d’entreprises désespérés, et une population à bout de souffle.

Une fois promulgué, ce décret qui a fuité sera probablement suivi, s’il n’est précédé de « sondages d’opinion » démontrant une adhésion massive d’une population résignée. La boucle est bouclée.

Si « la démocratie est une oppression du peuple par le peuple et pour le peuple », comme l’écrivait Oscar Wilde, il en aura vraisemblablement rapidement la démonstration, avec toutefois un bémol : dans le cas de figure qui a été évoqué, le peuple sera responsable et victime, mais bien loin d’être le coupable.

« Tout gouvernement a besoin d’effrayer sa population et une façon de le faire est d’envelopper son fonctionnement de mystère. C’est la manière traditionnelle de couvrir et de protéger le pouvoir : on le rend mystérieux et secret, au-dessus de la personne ordinaire. Sinon, pourquoi les gens l’accepteraient-ils ? » (Noam Chomsky).

Source : www.contrepoints.org – 15 février 2021

Mais qu’est-ce qu’un QR code? 

 Ils sont presque partout désormais, et votre téléphone peut même en générer pour vous. C’est une version améliorée du code-barres. Ce dernier est une représentation d’une suite de chiffres, ou de lettres et de chiffres, sous la forme d’un symbole composé de barres et d’espaces plus ou moins larges. Leur taille varie en fonction des chiffres ou des lettres à coder.

Le QR code, c’est pareil, en plus compliqué. Le dessin formé de modules noirs sur fond blanc permet de stocker bien plus d’informations que le code-barres. Pour ces derniers, on peut coder de 10 à 13 caractères. Pour le QR Code c’est 7.089 chiffres, 4.296 caractères alphanumériques et donc au total jusqu’à 2 kilo-octets de données. Comme des adresses de sites Internet.

Nouveau protocole de tracing pour les QR codes

Les utilisateurs de l’application vont pouvoir être informés lorsqu’ils ont été en contact avec une personne diagnostiquée ou dépistée positive à la Covid-19 qui était présente sur le même lieu qu’eux et pendant la même plage horaire. A cet effet, le nouveau décret précise que le traitement des données est désormais mis en œuvre pour « le pseudonyme, le type d’activité, la superficie et la plage horaire de fréquentation des lieux mettant un QR code à disposition des utilisateurs de l’application ». Le traitement de données à caractère personnel ne reposera plus seulement sur un seul serveur central, mais sur « un serveur central dédié à l’information des utilisateurs ayant été en contact avec un utilisateur diagnostiqué ou dépisté positif à la Covid-19 et un serveur central distinct dédié à l’information des utilisateurs ayant fréquenté un lieu dans lequel s’est trouvée, au même moment, une personne diagnostiquée ou dépistée positive à la covid-19 ».

Dans un avis rendu en décembre dernier sur cette modification de décret, la CNIL précisait que cette nouvelle fonctionnalité « repose sur un protocole dénommé TAC- WARNING, distinct du protocole ROBERT et de la fonctionnalité de suivi des contacts. En pratique, il repose sur la mise à disposition, par les responsables des ERP [établissements recevant du public, NDLR], de QR codes que les personnes sont invitées à scanner, à l’entrée ou à l’intérieur de ces locaux, avec l’application TousAntiCovid ». D’où la nécessité d’avoir deux serveurs distincts, du fait que les protocoles ROBERT et TAC-W fonctionnement indépendamment, afin que « les données de chacun des protocoles ne puissent pas être reliées, et d’éviter tout risque d’inférence d’information », notait la commission.

Lorsqu’un utilisateur se signale comme positif au virus, l’application adresse au serveur central TAC-W la liste des QR codes scannés, qui représente donc la liste des ERP qu’il a fréquentés. Cette liste de lieux contacts est enregistrée sur le serveur. Par ailleurs, l’application de chaque utilisateur interroge régulièrement ce serveur central en lui envoyant la liste des QR codes scannés par celui-ci et, lorsque le serveur TAC-W identifie une concordance entre un des lieux remontés et un lieu contact déjà enregistré, il notifie l’utilisateur qu’il a pu être exposé dans un des lieux qu’il a fréquentés. La CNIL précise que ce système « a vocation à compléter la fonctionnalité de suivi des contacts reposant sur l’utilisation de la technologie de communication de proximité “Bluetooth” pour évaluer la proximité entre deux ordiphones, de manière à tenir compte des risques particuliers de contamination liés à la fréquentation des ERP et autres lieux accueillant plusieurs personnes ».

