Maires Résistants – Contre les pesticides

mis à jour le 11/09/2019

Mobilisation contre les pesticides: la résistance prend de l’ampleur

Ils sont désormais 44 maires. Et ce mardi 10 septembre, un président de conseil général (le Val-de-Marne) leur a emboîté le pas : dans la foulée de Daniel Cueff, qui a pris le 18 mai un arrêté contre les pesticides sur sa commune de Langouët pour interdire l’usage de pesticides jusqu’à une distance de 150 mètres des habitations, ils sont à cette heure 45 élus à avoir pris des arrêtés sur leur territoire afin de limiter l’usage de pesticides à proximité des zones habitées (retrouver la liste, régulièrement actualisée, ICI).

VOIR ARTICLE MEDIAPART LE 11/09/2019


Maires, députés européens et militants rassemblés à Paris, mardi 10 septembre, contre l’usage des pesticides. Photo : Michèle Rivasi

Pesticides : « Le gouvernement se fout de la gueule du monde »

« Imaginez, vous avez un gamin de 6 mois dans un landau au soleil. Il y a un mec qui étend son poison à 50 mètres. Il y a un coup de vent, schlouk, le poison arrive dans son nez »Pour le journaliste Fabrice Nicolino, sur le sujet des pesticides, le gouvernement « se fout de la gueule du monde ».

Publiée par Loopsider sur Mardi 10 septembre 2019

La maire de Parempuyre interdit à son tour les pesticides dans sa commune. Béatrice de François vient de prendre un arrêté interdisant l’usage des pesticides de synthèse à moins de 100 mètres de toute habitation ou espace public de sa commune. Comme Daniel Cueff, le maire de Langouët poursuivi pour un arrêté similaire, elle dénonce « la carence de l’État à protéger les riverains ».

Marquée par la fronde d’habitants contre la création d’un collège, inquiets des traitements du vignoble voisin (la propriété mise en cause a en janvier annoncé sa conversion au bio), la petite ville médocaine (8235 habitants), membre de Bordeaux Métropole, est la première de Gironde à prendre une telle disposition.

Béatrice de François le maire de Paremuyre est dubitative face au peu d’associations représentées à la réunion. – Photo Marie-Françoise Jay

« J’avais déjà pris un premier arrêté début janvier que j’avais retiré à la demande de la préfecture de la Gironde, indique Béatrice de François ce lundi dans un post facebook. Le préfet estimait que les maires n’étaient pas autorisés à prendre de tels arrêtés et que seul un ministre pouvait réglementer l’utilisation de ces produits. »

« La carence de l’Etat »

Mais le 26 juin dernier, poursuit la conseillère métropolitaine (PS), déléguée au développement de l’agriculture de proximité, « le Conseil d’Etat a jugé que la réglementation prise au niveau ministériel devait être annulée car elle ne protégeait pas les riverains. »
Il considère notamment que « les mesures de protection existantes ne [portent] que sur certains lieux fréquentés par des personnes vulnérables, tels les aires de jeu destinées aux enfants en bas âge, les établissements de santé, les maisons de retraite et les espaces de loisirs ouverts au public ». Or « tous les riverains des zones traitées doivent être regardés comme des « habitants fortement exposés aux pesticides sur le long terme » », poursuit le jugement.

* Béatrice de François vient de prendre un arrêté pour interdire les produits phytopharmaceutiques sur sa commune. La préfecture a deux mois pour réagir.


Madame le Maire de Parempuyre, Béatrice de François – photo : JPS


« Devant la carence de l’Etat à protéger les riverains, j’ai donc décidé de prendre un nouvel arrêté d’interdiction des produits phytopharmaceutiques, justifie Béatrice de François. Désormais, à moins de 100 mètres des habitations ou des espaces ouverts au publics, seules les substances naturelles ou sans impact sur la santé humaine ou l’environnement sont autorisées (PNPP). »


La mairie de Parempuyre estime ainsi que l’arrêté préfectoral du 22 avril 2016, qui encadre les épandages de pesticides, est insuffisant. Les mesures que préconise ce texte, adopté suite à l’affaire de l’intoxication des écoliers de Villeneuve-de-Blaye, sont dénoncées par les associations anti-pesticides.


Béatrice de François vient de prendre un arrêté pour interdire les produits phytopharmaceutiques sur sa commune. La préfecture a deux mois pour réagir. Vidéo : TV7

Il faut que chacun interpelle les députés, les ministres. Ce ne sont pas les maires qui font les lois… mais c’est au maire de faire ce qu’il y a à faire : il y a des riverains le long des propriétés agricoles, et le maire doit les protéger sur sa commune. »

Par M. Za. avec AFP Le 27 août 2019 à 17h31

La liste des maires interdisant les pesticides dans leur commune s’allonge. Béatrice de François, maire de Parempuyre (Gironde), a annoncé mardi avoir pris un arrêté pour interdire les produits phytosanitaires à proximité des habitations et des espaces publics. Le même jour, un arrêté similaire pris par Daniel Cueff, maire de Langouët (Ille-et-Villaine), a été suspendu en référé.

Le texte de l’arrêté de Béatrice de François, daté du 21 août, interdit « formellement » les produits phyto-pharmaceutiques « à moins de 100 mètres de toute habitation ou espace public » dans toute la commune de la métropole bordelaise qui compte quelque 8200 habitants. La préfecture a la possibilité de contester l’arrêté.

Une vingtaine d’élus locaux s’engagent contre les pesticides

Le texte vise aussi bien les bailleurs qui utilisent des pesticides pour l’entretien des espaces verts communs que les agriculteurs et viticulteurs. « Cela s’inscrit dans une démarche globale plus vaste qui touche à la santé publique, la sécurité alimentaire et la conversion à l’agriculture biologique », a résumé la maire Béatrice de François, jointe par l’AFP.

Dans cette commune du Médoc occupée pour moitié par des terres agricoles (céréales, vignes), la démarche fait écho à celle du maire de la petite ville bretonne de Langouët, Daniel Cueff, dont l’arrêté anti-pesticides a été suspendu le même jour en référé par le tribunal administratif de Rennes, après un recours du préfet.

Comme Daniel Cueff et Béatrice de François, une vingtaine d’autres élus locaux ont interdit l’usage de pesticides sur une partie de leur commune.

« Les viticulteurs ne comprennent pas cette décision »

L’arrêté de Parempuyre évoque notamment « la carence » du ministère de la Transition écologique « dans l’obligation » qui lui est faite de « protéger les riverains des zones traitées par des produits phytopharmaceutiques ». La municipalité fait valoir qu’il existe sur la commune de « nombreuses habitations et d’espaces publics à moins de 20 mètres d’exploitations agricoles » utilisant des produits phyto-pharmaceutiques.

« Nous espérons que le gouvernement ira plus loin en interdisant les pesticides sur le territoire national et en mettant des financements pour aider les agriculteurs à se convertir au bio », a ajouté auprès de l’AFP la maire Béatrice de François. « Nous souhaitons accompagner les agriculteurs, a-t-elle précisé. Il n’est pas question de les montrer du doigt. »Newsletter Ma TerreChaque semaine, l’actualité environnement vue par Le ParisienJE M’INSCRISVotre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. En savoir plus

Contacté par l’AFP, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a dit attendre que « l’arrêté soit validé ». « Les viticulteurs ne comprennent pas cette décision », d’autant plus que « la période des traitements est terminée et ne recommencera qu’après les prochaines élections » municipales, a-t-il commenté.

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