En 1996, une équipe du Colorado a réussi à le prendre à revers, grâce à la génétique moléculaire. (1) Les chercheurs ont injecté dans le thorax des moustiques la copie «en miroir» d’un gène du virus de la dengue qui joue un rôle crucial dans sa multiplication. Pour que ce gène «antidengue» pénètre les cellules des moustiques, les chercheurs l’ont intégré dans un virus qui infecte volontiers les insectes. Résultat: chez les moustiques «piqués», le virus de la dengue ne se multiplie pas.
https://www.liberation.fr/sciences/1996/06/04/votre-moustique-prefere-est-il-vaccine_175325/
En 2008, La Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé aujourd’hui l’octroi de 104 subventions pour explorer des moyens audacieux et largement non éprouvés d’améliorer la santé mondiale. Les subventions, d’un montant de 100 000 dollars chacune, seront accordées à des scientifiques de 22 pays et de cinq continents. Il s’agit du premier cycle de financement de Grand Challenges Explorations, une initiative visant à réduire les obstacles à l’expérimentation d’idées novatrices dans le domaine de la santé mondiale.
Cette première série de subventions permettra d’injecter de nouvelles perspectives dans la recherche visant à prévenir ou à guérir des maladies infectieuses telles que le VIH/sida et la tuberculose, et à limiter l’émergence de la résistance aux médicaments. Les candidats retenus devaient montrer en deux pages seulement comment leur projet sortait des paradigmes scientifiques actuels et pouvait conduire à des avancées significatives en cas de succès.
« Nous espérions que ce programme uniformiserait les règles du jeu afin que toute personne ayant une idée transformatrice puisse évaluer plus rapidement son potentiel au profit de la santé mondiale », a déclaré le Dr Tachi Yamada, président de la santé mondiale à la Fondation Gates, qui a annoncé les subventions lors de la quatrième réunion annuelle de l’initiative Grand Challenges in Global Health à Bangkok. « La qualité des candidatures a dépassé toutes nos attentes. Il était si difficile pour les examinateurs de ne retenir qu’une seule grande idée que nous avons sélectionné près de deux fois plus de projets à financer que ce que nous avions initialement prévu. »
L’une de ses subventions est allée à Hiroyuki Matsuoka, de l’université médicale de Jichi au Japon, qui pense qu’il serait possible de transformer les moustiques qui transmettent normalement des maladies en « seringues volantes », de sorte que lorsqu’ils piquent les humains, ils délivrent des vaccins.
Afin d’illustrer cette idée de « seringues volantes », Bill Gates a lâché un essaim de moustiques sur une foule peu méfiante lors d’une conférence TED en 2009.
« Il n’y a aucune raison que seuls les pauvres fassent cette expérience », a déclaré Bill Gates, avant d’ajouter que les moustiques n’étaient pas infectieux.
Cela se trouve à à la 5ème minutes de la vidéo suivante.
En 2010, Une équipe de chercheurs japonais est parvenue à modifier génétiquement un moustique pour qu’il diffuse un vaccin lorsqu’il pique une souris.
L’idée aurait de quoi faire rêver : au lieu de véhiculer des maladies graves (paludisme, dengue, fièvre jaune), les moustiques, modifiés génétiquement par l’homme, transmettraient aux individus qu’ils piquent le vaccin contre cette même maladie. Et chaque nouvelle piqûre, loin de s’avérer dangereuse, viendrait renforcer la défense immunitaire de la personne «piquée». Une méthode «peu coûteuse et non douloureuse», résume le Dr Yoshida, qui a mené l’étude scientifique publiée dans la revue Insect Molecular Biology.
https://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/03/23/10117-moustiques-programmes-pour-vacciner
En 2014, les premiers lâchers de moustiques « immunisés » contre la dengue pour combattre l’insecte vecteur de cette maladie tropicale virale ont été effectués à Rio de Janeiro au Brésil, jeudi 2 octobre.
« On leur a inoculé en laboratoire la bactérie Wolbachia qui bloque le développement du virus de la dengue », détaille le biologiste Gabriel Sylvestre Ribeiro, qui participe aux opérations orchestrées par la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz). « On lâche ces ‘moustiques du bien’ devant les maisons pour qu’ils y entrent et se reproduisent avec les moustiques sauvages. Leur progéniture ne transmettra plus la dengue », explique-t-il.
Dans le quartier de Tubiacanga, au nord de la ville, 10 000 moustiques Aedes aegypti ‘vaccinés’ ont été lâchés. Après deux ans d’étude, c’est la première fois qu’un pays d’Amérique latine tente cette expérience déjà en cours au Vietnam, en Indonésie et en Australie.
Mais en 2019, des scientifiques de Yale et d’autres universités ont fait des découvertes surprenantes en étudiant un groupe de moustiques génétiquement modifiés lâchés au Brésil.
Une société de biotechnologie a libéré des dizaines de millions de moustiques mâles sur une période de deux ans. Ils ont été génétiquement modifiés pour produire une progéniture stérile. L’entreprise voulait empêcher la propagation de maladies comme le paludisme et le Zika en éliminant la population de moustiques.