Parallèlement, le Comité de contrôle et de liaison Covid-19 (CCL Covid) assurait par ailleurs, dans son avis concernant le projet de décret relatif au traitement de données TousAntiCovid, que « ces modalités de recueil de données n’ont pas pour objet, ni pour effet, de mettre en place une géolocalisation de l’utilisateur ». Et qu’elles « ne permettent pas davantage de fournir à l’utilisateur des informations à caractère personnel relatives aux autres personnes ayant fréquenté le même lieu et lors de la même plage horaire ».

Un statut pour les contacts à risque de contamination

L’application TousAntiCovid, qui a passé le cap des 13 millions de téléchargements, intègre aussi d’autres évolutions. Selon le récent décret, les personnes utilisatrices de l’application exposées à un risque de contamination dans un lieu public vont être désignées comme « contacts à risque de contamination ». La présentation de ce statut dans l’application devra ainsi permettre aux personnes concernées de « bénéficier d’un examen ou test de dépistage dans des conditions de réalisation prioritaire, au même titre que les autres personnes à risque d’infection ».

On peut aussi noter que la nouvelle version de TousAntiCovid offre la possibilité de fournir des informations sur les données d’utilisation de l’application (données de navigation, temps d’activation moyen du bluetooth dans la journée, etc.).

Le nouveau décret assure, en outre, que le code postal renseigné dans l’application par l’utilisateur permettra d’obtenir des informations locales sur la situation sanitaire, sans que cette donnée ne fasse l’objet « d’aucun traitement sur le serveur local ».

Source : www.zdnet.fr – 15 février 2021

En Chine, les autorités utilisent la reconnaissance faciale à grande échelle et la combinent à un système de notation. C’est le système du “crédit social”. Des points sont accordés aux citoyens “modèles”, qui bénéficient d’avantages dans les services publics, tandis que les mauvais élèves, auteurs d’incivilités ou de critiques à l’encontre du régime, se voient privés de certains droits et inscrits sur une liste noire.

Reportage de nos confrères de France 2, Arnauld Miguet et Gaël Caron.

En Chine, le « crédit social » des citoyens fait passer les devoirs avant les droits

Ce concept accrédite l’idée d’un « capital de points » accordé par l’Etat au citoyen, qui peut être bonifié, ou bien s’éroder. Une « contrôlocratie » rendue possible grâce à toutes sortes de paramètres et à l’intelligence artificielle.

Le crédit social est chinois : de 2014 à 2020, le gouvernement y a lancé un programme de construction du « système de crédit social » (shehui xinyong tixi en chinoisqui fait les choux gras de la presse occidentale et inspire des films de science-fiction. En Chine, cette nouvelle forme de gouvernance a d’abord été conçue pour répondre aux difficultés de faire appliquer les lois et les décisions de justice. C’est le grand paradoxe du régime autoritaire chinois : les règles et les lois, pléthoriques et souvent très strictes, continuent d’être peu respectées, tant par les institutions que par les citoyens. Pour compenser, l’Etat-parti gouvernement sévit par des campagnes d’une sévérité inouïe. Il s’agirait donc de trouver un entre-deux apporter une solution systémique à l’empire de la fraude et de l’arbitraire qu’est la Chine en instaurant une « contrôlocratie » grâce à toutes sortes de paramètres et à l’intelligence artificielle.

« Augmenter le niveau de vertu des citoyens »

Le crédit social chinois accrédite l’idée d’un « capital de points » accordé par l’Etat au citoyen, qui peut être bonifié – ou bien s’éroder : la citoyenneté n’obéit pas en Chine à une logique universalisante comme en Occident. Dans une note de juillet 2019 publiée sur le site de l’Institut Thomas More, le chercheur Emmanuel Dubois de Prisque associe le crédit social « à la tradition confucéenne dans sa volonté de “civiliser” la société chinoise et d’augmenter le niveau de vertu des citoyens ». Et « dans sa volonté de faire des récompenses et des châtiments le cœur de la gouvernance en Chine », à la tradition du légisme – une philosophie politique chinoise datant du IIIsiècle avant J.-C. et qui met des lois punitives au service de l’empereur.

