La médecin à l’origine de l’affaire du #Mediator

Procès du Mediator : “la fin d’une interminable attente” pour Irène Frachon

#MEDIATOR ⚠️ C’est l’un des plus gros scandales sanitaires qu’a connu la France au cours des dernières décennies. Dix ans après l’alerte lancée par Irène Frachon, le procès pénal de l’affaire du Mediator s’est ouvert le lundi 23 septembre au tribunal de grande instance de Paris. 
Pendant sept mois, près de 5000 victimes, 376 avocats et 25 prévenus (dont 11 personnes morales) vont vivre au rythme de ce procès hors norme.

Procès #Mediator ⚠️ Irène Frachon a livré le mercredi 16 octobre au tribunal de Paris un long exposé sur la «toxicité» de ce médicament et sur son rôle de «lanceuse d’alerte» dans ce scandale sanitaire. 
Le témoignage implacable d’Irène Frachon contre les laboratoires #Servier

📎 Dans La fille de Brest, biopic consacré à la vie d’Irène Frachon, on la voyait notamment nager dans l’Atlantique et applaudir son fils après un concert de batterie. Mais il s’agissait d’un film. 
⚠️ Ce mercredi, la pneumologue Irène Frachon, a plutôt choisi de projeter une photo de valve cardiaque en sale état et de commenter des schémas de molécules chimiques. 
Il s’agissait cette fois de témoigner devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris qui se penche depuis le 23 septembre et jusque fin avril sur le scandale sanitaire du Mediator.

Mais sur grand écran en 2016 ou derrière la barre d’un tribunal aujourd’hui, l’objectif d’Irène Frachon reste le même : convaincre les juges que les laboratoires Servier ont gravement trompé les patients avec le Mediator et que beaucoup d’entre eux en sont morts. 

Pas tous. Ce mercredi, plusieurs malades du médicament coupe-faim avaient fait le déplacement pour écouter celle à qui ils vouent une admiration sans borne.

⁉️ Étude randomisée, bénéfice-risque, benfluorex et fenfluramine : l’exposé de la spécialiste était ardu, touffu et technique. Mais implacable pour qui veut bien tenter de comprendre pourquoi 500 à 2.100 personnes selon les études, vont peut-être, à terme, mourir d’avoir pris un jour un simple médicament pour perdre du poids.

Pour en arriver là, il a fallu du temps à Irène Frachon. Tout une vie, pourrait-on dire.

En 2007 elle arrive à Brest : “Jje suis pneumologue. Je n’avais jamais vu une valve cardiaque. Du coup, je descends au bloc opératoire et je prends des photos des valves. Le chirurgien me dit “Ben rien, elles sont foutues…” » C’est plus compliqué que cela. 
Irène Frachon compare les photos, ouvre tous les livres d’échographie cardiaque et se rappelle au mauvais souvenir de l’Isoméride qui l’avait marqué pendant sa jeunesse. 

A la barre, Irène Frachon, n’a pas peur de dire au tribunal qu’elle habite boulevard de la corniche à Plongouvelin (Finistère). Et c’est aussi révélateur de sa simplicité, de son état d’esprit. De l’affection qu’elle porte aux patients, finalement. 
Ainsi, quand elle projette la photo d’un cœur ouvert sur l’écran du tribunal, elle explique qu’il s’agit de celui de Marie-Claude, une patiente qu’elle appelle toujours par son prénom, plus de dix ans après sa mort…

C’est pour elle et pour toutes les autres victimes qu’Irène Frachon se bat. Pour elles qu’elle a expliqué, ce mercredi 16 octobre, que les laboratoires Servier avaient «falsifié» ses propres articles scientifiques au moment de les traduire. Pour elles, qu’elle a dénoncé les pressions subies par les lanceurs d’alerte.

Pour cela, il faudra patienter jusqu’à la fin du procès prévu au mois d’avril. Irène Frachon ne craint pas d’attendre. Elle a consacré sa carrière à ce sujet

Au procès du Mediator, le combat d’Irène Frachon : « J’ai eu le sentiment d’être traquée, alors que je ne faisais que mon travail »

La pneumologue a fait le récit d’un long parcours semé d’embûches, de la découverte des premiers malades à l’indemnisation.

A un moment – était-ce au bout de la troisième heure de déposition ? – on a levé le stylo. La valve mitrale fuyait, et la fusion des commissures apparaissait sur la petite valve, ou sur la grande, ou sur les deux, on ne sait plus. Rien d’autre ne comptait que cette voix claire, rigoureuse, égale, infatigable, ce visage sans apprêt, cette silhouette solide, simplement vêtue, et le respect qu’ils suscitaient. La pneumologue Irène Frachon déposait dix ans d’un combat qui a sauvé des vies, mercredi 16 octobre, devant le tribunal correctionnel de Paris.

On craignait Jeanne d’Arc ou « Notre-Dame des victimes du Mediator ». On a eu la rigueur et la clarté. De la « fille de Brest », née en 1963, le parcours est connu. Interne des hôpitaux de Paris. Stage en pneumologie, au début des années 1990, à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), alors internationalement reconnu pour ses compétences sur une maladie rare, l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).

VOIR ARTICLE – Le Monde le le 17 octobre 2019

Le Docteur Irene Frachon, qui a découvert que le Médiateur de la drogue pouvait avoir des effets secondaires fatals, est arrivé au palais de justice de Paris le lundi 23 septembre 2019. Le géant pharmaceutique français Servier Laboratoires et l’organisme français de surveillance des médicaments ouvrent un procès de grande envergure avec plus de 4 000 plaignants
(AP Photo/Michel Euler)

Procès Mediator : Le témoignage implacable d’Irène Frachon contre les laboratoires Servier “C’est pour elle et pour…

Publiée par Raphaël HALET lanceur d'alerte Luxleaks sur Jeudi 17 octobre 2019

INTERVIEW – Pour le Dr Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest à l’origine du scandale du Mediator, “il faut mettre hors d’état de nuire le laboratoire Servier”.

Mis à jour le 06/09/2017

Le docteur Irène Frachon répond aux questions du Magazine de la Santéalors que les juges d’instruction ont renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris les laboratoires Servier et l’Agence du médicament dans le volet principal de l’affaire, a-t-on appris ce 5 septembre de source judiciaire.

Conformément aux réquisitions du parquet de Paris, les juges d’instruction ont ordonné le 30 août le renvoi en correctionnelle du groupe pharmaceutique Servier pour “tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d’influence”. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est également renvoyée devant le tribunal pour “blessures et homicides involontaires”. Au total, le parquet avait demandé un procès pour onze personnes morales et quatorze personnes physiques dans son réquisitoire du 24 mai.

Aujourd’hui la lanceuse d’alerte se réjouit qu’un procès puisse enfin se tenir après des années de tentatives d’obstruction de la justice de la part des laboratoires Servier.

Selon Irène Frachon, les enjeux du procès sont immenses : dévoiler au grand jour la criminalité hors norme des laboratoires Servier et le conflit d’intérêt entre l’ANSM et le laboratoire, conflit d’intérêt qui se poursuit à grande échelle dans le milieu médical

https://www.livreshebdo.fr/article/le-secret-des-affaires-explique