Résidus d’insectes, huile de palme… Ces glaces qui contiennent des ingrédients controversés

Les industriels ne sont pas forcément loquaces quand il s’agit d’indiquer et de préciser sur les étiquettes toutes les substances que contient le produit. Les glaces en sont un exemple.

PAR RÉDACTION MIEUX VIVRE – Publié le 14.08.2019

Des couleurs alléchantes, des saveurs qui font envie : incontestablement, les glaces sont les reines de l’été et il est difficile de passer à côté quand les températures s’élèvent. Cependant, l’ONG Foodwatch distribue des cartons rouges à plusieurs marques qui intègrent dans leurs crèmes glacées et autres sorbets des ingrédients un peu particuliers.

Shellac et cochenille

Ainsi, Nestlé n’hésite pas à annoncer dans ses spots de pub « Savourez l’inattendu », en parlant de ses cornets « L’original café ». Effectivement, ceux-ci contiennent des sécrétions issues d’insectes, le shellac. Les fabricants l’utilisent pour donner un aspect brillant aux produits. Cette substance agit aussi comme un conservateur : elle forme une couche qui protège les aliments du dessèchement ce qui permet de garder les arômes plus longtemps. Le shellac n’est pas dangereux pour la santé, précise l’ONG, mais elle pense qu’il aurait été élégant de préciser l’origine du shellac sur l’étiquette, au mois pour prévenir les végétariens. De plus, ces glaces contiennent de l’huile de palme, bien connue pour son impact environnemental et sur la santé.

Nestlé met aussi des insectes dans ses « Pirulo happy », des bâtonnets glacés colorés. En effet, le fabricant inclut dans sa recette de la cochenille, en l’utilisant comme colorant (E120). « Les insectes sont ramassés, séchés puis broyés afin d’en extraire le colorant qui donne la belle couleur rouge à ces glaces », explique l’ONG. Un colorant controversé pour son potentiel allergène. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) recommande de l’éviter.

Scruter les étiquettes

Camille Dorioz, responsable des campagnes de Foodwatch, déclare dans Le Parisien, « le problème est que les marques utilisent des techniques marketing pour détourner l’attention du client et l’induire en erreur sur ce qu’il va consommer. Quand vous regardez le paquet de Pirulo, estampillé du logo Quality for kids et du dessin de deux enfants qui rigolent, vous avez du mal à vous imaginer qu’il y a dedans un additif animal, qui plus est controversé, car il a un fort potentiel allergène. Or, il existe des alternatives pour obtenir un colorant rouge, par exemple la betterave ».

Autre produit, autre problème : vous pensiez échapper au lait (car vous êtes intolérant au lactose) en achetant un sorbet (de l’eau, du sucre et des fruits) ? C’est raté avec le sorbet Carte d’or citron. En effet, Foodwatch a trouvé dans sa composition, en décortiquant l’étiquette, qu’il contient 1% de lait. Elle indique : « Les personnes intolérantes au lactose ou ayant un régime végétalien ne doivent donc pas s’arrêter à l’appellation ‘sorbet’. Scrutez bien la liste des ingrédients pour vérifier la présence de lait. »

13 aout 2019

Glaces : quatre arnaques sur l’étiquette qui jettent un froid

A l’ombre d’un parasol, pour le goûter sur une terrasse, pour se rafraîchir ou juste le plaisir, les glaces sont vraiment le dessert star de l’été. Elles se déclinent en cornet, bâton, à l’eau, en sorbet, crème glacée, vegan, pour les grands, les enfants… foodwatch a mené l’enquête au cœur de cette jungle glacée et déniché 4 produits illustrant les arnaques sur l’étiquette des marchands de glace. 

Pas d’inquiétude, nous n’allons pas enfoncer de porte ouverte en vous présentant des petits tas de sucre devant ces produits souvent trop sucrés ou trop gras voire les deux. En vérité, il y a une grande variété de qualité nutritionnelle dans ce rayon avec des notes Nutri-score allant du A jusqu’au E. 
Mais là n’est pas l’intérêt : si on y regarde de plus près, de grandes marques de glaces utilisent des additifs controversés et des dérivés d’animaux. 