Décrit dans les directives comme un « système de crédit et de sanctions selon lequel tout devient limité, une fois que la confiance est perdue », le crédit social s’applique aux personnes morales, dotées depuis janvier 2018 d’un numéro de crédit social, et aux personnes physiques – qui restent identifiées par leur numéro de carte d’identité, dont la puce électronique est capable de stocker de multiples données. Les collectivités locales à travers la Chine mettent en place leur propre système de notation « civique ». Tandis que la Cour suprême et d’autres administrations émettent des listes noires de contrevenants, de personnes inculpées qui se soustraient à une décision de justice ou de débiteurs défaillants. Ils sont soumis à des restrictions partielles ou totales sur certaines dépenses comme l’achat de billets d’avion et de train.

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Alipay, un géant à la solde de l’Etat chinois ?

La solution de paiement mobile du géant chinois Alibaba a révolutionné la façon de payer en Chine. Si elle promet un passage en caisse simple et rapide, elle soulève également nombre de questions sur sa sécurité : où vont toutes ces données? 

Tout se passe en quelques secondes. Avant de quitter le magasin, une jeune femme se place devant un immense écran où son image apparaît. Visage détendu, elle se tient droite et patiente le temps que la machine vérifie et valide son identité. Puis, elle récupère ses sacs et sort du magasin. La scène se déroule dans un supermarché en Chine, pays où la reconnaissance faciale est désormais généralisée et peut donc servir à payer ses courses au supermarché. De plus en plus de Chinois s’habituent à ce que leur visage soit scanné avant que leur soit dispensé du papier dans les toilettes publiques, pour désaturer les accès au métro aux heures de pointe et, surtout, pour la surveillance de masse mise en place par le gouvernement. «C’est le gouvernement chinois qui collecte l’image de ses citoyens pour des raisons de sécurité, créant ainsi sa propre base de données centralisée qu’il partage avec les géants de fintech chinois», explique Annie Guo, fondatrice et CEO de Silkpay, une start-up qui aide les commerçants français à proposer le paiement mobile aux consommateurs chinois.

Parmi ces géants, Alipay, la solution de paiement en ligne du géant chinois Alibaba. Lancé en 2004, il propose depuis 2017 le paiement par reconnaissance faciale, un système baptisé Smile to pay. Au moment du règlement, un terminal de paiement doté d’une caméra associe automatiquement le portrait d’un individu à un compte client. Au préalable, ce dernier aura dû lier un scan de son visage à son compte bancaire ou à une solution de paiement mobile. En Chine, le taux de pénétration du paiement mobile est le plus élevé au monde (35,2% en 2019, contre 2,2% en France) et aurait dépassé de 765 millions le nombre d’utilisateurs (pour 1,4 milliard d’habitants) en mars 2020, selon une étude publiée par Statista, pour 43 milliards d’euros de transactions. Une des raisons de ce succès réside dans les tarifs agressifs qu’Alipay propose aux commerçants : «La commission d’environ 0,5% par transaction, contre 1% en moyenne chez Visa, American Express et Mastercard», précise Ben Lundin, analyste dans l’industrie des mobilités connectées chez Strategy Analytics.

Mais la valeur ne serait-elle pas ailleurs, dans la masse de données collectées ainsi par Alipay ? «Avec la reconnaissance faciale, dès son entrée en magasin, un utilisateur pourrait être identifié et se voir proposer des offres ciblées à partir de ses habitudes de consommation», précise Bart Kuijers, chef de projet au laboratoire de création danois Nets Innovation Hub, qui développe un projet pilote de paiement par reconnaissance faciale. Alipay – dont la devise est «la confiance simplifie les choses» – connaît en effet vos mouvements bancaires et partage les informations de ses utilisateurs avec les autorités chinoises. En 2015, dans le cadre du système de crédit social du gouvernement chinois qui vise à noter les citoyens, le groupe Alibaba a développé Zhima Credit (aussi appelé Sesame Credit). Il s’agit d’un système de scoring (évaluation des risques clients) qui attribue une note entre 350 et 950 aux utilisateurs en fonction de leur comportement financier depuis les transactions réalisées chez Alibaba ou avec Alipay.

