Salariée
de la banque UBS
à Paris

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Pourquoi moi, lanceuse d’alerte, je dois quitter mon appartement 

Elle n’a plus d’emploi, plus d’argent, et se sent abandonnée. C’est en 2008 que Stéphanie Gibaud, alors salariée chez UBS, décide de dénoncer les pratiques d’évasion fiscale et de blanchiment de fraude fiscale de la banque UBS. Elle a vécu, selon ses mots, “une véritable descente aux Enfers, avec harcèlement, placardisation et isolement”, jusqu’à son départ de l’entreprise en 2012. Aujourd’hui, elle réclame des aides et du soutien de la part de l’Etat français. “L’Etat nous abandonne”, explique-t-elle. “On nous laisse tomber. Ma situation aujourd’hui est catastrophique”.


Stéphanie Gibaud – Comment je suis devenue lanceuse d’alertes – le 9 oct. 2014

Licenciée en 2012 par la filiale française de la banque suisse, Stéphanie Gibaud a aidé l’administration et la justice à comprendre la façon dont était organisée l’évasion fiscale des riches clients français de l’entreprise.

Dans LA GRANDE INTERVIEW, Stéphanie de Muru reçoit Stéphanie Gibaud auteur du livre «La traque des lanceurs d’alerte». En dénonçant les malversations orchestrées par la banque UBS qui l’employait, cette lanceuse d’alerte a permis à la France de récupérer 12 milliards d’euros et de mettre la main sur 38 000 comptes offshore. Aujourd’hui Stéphanie Gibaud n’a plus d’emploi et vit avec le RSA. RT France Ajoutée le 26 janv. 2018

Stéphanie Gibaud, lanceuse d’alerte : “Dire la vérité est un acte citoyen”


FRANCE 24 – Ajoutée le 23 oct. 2017

Le 23 mars 2016, Stéphanie Gibaud écrivait sur son blog Mediapart :

En juin 2008, j’ai refusé de détruire des données concernant les clients de mon employeur de l’époque, la banque UBS. J’ignorais alors que ma vie « normale » allait voler en éclats. Aujourd’hui, le gouvernement promet de mieux prendre en compte le statut des lanceurs d’alerte. Mais la réalité est toute autre : personne ne nous protège. 

En juin 2008, alors qu’une perquisition venait d’avoir lieu dans le bureau du directeur général, j’ai refusé de détruire des données concernant les clients de mon ex-employeur, la banque UBS. Cet ordre verbal de ma supérieure hiérarchique a été réitéré durant l’été 2008. Etant donné le stress généré par cette situation, j’ai posé des questions, j’ai essayé de comprendre… J’ignorais à l’époque que ma vie « normale » de cadre, de citoyenne, de femme, de mère allait alors voler en éclats puisque je ne comprenais pas ce que je détenais de si gênant concernant mon ex-employeur.

Huit années se sont écoulées depuis. Il est aujourd’hui de notoriété publique que j’ai joué un rôle déterminant en participant activement à l’enquête préliminaire du SNDJ (Douanes Judiciaires) en 2011 puis à la commission rogatoire débutée en 2012. La justice française a mis la maison mère suisse UBS AG en examen pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et lui a fait payer la caution record de 1,1 milliard d’euros à l’été 2014. UBS France est quant à elle mise en examen pour complicité de ces mêmes faits pour lesquels elle s’est acquittée d’une caution de 40 millions d’Euros. La filiale française a par ailleurs été sanctionnée par l’ACP (Autorité de Contrôle Prudentiel) pour laxisme dans ses systèmes de contrôle, avec une amende record de 10 millions d’Euros après que sa demande ait été rejetée par le Conseil d’État auprès duquel elle avait fait appel.

