Epstein : Soupçonné, le prince Andrew contraint de s’expliquer

« Je ne soupçonnais pas le comportement d’Epstein »

Mis en cause par les enquêteurs américains pour ses liens avec l’homme d’affaires Jeffrey Epstein, le prince Andrew s’est expliqué ce samedi 24 août pour « clarifier les faits et éviter de nouvelles spéculations »

Mis à jour le 05 septembre 2019

04/09/19 – Les avocats de Virginia Roberts Giuffre, accusatrice de Jeffrey Epstein, ont demandée que soit auditionné le prince Andrew aux États-Unis ou au Royaume-Uni après lui avoir écrit une lettre sur l’authenticité d’une photo de lui avec Virginia Giuffre et Ghislaine Maxwell. 


Alors que les justices européennes cherchent à mettre au jours les éventuelles ramifications de l’affaire Jeffrey Epstein, cet homme d’affaires américains mis en cause pour des abus sexuels et des viols qui s’est suicidé en prison il y a dix jours, le prince Andrew lui-même a dû prendre la parole pour se justifier.

PHOTO / Le prince Andrew a été photographié avec Epstein dans le Central Park de New York à la fin de 2010 – après que le magnat ait été libéré de prison.

Comme en France, où la justice a ouvert une enquête vendredi dans le but de « mettre au jour d’éventuelles infractions commises non seulement sur le territoire national, mais aussi à l’étranger au préjudice de victimes françaises », d’autres pays sont éclaboussés par les conséquences de l’affaire Jeffrey Epstein (qui possédait un appartement à Paris).

Au Royaume-Uni, c’est même le sommet de l’État qui est mis en cause. En effet, la presse britannique ayant évoqué des liens entre le prince Andrew et le financier américain, le deuxième fils de la reine Elizabeth II a dû sortir de sa réserve pour s’expliquer. « À aucun moment pendant le temps limité que j’ai passé avec lui, je n’ai vu, été le témoin ou soupçonné aucun comportement du genre qui a par la suite conduit à son arrestation et à sa condamnation », affirme ainsi celui qui est également duc d’York dans un communiqué diffusé samedi par le palais de Buckhingham.

Le deuxième fils de la reine a « un regret »

Tout en défendant son amitié avec Jeffrey Epstein, celui qui occupe le huitième rang dans l’ordre de succession du trône britannique a précisé avoir fait la connaissance de l’homme d’affaires américain en 1999 avant de le voir de « manière irrégulière et probablement pas plus d’une fois ou deux par an ». Avouant un « regret » d’avoir revu Epstein après 2010 et sa libération suite à une condamnation pour avoir conduit des jeunes filles à se prostituer, le prince Andrew a aussi indiqué avoir rendu visite à son ami dans « plusieurs de ses résidences ». 

Pour finir sa prise de parole, le prince de 59 ans a exprimé sa « compassion pour tous ceux affectés par ses (celles de Jeffery Epstein, ndlr) actions et son attitude. C’est une période difficile pour toutes les personnes impliquées et je suis incapable de comprendre ou d’expliquer le style de vie de M.Epstein. Je déplore l’exploitation de tout être humain et ne tolérerais pas, ne participerais pas, ni n’encouragerais un tel comportement. »

« J’ai séjourné dans un certain nombre de ses résidences. Pendant le peu de temps que j’ai passé avec lui, je n’ai jamais vu, vu ou soupçonné un comportement du genre de celui qui a mené à son arrestation et à sa condamnation. »

« Son suicide a laissé beaucoup de questions sans réponse et je reconnais et compatis avec tous ceux qui ont été affectés et qui veulent une forme de fin. »

Le prince Andrew espère que sa déclaration établira sa version des faits : qu’il a vu Jeffrey Epstein « rarement », qu’il n’a jamais rien vu dans les premières années de leur amitié pour le faire soupçonner qu’Epstein était un pédophile.

Prince Andrew (from left) with Virginia Giuffre and Ghislaine Maxwell

Ligne grise de présentation

Dans l’ensemble, il doit être quelque peu improbable que cet énoncé apaise les questions sur le bon sens et le jugement d’Andrew.

Les allégations contre Epstein ont commencé à faire surface en 2005 lorsque les parents d’une jeune fille de 14 ans ont dit à la police en Floride qu’il avait agressé leur fille chez lui à Palm Beach.
Le financier a été accusé d’avoir payé des mineures pour qu’elles se livrent à des actes sexuels dans ses manoirs de Manhattan et de Floride entre 2002 et 2005.
Dans le cadre d’une entente secrète controversée, il a plaidé coupable à une accusation moins grave de sollicitation d’un mineur à des fins de prostitution. Il a été condamné à 18 mois d’emprisonnement et libéré sur parole en 2010.


« C’est une période difficile pour toutes les personnes concernées et je suis incapable de comprendre ou d’expliquer le mode de vie de M. Epstein.


« Je déplore l’exploitation d’un être humain et je ne tolérerai, ne participerai ni n’encouragerai un tel comportement. »


photo du Prince Andrew et d’Elizabeth Saltzman, directrice de mode de Vanity Fair, au défilé de mode Ralph Lauren en 2010. (Marilynn K. Yee/The New York Times).

  • 2006 Epstein est accusé d’actes sexuels illégaux avec une mineure.
  • 2008 Epstein reçoit une peine de 18 mois à la suite d’une entente relative à un plaidoyer
  • 2010 Le Prince Andrew est photographié avec Epstein à New York
  • 2015 Le duc est nommé dans une affaire judiciaire américaine relative à Epstein
Photo by Neil Rasmus/Patrick McMullan via Getty Images

Le troisième enfant de la Reine a quitté son rôle d’envoyé commercial du Royaume-Uni en 2011 après les retombées des photos de lui et d’Epstein en 2010.

Le duc avait été nommé représentant spécial du Royaume-Uni pour le commerce international et l’investissement en 2001 après avoir pris sa retraite de la Royal Navy. Il a travaillé pour l’organisme gouvernemental UK Trade & Investment (UKTI), qui relève conjointement du Foreign Office et du Department for Business, Innovation and Skills, mais n’a pas reçu de salaire de ce dernier.

Le correspondant royal de la BBC, Nicholas Witchell, a déclaré que la déclaration de samedi était une réponse à la spéculation dans les médias à la suite de la publication des images du duc chez Epstein à New York. « Je pense que c’est une conséquence de l’augmentation de la couverture médiatique dans les jours qui ont suivi et, comme il le verrait, de la nécessité de diffuser son histoire, sa réfutation, en des termes aussi énergiques que possible « , a-t-il dit.

En mars 2011 -BBC.com – Il a été régulièrement critiqué pour son amitié avec le magnat américain Jeffrey Epstein, qui a été emprisonné pour des délits sexuels. On lui a même demandé de se retirer à ce moment-là.
Mais ce n’était pas la première fois que l’on s’interrogeait sur le jugement du prince André.
Des questions ont été soulevées quant à l’aptitude du prince, comme celle de déjeuner à Buckingham Palace avec un membre « notoire » de l’ancien régime tunisien, de prendre des vacances avec un trafiquant d’armes libyen, d’affirmer qu’il a utilisé un voyage officiel pour essayer de trouver un acheteur pour sa maison au Royaume-Uni.
Dans certains milieux, le style de diplomatie du prince a également fait sourciller. Un ambassadeur l’a décrit en disant qu’il parlait de façon « impertinente » et « à la limite de l’impolitesse ». Voir Article (en anglais)

Le Duc d’York avec une blonde à St Tropez en 2007.
(Image : Jeff Rayner/Coleman-Rayner)

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