Mais aussi un scoring social, à partir des informations fournies par le gouvernement. Selon le magazine «Wired», le service offre des avantages aux citoyens qui ont de bons scores (les bons payeurs, les bons acheteurs, les bien diplômés, le score de leurs amis…). Alors qu’avec une bonne note, on peut aspirer à des prêts et des crédits immobiliers intéressants, quelqu’un détenant une note moyenne devrait laisser un dépôt de garantie pour louer un vélo en libre-service et réserver une chambre d’hôtel. Le système a cependant créé la polémique en 2018 lorsque les utilisateurs d’Alipay ont constaté que la case les inscrivant dans ce système de notation financière était cochée par défaut. Depuis, Alipay a retiré cette fonction automatique.

Plus récemment, durant la crise du Covid, les citoyens chinois ont été priés de télécharger l’application Alipay Health Code qui récolte les données des utilisateurs pour mesurer le risque de contagion. Elle génère par la suite un QR Code à scanner pour accéder au métro, au centre commercial, etc. Si le code est vert, c’est que l’appli estime qu’on n’a pas été exposé au Covid. S’il vire au rouge, alors vous êtes envoyé en quatorzaine. Selon une enquête du «New York Times», l’appli partagerait avec les autorités des informations sur la localisation des utilisateurs, et certains d’entre eux, non malades, ignorent pourquoi ils se sont vu attribuer un code rouge. Avant son départ de la Maison Blanche, Domald Trump, considère l’application comme une menace pour la “sécurité nationale”, a signé un décret visant à interdire toute transaction avec huit services de paiement et applications chinois, dont Alipay.

En Europe, la difficulté majeure pour des services comme la reconnaissance faciale reste la collecte et le stockage de l’image du client, en accord avec le règlement général sur la protection des données (RGPD). «Une banque doit privilégier le stockage des données biométriques sur un support sécurisé placé sous le contrôle du client. Par exemple, lors des expérimentations de paiement par empreinte digitale, les éléments biométriques étaient intégrés à la Carte bleue du client. Il lui suffisait de détruire ce bout de plastique pour en effacer la donnée sensible», explique Clémence Scottez, chef du service des affaires économiques à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

«Certains de mes clients en France souhaiteraient développer le paiement par reconnaissance faciale dans l’Hexagone. Mais la loi étant si stricte, il serait compliqué de construire cette base de données avec la physionomie des clients comme signature. D’ailleurs, les Européens sont culturellement réticents à l’idée que l’Etat sache tout sur eux. Qui plus est, une inquiétude générale règne sur le risque de voir ses données personnelles fuiter en Chine», explique Annie Guo, fondatrice de Silkpay. Pourtant, petit à petit, tant Alipay que WeChat Pay s’imposent en France dans de prestigieuses enseignes comme les Galeries Lafayette, pour satisfaire les touristes chinois. Etant donné que la transaction se passe en France, la loi européenne s’impose et les deux géants du paiement mobile doivent respecter le RGPD. Comme il faut un numéro de téléphone et un compte bancaire chinois pour se servir de ces deux applications, il est toutefois impossible de suivre la manière dont les données sont gérées en Chine et de savoir si les clients ont explicitement donné leur accord. Souriez pour payer, vraiment ?

Quand la Chine révolutionne le paiement

  • 2004 : Création d’Alipay par Alibaba pour faciliter les transactions sur eBay. 
  • 2011 : Lancement du règlement par QR Code : on paie ses achats en scannant un code sur la facture avec son téléphone portable. 
  • 2017 : Déploiement de Smile to pay, un système de paiement par reconnaissance faciale désormais disponible dans plus de 100 villes. 
  • 2019 : Jack Ma annonce que son groupe Alibaba va investir 375 millions d’euros sur trois ans afin de promouvoir les paiements par reconnaissance faciale. 
  • 2020 : Alipay revendique plus de 1 milliard d’utilisateurs dans le monde, situés majoritairement en Chine.

Source : www.capital.fr – PUBLIÉ LE 26/01/2021 

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Publié le 5 MAI 2020