Depuis 2008, après un silence relativement long et inquiétant sur le sujet de la part de Bercy, les Ministres des Finances qui se succèdent nous ont chacun réservé leurs lots de surprises. Comment oublier que le compte offshore de Jérôme Cahuzac était logé chez UBS à Genève ? Comment ne pas avoir entendu que les Bermudes et Jersey ont été retirés de la liste noire des paradis fiscaux par Monsieur Moscovici début 2014 ? Comment pourrais-je oublier que la déontologue d’UBS France, Madame Françoise Bonfante, a été nommée à Noël 2013 à la Commission des Sanctions de l’AMF par ce même Ministre des Finances ? Qui ignore encore que la lutte contre la fraude fiscale est la priorité de notre gouvernement, relayée par un article très à propos du magazine Le Point le 20 janvier dernier, annonçant que 38.000 comptes offshore de ressortissants français pour un montant de 12 milliards d’Euros hébergés chez UBS en Suisse venaient d’être identifiés par Bercy ?

Je lis et écoute régulièrement les interviews de ceux communément appelés nos « élites » et nos « notables » concernant la protection des lanceurs d’alerte. Faudrait-il les protéger et comment ? Pendant que ces questions philosophiques occupent l’espace et font la fortune de certains d’entre eux, une chose est certaine : personne ne nous protège. La semaine prochaine, le gouvernement devrait présenter en conseil des ministres la loi dite « Sapin 2 », qui est censée prendre mieux en compte notre situation, mais qui ne suffira sans doute pas. 

Je suis l’une des témoins privilégiée du parcours chaotique qui nous est offert. J’ai compris, un peu tard certes et surtout à mes dépends, que certains ont préféré protéger leur carrière et leurs avantages personnels afin que nous, victimes de leurs incompétences, de leurs mensonges ou de leur malhonnêteté, ayons à gérer notre survie. Se le répéter chaque jour est d’une violence inouïe.

L’un des soucis auquel nous sommes confrontés est la durée des procédures, couplée à l’organisation de notre défense. Nous nous jetons innocents, perdus et naïfs chez un(e) avocat(e) pensant qu’il / elle va nous sauver avant de réaliser, des années plus tard, que leur métier n’est pas de défendre la veuve et l’orphelin, mais qu’ils sont au service d’un « business » : les tarifs sont inadaptés aux portefeuilles des citoyens que nous sommes ; certains lanceurs d’alerte m’ont raconté qu’ils avaient été obligés d’emprunter de l’argent à leurs proches pour payer ceux qui les défendent, d’autres ont vendu certains de leurs biens pour payer leurs frais d’avocat…

Les jugements quant à eux, dans le dossier UBS, ont juste confirmé publiquement, à deux reprises en pénal et en social – et en six longues et épuisantes années – que j’avais raison. Ouf ! Mais la compensation financière accordée est tellement minime que la justice rendue au nom du peuple n’en est que plus méprisante, rendant encore plus misérable celle (ou celui) qui a laissé des années de vie dans une recherche de la vérité. En effet, pourquoi être conseillé(e) de saisir un Tribunal des Prudhommes et faire croire à son client qu’il va être dédommagé(e) du cauchemar qu’il subit pour entendre au rendu du jugement : « Avec 30.000 euros, vous vous en sortez bien, c’est le maximum ! » Si j’avais été conseillée correctement, je n’aurais jamais passé trois ans à m’épuiser pour monter un dossier qui ne m’a rapporté que ce qu’il m’a coûté en frais d’avocat.

Je suis à nouveau poursuivie en diffamation par UBS, qui estime que je porte atteinte à son image dans un certain nombre de paragraphes de mon livre « La femme qui en savait vraiment trop », paru aux éditions du Cherche Midi. Comment est-il possible que je sois encore poursuivie, à mes frais, alors que les deux jugements de 2010 et 2015 n’ont pas été frappés d’appel et concernaient des faits de harcèlement (reconnus au Tribunal des Prudhommes) mais également le démarchage illicite des banquiers suisses sur le territoire français, l’évasion fiscale, la demande de destruction de preuves pour lesquels le Tribunal de Police m’a relaxée en 2010 ?

Nous subissons un épuisement physique et psychologique démesuré. Cela n’intéresse absolument personne et dans mon cas, cela n’a même pas été reconnu par le Tribunal des Prudhommes alors que tous les examens médicaux, rapports d’expertise et dossier de la médecine du travail étaient étayés de nombreuses pièces plus explicites les unes que les autres.

