Qui est Ursula von der Leyen ?

Ursula von der Leyen, l’actuelle ministre allemande de la défense, est nommée en remplacement de Jean-Claude Juncker à la Commission. Elle doit encore être confirmée à ce poste au Parlement européen, en principe dans le courant du mois de juillet. L’Allemande, 60 ans, est née à Bruxelles dans une grande famille aristocratique, parle parfaitement le français, et fut également ministre fédérale de la famille, puis des affaires sociales du gouvernement Merkel.

Médecin de formation, elle est mère de sept enfants et fille du ministre-président de Basse-Saxe, Ernst Albrecht, elle est considérée comme une conservatrice modérée. C’est le président français E. Macron qui a suggéré à la chancelière allemande de la nommer. « C’est la première femme » à la tête de la Commission et « la première fois depuis cinquante-deux ans que l’Allemagne » occupe la présidence de cette institution, s’est réjouie Angela Merkel.

L’ancienne ministre de la Défense allemande a un bilan controversé. Cette francophile est toutefois appréciée par Paris, notamment du fait d’une bonne coopération sur les questions de défense franco-allemande. À la tête de l’armée allemande depuis près de six ans, cette femme énergique de 60 ans fut un temps considérée comme la dauphine toute désignée de la chancelière, qui l’a nommée ministre dans chacun de ses quatre gouvernements (2005-2019). 


Proche d’Angela Merkel, Ursula von der Leyen, a été choisie mardi 2 juillet 2019 pour prendre la présidence de la Commission européenne.

Impopulaire en Allemagne

Une série de scandales ont cependant éclaboussé la Bundeswehr et son ministère depuis : matériel obsolète, sous-investissements, experts surpayés, essor de l’extrême droite dans les rangs… Si bien que le verdict des Allemands est dur : selon un sondage récent du quotidien Bild, elle est considérée comme l’une des deux ministres les moins compétents du gouvernement.

Malgré cette image écornée, Ursula von der Leyen va à Bruxelles, la ville qui l’a vue naître et grandir jusqu’au début de l’adolescence, avec un atout important : la confiance de Paris et Berlin, à l’heure où Emmanuel Macron et Angela Merkel semblaient ne pouvoir s’entendre sur rien. Paris, de son côté, a obtenu que Christine Lagarde soit nommée à la tête de la Banque centrale européenne.

Si son bilan en tant que ministre de la Défense est sévèrement jugé par les Allemands, la nouvelle présidente de la Commission est appréciée d’Emmanuel Macron.”
(L’Express 3 juillet 2019)


Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron au salon du Bourget, le 17 juin 2019. — Jacques Witt/SIPA

Par ailleurs, outre l’allemand, la responsable politique parle couramment le français et l’anglais. Elle a perfectionné cette dernière langue en Californie, où son mari a enseigné pendant plusieurs années dans la prestigieuse université de Stanford. 

La carrière politique de “Röschen” (petite rose), son surnom en famille, est spectaculaire, même pour la fille d’un baron de la politique régionale allemande, Ernst Albrecht. Ce n’est en effet qu’en 2002, après les États-Unis, qu’elle se lance pour un mandat local dans la région de Hanovre. Trois ans plus tard elle était ministre du Travail. 

Elle bouscule l’armée allemande

Son caractère tenace a eu du mal à passer dans le monde très masculin de l’armée. Elle s’est aussi mis à dos une partie de la hiérarchie militaire pour avoir dénoncé des “faiblesses” et un “esprit de corps mal placé”, après l’arrestation en 2017 d’un officier soupçonné de préparer un attentat contre des étrangers. La ministre a aussi été soupçonnée un temps en 2015 de plagiat de son doctorat, un sujet très sensible en Allemagne qui a causé la chute de plusieurs responsables politiques. 

17.06.2019, Niedersachsen, Wilhelmshaven: Verteidigungsministerin Ursula von der Leyen (CDU) steht während der Dienststellung der neuen Fregatte «Baden-Württemberg» am Marinestützpunkt Wilhelmshaven neben Marinesoldaten. Im EU-Postenpoker will Ratspräsident Tusk Verteidigungsministerin Ursula von der Leyen als Kommissionspräsidentin vorschlagen. Dies erfuhr die Deutsche Presse-Agentur am Dienstag (02.07.2019). Foto: Mohssen Assanimoghaddam/dpa +++ dpa-Bildfunk +++