1. Ben&Jerry’s, la glace équitable aux diphosphates 

Ben&Jerry’s, la marque de glace éthique d’Unilever, est devenue un incontournable des terrasses, des cinémas et de nos congélateurs. Fière de ses ingrédients fairtrade (équitables), Ben&Jerry’s s’insurge contre les « produits chimiques toxiques et autres méthodes, qui ne sont pas durables ». Il ne faut pas s’arrêter à ces discours marketing car la glace « Vanilla Pecan Blondie » contient des diphosphates (E 450) et des phosphates de calcium (E341). 

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pointait du doigt en 2013 les risques pour la santé (principalement cardiovasculaire) d’une surconsommation de phosphates (dont le E450). En juin 2019, elle a durci la dose journalière acceptable de phosphate dans notre alimentation, en soulignant qu’il y avait un risque de dépassement de cette limite pour les adolescents et les enfants. Ce risque est d’autant plus fort que l’on consomme des produits transformés où de nombreux additifs à base de phosphates sont utilisés. On s’attendait à mieux de la part de Ben&Jerry’s.  

2. Extrême, « savourez l’inattendu » !  

Les cornets Extrême cachent bien leur jeu. Dans sa campagne de pub , Nestlé nous avait prévenus : « Savourez l’inattendu ». Mais on ne s’attendait pas à une telle performance dans « L’Original café ». Ce produit contient non seulement de l’huile de palme mais aussi des sécrétions issues d’insectes : le « shellac ». 
Le shellac est un agent d’enrobage issu d’une cochenille asiatique. Il forme une couche brillante autour des aliments pour les protéger du dessèchement et de la perte d’arôme. S’il n’est pas dangereux pour la santé, il est toujours étonnant de trouver des produits issus d’insectes dans ses glaces, surtout que rien ne l’indique dans la liste des ingrédients à part ce mystérieux mot « shellac ». C’est d’autant plus embarrassant pour les végétariens.  
Quant à l’huile de palme, elle reste un ingrédient controversé. En effet, elle pose de graves sociaux et environnementaux dans les plantations de palmier à huile et de santé tout autour du globe tant elle est utilisée par les industriels. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre dernière campagne : #HuileDePalmeNonMerci  

3. Sorbet Carte d’or Citron avec… du lait 

Un sorbet, c’est avant tout de l’eau, des fruits et du sucre. Le sorbet plein fruit citron Carte d’Or est un classique du rayon surgelés. Mais saviez-vous qu’il contient une petite quantité de lait ? Moins de 1%, certes, comme l’autorise la réglementation, mais 1% quand même. Unilever, qui se targue d’être le numéro 1 des glaces en France et commercialise Carte d’Or, est l’un des seuls à le faire. 

Les personnes intolérantes au lactose ou ayant un régime végétalien ne doivent donc pas s’arrêter à l’appellation ‘sorbet’. Scrutez bien la liste des ingrédients pour vérifier la présence de lait.  

4.    Pirulo Happy : la glace à l’eau et aux petites bestioles

On y trouve un colorant à base d’insectes, les cochenilles (E 120) utilisées pour leur couleur rouge. Les insectes sont ramassés, séchés puis broyés afin d’en extraire le colorant qui donne la belle couleur rouge à ces glaces.

Nous ne pouvions pas boucler cette enquête sans se pencher sur les glaces à l’eau, un classique réclamé par les enfants par ces temps caniculaires. Bardés de multiples couleurs, les ‘Pirulo Happy’, de Nestlé, qui affichent en grand la mention « Quality for kids » (qualité pour les enfants) ont attiré notre attention, et non sans raison. 

De plus, ce colorant est controversé car il a un potentiel allergénique fort. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), recommande  même d’en éviter le plus possible la consommation.
« Qualité pour les enfants », vraiment ?

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