Je n’ai extorqué personne, je n’ai rien volé, je n’ai jamais menti, j’ai aidé des fonctionnaires de mon pays à décrypter des mécanismes et des processus qui leur étaient inconnus, j’ai répondu à des questions, j’ai communiqué ce qu’il m’a été demandé ; mais l’État Français m’a abandonnée.

En apparence, tout est normal. En apparence, tout va bien. Mais ce ne sont justement que des apparences. Derrière le paraître nécessaire pour une émission de télévision, pour une interview, pour une audition ou une présentation devant la justice, c’est juste une vie qui s’est effondrée et des dommages collatéraux que la pudeur ne me fera pas développer ici.

Lancer l'alerte pour le bien commun par Stéphanie Gibaud.

Lancer l'alerte pour le bien commun par Stéphanie Gibaud.En poste chez UBS France à Paris, Stéphanie Gibaud a refusé d’obéir à son employeur et de faire soudainement disparaître de nombreux documents confidentiels. Contrainte par la loi française, Stéphanie a dû en révéler le contenu, ce qui a conduit à l’identification de plus de 38.000 comptes offshore pour 12 milliards d’euros et mis en lumière un vaste système d’évasion et de blanchiment de fraude fiscale en bande organisée. Ex-cadre marketing, Stéphanie est une lanceuse d’alerte française. À l'été 2014, elle devient membre fondateur et secrétaire générale de l'association PILA (plateforme internationale des lanceurs d’alerte). En 2015, elle reçoit le prix Anticor lors de la soirée « Éthique contre casseroles ». Le 10 septembre 2015, elle est nommée pour le Prix Sakharov aux côtés de deux autres lanceurs d’alerte, Edward Snowden et Antoine Deltour. Employed by UBS France in Paris, Stéphanie Gibaud refused to obey her employer and make disappear many confidential documents. Constrained by French law, Stephanie had to reveal the content of this documents, which led to the identification of more than 38,000 offshore accounts for 12 billion euros and brought to light a vast system of tax evasion and organized money laundering. Ex-marketing executive, Stephanie is a French whistleblower. In the summer of 2014, she became a founding member and general secretary of PILA (International Platform for Whistleblowers). In 2015, she received the Anticor prize during the evening "Ethics against Corruption." On September 10, 2015, she was nominated for the Sakharov Prize along with two other whistleblowers, Edward Snowden and Antoine Deltour.Images : Octobre 2016.https://www.youtube.com/channel/UCsT0YIqwnpJCM-mx7-gSA4Q

Publiée par Lanceur d'alerte. sur Jeudi 6 juin 2019

Lancer l’alerte pour le bien commun par Stéphanie Gibaud

Licenciée en février 2012 avant que l’affaire UBS ne devienne publique, la médiatisation que je vis au quotidien a tissé un cordon sanitaire autour de moi, mais elle m’a coupé depuis plus de quatre années d’une vie professionnelle, de revenus, d’une carrière. Le fait d’être médiatisée crée de facto une discrimination à l’embauche. Par ailleurs, cette affaire UBS a engendré des frais médicaux et thérapeutiques importants et m’a conduite à mendier les minima sociaux depuis l’été 2014. 

Monsieur Sapin, Ministre des Finances et des Comptes Publics, déclarait au journal Le Parisien le 16 février 2016 qu’il reconnaît le courage des lanceurs d’alerte sans lesquels ces scandales financiers n’auraient pas été découverts en soulignant que nous payons « lourdement les conséquences dans nos vies personnelles et privées ».

Après des déclarations si touchantes, où sont les actes ?

Il est impensable de se retrouver ruiné(e), quand on est honnête et que l’on a aidé son pays à effectuer « des rappels d’impôts dont l’intérêt et l’importance ne sont pas méconnus», dixit Bercy dans un courrier qui nous a été adressé le 24 mars 2015 

J’ai, depuis, successivement écrit à Monsieur Sapin, Monsieur le Président de la République François Hollande, Monsieur Urvoas, au Défenseur des Droits. Aucun n’a répondu à mes courriers.

