La corruption mondiale s’est aggravée !

L’entreprise genevoise Global Risk Profile vient de publier son classement des pays selon leur niveau de corruption et de criminalité économique. Les résultats révèlent que la situation mondiale a empiré. 

La corruption mondiale s’est aggravée, selon l’entreprise Global Risk Profile (GRP). Mercredi 30 octobre, le cabinet genevois d’intelligence économique a publié la deuxième édition de son Indice Global de Corruption (GCI), classant 199 pays selon leur niveau de corruption et de «crimes en col blanc». Les «résultats sont alarmants», écrit Marina Klokova, responsable du développement des affaires chez GRP, dans un communiqué de presse.

Le niveau de corruption est mesuré en points: un nombre de points élevé signifie un haut degré de corruption, 100 étant la valeur maximale. «Or la tendance générale qui se dégage de la comparaison entre les chiffres 2018 et 2019 est une augmentation du nombre de pays ayant passé la barre des 50 points», résume Marina Klokova.

Le constat de l’aggravation de la corruption est partagé par Gretta Fenner, directrice du Basel Institute on Governance, quoique avec quelques nuances: «L’analyse est difficile. On parle davantage de ces thématiques et on détecte mieux la corruption, ce qui peut contribuer à amplifier les chiffres. Ce qui est sûr, c’est que le niveau de corruption n’a pas baissé; les sommes en jeu notamment ont considérablement augmenté.»

Corruption importée en Suisse

Les résultats de l’indice peuvent être affinés, si l’on se penche sur les deux «sous-indices» composant le GCI. L’un prend uniquement en compte la corruption (notamment l’expérience et la perception de la corruption) et l’autre la «criminalité en col blanc» (blanchiment d’argent et financement du terrorisme). Sonia Thurnherr, chargée de la recherche et du développement chez GRP, commente: «On constate pour certains pays qu’ils sont d’excellents élèves dans l’indice de corruption, mais moins dans celui des crimes en col blanc. Je pense en particulier à la Suisse.»

Source : www.letemps.ch – 01/11/19

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L’ONG Transparency International dresse chaque année un bilan du ressenti de la corruption dans chaque pays. En 2018, la France a gagné deux places par rapport à 2017

ECO D’ICI ECO D’AILLEURS Podcast

L’argent sale de l’économie mondiale 

Par  Jean-Pierre Boris Diffusion : samedi 12 octobre 2019

Vous en avez peut-être entendu parler. La justice française se penche en ce moment sur l’affaire Karachi. Un montage financier de commissions occultes et de rétrocommissions entre la France, le Pakistan et des intermédiaires dont l’interruption a abouti à un attentat meurtrier visant des ouvriers, des techniciens, des ingénieurs français dans la capitale pakistanaise.

De son côté, le monde du sport est de plus en plus gangrené par la corruption, comme en témoigne l’organisation des Championnats du monde d’Athlétisme qui viennent d’avoir lieu au Qatar.

Autre phénomène, la fraude fiscale fait les gros titres de la presse. Des regroupements de journalistes ont entrepris de démasquer ceux qui contournent la loi, et ceux dont le métier est d’aider à la contourner. Et Donald Trump est souvent présenté comme le président américain le plus corrompu qui soit. La justice européenne, les procureurs américains, les administrations fiscales s’emparent souvent de ces dossiers. Ces quelques exemples le démontrent, le monde économique dans lequel nous vivons n’est pas fait que d’honnêtes commerçants ou financiers. Le crime économique se porte bien.

Cette situation est-elle indissociable du système d’économie libérale, de mondialisation dans lequel nous vivons ? Est-ce que cette délinquance économique et financière a un impact sur le niveau de vie général, sur les inégalités ? Et quels sont les remèdes ?

Voilà les questions débattues dans cette émission avec trois invités :
– Clotilde Champeyrache est maître de conférences en économie à l’Université Paris 8. C’est une spécialiste de l’infiltration mafieuse dans l’économie légale. Elle aborde cette thématique dans un dernier livre qui embrasse plus largement l’économie criminelle, La face cachée de l’économie. Néolibéralisme et criminalités. Il est publié par les Presses universitaires de France.
– Chantal Cutajar est juriste. Elle enseigne à l’Université de Strasbourg au sein de laquelle elle dirige le Collège européen des investigations financières et de l’analyse criminelle. Chantal Cutajar est également adjointe au maire socialiste de Strasbourg où elle a la responsabilité des marchés publics et de la démocratie locale. Europe plus juste, neutralisons les sociétés écrans. Elle publie un petit livre L’avenir nous appartient. À Strasbourg et dans le monde, aux éditions Un bout de chemin.
– Thomas est adjoint au responsable de l’Unité de douane judiciaire de Paris au sein du service d’enquêtes judiciaires des finances.

Reportages

http://www.rfi.fr/emission/20191012-argent-sale-economie-mondiale-karachi-pakistan-corruption-fraude-fiscale

1 / La mafia sicilienne
En Europe, le symbole du crime économique, c’est la mafia sicilienne. Mais en Sicile, il n’y a pas que la mafia. Et le 27 septembre 2019, la police a démantelé un réseau mafieux dont les ramifications s’étendaient du sud au nord de l’Italie, de la Sicile à la Lombardie. 70 arrestations, près de 35 millions d’euros saisis, c’est un coup de filet historique contre la Stidda, la grande rivale de Cosa Nostra en Sicile. De cette enquête émerge surtout le poids majeur des organisations criminelles dans l’économie italienne. En Sicile, c’est un reportage Éco d’ici Éco d’ailleurs de Cécile Debarge.

2 / Le scandale Odebrecht au Pérou
En 2014, la police fédérale du Brésil lançait l’opération Lava Jato («lavage express» en portugais). L’enquête portait sur une vaste affaire de corruption impliquant des personnalités politiques dans tout le continent. Au cœur de cette affaire, deux entreprises brésiliennes : la société pétrolière publique Petrobras et l’entreprise de travaux publics Odebrecht. Entre 2001 et 2016, Odebrecht aurait versé près de 788 millions de dollars de pots-de-vin en échange de l’obtention de marchés publics dans 10 pays d’Amérique latine. Parmi eux, le Pérou. Le volet péruvien de l’affaire Odebrecht et ses conséquences sur l’économie péruvienne. C’est un reportage de Wyloën Munhoz-Boillot.

3 / Au Kenya, se former à lutter contre la corruption
Comment lutter contre la criminalité financière dans la Corne de l’Afrique ? Depuis 2015, l’Union européenne finance des formations menée par l’agence « Civi.Pol Conseil » et à destination de diverses institutions de dix pays de la sous-région. Enquêteurs, banquiers, procureurs, administratifs apprennent à comprendre les méthodes des criminels, à tenter d’enrayer le phénomène et de récupérer l’argent. C’est un reportage de Sébastien Nemeth, correspondant de RFI au Kenya, extrait des archives de la sonothèque et qui a été diffusé sur les antennes de RFI au mois de juillet 2018.

La face cachée de Marbella : plaque tournante de la corruption

1 nov. 2018Investigations et Enquêtes

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