Gilets jaunes, police, immigration : ce qu’il faut retenir de l’interview de Christophe Castaner au JDD
Christophe Castaner revient sur ses premiers mois comme ministre de l’Intérieur dans une interview au JDD. Voici ce qu’il faut en retenir.
Christophe Castaner revient dans une longue interview au Journal du Dimanchesur ses premiers mois au ministère de l’Intérieur, marqués en grande partie par la crise des Gilets jaunes. Des difficultés du maintien de l’ordre à la mise à sac des Champs-Elysées en passant sa soirée délurée dans un restaurant parisien, le ministre se confie dans les colonnes du JDD. Il évoque également les violences policières dénoncés par les manifestants ces dernières semaines. Voici ce qu’il faut retenir de cet entretien.
Ses premiers mois au ministère de l’Intérieur
« Il n’y a pas d’école pour être ministre de l’Intérieur, mais des réalités auxquelles vous êtes immédiatement confronté. » Christophe Castaner revient dans cette interview sur ses premiers pas Place Beauvau. « Ces sept mois ont été éprouvants pour les Français : notre pays a traversé une crise majeure avec les Gilets jaunes, mais il y a eu aussi le terrorisme – à Strasbourg, à Lyon –, les catastrophes naturelles, les actes antisémites, l’incendie de Notre-Dame de Paris… Tout cela ne vous laisse pas le choix. La fonction m’oblige. »
Edouard Philippe, dans sa Déclaration de Politique Générale, a indiqué mes priorités. J’y vois une marque de confiance
Il évoque également l’épisode, qu’il « regrette », de sa soirée festive dans un restaurant, en mars, après une journée de manifestation des Gilets jaunes. « Je regrette que la presse mette à nu la vie privée d’une personne, et la façon dont ceci a été instrumentalisé à des fins politiques », nuance-t-il toutefois. « Le système médiatique a changé. Ce que je regrette, c’est de n’avoir pas appréhendé cette évolution. »
A-t-il toute la confiance du président de la République et du Premier ministre? « Mon sentiment, c’est que oui », assure-t-il. « Edouard Philippe, dans sa Déclaration de Politique Générale, a indiqué mes priorités. L’écologie ou les retraites ont été mises en avant, mais quand vous regardez la feuille de route qui m’est confiée, elle est conséquente. J’y vois une marque de confiance. »
Les Gilets jaunes, un mouvement en « perte de vitesse »
Christophe Castaner évoque également la crise des Gilets jaunes, qui a éclaté un mois après sa prise de fonctions. « On peut toujours mieux faire. Mais face à des épisodes proches de l’insurrection, l’ordre républicain a tenu », se félicite-t-il. « La mobilisation est en perte de vitesse – le gouvernement y a répondu. Mais il reste des individus qui cherchent la violence », poursuit le ministre.
Si certaines scènes m’ont surpris, c’est d’abord par la violence à laquelle ont été exposées les forces de l’ordre
« Je n’accepte pas l’expression ‘violences policières' », explique le ministre, interrogé sur le sujet. « Les procédures sont peu nombreuses au regard des 50.000 manifestations qui ont eu lieu depuis le 17 novembre 2018. Chaque fois qu’un comportement litigieux est signalé, une enquête est ouverte. S’il y a eu des fautes, elles doivent être sanctionnées. » Mais il ajoute : « Si certaines scènes m’ont surpris, c’est d’abord par la violence à laquelle ont été exposées les forces de l’ordre. »
Christophe Castaner assure dans cette interview assure qu’il a « engagé une réflexion stratégique sur une révision de notre schéma national d’ordre public ». « Un comité d’experts sera formé lundi pour y travailler. Tout est sur la table, y compris la question des modalités d’usage des LBD. D’autres moyens peuvent être renforcés, comme les lanceurs d’eau qui sont utilisés en Allemagne, ou même les chevaux, dont les policiers anglais sont équipés. Je rendrai publiques les conclusions de ce travail. »
Des « efforts sans précédent » pour la police
Alors que dans une tribune publiée dans le JDD ce dimanche, plusieurs syndicaliste réclament « un signal fort » du ministre de l’Intérieur pour « réinventer la police », Christophe Castaner explique que l’Etat va « investir sur trois ans 900 millions d’euros pour construire et rénover des locaux ». « Nous achetons cette année 6.000 voitures – ce sont des efforts sans précédent », ajoute-t-il. « Pour les salaires, nous avons signé un accord à la fin de l’année avec les syndicats et des discussions sont en cours sur les heures supplémentaires. D’ici la fin du quinquennat, nous aurons recruté 10.000 policiers. »
Sur l’immigration, « il faut utiliser tous les outils dont nous disposons »
Enfin, Christophe Castaner parle immigration et ne juge pas nécessaire une nouvelle loi dans ce domaine. « Il faut utiliser tous les outils dont nous disposons. Par exemple, notre objectif était d’instruire les demandes d’asile en six mois au maximum. Nous n’y sommes pas encore », explique-t-il. « Les éloignements ont augmenté de 14 %, c’est le signe d’un effort qui produit ses effets, il faut faire encore mieux », ajoute le ministre.
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