J’en suis arrivée à la conclusion que l’Etat a acheté gratuitement mon expérience, mes compétences et mes informations en faisant médiatiquement, à travers notamment ses divers Ministres des Finances, son chou gras de la lutte contre la fraude fiscale en oubliant notamment au passage de qui proviennent les informations qui leur ont permis de recouvrer des sommes aussi colossales. Ce mépris affiché par ces « ploutocrates » envers les citoyens qui se lèvent dans l’intérêt général est acté par le manque de protection. Seule la volonté politique pourrait nous sortir des situations dramatiques auxquelles nous faisons face. Pour l’instant, nous sommes tout simplement sacrifiés.

En février dernier, alors que le procès Cahuzac devait commencer, j’ai appris sur le plateau de BFM TV de la bouche d’un magistrat qui avait été en poste à Bercy, qu’une procédure administrative avait été choisie plutôt qu’une procédure douanière sur les dossiers HSBC et UBS. Ainsi, selon lui, si nous avions bénéficié de la procédure douanière, nous aurions pu être rémunérés. Nous découvrons donc que chaque administration se protège, trouve des excuses pour ne pas nous reconnaître et au-delà de ces décisions aux conséquences dramatiques pour nos vies, nous avons été amenés à comprendre qu’il n’y a aucune passerelle entre les administrations ; cela permet à l’opacité de perdurer et à l’impunité de suivre le même chemin.


“J’ai refusé d’être complice de dysfonctionnements majeurs chez mon ancien employeur, la banque suisse UBS”, le Speech de Stéphanie Gibaud lanceuse d’alerte

Contrairement à Edward Snowden en asile à Moscou, à Julian Assange réfugié à l’Ambassade de l’Equateur à Londres ou encore à Chelsea Manning emprisonnée pour 35 années pour avoir parlé, j’ai le droit de circuler, je suis libre de mes mouvements. Mais pour avoir parlé, je n’ai plus le droit d’être une femme ni une mère comme les autres. La sanction est invisible mais bien réelle : sans revenus, je suis amenée par la précarité à une mort lente et douloureuse.

Le discrédit qui s’abat sur moi depuis plus de sept années est continu. Le mois dernier encore, JF de Leusse, patron d’UBS France, déclarait dans le journal Le Parisien que « Stéphanie Gibaud s’est décrédibilisée », pensant contrer la série d’articles dont il savait qu’ils paraîtraient la semaine suivante dans le quotidien Le Monde. La culture du mensonge est digne d’une technique mafieuse dans ses processus : on discrédite puis on élimine les gêneurs.

Si nous étions en démocratie, les règles, les lois et les règlements seraient appliqués, les coupables seraient jugés et condamnés. A l’heure où j’écris ces lignes, il est évident que mes proches et moi-mêmes sommes plus condamnés que les coupables.

J’ai été abandonnée par l’État, qui prouve qu’il n’a aucun respect pour les femmes ni les mères. L’État nous laisse mourir comme si j’étais une « bête de cirque », moi et mes enfants. J’avais pourtant été élevée avec une autre idée de la France, mon pays, celui de la Déclaration des Droits de l’Homme.

Il ne faut pas que du courage, il faut une énergie démesurée, une force psychologique impressionnante pour continuer à se battre pour que nos dossiers aient une potentielle issue favorable et au-delà de la question juridique, pouvoir continuer à croire en la vie.

J’apprends par un cinquième avocat consulté début mars que je devrai débourser entre 8.000 et 10.000 Euros pour me défendre en diffamation l’an prochain et pour être représentée dans le volet ‘Harcèlement’ du dossier pénal UBS. J’ai donc aidé l’État à mettre la main sur plusieurs milliards d’Euros et il me laisse en survie, incapable de payer de tels montants. Comment cela est-il possible ? Est-ce cela, la Démocratie ?

Je garde toutefois en mémoire qu’UBS, par l’entremise de celui qui fut l’un de mes avocats l’an dernier, a proposé en mars 2015 que je retire ma plainte … pour en échange enlever celle qu’elle venait de déposer en diffamation contre moi et en me ‘gratifiant’ de quelques 50.000 euros. On ne négocie pas avec le mensonge, c’est une question d’intégrité et de valeurs.