« L’idée serait que lorsque ces mâles s’accouplent avec des femelles, la progéniture meurt. Et donc la taille globale de la population des moustiques diminuerait. »
Jeffrey Powell, professeur à Yale, a étudié quelques moustiques au Brésil pour savoir comment l’expérience s’est déroulée.
« Ce que nous avons trouvé était inattendu. Imprévisible. »
Les scientifiques ont trouvé des hybrides entre les moustiques génétiquement modifiés et les moustiques indigènes – ce qui signifie que certains descendants n’étaient pas stériles.
« Nous ne savons pas quel est l’effet d’avoir cette population hybride. Il pourrait s’agir de moustiques plus forts, plus difficiles à contrôler ».
Au début, l’expérience semblait fonctionner. Pendant les 18 premiers mois de l’expérience menée au Brésil – au cours de laquelle 450.000 moustiques mâles génétiquement modifiés ont été relâchés dans la nature – les populations de moustiques se sont effondrées. Mais il s’est passé quelque chose.
Comme publié dans la revue Nature, dans une étude intitulée « Transgenic Aedes aegypti Mosquitoes Transfer Genes into a Natural Population », les mêmes gènes modifiés dont on nous a dit qu’ils ne seraient jamais transmis aux populations de moustiques « sauvages » a, en fait, exactement fait cela.
Alimentée par ces nouveaux gènes (et combinée à une certaine adaptation comportementale expliquée ci-dessous), la population de moustiques a fait un bond en arrière. Pire encore, aujourd’hui, les populations sauvages de moustiques au Brésil possèdent ces gènes « mutants » qui ont été combinés des populations de moustiques de Cuba et du Mexique, ce qui signifie que ces nouveaux moustiques à gène amélioré sont maintenant une sorte d’insecte « super mutant » qui pourrait être résistant à toutes sortes d’insecticides.
Mais pendant ce temps-là :
En juillet 2017, pour lutter contre cette espèce de moustiques, une branche de Google s’est lancée dans un projet inédit en partenariat avec MosquitoMate, une entreprise du Kentucky, aux États-Unis : créer un moustique génétiquement modifié capable d’éradiquer la population de moustiques Aedes aegypti.
Ce projet digne d’un film de science-fiction va être expérimenté à Fresno, en Californie. C’est dans ce coin du monde que 20 000 moustique OGM vont être dispersés. « Le but de cette expérience est de modifier le patrimoine génétique des moustiques », explique Frédéric Jourdain, ingénieur au Centre national d’expertise sur les vecteurs de maladies (CNEV) dans les colonnes du Point. « On introduit un gène qui rend les moustiques dépendants à un antibiotique ».
S’il ne reçoit pas cet antibiotique, le moustique génétiquement modifié meurt. Cette découverte paraît prodigieuse mais elle semble tout aussi terrifiante : « Si on arrive à supprimer une espèce, cela libèrera une niche écologique qui pourrait favoriser l’arrivée de nouveaux vecteurs », explique Frédéric Jourdain. Ce n’est pourtant pas la première fois que ce type d’expérience est menée.
Oxitec, une société britannique, avait déjà modifié le génome de moustiques mâles et les avait lâchés au-dessus des iles CaÏman, en Malaisie, au Brésil, au Panama et en Floride. Après ces expérimentations, quelques questions restent cependant en suspens. Quels sont les impacts sanitaires et environnementaux ? Le nombre de victimes des moustiques Aedes aegypti a-t-il chuté ? Le Haut Conseil des Biotechnologies a récemment appelé à la plus grande prudence sur ces questions.
En juin 2018, la Fondation Bill & Melinda Gates s’est associée à Oxitec pour le développement d’une nouvelle souche de moustiques génétiquement modifiés qui peut contribuer à réduire la propagation du paludisme en Amérique.
Dans son dernier effort pour libérer le monde de la malaria, la Fondation Bill & Melinda Gates s’est associée à Oxitec, une société britannique qui développe des insectes génétiquement modifiés pour lutter contre la propagation de maladies telles que le Zika, la dengue ou le chikungunya, ainsi que pour protéger les cultures des fléaux.
Oxitec a mis au point une technologie autolimitée qui sélectionne les moustiques femelles, c’est-à-dire ceux qui piquent et propagent des maladies. Lorsque des moustiques mâles porteurs du gène autolimité d’Oxitec sont libérés, ils s’accouplent avec des femelles sauvages. Les femelles de leur progéniture mourront avant l’âge adulte, tandis que les mâles survivants pourront s’accoupler à nouveau avec des femelles sauvages. Le gène autolimité peut survivre jusqu’à dix générations, après quoi il ne reste plus de moustiques génétiquement modifiés.
https://www.labiotech.eu/more-news/gates-foundation-oxitec-malaria-mosquito/
Cette association s’est concrétisée par un don de le Fondation Bill & Melinda Gates de 5 812 666 $ à OXITEC en juin 2018
https://www.gatesfoundation.org/How-We-Work/Quick-Links/Grants-Database/Grants/2018/06/OPP1181812
En octobre 2018, l’Institut national néerlandais de la Santé publique et de l’Environnement (National Institute of Public Health and the Environment) a donné, le 6 juillet, son vert pour le lâcher de 15 millions de moustiques génétiquement modifiés sur la petite île de Saba (1800 habitants), dans les Antilles néerlandaises.
