Alors que E. Macron s’attaque au président brésilien Bolsonaro pour sa gestion des feux en Amazonie, il oublie qu’il vient de délivrer un nouveau permis de détruire la canopée guyanaise.
Sous la canopée se cachent des centaines de tonnes d’or, quelques géologues chargés de les localiser, cinquante artisans et cinq PME qui les exploitent. Et des milliers d’orpailleurs clandestins qui les pillent.
Emmanuel Macron encourageait l’industrialisation de la filière aurifère en Guyane en tant que ministre de l’économie en 2015. Et notamment le projet Montagne d’Or destiné à devenir la plus grande mine de France. Le 3 août dernier il signait un nouveau permis de recherches de mine !
Du gâchis. Pour David Fennell, le président du conseil d’administration de Reunion Gold, l’équation est simple : « L’or de la Guyane pourrait créer 20 000 emplois légaux et mettre fin au chômage du territoire (19 %). » Pour l’instant, cet or fait vivre, selon la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal) de la Guyane, 560 salariés déclarés (pour 48 millions d’euros d’or exporté, soit 1 % du PIB guyanais), et 7 000 à 15 000 orpailleurs clandestins.
La Guyane fait grise mine
Dans le baraquement central du camp de Dorlin, situé en pleine forêt, à une heure et demie d’hélicoptère au sud-ouest de Cayenne, le board de Reunion Gold débriefe autour d’un écran les projets d’exploration menés en Guyane par la junior minière canadienne. Les visages sont graves. David Fennell, qui explore les zones aurifères en Afrique et en Amérique du Sud depuis le début des années 1980, a beau plaisanter en réclamant sur tous les tons les 5 millions d’onces d’or (140 tonnes) assignées comme objectif à ses géologues, la découverte d’un gisement n’est qu’un préalable.
Un nouveau permis minier délivré à une société aurifère sur le territoire de Régina
L’information est parue au Journal Officiel du 3 août dernier : un nouveau permis de recherches de mine d’or a été délivré par arrêté du ministre de l’Economie et des Finances en date du 31 juillet 2019. L’exploration doit se dérouler dans l’est du territoire Guyanais.
Nouveau permis de recherches : Près de 50 km2, 49,8 précisément, soit quelque cinq mille hectares, situés à cheval entre les communes de Régina et Ouanary pour mener des recherches aurifères. En effet ce permis exclusif accordé à la société Sands Ressources, basée à Macouria, doit lui permettre d’explorer aussi bien l’or que des substances connexes telles que le cuivre, l’argent, le molybdène, le platine ou encore du diamant.
Un permis d’une durée de vie de cinq ans
Le permis « Ratamina 2 » a une durée de vie de cinq ans, compte-tenu d’un engagement financier de 150 000 euros de la compagnie minière. L’arrêté intégral peut être consulté dans les bureaux de la DEAL à Cayenne mais aussi à Paris-La Défense à la Direction de l’eau et de la biodiversité, sous-direction de la protection et de la gestion de l’eau, des ressources minérales et des écosystèmes aquatiques.
Pour le collectif « Or de question » le gouvernement continu d’organiser la grande braderie de la forêt amazonienne, « tout doit disparaître » regrette et fustige le collectif.
Montagne d’or en Guyane : clap de fin pour ce projet de méga-mine d’or ?
Le tout premier Conseil de défense écologique a jugé ce jeudi le projet controversé «incompatible » avec les exigences environnementales. L’abandon semble désormais inéluctable.
Un dernier coup de pelle sur un projet que le chef de l’Etat avait déjà semblé enterrer au début du mois ? Edouard Philippe et François de Rugy ont jugé ce jeudi le « projet actuel » dit de la «Montagne d’or », une exploitation aurifère à ciel ouvert en Guyane, «incompatible avec les exigences de protection de l’environnement », au sortir du tout premier Conseil de défense écologique. « Le projet ne se fera pas », a insisté le ministre de la transition écologique.
Le 6 mai dernier, en marge de l’annonce d’une série d’actions pour protéger la biodiversité, Emmanuel Macron avait déjà estimé ce projet controversé «pas compatible » avec les ambitions écologiques, et demandé «une évaluation complète»… pour le prochain conseil de défense écologique.
Après cette sortie de son Premier ministre et de son ministre de l’Environnement, l’issue de la « concertation avec le territoire » promise par Emmanuel Macron pour prendre une «décision formelle et définitive » ne fait plus guère de doutes. A moins d’une réorientation complète du projet.
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Cette Montagne d’or encore à l’étude, qui serait exploitée par les Canadiens de Colombus Gold et les Russes de Norgold, est le plus important projet français de mine d’or à ciel ouvert. Le projet prévoit l’exploitation à partir de 2022 d’une mine de 2,5 km de long, au sud de Saint-Laurent-du-Maroni, en pleine forêt tropicale, avec un procédé de récupération de l’or par cyanuration en circuit fermé.
750 emplois directs, 3000 indirects
Ce projet est soutenu par le patronat local et plusieurs élus. Il doit créer 750 emplois directs et 3 000 indirects , et 300 millions d’euros de retombées fiscales sont attendues. Mais depuis 2016, cette Montagne d’or est combattue par les associations environnementales et les populations locales.
Le projet présente en effet des risques industriels majeurs : la pollution des sols en métaux lourds et le risque de rupture de digue d’un bassin de résidus.
Ces dernières semaines, la compagnie gérant le projet avait rappelé respecter «les normes internationales les plus contraignantes» et s’était dite ouverte à un «échange constructif» avec le gouvernement. Ce jeudi, elle a réagit sobrement, prenant « acte » des déclarations du gouvernement et réaffirmant « sa volonté » d’un « dialogue constructif ».
Président Macron : Non à la mine d’or industrielle en Guyane ! SIGNEZ la PÉTITION
Amazonie : des associations dénoncent « l’hypocrisie » d’Emmanuel Macron
Par LEXPRESS.fr ,publié le 26/08/2019
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