Il est clair que ma précarité n’est pas légale. C’est le sens du courrier que j’ai adressé à la Cour Européenne des Droits de l’Homme : l’État Français ne respecte pas les règles en matière de protection des lanceurs d’alerte ni les directives et recommandations européennes concernant la lutte contre la pauvreté, l’exclusion sociale et les discriminations sur la base de l’article 19, les articles 145 à 150 et articles 151 à 161 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE).

En ce 23 mars 2016, jour de l’anniversaire de l’un de mes fils et à l’heure où j’écris ces lignes, nous devons quitter notre appartement. Faute de revenus. Faute de moyens. Pour aller où et pour quoi faire ? Je compte sur vous, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre des Finances, Monsieur le Garde des Sceaux, pour en expliquer la raison à mes enfants.


Depuis rien n’a changé et pourtant cet ITV a été faite en 2016 !!!

La lanceuse d’alerte d’UBS reconnue comme «collaboratrice occasionnelle» de l’Etat – MEDIAPART 16 NOVEMBRE 2018 Voir ARTICLE

Dénoncer en interne: le témoignage de Stéphanie Gibaud

"Une fois qu'on a dénoncé en interne, on est mort." affirme la lanceuse d'alerte Stephanie GibaudVidéo : Emission Infrarouge: Faut-il sauver le soldat Assange ? du 8 mai 2019 Le débat en entier: https://urlz.fr/9IAN

Publiée par Lanceur d'alerte. sur Jeudi 9 mai 2019

“Une fois qu’on a dénoncé en interne, on est mort.” affirme la lanceuse d’alerte Stephanie Gibaud – Vidéo : Emission Infrarouge: Faut-il sauver le soldat Assange ? du 8 mai 2019 

Interview poignante, témoignage précieux. Bravo à Stéphanie Gibaud pour sa sincérité, intégrité, courage et liberté de parole. 9 AOÛT 2017
 
Stéphanie Gibaud )- “Journalists, Whistleblowers and Defenders of the Right to Information”

Stéphanie Gibaud, lanceuse d’alerte, nous donne son avis sur la directive européenne visant à protéger d’avantage les lanceurs d’alerte. 16/04/2019Stéphanie GIBAUD, membre du jury de cette deuxième édition des “Journalists, Whistleblowers and Defenders of the Right to Information”.Prix qui a pour but de mettre en lumière des lanceurs d’alerte ou journalistes, trop souvent oubliés et délaissés des institutions et gouvernements qui pourtant votent des lois visant à protéger les journalistes et les lanceurs d’alerte.cette année ont été récompensés :Julian ASSANGE, fondateur de WikiLeaks. Rui PINTO, lanceur d’alerte portugais- les Football Leaks. Yasmine MOTARJEMI lanceuse d’alerte à propos de la sécurité alimentaire chez Nestlé.

Publiée par Lanceur d'alerte. sur Jeudi 18 avril 2019

Stéphanie Gibaud, lanceuse d’alerte, nous donne son avis sur la directive européenne visant à protéger d’avantage les lanceurs d’alerte. 16/04/2019
Stéphanie GIBAUD, membre du jury de cette deuxième édition des “Journalists, Whistleblowers and Defenders of the Right to Information”.
Prix qui a pour but de mettre en lumière des lanceurs d’alerte ou journalistes, trop souvent oubliés et délaissés des institutions et gouvernements qui pourtant votent des lois visant à protéger les journalistes et les lanceurs d’alerte.

«Monsieur le ministre, indemnisez la lanceuse d’alerte Stéphanie Gibaud»


Par Un collectif de lanceurs d’alertes et de personnalités issues de la société civiles — 14 mars 2019

Malgré son rôle décisif dans l’enquête sur la banque UBS, elle n’a pu bénéficier ni du statut de lanceuse d’alerte, ni de la protection qui y est liée, ni d’aucune rétribution.