Il s’agit de lutter contre les maladies vectorielles telles que la dengue, le virus Zika ou le Chikungunya, transmises par le moustique Aedes Aegypti, ou moustique tigre.
L’institut néerlandais devait se prononcer sur l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés du type OX513A, créés par la société britannique Oxitec, basée à Abingdon-on-Thames, au sud d’Oxford, en Angleterre.
Les quinze millions de moustiques doivent être lâchés sur une période de douze mois. De tels moustiques génétiquement modifiés du type OX513A ont déjà été utilisés au Brésil, aux Îles Caïman ou encore au Panama.
https://www.doctissimo.fr/sante/news/moustique-modifie-genetiquement
En mai 2020, l‘Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a accordé un permis d’utilisation expérimentale (EUP) à Oxitec Ltd. pour tester sur le terrain l’utilisation de moustiques Aedes aegypti génétiquement modifiés comme moyen de réduire les populations de moustiques afin de protéger la santé publique des maladies transmises par les moustiques.
Après avoir obtenu toutes les approbations nécessaires, l’EPA attend avec impatience de recevoir les résultats des tests sur le terrain concernant l’efficacité de ce nouvel outil prometteur qui pourrait aider à lutter contre la propagation des maladies transmises par les moustiques comme le virus Zika.
L’EUP est conçu pour tester l’efficacité des moustiques Aedes aegypti génétiquement modifiés comme moyen de réduire les populations de moustiques dans un environnement contrôlé avec des garanties appropriées, comme première étape vers une utilisation potentiellement plus large aux États-Unis.
Au cours de ces essais sur le terrain, Oxitec libérera dans l’environnement des moustiques mâles génétiquement modifiés pour porter une protéine qui empêchera la survie de leur progéniture femelle lorsqu’ils s’accoupleront avec des moustiques femelles sauvages. La progéniture mâle survivra pour devenir des adultes pleinement fonctionnels avec la même modification génétique, offrant une efficacité multigénérationnelle qui pourrait finalement conduire à une réduction des populations de moustiques Aedes aegypti dans les zones de lâcher. L’EPA prévoit que cela pourrait être un outil efficace pour lutter contre la propagation de certaines maladies transmises par les moustiques comme le virus Zika, compte tenu de la résistance croissante aux insecticides actuels.
La décision de l’EPA et le permis approuvé sont disponibles sur Regulations.gov dans le dossier EPA-HQ-OPP-2019-0274.( https://www.regulations.gov/docket?D=EPA-HQ-OPP-2019-0274 )
Et voilà ce que Bill Gates poste sur sa chaîne Youtube, après que l’accord ait été donné pour les moustiques génétiquement modifiés en Floride
L’Agence de protection de l’environnement a approuvé le 1er mai 2020 une autorisation d’utilisation expérimentale qui permet à Oxitec de libérer des moustiques génétiquement modifiés dans les Keys de Floride et le comté de Harris, au Texas, où se trouve Houston.
« Pour relever les défis actuels en matière de santé publique, la nation doit faciliter l’innovation et faire progresser la science autour de nouveaux outils et approches pour mieux protéger la santé de tous les Américains », selon le communiqué de presse de l’EPA.
Le permis, qui dure deux ans, exige qu’Oxitec « surveille et échantillonne la population de moustiques chaque semaine ».
« L’EPA a également maintenu le droit d’annuler le permis à tout moment au cours de la période de 24 mois si des résultats imprévus surviennent », selon le communiqué.
Des maladies comme le Zika, la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune sont toutes portées par un seul type de moustique, l’Aedes aegypti. Oxitec affirme que son Aedes aegypti (connu sous le nom de OX5034) peut réduire considérablement les populations sauvages de ces moustiques spécifiques.
« Les disséminations continues et à grande échelle de ces mâles OX5034 GM devraient finalement provoquer l’effondrement temporaire d’une population sauvage », selon Oxitec.
Au Brésil, qui a connu une épidémie de Zika en 2015 et 2016, la société affirme que ses moustiques « amis » ont réduit la population d’Aedes Aegypti de 89% à 96%.
Depuis près de dix ans, Oxitec tente de faire de la Floride le premier site de test américain pour ses moustiques « amis ».
Vue l’obsession actuelle des gouvernants concernant la vaccination contre le Covid-19, il ne serait pas étonnant que l’idée vienne à l’un de ces «savants fous» d’utiliser des moustiques génétiquement modifiés en tant que « vaccin Covid ».
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