Son rôle a été reconnu par le tribunal administratif de Paris le 15 novembre 2018 qui lui a accordé le statut de «collaborateur occasionnel du service public» et a condamné l’Etat à lui verser un montant symbolique de 3000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral.

Le 20 février 2019, la banque UBS a été condamnée à une amende record de 3,7 milliards d’euros pour blanchiment de fraude fiscale et démarchage bancaire illicite ainsi qu’à 800 millions d’euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Paris. De plus, les retombées de l’affaire avaient déjà permis la régularisation de 4,7 milliards d’avoirs détenus par des clients français de la banque UBS.

A ce jour, Stéphanie Gibaud ne peut bénéficier de la protection légale des lanceurs d’alerte tant au niveau national (non-rétroactivité de la loi du 9 décembre 2016 dite Sapin II) qu’au niveau international. Elle n’a reçu aucune rétribution de la part de l’Etat et reste dans une situation financière très difficile.

Dans le contexte actuel de recherche de «justice fiscale», le délaissement par l’Etat d’une personne ayant permis la tenue d’un des plus importants procès pour fraude fiscale est choquant pour les citoyens. Il ne peut y avoir de justice fiscale sans lutte contre la fraude et les exemples récents montrent qu’il n’y a pas de lutte efficace contre la fraude fiscale sans lanceurs d’alertes. Si vous souhaitez effectivement lutter contre la fraude fiscale, vous ne devez pas oublier les personnes qui ont contribué à révéler ces pratiques en sacrifiant leur carrière et leur vie personnelle.

Monsieur le ministre de l’Action et des Comptes publics, il est possible au directeur général des douanes de rétribuer les personnes qui ont fourni aux douanes des renseignements ayant mené à la découverte d’infractions (article 15-1 de la loi 95-73 du 21 janvier 1995 : rémunération des informateurs des douanes judiciaires).

Nous vous demandons solennellement et respectueusement de bien vouloir rétribuer Stéphanie Gibaud pour les informations qu’elle a fournies sur le fondement de la loi du 21 janvier 1995. Ce faisant, vous réparerez une injustice et vous permettrez que son exemple ne dissuade pas les prochains lanceurs d’alerte de continuer à agir pour l’intérêt général.

Alain Gautier, lanceur d’alerte (Vortex); Alain Robert, lanceur d’alerte (laboratoire fécondation in-vitro groupe Unilabs); Antoine Reillac, avocat au barreau de Paris; Christian Dezegue, lanceur d’alerte (SNCF); Dan Benisty, président du Chapitre français de l’ACAMS; David Koubbi, avocat au barreau de Paris; David Sanchez, représentant, ACAMS France; Denis Breteau, lanceur d’alerte (SNCF); Eric Bocquet, sénateur; Etienne Chouard, professeur d’Economie – à l’initiative du Référendum d’Initiative Citoyenne; Fabrice Rizzoli, président de Crim’HALT; François Boulo, avocat au barreau de Rouen; Françoise Nicolas, lanceuse d’alerte (Ministère des Affaires Étrangères); Gilles Raymond, fondateur de The Signals Foundation, Irène Frachon, lanceuse d’alerte (Mediator); Jean-Christophe Picard, président de l’association Anticor; Laura Pfeiffer, inspectrice du Travail (dossier Tefal); Mariama Keita, site Paradis Fiscaux et Judiciaires; Marie Blandin, sénatrice honoraire, auteure de la loi 2013 sur les lanceurs d’alerte et la déontologie de l’expertise; Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice; Marisa Matias, eurodéputée portugaise (Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique); Olivier Lopez, avocat au barreau de Paris; Philippe Pascot, écrivain et politologue; Richard Armenante, association de Défense de la Famille Armenante; Yasmine Motarjemi, lanceuse d’alerte (Nestlé)


Soiree Awake 3 avr. 2019

Stéphanie Gibaud, lanceuse d’alerte, nous donne son avis sur la directive européenne visant à protéger d’avantage les lanceurs d’alerte. 16/04/2019

https://www.facebook.com/stephanie.b.gibaud/posts/10158956950568066


Sputnik France
– Ajoutée le 15 mai 2019